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Plexopathie brachiale dans les suites d’une néoplasie du sein: récidive tumorale ou séquelle de radiothérapie ?. Dr B. Zeevaert CHPLT Verviers CHU Sart Tilman (Liège). Bar-le-duc 2005. Cas clinique. H.M., 58 ans Consultation d’ENMG (décembre 2003):
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Plexopathie brachiale dans les suites d’une néoplasie du sein: récidive tumorale ou séquelle de radiothérapie ? Dr B. Zeevaert CHPLT Verviers CHU Sart Tilman (Liège) Bar-le-duc 2005
Cas clinique • H.M., 58 ans • Consultation d’ENMG (décembre 2003): • Paresthésies diffuses de la main droite depuis trois mois • Faiblesse de préhension,d’installation progressive • Douleur axillaire, lancinante, intolérable, insomniante et d’aggravation progressive
Cas clinique • Antécédents: • Adénocarcinome du sein droit • Mastectomie + évidement ganglionnaire (1998) • Adénocarcinome canalaire infiltrant, moyennement différencié de 2,5 cm • 5 ganglions/16 envahis dont un avec effraction capsulaire • Chimiothérapie • Radiothérapie du creux axillaire et sus-claviculaire • Irradiation de la glande mammaire (50 Gy) • Irradiation de la cicatrice de tumorectomie (10 Gy) (lésion néoplasique en bordure) • Irradiation du creux axillaire: adénopathies (50 Gy) • Complications radiothérapie: • Radio-épithélite discrète • Zona thoracique • Maladie de Basedow (2000)
Cas clinique • Examen clinique • Gonflement discret du membre supérieur droit • Hypoesthésie globale, prédominant distalement • Déficit de force des fléchisseurs de l’index et du pouce : préhension globale difficile • Diminution du réflexe cubito-pronateur et du tricipital droit • Mobilité limitée en EA, EL et RE de l’épaule droite • Induration des creux axillaire et sus-claviculaire droits
Conclusion: Atteinte neurologique périphérique dans le territoire du tronc primaire inférieur ou secondaire antéro-interne du plexus brachial droit, d’intensité moyenne et d’évolution subaiguë.
IRM plexus brachial T1 T1 Protocole: Remaniement sous-cutané du creux axillaire, globalement hypo-intense en T1, hyper-intense en T2 avec rehaussement après injection IV de produit de contraste. Engaînement diffus fasciculaire et radiculaire du plexus brachial
Conclusion : remaniement axillaire droit, de type fibrotique, vraisemblablement post-radique, compliqué d’un engainement avec plexite fasciculaire et radiculaire brachiale associée
Plexopathie Brachiale par envahissement Néoplasique (PBN) ? Plexopathie Brachiale post-Radique (PBR) ? PBN / PBR ?
Plexopathie brachiale post-radique (PBR) • Formes cliniques: • Plexopathie brachiale transitoire • Plexopathie brachiale progressive irréversible
Survenue précoce Entre 2 et 10 mois (m: 4,5) Incidence (Pierce, 1992) Étude de 1117 patientes : 1,8 % PBR ( 80% transitoires) Lésions d’œdème et de démyélinisation par atteinte précoce, directe et réversible des cellules de Schwann Paresthésies constantes Douleurs rares Déficit moteur (30%) Récupération habituellement complète en quelques mois PBR transitoires Pierce et al.Long-term radiation complications following conservative surgery(CS) and radiation therapy (RT) in patients with early stage breast cancer. Int J Radiat Oncol Biol Phys (1992) 23: 915-923
Plexopathie brachiale post-radique progressive irréversible (PBR) • Surtout après irradiation pour cancer du sein, du poumon, lymphome Hogdkinien et de la thyroïde • Incidence: • Fonction de la dose totale (en Gray, Gy) • Étude de Stoll et Andrew (1966) • 15% pour 51 Gy • 73% pour 55 Gy • Fonction de la dose par séance • Étude de Notter (1970) • Incidence de 17% pour 45 Gy ( 8 à 10 séances) • Ne pas dépasser 2,5 Gy par séance • Fonction de la technique • Études récentes : diminution dramatique de l’incidence • Étude de Pierce (1992) : incidence = 1,8% (dose > 50 Gy) • Aggravation par une chimiothérapie simultanée (Salner, 1981) • Âge
Plexopathie brachiale post-radique progressive irréversible • Tableau clinique évocateur • Aggravation progressive ou par paliers • Faiblesse constante: amyotrophie et diminution des ROT • Paresthésies, hypoesthésie (70% des cas) • Douleur plus ou moins intense (50% des cas) • Atteinte généralement diffuse du plexus • Lésions : • Lésions irréversibles des cellules de Schwann et des microvaisseaux • 2 mécanismes : fibrose extensive et hypoxie perte axonale progressive • Perte des capacités de régénération • Epaississement de l’endothelium, occlusion des vasa nervorum responsable d’une nécrose centrofasciculaire • Association à d’autres complications: • Lymphoedème, fibrose pulmonaire, fractures de côtes, péricardite, syndrome épaule-main, nécrose tissulaire Diagnostic différentiel : récidive tumorale
Quels critères pour différencier PBN et PBR ? • Clinique • Imagerie médicale • Electrophysiologie • Médecine nucléaire
Envahissement néoplasique: Signe de Claude-Bernard-Horner Localisation C8D1 Douleur précoce et intense Faiblesse main Dose totale < 60 Gy Latence < 1 an Plexopathie post-radique: Localisation C5C6 Dose totale > 60 Gy Période de latence > 1 an Pas ou peu de douleur Lymphoedème Critères cliniques:Kori et al.Brachial plexus lesions in patients with cancer: 100 cases. Neurology(1981); 31:45-50
Critères cliniques • Symptôme initial dominant • Délai d’apparition, de diagnostic et évolution • Topographie de l’atteinte Thomas J et al.(1972) Radiation-induced or metastatic brachial plexopathy? A diagnostic dilemma. JAMA (*1) Lederman RJ et al. (1984)Brachial plexopathy: recurrent cancer or radiation? Neurology (*2) Harper et al.(1989) Distinction between neoplastic and radiation-induced brachial plexopathy, with emphasis on the role of EMG. Neurology Mondrup et al. (1990) Clinical and electrodiagnostic findings in breast cancer patients with radiation-induced brachial plexus neuropathy Acta Neurol. Scand. Van Es et al. (1997)Radiation-induced brachial plexopathy: MR imaging. Skeletal Radiology
PBR Symptômes: Paresthésies: 71% cas Douleurs « modérées »: 43 % des cas Aggravation 30% Signes cliniques: Diminution des ROT (93%) Hypoesthésie (82%) Faiblesse (71%) Lymphoedème (22%) Pas d’association avec PBR Surtout > 60 ans PBN Symptômes: Douleur intense et précoce Aggravation 70% Amélioration par chimiothérapie 32% Signes cliniques: Idem PBR Claude-Bernard-Horner (50%) Lymphoedème progressif Symptôme initial dominant
PBR Latence d’apparition(*1) Entre 5 mois et 20 ans Moyenne : 6,5 ans Délai de consultation (*2) Entre 1,6 ans et 19 ans Pronostic (*2) Survie moyenne : 11 ans PBN Latence d’apparition(*1) Entre 2 mois et 16 ans Moyenne : 6,5 ans Délai de consultation (*2) Entre 2 semaines et 4 ans Pronostic (*2) Survie moyenne : 2,1 ans Délai d’apparition, de consultation et pronostic
Topographie de l’atteinte • Étude de Kori, n=100 (Neurology,1981): • PBR: atteinte plexique C5C6 non douloureuse • PBN: atteinte plexique C8D1, douloureuse avec CBH • Étude de Harper (Neurology, 1989) • Tronc supérieur : PBR (24%) = PBN (21%) • Tronc inférieur : PBR (36%) < PBN (53%) • Atteinte diffuse : PBR (39%) > PBN (26%) • Étude de Mondrup, n=79 (Acta Neurol Scand,1990): • Répartition des PBR: • 50% atteinte diffuse • 18% atteinte tronc supérieur • 4% atteinte du tronc inférieur • 28% définition topographie impossible PBR : n = 35 PBN : n = 55
Topographie de l’atteinte • Peu d’intérêt dans la distinction PBR / PBN • PBN: • Atteinte initialement plus focale • Prédominance sur le tronc inférieur • CBH • PBR: • Atteinte plus diffuse: atteinte motrice du médian rarement isolée • Pas de prédominance topographique établie • Absence de CBH • Atteinte des paravertébraux cervicaux: (radiculo)plexopathie brachiale (Harper, 1989)
Imagerie médicale • CT scanner plexus (Cascino et al, 1983) • PBR: positif chez 4 patients/9 (44%) • Perte de la définition des plans musculaires • Augmentation densité graisse axillaire • PBN: positif chez 11 patients/17 (65%) • Masse axillaire envahissant le plexus brachial
IRM plexus brachial • Rapports initiaux (Glazer, 1985; Ebner, 1988) • Intérêt des séquences pondérées en T2 • Fibrose post-radique : hypo-intense • Tissu tumoral : généralement hyper-intense • Moore et al.(Clin.Radiol.,1990) • PBR: Signaux de faible intensité en T2 autour du plexus brachial • Posniak et al.( AJR, 1993) • PBR: Aspect de masse tissulaire légèrement hyperintense sur les images pondérées en T2 • Thyagarajan et al. (Neurology, 1995) • Signal de haute intensité dans et autour du plexus brachial sur les images pondérées en T2 dans le cas d’une PBN et d’une PBR
Aspects IRM des plexopathies brachiales post-radiques • Van Es et al. Radiation-induced brachial plexopathy: MR imaging Skeletal Radiol (1997) 26: 284-288 • 3 patients souffrant d’une PBR • Cas 1 (radiothérapie+9 ans): graisse périneurale, remplacée par une structure hypo-intense en T1 et T2 compatible avec une fibrose périneurale • Cas 2 (radiothérapie+1 mois): aspect de gonflement des troncs nerveux, qui apparaissent hyperintense en T2 • régression du déficit en 7 mois • Cas 3 (radiothérapie+19 ans): plexus difficilement discernable (fibrose) avec aspect hypo-intense en T1, hyperintense en T2 avec rehaussement par le gadolinium Aspects IRM Plexopathie Brachiale post-Radique: - signal hypo- ou hyperintense en T2 - possibilité de rehaussement par le gadolinium
Critères électrophysiologiques • Neurographie • Perte d’amplitude de la réponse sensitive et motrice évoquée sans altération de la vitesse de conduction (90% des plexopathies) • Bloc de conduction proximal sur le nerf cubital (Harper, 1989) • 88% PBR • 54% PBN • Faible intérêt des ondes F dans la distinction PBN/PBR
Critères électrophysiologiques • Électromyographie à l’aiguille • Distribution plus étendue des anomalies EMG que de l’atteinte clinique • Analyse de PUMs • PUMs • grande amplitude, • durée augmentée, • caractère polyphasique • Recrutement volontaire: tracé appauvri
Critères électrophysiologiques • Électromyographie à l’aiguille • Activité de repos • Potentiels de fibrillations et ondes lentes positives • 80% des muscles: PBN=PBR (apparition plus précoce PBN) • Haute incidence dans les muscles paravertébraux cervicaux dans les PBR, jamais dans les PBN • Irradiation branche rachidienne postérieure ? • Fasciculations • Semblent plus fréquentes dans les PBR (controversé)
Critères électrophysiologiques • Électromyographie à l’aiguille • Activité de repos • Myokymie • Étude Harper (Neurology, 1989) • 315 muscles PBR : 15% Myokymies = 63% patients • 534 muscles PBN : 0,4% Myokymies = 1% patients • Topographie généralement diffuse • Muscles : rond pronateur, court abducteur du pouce • Anomalie EMG la plus spécifique d’une PBR
Myokymie • Aspects EMG • Composition : • Bouffées d’activité électrique • 2 à 10 PUMs • Durée variant discrètement, car nombre de PUMs variables • Fréquence de décharge de 20 à 150 Hz • Indépendant des contractions volontaires • Période de silence • Alternance avec un mode semi-rythmique (0,1 à 10 Hz) • Bruit: moteur d’un bateau de faible puissance • Parfois association à des myokymies cliniques • ≠ Rippling muscle disease
Myokymies • Focales (face) • Fatigue, SEP, néoplasie du tronc cérébral, paralysie faciale • Segmentaires • Syringomyélie • Radiculopathies et neuropathies canalaires chroniques • Plexopathie post-radique • Généralisées • Urémie, thyrotoxicose • PRN inflammatoire • Syndrome d’activité musculaire continue • Stiff-man syndrome • Syndrome d’Isaac ou neuromyotonie
Myokymies • Mécanisme physiopathologique: • Mal connu et discuté • Excitabilité anormale de localisation variable • Cellules des cornes antérieures • Nerfs périphériques • Jonctions neuromusculaires • Muscles • Phénomène d’excitation ephatique transaxonal au niveau du site lésionnel du nerf avec genèse de potentiels d’action rythmiques et oscillant au sein des axones La modification d’excitabilité serait liée à une altération biochimique du microenvironnement
Intérêt du PET-scan • Ahmad (1999) Use of positron emission tomography in evaluation of brachial plexopathy in breast cancer patients. Br J Cancer • Patientes ayant souffert d’un cancer du sein avec des signes de plexopathie brachiale (N=19) • 14 examens avec captation anormale du 18-Fluoro-2-déoxyglucose dans la région du plexus incriminé • 9 scanner : 6 absence d’anomalie, 3 atteinte néoplasique évidente • 1 captation anormale dans la région thoracique • 4 PET scan négatifs • 1 patiente : résolution spontanée des symptômes • 1 patiente : Hernie discale • 2 patientes : PBR ( CT scan et IRM négatives) • Conclusion: • PET scan utile pour la détection des récidives néoplasiques, surtout si l’imagerie reste normale • PET scan utile pour différencier les PBR et les PBN • Intérêt dans le suivi des patients
Plexopathie Brachiale par envahissement Néoplasique (PBN) ? Plexopathie Brachiale post-Radique (PBR) ? PBN / PBR ?
Cas clinique • Clinique : • Douleur précoce, sévère, en aggravation • Délai de consultation : 3 mois • Localisation topographique C8D1, sans CBH • EMG : • Atteinte subaiguë, C8D1, sans myokymie • IRM : • Hyperintensité en T2, réhaussée par le gadolinium • Difficulté du diagnostic • 21% d’erreurs par rapport à l’analyse anatomopathologique (Thyagaragan, 1995) • PET scan: • Foyers hypermétaboliques axillaire et supradiaphragmatique confirmant la récidive néoplasique • CT scan thoracique : • Confirmation de deux nodules pulmonaires, d’allure néoplasique
Cas clinique • Traitement: • Chimiothérapie par Taxotère puis Fémara • Gabapentine 1800 mg/j • Drainage lymphatique Après chimio. Avant chimio.
Conclusion • Difficulté du diagnostic différentiel entre PBR et PBN • Symptôme initial dominant : • Douleur intense >>> PBN • Paresthésies >>> PBR • EMG : • Myokymies et atteinte des paravertébraux cervicaux >>> PBR • Atteinte subaiguë, d’évolution rapide >>> PBN • IRM: interprétation difficile • Intérêt du PET-scan • Bajrovic et al.(2004) Is there a life-long risk of brachial plexopathy after radiotherapy of supraclavicular lymph nodes in breast cancer patients? Radiotherapy and oncology • Schierle et al (2004) Radiation-induced brachial plexopathy: Review. Complication without a cure. J.of Reconstructive Microsurgery