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Acquisition et mémorisation du lexique d’une langue étrangère. Cours M1 FLE Francis Grossmann Année universitaire 2013-2014. 1. L’organisation du lexique mental. les unités lexicales sont intégrées dans un réseau cognitif structuré , le « lexique mental »
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Acquisition et mémorisation du lexique d’une langue étrangère Cours M1 FLE Francis Grossmann Année universitaire 2013-2014
1. L’organisation du lexique mental les unités lexicales sont intégrées dans un réseau cognitif structuré , le « lexique mental » Lexique mental : de 50 000 à 80 000 UL (selon les individus) pour l’anglais ; mots mais aussi collocations et structures « pré-fabriquées » les réseaux mentaux associés aux opérations lexicales dans la langue maternelle, chez un locuteur adulte, sont primordialement de nature sémantique.
1. L’organisation du lexique mental La forme joue un rôle plus important dans les premières phases de l’acquisition lexicale en L1 L’importance de la sémantique augmente au fur et à mesure que l’enfant acquiert et intègre un nombre croissant de mots.
1. L’organisation du lexique mental • Pour Willem Levelt (1989, 1992), le lexique mental comporte au moins trois niveaux de stockage différents : • le niveau des concepts en mémoire ; • le niveau des lemmes (« lexical items unspecified for phonologicalform [but] semantically and syntacticallyspecified », Levelt 1992 : 5) • le niveau des lexèmes – les représentations phonologiques et orthographiques des mots.
1. L’organisation du lexique mental Le lexique mental selon Heather Hilton (2002)
1. L’organisation du lexique mental • Deux procédures privilégiées • L’accès lexical : c’est l’appariement entre une suite de lettres ou de sonset un élément du lexique mental • Le traitement sémantique: c’est la prise en compte des caractéristiquessémantiques de l’élémentsélectionné, dans le cadre d’un contexte déterminé (et donc l’attribution d’une signification). • Source : Gaonac’h,1998 : 338-39
1. L’organisation du lexique mental • Le rôle de l’amorçagesémantiquedans l’accès lexical • L’accès lexical est facilité et plus rapide, si le mot a été précédé par un mot qui lui est sémantiquement associé. • « Cette notion s’avère primordiale pour les enjeux de l’enseignement/apprentissage des langues car elle peut permettre à l’enseignant d’élaborer des plans de cours introduisant le lexique de façon à produire un amorçagesémantique significatif. » • Source : Julie Marot, Publications FLE sur www.lecafedufle.fr
1. L’organisation du lexique mental • Les mots grammaticaux (« functionwords ») sont récupérés plus rapidement que les mots lexicaux (sans activation du réseau conceptuel?) • les mots de haute fréquencesont récupérés plus rapidement que les mots de basse fréquence ; • les noms sont récupérés plus rapidement que les verbes ; • les mots concrets plus rapidement que les mots abstraits. • Source : H. Hilton, 2002
1. L’organisation du lexique mental • Apprendre un mot, c’est mémoriser une nouvelle forme lexicale par appariement (mapping) de cette forme à un concept. • Se fait soit implicitement (inférence en contexte) soit par apprentissage explicite • Le rythme d’acquisition en L1 • Environ 5 000 mots ou plus par an, 13 mots par jour pendant l’enfance et l’adolescence (Miller & Gildea 1987 : 86)
2. L’acquisition du L.M. en L2 Trois conceptions principales (Kroll & Stewart, 1994) 1. Modèle de la « l’association lexicale » : la L2 dépend de la L1
2. L’acquisition du L.M. en L2 Trois conceptions principales (Kroll & Stewart, 1994) 2. Modèle de la « la médiation conceptuelle » : la L2 et la L1 fonctionnent de manière autonome
2. L’acquisition du L.M. en L2 Trois conceptions principales (Kroll & Stewart, 1994) 3. Modèle mixte dit « asymétrique »
2. L’acquisition du L.M. en L2 • La mémorisation des formes de la L2 dépend de la répétition – de rencontres réitérées avec les formes orales et écrites des mots. • Importance de la boucle phonologique (composante de la mémoire de travail) dans l’acquisition de nouveaux mots en L2 • Les lemmes du lexique mental L2 sont rarement structurés comme le réseau d’un natif au niveau collocationnel et associationnel • Source : Hilton, 2002
2. L’acquisition du L.M. en L2 • L’appariement des représentations formelles aux unités conceptuelles exige un effort cognitif important • Peut prendre plusieurs formes dans une classe de langue : • inférer le sens du mot à partir du contexte • comprendre le sens par une traduction en L1, • par une définition ou des synonymes, etc. • Meilleure mémorisation à long terme lorsque l’on ne se contente pas d’un ‘fastmapping’ (simple traduction) mais que l’on cherche à recréer le contexte d’emploi. • Source : Hilton, 2002
2. L’acquisition du L.M. en L2 • Exemples en français : • Actuellement, nous proposons des promotions intéressantes… • Il est actuellement en vacances, il vous répondra dès son retour. Emploi : se met soit en tête de phrase, soit juste après le verbe (nous proposons actuellement…); Usage : a) permet de signaler qu’un événement a lieu pendant une période limitée (ex. promotion, film, etc.) ; b) permet d’opposer un fait présent à fait passé ou à venir par exemple pour expliquer un comportement, une décision, un résultat, etc.. Synonymes : En ce moment, à l’heure actuelle
Pas du tout le même usage que l’anglais actually… • Actually se rend en français de plusieurs façons selon le contexte : • La personne véritablement responsable... • Le véritable responsable, en réalité, c'est... • Tu y es vraiment allée? • Elle l'a réellement vu. • À vrai dire, je le connais très peu. • En fait, c'est hier que je l'ai rencontré. • Qu'est-ce qu'il a dit exactement? • Où se trouve-t-elle au juste ? • Source : Portail linguistique du Canada : www.noslangues.gc.ca 2 formes proches mais deux réseaux conceptuels très différents
3. Implications didactiques • Apprentissage explicite • Phases d’analyse contextualisée pour les opérations d’appariement • Constitution de « cartes heuristiques » (cf. C. Cavalla) ou de réseaux lexicaux • Phases de répétition et de réemploi, y compris à l’oral • Apprentissage implicite : favoriser la lecture en L2 de textes intégraux (pour permettre la rencontre plus fréquente des items lexicaux).
3. Implications didactiques • Les cartes heuristiques, aussi appelées cartes mentales ou mindmaps, cartes conceptuelles ou concept maps: • « Ce sont des schémas de type arborescent qui servent à organiser et à représenter des connaissances tout en rappelant le fonctionnement cérébral en réseaux. • Au lieu de présenter des idées, des mots ou d’autres éléments de façon linéaire, on les dispose en étoile autour d’un noyau central d’où partent des ramifications qui relient plusieurs éléments entre eux. » Source : Valérie Lascombe, M2 FLE.
Source : Valérie Lascombe, l’utilisation des cartes heuristiques en FLE, M2 Pro sous la direction de Cristelle Cavalla
3. Implications didactiques Les cartes ou réseaux lexicaux peuvent se construire soit en suivant une démarche onomasiologique : on part d’une idée et on voit comment ses divers aspects sont exprimés par les mots et collocations (cf. script du restaurant) Soit en suivant une démarche sémasiologique : on part d’un mot et on voit comment il peut se relier à d’autres mots en fonction du sens. (cf. exercice sur « vider son sac »).
3. Implications didactiques Exemple célèbre du script du restaurant étudié par la psychologie cognitive. Reconstituez les étapes d’un des scripts possibles correspondant à ‘aller au restaurant’ et construisez la carte heuristique correspondante.
Exercice : construisez une carte heuristique permettant de montrer les usages de l’expression « vider son sac » Extrait de BOB : http://www.languefrancaise.net/bob/detail.php?id=9758
Exercice • Fabriquez une carte heuristique correspondant à l’expression – ou au concept - « développement durable » (cf. traduction de l’angl. sustainabledevelopment) Voir l’article : Durable. Vous avez dit durable ?De Jean-François Allain, à paraître dans Traduire n°229, décembre 2013
Bibliographie Allain, Jean-François (à paraître). Durable. Vous avez dit durable ? Traduire n°229, décembre 2013 Gaonac’h, Daniel. 1998. « Le Langage ». In Roulin Jean-Luc (dir.), Psychologie Cognitive. Rosny : Bréal, 327-84. Hilton, Heather. 2002. Modèles de l’acquisition lexicale en L2 : où en sommes-nous ? ASp [En ligne], 35-36 | 2002, mis en ligne le 17 septembre 2010, consulté le 28 octobre 2013. URL : http://asp.revues.org/1668. Lascombe, Valérie. 2013. L’utilisation des cartes heuristiques pour l’enseignement des collocations en FLE. Mémoire de master 2 pro sous la direction de Cristelle Cavalla. Marot, Julie. L’apprentissage lexical en français langue étrangère : théories d’acquisition et pratiques de classe. En ligne :http://www.lecafedufle.fr/wp-content/uploads/2011/06/apprentissage-lexical-en-FLE.pdf Levelt, Willem J. M. 1989. Speaking: From Intention to Articulation. Cambridge, MA : MIT Press. Levelt, Willem J. M. 1992. « Accessingwords in speech production: Stages, processes and representations ». Cognition 42, 1-22. Marquer, Pierre. 2005. L’organisation du lexique mental. Des « contraires » aux expressions idiomatiques. Paris: L’Harmattan. Miller, George A. & Patricia M. Gildea. 1987. « How childrenlearnwords ». Scientific American 257, 86-91.