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Anesthésie du Patient Obèse LE PEROPERATOIRE. Dr Lacrosse Dominique Cliniques universitaires UCL Mont-Godinne. 5.1. Prémédication. Poursuite des médications usuelles en respect des guidelines habituelles Sédatifs ? Pas de contre-indication formelle Mais, avec parcimonie !
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Anesthésie du Patient ObèseLE PEROPERATOIRE Dr Lacrosse Dominique Cliniques universitaires UCL Mont-Godinne
5.1. Prémédication • Poursuite des médications usuelles en respect des guidelines habituelles • Sédatifs ? • Pas de contre-indication formelle • Mais, avec parcimonie ! • risque de dépression respiratoire • Benzodiazépines de courte durée d’action (Midazolam, Lorazepam) • SAS!! Penser a la Clonidine • Nexiam • Anticholinergique si suspicion iot difficile • glycopyrrolate, im 0.2 à 0.4 mg (soit 1-2 ml, soit 0.004 à 0.005 mg/kg avec un maximum de 0.4 mg avant induction de l’anesthésie)
5.2. Le patient arrive en salle • Installation correcte avec l’aide du patient • Équipe nombreuse • Utilisation de technique ergonomique • Faire participer le patient à son installation : • Il doit être installé sur la table d’opération avant induction • Évite donc les mobilisations de patients endormis • Signale également les endroits où il ressent une gène • Vérifier la présence de bas TED ou des bottes à pression étagées ( cfr physiopathologie) • Position adéquate de la table
5.3. Monitoring • Dicté par le résultat de la collecte des données pré-opératroires • Obésité ne doit pas être synonyme de monitoring invasif SYSTEMATIQUE. • ECG, NIBP, SaO2, analyseur de gaz • La prise de tension artérielle peut poser un problème malgré l’utilisation de brassard adapté • Surestimation de 20-30% par rapport à l’IBP • Donc si : • Intervention longue • Soins-intensifs post-opératoires • Autre indications ( cfr physiopathologie) • = IBP
Lavoie veineuse périphérique : • Peut être difficile voir impossible • La mise en place d’une VVC peut donc s’imposer • Prévoir repérage échographique si vous en disposez.
5.4. le choix des drogues. • Ce choix est d’abord dicté par les données collectées lors de l’examen préopératoire • Il faut tenir compte également des modifications • des compositions des compartiments de l’organisme • Des organes impliqués au niveau de la distribution et de l’élimination des médicaments.
Donner la préférence à des drogues de cinétiques rapides • Ainsi la durée d’action clinique d’une dose unique n’est pas très différente de celle observée chez le sujet normal • Car la dissipation de l’effet est lié à la redistribution à partir du site actif • La redistribution à partir des sites de stockage du médicament… • Ne s’accompagne d’une concentration plasmatique supérieure au seuil d’action • Que si : • Les doses initiales ont été importantes • Ou si le médicament a été administré en perfusion continue pendant une durée prolongée
Il faut donc veiller à la dose administrée… • Comment la calculer ? • Se fier sur … • Ideal Body Weigt = • Homme = taille (cm) – 100 • Femme = taille (cm) – 105 • Ou le poids corrigé = IBW + ( 0.4 * surpoids) • Ou le Total Body Weight
Propofol Induction IBW Maintenance TBW or IBW +0.4 x excess weight Kirby, Redfern, Gepts Servin Gepts Thiopental 7.5 mg/kg IBW TBW Buckley Jung Midazolam TBW for initial dose IBW for continous dose Greenblatt Reves Vecuronium Atracurium Cisatracurium Rocuronium IBW TBW Initial dose 0.15/kg – 2.3mg/10kg>70kg Supplemental dose 0.15 mg/kg – 0.7 mg/10kg > 70kg TBW IBW IBW Schwartz Varin, Weistein Kirkegaard Nielsen Schmitz, Kisor Leykin Puhringer, Leykin i TBW >140 kg : max of 120-140 mg Cooper, Brodsky Mivacurium Néostigmine TBW TBW Pino, Patel Kierkegaard-Nielsen Alfentanil IBW IBW +0.4 x excess weight TBW Bentley Salihoglu Maître Sufentanil TBW IBW + 0.4 x excess weight if BMI > 40 Schwartz, Gepts Schlepchenko Remifentanil IBW Minto, Egan
5.5. La préoxygénation • Deux personnes compétentes doivent être présentes à ce moment. • On sait que • Majoration de la consommation en O2 • Diminution du VRE, CRF • DONC : en cas d’apnée, chute plus rapide de la paO2 • Diminution significative de la tolérance à l’apnée corrélée à l’IMC : • BMI 22 = SaO2 > 90% 6min d’apnée • BMI 32 = SaO2 > 90% 4min d’apnée • BMI 43 = SaO2 > 90% 2min d’apnée
Comment pré-oxygéner ? • Soit FiO2 100% pendant 3-5 minutes • Soit technique des 4 capacités vitales • Mais toujours… • Bien suivre Fe02 • Application d’une peep de 10 cmH20 • « Prevention of atelectasisformingduring the induction of generalanesthesia in morbidly obese patients » Anesth. Analg. 2004 ; 98 : 1491-5 • Préoxygénation effectuée en pression positive continue à 10 cmH2O • Puis, VMA avec peep de 10 cmH2O • Cette technique est associée, chez l’obèse, à un allongement de plus d’une minute de la durée d’apnée sans hypoxie • Couplée à tomodensitométrie thoracique avant et après induction : amélioration due à la quasi absence d’atélectasie au niveau des bases pulmonaires
Crush ou pas ? Sellick ou pas ? • Ce qui nous inquiète = risque d’inhalation • Prévention numéro 1 = NEXIAM + mise en anti-trendelenbourg • De plus : • Volume du liquide gastrique pas augmenté • Le ph n’est pas plus acide • En l’absence de RGO, le gradient de pression au niveau du bas œsophage est identique à celui des patients non obèses.
De plus, • Sellick systématique = fausse protection • Qui peut être délétère en ce qui concerne d’autres variables. • Ventilation • Qualité de laryngoscopie.
5.6. Induction de l’anesthésie générale. • Vitesse d’induction à adapter à la clinique du patient • ! La défaillance myocardique survient généralement juste après l’induction • ! Défaillance du VG per-opératoire • Remplissage trop abondant/trop rapide • Effet inotrope négatif des drogues anesthésiques • Augmentation de la pression artérielle pulmonaire • ! Si neuropathie diabétique dysautonomique • Diminution plus importante de la tension artérielle lors de l’induction • Risque maximal de bradycardie et d’hypotension dans les minutes qui suivent l’intubation
5.7. Prise en charge des voies aériennes • VMA et IOT difficile + fréquente chez l’obèse
Étiologie : • Graisseface et joues • Volume des seins • Cou court • Grosse langue • Augmentation du palais • Augmentation de la muqueuse pharyngée • Larynx haut situé • Limitation de l’ouverture de la bouche • Limitation de mobilité du rachis cervical • S’y préparer = Dépister les situations à risque • Existence d’un SAS • Circonférence du cou • Facteurs communs aux autres patients • ATCD d’IOT difficile et les techniques alternatives utilisées
Pour s’y préparer… • Installation correcte du patient… • Bricolage • Coussin gonflable • Safety bird
Safety bird • Poche trapézoïde de parentérale reliée à une poire de manchette à pression • Grande base en direction du siège, petite base en direction des omoplates. • Ne doit pas dépasser les épaules • Gonflé à l’induction,augmente la distance sterno-mandibulaire
« Easier intubation conditions for morbid obese patients using the inflatable intubation pillow (safety bird) » • Évaluation des conditions d’intubation chez le patient obèse • Mesure du temps nécessaire pour réalisation de l’intubation • 40 patients avec IMC> 40 ; utilisation du safety bird chez 20 des ces patients • Réalisation de l’intubation par anesthésiste expérimenté ( >10 ans d’expérience) • Ccl : temps d’intubation significativement plus élevé et échecs plus fréquents dans le groupe où le safety bird n’a pas été utilisé.
Charriot IOT difficile en salle • Matériel adapté au patient obèse • En cas d’échec, • Application de l’algorythme d’IOT difficile • Rapide appel à l’aide car désaturation plus rapide
Dès que le patient est intubé, • Manœuvre de ré-expansion • D’où recrutement alvéolaire • Diminue atélectasie… • Procédure à répéter en cours de procédure.
5.8. la ventilation per-opératoire • Ventilation spontanée uniquement pour procédure de courte durée • Endoscopie digestive eg. • +peep /vma • Ventilation contrôlée • Prend en charge le travail ventilatoirecombat le collapsus des petites voies aériennes. • Ventilation avec un plus grand volume courant ? • 15-20ml/kg ( IBW) • Moyennement efficace • ! Barotraumatisme • PEEP • Augmentation de la CRF et diminution des shunts • Donc meilleure oxygénation artérielle • Le prix à payer = diminution du débit cardiaque • Manœuvre de recrutement répétée. • Majoration de la Fi02.
5.9. Installation sur la table d’opération. • On finalise ce qui a été débuté AVANT l’induction • Attention toute particulière à la protection des points d’appui et des zones d’appui • Surtout chez le patient obèse diabétique avec complication neurologique sensitivo-motrice. • Disposer de matériel spécifique
Avantages : • Maintien de la conscience • Suppression des risques inhérents à l’anesthésie générale • Analgésie post-opératoire • Inconvénients : • PROBLEMES TECHNIQUES • Taille des aiguilles insuffisantes • Graisse masque les repères osseux • Donc, • Mise en position assise • Écarter les plis graisseux par des bandes adhésives • Longues aiguilles
Quelques remarques : • Dose d’anesthésique local diminuée de 20 à 25% (dose calculée sur base du poids réel) en raison des modifications anatomiques de l’espace péridural et sous-arachnoïdien • Variabilité de l’extension du bloc plus importante • Installation du bloc plus lente • Niveau < T5 : retentissement ventilatoire acceptable • Niveau > T5 : risque d’atteinte de la mécanique ventilatoire • Intérêt de l ’échoguidage pour l’anesthésie plexique.
VI. La chirurgie bariatrique • La sleeve gastrectomy • La gastroplastie ou anneau gastrique • Le bypass gastrique
la chirurgie est recommandée • chez les patients dont l'indice de masse corporelle (IMC) est supérieur ou égal à 40 kg/m2, • ainsi que chez ceux dont l'IMC est supérieur à 35 kg/m2 et présentent une ou plusieurs comorbidités sérieuses de l'obésité. • On exige de plus • que l'obésité date d'au moins cinq ans, • que le traitement conservateur ait fait la preuve de son inefficacité, • et qu'il n'y ait pas de contre-indication opératoire. • Parmi ces dernières, on retiendra tout particulièrement • les toxico-dépendances, • les états psychotiques, • certaines affections chroniques comme l'insuffisance hépatique ou rénale grave et les maladies inflammatoires de l'intestin, les maladies tumorales non contrôlées, et des antécédents récents de maladie thrombo-embolique.
Efficacité : • Après un an d’intervention, la revue de la littérature retrouve pour les trois techniques des pertes moyennes de poids importantes, de l’ordrede -20 à -50 kg. • Technique des anneaux de gastroplastie • À un an, perte de 45% de l’excès de poids • Le maintien de la, perte de poids est relativement mal documenté • Technique de la sleevegastrectomy : • Perte de 61% de l’excès de poids • La perte de poids semble se maintenir en partie, sachant que, selon les études, le poids reste stable ou ré-augmente partiellement • Technique de bypass gastrique : • Perte de 68% de l’excès de poids • Idem sur le long terme, mais une plus grande proportion d’étude où la perte de poids se maintient dans le temps
Position qui nous permet d’avoir • un minimum de pression ventilatoire, • un minimum d’effet hémodynamique délétère • avec un maximum d’espace de travail pour le chirurgien. • La table est alors mobilisée en deux temps : • 1) mise en antitrendelenbourg • 2) les jambes sont alors relevées à 20° pour réduire la stase veineuse.
Contrôle étanchéité via la sonde de fauchet • 150 ml de bleu de méthylène puis 150 ml d’air • Après positionnement de la sonde en transanastomotique • Contrôle de l’absence de saignements
b) La sleeve gastrectomy • Résection gastrique d’où laisse un estomac en forme de tube par le biais d’un long agrafage sur toute la hauteur de l’estomac. • Les considérations anesthésiques sont identiques à celles évoquées pour le bypass gastrique (monitoring, installation, iduction,…)
c) Anneau gastrique • Considérations anesthésiques identiques à celles énumérées pour le bypass.
VII. Une dernière remarque. • Vous devez prendre en charge un patient qui a déjà subi une chirurgie bariatrique…
Quid du patient qui a déjà subi une chirurgie bariatrique? • Attention attirée par cases repports du CHU Lausanne en 2005 : • deux inhalations gastriques • chez des patients ayant été opérés d’un banding gastrique • péristaltisme oeso-gastrique altéré • alimentation à j-1 limitée à des liquides • induction à séquence rapide • Intubation vigile si iot difficile suspectée
CONCLUSION • L’incidence de l’obésité est croissante • L’obèse sera de plus en plus présent au bloc opératoire que ce soit pour une prise en charge chirurgicale de son obésité que pour toute autre opération • La prise en charge de l’obésité doit être pluridisciplinaire. • L’obésité induit des modifications physiopathologiques qui imposent • Une prise en charge anesthésique spécifique • Qui, cependant, sera ciblé en fonction de clinique du patient ( pré, per et post-opératoire) • La prise enchargechirugicale de l’obésité nécessite une étroite collaboration et une confiance entre les différents membres de l’équipe ( chirugiens, infirmières, anesthésistes,…)