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Printemps des poètes 2013 Les voix de la poésie. Quelques voix… de 5èmeA.
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Printemps des poètes 2013Les voix de la poésie Quelques voix… de 5èmeA
Rondeau du printempsLe temps a laissé son manteauDe vent, de froidure et de pluie,Et s'est vêtu de broderie,De soleil luisant, clair et beau. Il n'y a ni bête ni oiseauQu'en son jargon ne chante ou crie :Le temps a laissé son manteauRivière, fontaine et ruisseauPortent en livrée jolieGouttes d'argent, d'orfèvrerie;Chacun s'habille de nouveau:Le temps a laissé son manteau.(…) Charles d’Orléans (1394-1465) Lu par Adrien
Le Tigre et Le Curé Dans la jungle, un jour, s'aventureun curé. Le tigre survient."Prions", se dit l'abbé. "Seigneur, je t'en conjure,Fais que ce tigre soit chrétien."Comment le très-haut se débrouille,La chronique n'en parle pas.Le fauve en tous cas s'agenouille:"Seigneur" dit-il,« Bénissez ce repas. » Jean-Luc Moreau Lu par Eloïse
J’ai fait un voyageC’était vraiment bienJ’ai vu un babouinAu bord de la plageJ’ai été à NiceJ’ai commis un crimePour soixante centimeset quelques saucissesPuis je suis partiDirection ParisSous la Tour EiffelJ’ai mangé du BrieJ’ai vu GargamelAvec Sarkosy Sonnet écrit et lu par Félix
La môme néant Quoi qu'a dit ? - A dit rin.Quoi qu'a fait ? - A fait rin.A quoi qu'a pense ? - A pense à rin Pourquoi qu'a dit rin ?Pourquoi qu'a fait rin ?Pourquoi qu'a pense à rin ? A' xiste pas. Jean TARDIEU Lu par Benjamin et Hugo
Voyage J’ regardais mon GPS Car j’ suis partie en voyage Avec mon chat dans une cage En lui faisant des caresses J’écoutais Désirless En voyant l’paysage Là où s’trouvait la plage Et les tortues qui naissent. Les tortues allèrent dans la mer Là où les attendait leur mère Avec en grand sourire Mon chat n’était pas content Je les voyais partir Au-delà du Pakistan, Sonnet écrit et lu par Lou
SpleenJ'ai plus de souvenirs que si j'avais mille ans. Un gros meuble à tiroirs encombré de bilans,De vers, de billets doux, de procès, de romances,Avec de lourds cheveux roulés dans des quittances,Cache moins de secrets que mon triste cerveau.C'est une pyramide, un immense caveau,Qui contient plus de morts que la fosse commune.— Je suis un cimetière abhorré de la lune,Où comme des remords se traînent de longs versQui s'acharnent toujours sur mes morts les plus chers.Je suis un vieux boudoir plein de roses fanées,Où gît tout un fouillis de modes surannées,Où les pastels plaintifs et les pâles BoucherHument le vieux parfum d'un flacon débouché.— Charles Baudelaire Lu par Aurane
Le chat et l'oiseauUn village écoute désoléLe chant d'un oiseau blesséC'est le seul oiseau du villageEt c'est le seul chat du villageQui l'a à moitié dévoréEt l'oiseau cesse de chanterLe chat cesse de ronronnerEt de se lécher le museauEt le village fait à l'oiseauDe merveilleuses funéraillesEt le chat qui est invitéMarche derrière le petit cercueil de pailleOù l'oiseau mort est allongéPorté par une petite filleQui n'arrête pas de pleurer«Si j'avais su que cela te fasse tant de peine,Lui dit le chat,Je l'aurais mangé tout entierEt puis j'aurais racontéQue je l'avais vu s'envolerS'envoler jusqu'au bout du mondeLà-bas où c'est tellement loinQue jamais on n'en revientTu aurais eu moins de chagrinSimplement de la tristesse et des regrets.»Il ne faut jamais faire les choses à moitié. Jacques Prévert Lu par Manon
Ma PoésieM’appelle un oiseauMe glisse un sanglotMe prend à ses mots Ma poésieSe tait un long tempsBoudeuse ou jalouseM’ignore en chantant Ma poésieM’appelle un oiseauMe rit dans le givreConvoque les motsReferme mon livre Ma poésieLouis Daubier Lu par Clara
Le SouciLe souciPorte son poèmeComme la nuitS’ éveille au jourComme la chairLave son âmeComme le corpsTrouve son criSi beau le monde Que tu nommesQuand l’encre Célèbre la pourpreD’un sangQui s’allège Au royaume Hélène CadouLu par Yannis
Petit mercier, petit panier Petit mercier, petit panier ! Si je n’ai pas de marchandise Qui soit du tout à votre guise, Ne blâmez, pour ce, mon métier. Je gagne denier à denier, C’est loin du trésor de Venise, Petit mercier, petit panier ! Et tandis qu’il est jour ouvrier, Le temps perds quand à vous devise : Je vais parfaire mon emprise Et parmi les rues crier : Charles d’Orléans Lu par Timothée
Le Rêve Il était là sur la plage Marchant dans le doux sable blanc. Il s’assoit sur un banc Et regarde le paysage De jolis coquillages De toutes les couleurs Ne voulaient pas l’heure Où ils partiraient en voyage Mais tout à coup son rêve fit une trêve Oui car c’était un rêve Il se lève chagrineux Il va à sa fenêtre Et regarde son unique arbre : l’hêtre, Il pleut. Sonnet écrit et lu par Gabrielle
Un grand merci à Mme Bacqua pour l’enregistrement de ces petites voix