270 likes | 465 Views
Le Réalisme. Gustave COURBET (1819-1877). Le Réalisme: réaction à l’escapisme romantique.
E N D
Le Réalisme Gustave COURBET (1819-1877)
Le Réalisme: réaction à l’escapisme romantique • Si le romantisme et le classicisme, compagnons des révolutions bourgeoises du XVIIIème et XIXème siècle, étaient réaction au nom de la raison et de la nature contre le caractère artificiel du baroque et du rococoappréciés par l’aristocratie, le réalisme apparait au moment où le romantismes’égare dans l’exotisme, toujours à la recherche de l’émotion plus forte.
Le romantisme, compagnons des révolutions bourgeoises, s’égare dans l’exotisme, toujours à la recherche de l’émotion plus forte. Delacroix, Chevauxarabes, 1860
Alors que le néoclassicisme trouve ses commanditaires et consommateur dans la nouvelle classe privilégié du capitalisme, la bourgeoisie. INGRES, Portrait de Louis Bertin, 1832
Madame Antonia Devaucay de Nittis, 1807 Mme Ingres
Le réalisme sera souvent associé au socialisme et aux luttes des exploités du capitalisme en général. Le nom fut donné au mouvement par Gustave COURBET (1819-1877), peintre français, qui forgea le terme et en fit son programme. Courbet, Les Casseurs de pierre,1849
Né à Ornans dans une famille de paysans aisés, Courbet commence comme peintre romantique néobaroque vers 1840. Gustave COURBET (1819-1877) Autoportrait (homme désespéré), 1843-45 Autoportrait (homme blessé), 1844-45
Le programme réaliste • En 1846, le poète Charles Baudelaire réclamait « un peintre qui exprimât l’héroïsme de la vie moderne », et Courbet, son ami, en fait son crédo artistique, seul à l’époque. • L’exagération romantique de la sensibilité et de l’imagination ne sont qu’un échappatoire devant les réalités de l’époque. L’artiste moderne devrait se baser sur son expérience personnelle: « Je ne peux pas peindre un ange, car je n’en ai jamais vu ».
Première peinture traduisant son programme fut Les Casseurs de pierre (1849). Cette peinture nous présente pour la première fois des corps anonymes au travail, qui ne nous regardent pas, mais sont présents, par la taille de la peinture et la frontalité de leur représentation. Courbet, Les Casseurs de pierre, 1849
Si le sujet est bien un sujet d’actualité (les corps au travail, l’exploitation de la classe ouvrière), la technique de Courbet reste traditionnelle. Gustave Courbet, Les cribleuses de blé, 1854
Un enterrement à Ornans choque: son grand format remet en question la hiérarchie des genres. Un aussi grand format était alors réservé aux scènes historiques, mythologiques ou religieuses, alors qu’ici Courbet peint un enterrement de village. Cette remise en question de la hiérarchie des genres fait assimiler l’art de Courbet à l’art « socialiste ». Les réactions sont violentes: « Le Laid en grandeur nature! » … Courbet, Un Enterrement à Ornans, 1849, 315x668 cm
Pour en savoir plus: les réactions « Le Laid en grandeur nature ! » • Un enterrement à Ornans,présenté au Salon de peinture de 1850 où, malgré la médaille de deuxième classe qui l’a récompensé, il est très mal accueilli par les critiques outrés de voir une si grande œuvre (6,68 mètres sur 3,15 mètres), traiter d'une « anecdote » populaire avec une telle gravité. Ce format panoramique était alors réservé aux grandes scènes historiques, mythologiques ou religieuses. Cette remise en question de la hiérarchie des genres va choquer les critiques. Pour la plupart d'entre eux, la peinture de Courbet fut assimilée à un art « socialiste ». Les réactions furent violentes : « Est-il possible de peindre des gens si affreux ? » demandent des bourgeois dans un dessin d'Honoré Daumier. • La critique décrit les personnages comme « d'ignobles caricatures inspirant le dégoût et provoquant le rire ». • « Imaginez-vous la copie la plus scrupuleuse et la plus impitoyable de toutes les trivialités de figures, d'attitudes, de costumes, de physionomies qu'on puisse glaner à chaque pas dans la vie privée, et particulièrement en province. Ce n'est pas la restauration du laid, c'est la poursuite et la recherche de l'ignoble. »
La réponse de Courbet • À ces critiques, Courbet répond: « Je tiens (ainsi) que la peinture est un art essentiellement concret et ne peut consister que dans la représentation des choses réelles et existantes (...) de tous les objets visibles ; un objet abstrait, non visible, non existant n'est pas du domaine de la peinture». • « Je ne peux pas peindre un ange, car je n’en ai jamais vu ».
Alors que L’Intérieur de mon atelier: une allégorie réelle résumant sept ans de la vie d’un artiste (1854-1855, 352x587 cm) est trouvée vulgaire…
Intérieur de mon atelier: une allégorie réelle résumant sept ans de la vie d’un artiste (1854-1855) • Courbet décris le tableau : « Le tableau est divisé en deux parties. Je suis au milieu, peignant,», « à gauche, le monde de la vie triviale, le peuple, la misère, la pauvreté, la richesse, les exploités, les exploiteurs, les gens qui vivent de la mort » et « à droite… les amis, les travailleurs, les amateurs du monde de l'art. » • Le tableau est refusé à l’Exposition universelle de 1855 (où son autre tableau, La rencontre, est accepté). Courbet monte une exposition personnelle qu’il nomme le « Pavillon du Réalisme ». Les critiques de l’époque ont qualifié l’œuvre de «vulgaire». • Ce n’était pas l’opinion de Eugène Delacroix : « je vais voir l’exposition de Courbet... J’y reste seul pendant près d’une heure et j’y découvre un chef-d’œuvre dans son tableau refusé ; je ne pouvais m’arracher à cette vue. On a rejeté là un des ouvrages les plus singuliers de ce temps mais ce n’est pas un gaillard à se décourager pour si peu. »
Si Intérieur de mon atelier: une allégorie réelle résumant sept ans de la vie d’un artiste (1854-1855)est refusé à l’Exposition universelle de 1855, y est accepté son autre tableau, La rencontre(Bonjour Monsieur Courbet) qui montre de façon explicite le sentiment qu’a son auteur sur sa position dans la société de classes de son temps. Le riche collectionneur avec son serviteur croise le peintre qui se représente libre, ni exploiteur ni exploité… La Rencontre (Bonjour, Monsieur Courbet), 1854
Portrait de son ami, l’anarchiste Pierre-Joseph Prudhon et ses enfants en 1853, 1865-67
Le Réalisme, Gustave Courbet -résumé • C’est la fuite du temps et des problèmes de leur société: l’exotisme, l’escapisme du romantisme néobaroque de Delacroix et du néo-classicisme d’Ingres destinés à la nouvelle classe privilégiée du capitalisme, la bourgeoisie aisée et éduquée, qui fait place à un autre grand mouvement de la fin du XIXème siècle: le Réalisme. • Le nom fut donné au mouvement par Gustave COURBET (1819-1877), peintre français, qui forgea le terme et en fit son programme. • Le réalisme sera souvent associé au socialisme et aux luttes des exploités du capitalisme en général.
Première peinture traduisant le programme réaliste de Courbet fut Les Casseurs de pierre(1849). Si nous trouvons des sujets similaire dans la peinture de genre, la taille de cette toile est inhabituelle. Mais la technique de Courbet reste traditionnelle. Courbet, Les Casseurs de pierre, 1849
Un enterrement à Ornansde Courbet choque: son grand format était alors réservé aux scènes historiques, mythologiques ou religieuses. Cette remise en question de la hiérarchie des genres fait assimiler l’art de Courbet à l’art « socialiste ». Les réactions sont violentes: « Le Laid en grandeur nature! » … Courbet, Un Enterrement à Ornans, 1849, 315x668 cm
Alors que L’Intérieur de mon atelier: une allégorie réelle résumant sept ans de la vie d’un artiste (1854-1855, 352x587 cm) est trouvée vulgaire…