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Foi Amour Confiance Disponibilité Présence. Maman Marguerite, éducatrice ….
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Foi Amour Confiance Disponibilité Présence Maman Marguerite, éducatrice …
Quand son mari mourut, Marguerite avait vingt-neuf ans. C'était plutôt jeune pour la charge qu'elle allait avoir à porter. Mais elle ne perdit pas plusieurs jours à pleurer sur elle-même. Elle retroussa ses manches et se mit au travail. Elle avait les mains occupées à l'ouvrage mais savait aussi caresser doucement ses enfants. Elle était travailleuse de la terre mais, avant tout, la maman de ses petits. Elle les élevait avec douceur et fermeté. Cent ans plus tard, les psychologues écriront que pour grandir comme il faut le bambin a besoin de l'amour exigeant du père et de l'amour calme et joyeux de la mère.
« Remercions la Seigneur, il a été bon avec nous. Il nous a donné notre pain quotidien… » Une foi simple et vraie, un cœur doux et humble, un amour calme et joyeux : telle est la « pédagogie instinctive »de Maman Marguerite Le Seigneur est chez lui dans la famille Bosco. Marguerite, illettrée, sait par cœur de longs passages de l'histoire sainte et de l'Évangile. Elle croit à la nécessité de prier, c'est-à-dire de parler avec Dieu pour avoir le courage de vivre et de faire du bien. « Tant que je fus tout petit, écrit don Bosco, elle m'apprit elle-même les prières. Elle me faisait m'agenouiller avec mes frères matin et soir, et tous ensemble nous récitions les prières communes. »
Que doit faire un bon chrétien avant de commencer son ouvrage ? … Offir son travail à Dieu !
Une des premières« pratiques religieuses» auxquelles Jean participe est la récitation du chapelet. C'est la prière du soir de tous les chrétiens en ce temps-là. En répétant cinquante fois l'Ave Maria, même les paysans des Becchi conversent avec la Madone, leur mère plus que leur reine. Pour eux, dire cinquante fois les mêmes paroles, n'est pas un non-sens. Dans la journée, ils ont bien donné des centaines de coups de bêche dans la terre et ils savent que c'est à cette condition qu'on obtient de bonnes récoltes. En égrenant le chapelet, la réflexion se porte sur les enfants, les champs, la vie, la mort. C'est de cette manière que Jean commence à parler à la Sainte Vierge et il est sûr qu'elle le regarde et l'écoute… Ma mère m’a appris à prier …
« A la base et comme soutien de sa pédagogie instinctive, écrit A. Auffray, Marguerite Occhiena avait placé le sens religieux de la vie. » « Dieu te voit » était une de ses plus fréquentes expressions Mais ce n'était pas un Dieu gendarme dont elle gravait l'image dans le cœur de ses petits. Si la nuit était belle et le ciel étoilé au moment où ils prenaient le frais devant la porte, elle disait: «C'est Dieu qui a créé le monde et mis là-haut tant d'étoiles.» Quand les prés étaient fleuris, elle murmurait: « Que de belles choses le Seigneur a faites pour nous! » Près de sa mère, de ses frères, des voisins, Jean s'habitue à voir une autre personne, Dieu; une grande personne! Invisible maisprésent toujours et partout: dans le ciel, dans les champs, sur le visage des pauvres, dans la voix de la conscience qui dit: « Tu as bien fait, tu as mal fait. » Une personne en laquelle sa mère a une confiance illimitée et indiscutable; un père bon et attentif, donnant le pain quotidien, permettant quelquefois certaines choses (la mort du papa, la grêle sur la vigne) difficiles à admettre, mais « Lui» sait le pourquoi et cela doit suffire.
Et Jean grandit. Sa vie est une vie de foi vécue: les pensées, les affections, les entreprises,les audaces, les souffrances, les sacrifices, les pratiques de piété, l'esprit de prière, tout cela fut autant de flammes qui s'échappaient de la foi qui brûlait dans sa poitrine. Une vie constamment et intimement animée par le souffle de la foi. Il est bon de réfléchir sur l' importance de son instruction dès la petite enfance des principales vérités par son excellente mère, de la présence de cette maman dans les moments les plus solennels de sa vie. Il convient d'ajouter que si Maman Marguerite intervenait dans les occasions les plus importantes de la vie de son fils, ses interventions maternelles étaient précédées par le travail puissant de la grâce parce que sa foi simple et profonde conduisait Jean Bosco à des résolutions sérieuses et efficaces.
Maman Marguerite, coopératrice… Maman Marguerite songe à un repos, bien mérité, après les durs labeurs de la ferme, dans la paix solitaire des Becchi. Projet vite évanoui...
« Si tu crois que Dieu le veut, tu peux compter sur moi. » Maman Marguerite
Pour ces enfants, Don Bosco a besoin d’une maman… Cette maman ne peut être que Maman Marguerite. Décision difficile à prendre, aussi douloureuse pour la mère que pour le fils. « Si tu crois que Dieu le veut, tu peux compter sur moi... » Sa vie, désormais, sera liée, donnée à ces mal-aimés de la société. Et sans laisser entrevoir sa souffrance, son déchirement. avec sérénité elle laisse tout :la maison, le calme des champs, la douceur des amitiés, sa liberté… pour une vie de tracas, de bruit, d'Inquiétude. Oui, même sa liberté. Jusqu'à ce jour elle avait commandé; désormais il lui faudra obéir, se taire, se plier à de multiples exigences malgré l'âge et la fatigue.
A toute heure du jour, de la nuit, toujours prête à soigner, soulager, guérir, encourager, consoler, à donner ce bien le plus précieux pour un enfant : l'affection maternelle. Son cœur de maman, ouvert à toutes ces détresses, mettait dans ces cœurs meurtris un peu de joie et d'espoir. Un jour, découragée par les étourderies, les espiègleries, les méfaits, Ies légumes et les lessives piétinés, les vêtements en lambeaux, Maman Marguerite veut partir et rejoindre les Becchi. Là au moins, elle aura la possibilité, en évoquant les souvenirs d'autrefois, de retrouver la tranquillité. . Elle manifeste son désir à Don Bosco qui, d'un geste de la main, lui montre le Crucifix : « Tu as raison, dit-elle, tu as raison.»
La congrégation salésienne a été bercée sur les genoux de maman Marguerite
15 novembre 1856. Maman Marguerite tombe malade. La pneumonie violente se manifeste tout de suite mortelle pour ses soixante-huit ans usés par tant de travail. Pendant un moment, la vie de l'oratoire semble s'arrêter. Comment va-ton faire pour continuer sans elle? Autour de son lit, les abbés de Don Bosco et les garçons les plus âgés se succèdent. Elle rassemble toutes ses forces pour parler à son Jean: « Fais attention parce que beaucoup de gens, au lieu de la gloire de Dieu, cherchent leur succès personnel... Près de toi, il y en a qui aiment la pauvreté chez les autres, mais pas en eux-mêmes. Ce qu'on demande aux autres, nous devons être les premiers à le faire. »
Elle ne veut pas que Jean la voie souffrir, elle pense aux autres jusqu'au dernier moment. « Ne reste pas là, Jean... Tu souffres trop de me voir comme ça. Rappelle-toi que cette vie est faite pour souffrir. Les vrais bonheurs sont dans la vie éternelle... Maintenant, va-t-en, je te le demande, s'il te plaît... Prie pour moi, Adieu. » Près de la vieille maman qui meurt, restent Joseph et Don Alasonatti. Elle s'éteint à trois heures du matin le 25 novembre 1856. Joseph va dans la chambre de Don Bosco et lui jette les bras autour du cou en pleurant. Deux heures après, Don Bosco appelle Joseph Buzzetti. C'est l'ami des moments les plus tristes, le seul devant lequel il n'a pas honte de pleurer. II va célébrer la messe dans la chapelle de la crypte du sanctuaire de la Consolata.
Ensuite, ils s'agenouillent devant la Madone et Don Bosco murmure: « Maintenant, mes fils et moi nous n'avons plus de mère sur la terre. Restez près de nous, servez-nous de mère. »
Mise en image CoopBelSud Source texte : Don Bosco de Terosio Bosco et « lectures salésiennes » Sur une musique interprétée par Alain LEMAY illustration : www.sdb.org Association des Salésiennes Coopératrices et des Salésiens Coopérateurs de don Bosco Province de Belgique Sud Contact : Coopdonbosco@skynet.be