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Le discours kirchneriste. Identités, styles et traditions politiques. Prof. Mariano Dagatti – mjdagat@yahoo.com.ar Seminario ADAL. Les axes de la session.
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Le discours kirchneriste. Identités, styles et traditions politiques Prof. Mariano Dagatti – mjdagat@yahoo.com.ar Seminario ADAL
Les axes de la session . Le premier kirchnerisme. Caractéristiques de la matrice discursive: modèle de l’arrivée, gerundisation du changement, la question générationnelle, le squelette argumentatif du discours kirchneriste, la dimension polémique et le sens du «peuple». . Les mondes éthiques de la « refondation » kirchneriste. Ethos de l'homme commun, l’ethos militant, l’ethos de « pingouin » et l’ethos gouvernemental. . Le seconde kirchnerisme (2005-2009): les mutations politiques et les mutations stylistiques. . Le kirchnerisme post-Kirchner ou le « cristinisme » (à partir de 2010). Médias, la protestation sociale et la démocratie. Le discours kirchneriste – Seminario ADAL
Cartographie du premier kirchnerisme • Deux caractéristiques importantes du premier kirchnerisme: • re-légitimation de la politique dans la post-crise • 2. la configuration d’un projet hétérogène: des traditions différentes, des différents acteurs, des imaginaires différents, etc. • Le premier kirchnerisme. Caractéristiques de la matrice discursive: modèle de l’arrivée, gerundisation du changement, la question générationnelle, le squelette argumentatif du discours kirchneriste, la dimension polémique et le sens du «peuple». Le discours kirchneriste – Seminario ADAL
MODÈLE DE L’ARRIVÉE a) Effet de l'extériorité (nous / vous) b) Effet de l'intelligibilité: le diagnostic de la situation reçu ou conditions de possibilité du premier kirchnerisme Que-ce qu’a été la crise de 2001? [Un crise d'identité, un crise de représentation, un crise de la position de l'Argentine dans le théâtre des nations et un crise du capitalisme : le néolibéralisme a été caractérisé par une attaque systématique contre la consommation et les droits de l'homme] La condensation d'un ensemble de représentations dysphorique de la politique: -politique – spectacle -politique - corruption -politique – bureaucratie c) Effet de la « refondation » : la reprise d'un programme capitaliste, national et démocratique d) Effet de clôture: la fin de l’ajournement de la génération des années soixante-dix au même temps que la fin du néolibéralisme e) Effet de l’arrivée : la dimension temporelle (génération) et la dimension spatiale (le sud)
CHANGEMENT PROGRESSIVE OU GERUNDIZACIÓN DU CHANGEMENT a) Effet de réalisme: les petits événements quotidiens b) Effet de la prorogation: le changement dans une « temporalité moyenne » [vs vision radicale du changement] c) Effet de la prudence: la prévisibilité du changement [vs l'instabilité] TRANSVERSALITÉ La dimension discursive de la stratégie de transversalité a deux caractéristiques principales: 1. La destination positive sans segmentation 2. L’interprétation «démocratique» des slogans de la militance des années soixante-dix Le discours kirchneriste – Seminario ADAL
1. La destination positive sans segmentation La destination positive sans segmentation est la présence d'une interpellation sur la base de l'identification nationale et sur la base de l'absence de tout segmentation à partir des parties politiques, classe social ou quelque groupe identifiable. L'unité minimale d'appel est généralement l'identité nationale («nous, les Argentins»). La transversalité représente le but de faire un appel par dehors du parties politiques, au nom des principes : « le Parti de la Patrie ». Quels principes ? Les principes viennent d'une axiologie « national » (« culture du travaille ») et d’une axiologie démocratique (la culture de la militance). Cette dimension « principiste » a tendance à remplir au début de l'après-crise la détérioration des instances de médiation organisationnelles de la politique traditionnelle. 2. L’interprétation «démocratique» des slogans de la militance des années soixante-dix a) La lutte pour une « Patrie à la pluralité et de consensus » b) La conception du néolibéralisme en tant que modèle autoritaire (soit dictatorial ou le « discours unique » des « recettes » importées par les gouvernements post-dictature) a) La lutte pour une « Patrie socialiste » b) La définition du capitalisme comme système « essentiellement humaine »
LE « SQUELETTE » ARGUMENTATIF « Droits de l'homme »« Consommation » Ils sont les deux prémisses indiscutables de l’argumentation kirchneriste (pas prémisses idéologiques) Les « droits humains » sont au cœur de la «qualité institutionnelle» La « consommation » est au cœur de la « durabilité interne » La «viabilité» d'un gouvernement dépend de l’accomplissement de la «durabilité interne» et de la «qualité institutionnelle» Cette argumentation répond aux deux «fantômes» de l'expérience de l'Argentine: Droits de l'homme vs le génocide Consommation vs hyperinflation
LA DIMENSION POLÉMIQUE (a) la désidéologisation de «droits de l'homme» et la «consommation» (b) l'utilisation de la notion de «passé» (c) l’indétermination adversative (d) la distinction entre la vérité et les intérêts [vérités relatives vs intérêts sombres] (e) la destination positive sans segmentation La composante adversative est en dehors de l'arène strictement politique (c’est-à-dire, institutionnel). Ou en d'autres termes, il n'y a pas d'opposition proprement politique [le pouvoir judiciaire, l’institution ecclésial, l’institution militaire, l’institution policière, les entreprises privatisées, etc.]
LE SENS DU « PEUPLE » • Sens « historique »: le peuple des conseils de village ou le peuple de délibération (la délibération au nom de peuple et avec le peuple). Peuple souverain. • b) Sens « républicain »: la volonté générale du peuple ou le peuple de la délégation. Relation de confiance: représentant / représentés. Pueblo - voix. • c) Sens plébéien: le peuple des travailleurs ou le peuple des opprimés. Relation d’identification: le leader en tant que porte-parole et de catalyseur des demandes sociales non satisfaits. Peuple «non compté» (≠ «société», vs élites)
Les mondes éthiques de la « refondation » kirchneriste. Ethos de l'homme commun, l’ethos militant, l’ethos de « pingouin » et l’ethos gouvernemental Le style du gouvernement : « style K » Le leader comme objet d’identification et crédibilité [Les mutations du discours politique: la politique spectacle et la personnalisation]
Ethos d’homme commun ou de travailleur . Contre les images des prophètes et des frivoles [politique spectacle] . Contre le langage technique (les «mots difficiles» et les «grands déclarations emphatiques») [politique corruption] . Contre les images des veules, des bureaucrates et des inefficaces [politique bureaucratie] . La construction d’un je travailleur et la inscription de ce je dans le collective des argentines (« nous, les argentins ») . L’utilisation de vocatifs « horizontaux » (i. e. “frères et soeurs”). Congrégation fraternelle, égalitaire, horizontale : développement d’un lien de représentation horizontale qui soit exercé aux antipodes d’un lien de représentation verticale . La mise en scène de un ton populaire : l’utilisation d’un argot populaire, l’utilisation de l’humour (ironie aussi), le exercice de un politique corporel de la proximité et l’informalité, associée a un style « spontané » . La relevance du topique argumentatif de « travaille » (i.e. ce qui travaille, il est honnête) et aussi la relevance du topique de la action : « Faire est mieux que dire » . La construction d’une axiologie national autour de la notion du travaille (honnêteté, simplicité, humilité, etc.)
Ethos de « pingouin » L’ethos de « pingouin » est l'un des archétypes humoristiques du discours de Kirchner. La désignation a acquis le statut d'un opérateur sémantique complexe qui était plausible pour s'articuler avec diverses stratégies argumentatives du orateur : -effectuer une inversion de rôle et devenir objet de dénigrement inappropriée -faire de son image de « pingouin » une apologie du «Sud» comme territoire national pure et non contaminé -la mise en débat de dichotomies nationaux historique : centre / périphérie, la capitale / la province, centralisme / fédéralisme, etc. -le «Sud» apparaît comme un territoire d’une géopolitique de l’ajournement. L'arrivée du «Sud» ne fonctionne tout simplement pas comme une espace de provenance, mais comme l'entrée d'une force purificatrice qui distingue le «Sud» de «l'Argentine», transformant ces zones géographiques dans paradigmes moraux opposées -faire une traduction du code du « sud » au code national : le pingouin est au sud le même chose que le travailleur à l’Argentine : un habitant commun. La définition péjorative de « pingouin » est l'objet d'une appropriation subverti dans le discours de Kirchner avec un résultat triple: tout d'abord, la construction d’une image « humaine » à travers l'humour ; d'autre part, la identification du «Sud» avec l'idée d'une «Patrie fédéral» et avec l'idée d'une zone non contaminée, en dehors de la « vieille Argentine » ; enfin, le statut de « pingouin » devienne un symbole du «changement» par rapport au «passé» (« pingouin » vs « vampires »).
Ethos de militante ou ethos générationnel . La construction d’un je militant et la inscription de ce je dans un collective générationnel (« nous, les militants des années soixante-dix » ou « nous, la génération ») . L’utilisation d’un lexique générationnel utopique et combative (rêves et idéales, lutte, stratégie, bataille) et d’un axiologie « d’époque » : le courage, la conviction, l’honneur, l’engagement, le sacrifice et le dévouement . La mise en scène d’un style agressif et émotionnelle : l’abondance de la modalité exclamative, l’utilisation de l’anaphore, l’accumulatio et la gradatio, la dimension d’indignatio, l’appel à la ironie et le sarcasme, la utilisation des adverbes ou des locutions adverbiales comme « jamais », « toujours », « chaque fois », etc. Cette mise en scène rétablit, pour ainsi dire, « une sensibilité des extrêmes ». . La construction d’une « zone émotionnelle » liée avec le question générationnelle : verbes des émotions (i. e. « je me sens profondément touché »), prééminence de anecdote, externalisation des sentiments, etc. . La relevance du topique démocratique (i.e. ce qui est démocrate, il est pluraliste ; ce qui es démocrate, il est tolérant, etc.) . La construction d’une axiologie démocratique (pluralité, liberté, diversité, etc.) . La présence de certain topiques argumentatives de l’interdiscours des années soixante-dix : le topique de l’homme nouveau, le topique de l’homme commun et le topique de la militance comme sacrifice, etc. . La mise en scène de une certaine conception de la pratique politique, fondée sur le contact direct, le mouvement, l’action permanente et la politique comme « exercice de la rue » ; c’est-à-dire, une conception de la démocratie comme exercice de la présence.
Ethos d’homme de État o gouvernemental Nous définissons cet ethos comme le déploiement d’une image de soi que favorise la crédibilité de l’orateur en tant que garant d’un projet politique rationnel et transparente. L’ethos gouvernemental est un facteur important comme source de légitimation du kirchnerisme en tant que force politique dotée de la rationalité et l’authenticité de la pratique du gouvernement.
Ethos d’homme de État o gouvernemental Dimension rationnelle : le réalisme politique (l’appel à la réalité a toujours un sens positif) et la cohérence (la continuité de une identité qui gère prévoyance) -enregistrement du savoir et du devoir -effet de évidence : signes évidénciels -succession de processus nominalisés, reliés entre eux par des relations de cause à effet, dans une sorte de vérité intemporelle sans sujet -utilisation des chiffres -abondance de phrases impersonnelles ou de passives quasi-reflètes -rémission du dispositif énonciatif : efface du sujet
Ethos d’homme de État o gouvernemental Dimension authentique : * l’extimité (une simulation d’extériorité du sujet politique, en vertu de laquelle les actes privés et les processus internes de l’orateur sont exposés à la vue du public comme signes de sincérité) * la proximité (la représentation d’un contact direct entre la figure du leader et le peuple, sans médiation d’aucune sorte (non les médias, non les syndicats, non les parties politiques). -prédominance des verbes volitives et des sentiments -récurrence des adverbes énonciatifs comme « honnêtement » et « sincèrement » -flux de phrases exclamatives -introduction de scènes liées à la vie quotidienne -accentuation du dispositif énonciatif : auto centration et interpellation
Le seconde kirchnerisme (2005-2009) Les mutations politiques et les mutations stylistiques. Mutation dans la double identité discursive du kirchnerisme (Autour du concept politique et la pratique politique) Première instance (le premier kirchnerisme) -concept générationnel (collectif d'identité autour de la nation) -pratique « transversal » ou « national et démocratique » -fiction de immédiation : rejet de toute instance de médiation -indétermination adversative ou polémique « en dehors » Deuxième instance (le seconde kirchnerisme) -concept populiste: .l’apparition d’un collective d’identification autour de péronisme, .intertextualité .la question du « peuple » : « peuple souverain » -pratique souverain ou « nationale et populaire » -l’introduction du problème des instances de médiation -l’apparition du adversaire strictement politique (l’opposition), mais subordonné au domaine des médias Différence essentielle: le reconnaissance d’un processus de (dé)-(in)-médiatisation
Le domaine du savoir (Composante descriptive et didactique) Néstor Kirchner [post-crise, expérience gouvernementale] GARANTIE DE HORIZONTALITÉ (Construction de savoir dans le contexte d'une fiction d’horizontalité) La construction de l'autorité La annulation de la distance Dynamic Double Le réalisme La mémoire
RÉALISME -savoir pragmatique -relation privilégiée entre le leader et la réalité -version réaliste de la réalité: les chiffres, topique du existence et topiques de la quantité -gerundisation -rationalité -cohérence -éthique de la responsabilité Le réalisme est une dynamique du savoir asymétrique MÉMOIRE -inscription de je dans un nous : le «je» des travailleurs dans une culture de travail, le «je» militant dans une culture politique générationnelle; -contrat du savoir : symétrique [vs didactique], horizontale [vs hiérarchie], pluriel [vs singulier], affectif [vs distant] (la première personne, les formes exclamatives et interrogatives, thèmes: enfance, jeunesse) La mémoire représente une dynamique symétrique du savoir
SAVOIR DE RÉALISME asymétrique univoque rationnel exclusive Objectif [Crédibilité] SAVOIR DE MÉMOIRE symétrique pluriel affectif inclusive subjectif [Identification]
RÉALISME -savoir pragmatique -relation privilégiée entre le leader et la réalité -version réaliste de la réalité: les chiffres, topique du existence et topiques de la quantité -gerundisation -rationalité -cohérence -éthique de la responsabilité Le réalisme est une dynamique du savoir asymétrique MÉMOIRE -inscription de je dans un nous : le «je» des travailleurs dans une culture de travail, le «je» militant dans une culture politique générationnelle; -contrat du savoir : symétrique [vs didactique], horizontale [vs hiérarchie], pluriel [vs singulier], affectif [vs distant] (la première personne, les formes exclamatives et interrogatives, thèmes: enfance, jeunesse) La mémoire représente une dynamique symétrique du savoir
Cristina Fernández [instance de stabilité, « la femme de ...», la première femme élue à la présidence de l'Argentine, l'expérience parlementaire] Construction de savoir au sein d'une fiction de l'autorité ETHOS PÉDAGOGIQUE - EXPERT [GARANTIE DE L'AUTORITÉ] Stratégies oratoires : -Réalisme (chiffres, topique de l’existence, topique de la quantité, rationalité, cohérence, responsabilité) -Dispositio -Marqueurs métadiscursive d’explication -Négation métalinguistique -Reformulation, redéfinition -Fictionnalisation du dialog (conversacionalisation) -Lexique [codes ou technical account] -Le passé collectif à travers l'histoire [vs mémoire] et le passé personnel par la biographie
Néstor Kirchner Ethos de travailleur Ethos de militant Ethos de pingouin [Figures de la proximité] Cristina Fernández Ethos pédagogique - expert [Figures de la distance]
LES PROBLÈMES DU ETHOS DANS CRISTINA FERNÁNDEZ 1. L’ethos hybride non convergent: ethos pédagogique – expert + ethos de la féminité (« nous, les femmes ») 2. L'ethos de la veuve 3. L'ethos de « la brunette » 4. L’ethos du patron 5. L'effet de l'isolement: la création de un espace de «conversacionalisation" devant aux téléspectateurs 6. Le problème du corps
Le kirchnerisme post-Kirchner ou le « cristinisme » (à partir de 2010). Médias, la protestation sociale et la démocratie. Néstor Kirchner 1. Alliance avec les médias 2. Alliance avec les syndicats 3. Alliance avec le Parti Justicialiste et la création du Front pour la Victoire Cristina Fernández 1. Rupture de l'alliance avec les grands médias Règle publicitaire Les médias «officielles» 2. Rupture de l'alliance avec les secteurs vertébrale du syndicalisme 3. Contrôle du Front pour la Victoire Alliance solide avec le Parti Justicialiste Leaderships alternatifs: Daniel Scioli, Sergio Massa, gouverneurs provinciaux de l’interior (Urtubey, Capitanich, De la Sota)
Questions à considérer: a. Médias b. La protestation sociale c. La question de la démocratie a. Médias: Comment penser une politique dans les années de la médiatisation? Droit des médias et la pluralité des voix. b. Protestation sociale: qui peut être «le peuple»? CGT, CTA, la proteste de secteurs riches et le rôle de la classe moyenne en Argentine. c. La question de la démocratie: Comment gérer la voix des différents secteurs de la société dans une démocratie moderne? Représentation et présence. Démocratie procédurale et une démocratie substantielle.