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construire la « civilisation de l’amour ». QUEL BUT POURSUIT L’ÉGLISE AVEC LA DOCTRINE SOCIALE ? Avec l’aimable autorisation de: l’auteur Abbé Marc-Antoine Fontelle et des éditions Téqui. I. L’Église construit la ‘civilisation de l’amour’.
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construire la « civilisation de l’amour » QUEL BUT POURSUIT L’ÉGLISE AVEC LA DOCTRINE SOCIALE ? Avec l’aimable autorisation de: l’auteur Abbé Marc-Antoine Fontelle et des éditions Téqui www.doctrinesocialeeglise.org
I. L’Église construit la ‘civilisation de l’amour’ • “Allez donc de toutes les nations, faites des disciples, les baptisant au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit, et leur apprenant à observer tout ce que je vous ai prescrit. Et voici que je suis avec vous pour toujours jusqu’à la fin du monde” (Mt 28, 19-20). www.doctrinesocialeeglise.org
a. L’Église doit faire avancer le ‘Royaume de Dieu’ • L’Église doit faire avancer le Royaume de Dieu : “Aussi l’Église, pourvue des dons de son fondateur, et fidèlement appliquée à garder ses préceptes de charité, d’humilité et d’abnégation, reçoit mission d’annoncer le royaume du Christ et de Dieu et de l’instaurer dans toutes les nations, formant de ce royaume le germe et le commencement sur la terre. Cependant, tandis que peu à peu elle s’accroît, elle-même aspire à l’achèvement de ce royaume, espérant de toutes ses forces et appelant de ses vœux l’heure où elle sera, dans la gloire, réunie à son Roi.”[1] www.doctrinesocialeeglise.org
L’Église est missionnaire par nature • L’Église est missionnaire par nature. En étendant le règne de Dieu sur terre, elle prépare l’avènement glorieux du Christ : “Aussi le saint Concile, tout en rendant grâce à Dieu pour les œuvres magnifiques accomplies par le zèle généreux de l’Église tout entière, désire-t-il esquisser les principes de l’activité missionnaire, et rassembler les forces de tous les fidèles pour que le peuple de Dieu, s’avançant par la porte étroite de la croix, étende partout le règne du Christ Seigneur qui embrasse les siècles de son égard (Sir 36, 19) et qu’il prépare les voies à son avènement.”[1] www.doctrinesocialeeglise.org
faciliter le royaume • Le Royaume n’avancera que si l’Église unit toujours plus l’homme à Dieu et les hommes entre eux : le Christ résume toute la loi morale dans les deux commandements d’aimer Dieu et d’aimer son prochain comme soi-même. Mais le second est relatif au premier de telle manière qu’il en est la conséquence directe. Saint Paul nous dit dans l’Épître aux Galates (5, 22) que le fruit premier de l’Esprit Saint est la charité, ce qui revient à dire que notre degré de charité dépend de notre union à Dieu. Pour qu’il y ait union à Dieu encore faut-il un minimum de vie morale. Nous voyons un mouvement dynamique se dessiner sous nos yeux : l’agir humain droit prépare l’union à Dieu, et cette union à Dieu transforme et transcende cet agir. Ce mouvement est continu. Nous entrons dans une spirale ascendante sans fin. C’est pourquoi il est important et nécessaire de travailler à améliorer notre comportement moral pour faciliter l’union à Dieu et ainsi faire commencer dès ici-bas le Royaume. www.doctrinesocialeeglise.org
contribuer à une meilleure organisation • Le Concile Vatican II nous précise : “C’est pourquoi, s’il faut soigneusement distinguer le progrès terrestre de la croissance du Règne du Christ, ce progrès a cependant beaucoup d’importance pour le Royaume de Dieu, dans la mesure où il peut contribuer à une meilleure organisation de la société humaine. Car ces valeurs de dignité, de communion fraternelle et de liberté, tous ces fruits excellents de notre nature et de notre industrie, que nous aurons propagés sur terre selon le commandement du Seigneur et dans son Esprit, nous les retrouverons plus tard, mais purifiés de toute souillure, illuminés, transfigurés, lorsque le Christ remettra à son Père ‘un Royaume éternel et universel : royaume de vérité et de vie, royaume de sainteté et de grâce, royaume de justice, d’amour et de paix’ (Préface du Christ-Roi). www.doctrinesocialeeglise.org
le Royaume est déjà présent • Mystérieusement, le Royaume est déjà présent sur cette terre ; il atteindra sa perfection quand le Seigneur reviendra.”[1] “L’Église est faite pour étendre le règne du Christ à toute la terre, pour la gloire de Dieu le Père ; elle fait ainsi participer tous les hommes à la rédemption et au salut ; par eux elle ordonne en vérité le monde entier au Christ. … C’est le travail de toute l’Église de rendre les hommes capables de bien construire l’ordre temporel et de l’orienter vers Dieu par le Christ.”[2] www.doctrinesocialeeglise.org
b. L’Église doit construire la ‘civilisation de l’amour’ • L’Église essaye de construire la ‘civilisation de l’amour’ en même temps qu’elle fait grandir le Royaume de Dieu sur terre. L’un ne va pas sans l’autre. La ‘civilisation de l’amour’ est la manifestation visible du Royaume de Dieu commencé dès ici-bas. Elle revêt le caractère messianique du Royaume de Dieu, c’est-à-dire qu’elle doit être construite par l’action courageuse des fidèles laïcs. C’est pourquoi Jean-Paul II invitait les jeunes chrétiens, venus participer aux Journées Mondiales de la Jeunesse à Paris en août 1997, à être les bâtisseurs de cette ‘civilisation de l’amour’ : “L’Esprit de Dieu vous envoie, pour que vous deveniez avec tous vos frères et toutes vos sœurs du monde, les bâtisseurs d’une civilisation réconciliée, fondée sur l’amour fraternel.”[1] www.doctrinesocialeeglise.org
l’amour générateur d’amour • Paul VI a employé pour la première fois la notion de ‘civilisation de l’amour’ dans l’homélie de clôture de l’année sainte le 24/12/1975 : “La sagesse de l’amour fraternel, qui a caractérisé le cheminement historique de l’Église en s’épanouissant en vertus et en œuvres qui sont à juste titre qualifiées de chrétiennes, explosera avec une nouvelle fécondité, dans le bonheur triomphant, dans une vie sociale régénératrice. Ce n’est pas la haine, ce n’est pas la lutte, ce n’est pas l’avarice qui seront sa dialectique, mais l’amour, l’amour générateur d’amour, l’amour de l’homme pour l’homme. Ce n’est pas quelque intérêt provisoire et équivoque qui l’inspirera, ni une condescendance imprégnée d’amertume et d’ailleurs mal tolérée, mais l’amour même que nous te portons, à toi, ô Christ, découvert dans la souffrance et dans le besoin de notre semblable, quel qu’il soit. La civilisation de l’amour l’emportera sur la fièvre des luttes sociales implacables et donnera au monde la transfiguration tant attendue de l’humanité finalement chrétienne.” www.doctrinesocialeeglise.org
l’Église a toujours été en première ligne • La ‘civilisation de l’amour’ “consiste plus particulièrement dans une affirmation radicale de la valeur de la vie et de la valeur de l’amour.”[1] Elle repose sur les valeurs de la vie et de la charité : “En se laissant inspirer par l’exemple de Jésus ‘bon Samaritain’ (cf. Lc 10, 29-37) et soutenue par sa force, l’Église a toujours été en première ligne sur ces fronts de la charité : nombreux sont ses fils et ses filles, spécialement les religieuses et les religieux qui, sous des formes traditionnelles ou renouvelées, ont consacré et continuent à consacrer leur vie à Dieu en l’offrant par amour du prochain le plus faible et le plus démuni. Ils construisent en profondeur la ‘civilisation de l’amour et de la vie’, sans laquelle l’existence des personnes et de la société perd son sens le plus authentiquement humain. Même si personne ne les remarquait et s’ils restaient cachés aux yeux du plus grand nombre, la foi nous assure que le Père, ‘qui voit dans le secret’ (Mt6, 4), non seulement saura les récompenser, mais les rend féconds dès maintenant en leur faisant porter des fruits durables pour le bien de tous.”[2] www.doctrinesocialeeglise.org
tirer son origine de la vie spirituelle • La ‘civilisation de l’amour’ est “fondée sur les valeurs universelles de paix, de solidarité, de justice et de liberté, qui trouvent dans le Christ leur plein accomplissement.”[1] • Jean-Paul II nous fait remarquer que la ‘civilisation de l’amour’ doit tirer son origine de la vie spirituelle : “Continuez de contempler la gloire de Dieu, l’amour de Dieu ; et vous serez éclairés pour bâtir la civilisation de l’amour, pour aider l’homme à voir le monde transfiguré par la sagesse et l’amour éternels.”[2]. www.doctrinesocialeeglise.org
si nous vivons de la présence de Dieu • Cette contemplation de l’amour de Dieu pour nous ne peut se faire que si nous vivons de la présence de Dieu comme nous le rappelle le Conseil Pontifical Cor Unum : • “L’homme qui accueille ainsi la présence de Dieu dans tous les aspects de sa vie, va devenir un agent de la civilisation de l’amour. Discrètement, en profondeur, son travail aura le caractère d’une mission, où il se doit d’exercer et de développer ses talents, de contribuer à la réforme des structures et des institutions, d’avoir un comportement de qualité, qui va inciter ses proches à agir de même, et à être essentiellement tourné vers le service de la dignité de l’homme et du bien commun.”[1] www.doctrinesocialeeglise.org
redonner de l’espérance à notre société • La ‘civilisation de l’amour’ doit redonner de l’espérance à notre société où la ‘culture de mort’ d’un monde sans Dieu conduit au désespoir : “À tous les membres de l’Église, peuple de la vie et pour la vie, j’adresse le plus pressant des appels afin qu’ensemble nous puissions donner à notre monde de nouveaux signes d’espérance, en agissant pour que grandissent la justice et la solidarité, et que s’affirme une nouvelle culture de la vie humaine, pour l’édification d’une authentique civilisation de la vérité et de l’amour.”[1] www.doctrinesocialeeglise.org
II. Que faut-il attendre concrètement de la D.S.E ? • Léon XIII, dans l’Encyclique Rerum novarum, au numéro 13, nous dit ce qu’il faut attendre de l’Église en matière sociale : “C’est l’Église qui puise dans l’Évangile des doctrines capables, soit de mettre fin au conflit, soit au moins de l’adoucir, en lui enlevant tout ce qu’il a d’âpreté et d’aigreur, l’Église qui ne se contente pas d’éclairer l’esprit de ses enseignements, mais s’efforce encore de conformer à ceux-ci la vie et les mœurs de chacun, l’Église qui, par une foule d’institutions éminemment bienfaisantes, tend à améliorer le sort des classes pauvres.” www.doctrinesocialeeglise.org
les liens d’une véritable amitié • Puis il continue au numéro 18 et 21 : “L’Église, toutefois, instruite et dirigée par Jésus-Christ, porte ses vues encore plus haut. Elle propose un ensemble de préceptes plus complet, parce qu’elle ambitionne de resserrer l’union des deux classes jusqu’à les unir l’une à l’autre par les liens d’une véritable amitié. ... Mais c’est encore trop peu de la simple amitié : si l’on obéit aux préceptes du christianisme, c’est dans l’amour fraternel que s’opérera l’union. De part et d’autre, on saura, et l’on comprendra que les hommes sont tous absolument issus de Dieu, leur Père commun ; que Dieu est leur unique et commune fin, et que Lui seul est capable de communiquer aux anges et aux hommes une félicité parfaite et absolue ; que tous ils ont été également rachetés par Jésus-Christ et rétablis par Lui dans leur dignité d’enfants de Dieu, et qu’ainsi un véritable lien de fraternité les unit, soit entre eux, soit au Christ leur Seigneur.” www.doctrinesocialeeglise.org
L’Église nous enseigne la pratique des vertus • Si nous voulons aller encore plus loin et encore plus haut, l’aboutissement de cet enseignement social est la pratique des vertus chrétiennes en vue de notre salut. L’Église nous enseigne la pratique des vertus dans la vie quotidienne de notre monde moderne. C’est ainsi que Jean-Paul II proclame sans cesse le respect des droits et devoirs de chaque homme, ce qui relève de la vertu de justice. Puis, il invite à aller plus loin : pratiquer la solidarité, en d’autres termes vivifier la justice par l’amour fraternel. www.doctrinesocialeeglise.org
La force de la D.S.E. • Cependant “qu’on ne pense pas que l’Église se laisse tellement absorber par le soin des âmes, qu’elle néglige ce qui se rapporte à la vie terrestre et mortelle. Pour ce qui est en particulier de la classe des travailleurs, elle veut les arracher à la misère et leur procurer un sort meilleur, et elle fait tous ses efforts pour obtenir ce résultat. Et certes, elle apporte à cette œuvre un très utile concours, par le fait seul de travailler, de paroles et d’actes, à ramener les hommes à la vertu”.[1] La force de la D.S.E. est qu’avant d’être une doctrine, elle a toujours été vécue dans l’Église et par l’Église. www.doctrinesocialeeglise.org
être un véritable disciple de Jésus-Christ ? • En résumé, il faut attendre de l’Église qu’elle rappelle les principes de la D.S.E., en nous donnant une lumière toujours nouvelle sur le comment les vivre aujourd’hui, ou autrement dit, que faut-il que je fasse dans la société actuelle pour être un véritable disciple de Jésus-Christ ? www.doctrinesocialeeglise.org
III. La D.S.E., instrument d’évangélisation • L’Église veut faire de son enseignement social un instrument d’évangélisation, qui, par la mise en application de ses principes, a pour conséquence d’établir la justice sociale et de permettre ainsi aux personnes d’accéder au bonheur vrai : la vision béatifique. L’Église a pour objectif premier l’évangélisation qui demande la conversion de nos mœurs, la conversion de notre comportement social. Lorsque la vie sociale incite à la pratique des vertus cardinales, il est plus aisé d’évangéliser que lorsque le péché est devenu la norme commune d’action. www.doctrinesocialeeglise.org
valeur d’un instrument d’évangélisation • “On en déduit que la doctrine sociale a par elle-même la valeur d’un instrument d’évangélisation : en tant que telle, à tout homme elle annonce Dieu et le mystère du salut dans le Christ, et, pour la même raison, elle révèle l’homme à lui-même. Sous cet éclairage, et seulement sous cet éclairage, elle s’occupe du reste : les droits humains de chacun et en particulier du prolétariat, la famille et l’éducation, les devoirs de l’État, l’organisation de la société nationale et internationale, la vie économique, la culture, la guerre et la paix, le respect de la vie depuis le moment de la conception jusqu’à la mort.”[1] www.doctrinesocialeeglise.org
IV. Distinction entre le spirituel et le temporel • Le domaine spirituel est distinct du domaine temporel. Il y a une juste autonomie de l’un par rapport à l’autre, mais cela ne signifie pas divorce. Il existe une union étroite entre le domaine temporel et le domaine spirituel dans la mesure où l’un conduit à l’autre, et que le second transforme et transcende le premier. www.doctrinesocialeeglise.org
lien étroit entre l’activité concrète et la religion • Le Concile Vatican II nous dit à ce sujet : “Pourtant, un grand nombre de nos contemporains semblent redouter un lien trop étroit entre l’activité concrète et la religion : ils y voient un danger pour l’autonomie des hommes, des sociétés et des sciences. Si, par autonomie des réalités terrestres, on veut dire que les choses créées et les sociétés elles-mêmes ont leurs lois et leurs valeurs propres, que l’homme doit peu à peu apprendre à connaître, à utiliser et à organiser, une telle exigence d’autonomie est pleinement légitime : non seulement elle est revendiquée par les hommes de notre temps, mais elle correspond à la volonté du Créateur. C’est en vertu de la création même que toutes choses sont établies selon leur consistance, leur vérité et leur excellence propres, avec leur ordonnance et leurs lois spécifiques. L’homme doit respecter tout cela, et reconnaître les méthodes particulières à chacune des sciences et techniques. www.doctrinesocialeeglise.org
la créature sans Créateur s’évanouit • C’est pourquoi la recherche méthodique, dans tous les domaines du savoir, si elle est menée d’une manière vraiment scientifique, et si elle suit les normes de la morale, ne sera jamais réellement opposée à la foi : les réalités profanes et celles de la religion trouvent leur origine dans le même Dieu. Bien plus, celui qui s’efforce, avec persévérance et humilité, de pénétrer les secrets des choses, celui-là, même s’il n’en a pas conscience, est comme conduit par la main de Dieu, qui soutient tous les êtres et les fait ce qu’ils sont. ... Mais, si par ‘autonomie du temporel’, on veut dire que les choses créées ne dépendent pas de Dieu, et que l’homme peut en disposer sans référence au Créateur, la fausseté de tels propos ne peut échapper à quiconque reconnaît Dieu. En effet, la créature sans Créateur s’évanouit.”[1] www.doctrinesocialeeglise.org
Le temporel et le spirituel sont distincts mais complémentaires • Le temporel et le spirituel sont distincts mais complémentaires.[1] L’Église veut aider les hommes à construire une société où il soit plus facile de faire le bien que le mal et où il soit aisé de chercher Dieu de “tout son cœur, de toute son âme, de tout son esprit et d’aimer son prochain comme soi-même” (Lc 10, 27 ; Mt 22, 34-40). Il est intéressant de remarquer que dans l’histoire de la pensée, l’Église est la première et la seule institution à avoir fait la distinction entre le domaine spirituel et le domaine temporel.[2] En effet, les civilisations primitives et antiques mélangeaient les deux ordres, ce qui aboutit à une confusion des pouvoirs temporel et spirituel entre les mains d’une même personne ou groupe de personnes. Aujourd’hui encore, la tentation est grande dans certains pays d’opérer la fusion du spirituel et du temporel au nom d’un fondamentalisme religieux. www.doctrinesocialeeglise.org
L’erreur actuelle du laïcisme • L’erreur actuelle du laïcisme est à l’opposé. La distinction ne signifie pas la séparation ou l’opposition du temporel et du spirituel. Elle opère une telle séparation qu’il n’y a plus de lien possible entre les deux. Les présupposés philosophiques de nos sociétés modernes, issus de la philosophie politique du contrat socialdusiècle deslumières et du positivisme du XIXe siècle, excluent de façon absolue le lien temporel / spirituel tel que nous l’entendons. www.doctrinesocialeeglise.org
La mission de l’Église • Le domaine spirituel concerne le salut des âmes, les moyens surnaturels à mettre en œuvre pour aller vers Dieu. Là, l’Église a un devoir et un droit absolu en raison de sa mission confiée par le Christ. Elle possède un pouvoir direct pour les choses spirituelles. Ce pouvoir direct sera celui qu’elle exerce par les sacrements, par la formation religieuse, etc. • La mission de l’Église n’est pas de s’occuper des affaires temporelles : “Rendez à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu” (Lc 20, 25). Il y a là une distinction fondamentale entre le spirituel et le temporel. www.doctrinesocialeeglise.org
un pouvoir indirect • Cependant, si l’Église s’intéresse uniquement aux choses spirituelles, elle ne peut donc pas ignorer tout ce qui peut dans le domaine temporel avoir des conséquences sur le domaine spirituel. De ce fait, elle possède par sa nature un pouvoir indirect sur les choses relevant du pouvoir civil mais ayant une incidence sur le spirituel. On peut prendre l’exemple de la question sociale. En effet, de la bonne ou mauvaise organisation de la société dépend le bien ou le mal des âmes ; par conséquent l’Église intervient pour rappeler la doctrine et mettre en garde contre les erreurs.[1] www.doctrinesocialeeglise.org
engage ainsi la vie spirituelle des âmes • Ce pouvoir indirect intervient chaque fois qu’une affaire temporelle porte sur des points de morale et engage ainsi la vie spirituelle des âmes. • Mais en aucun cas l’Église n’intervient pour les choses purement temporelles sauf cas extraordinaire. www.doctrinesocialeeglise.org
incidence sur le domaine spirituel • Il n’y a rien d’étonnant que les choses temporelles aient une incidence sur le domaine spirituel. Suivant l’usage que l’on fait d’une chose, on peut faire du bien ou du mal. • L’Église doit indiquer les dangers relatifs à l’usage des biens qui conduisent au mal, et encourager le bon usage de ces mêmes biens qui permettra aux âmes de se sanctifier. Á cause de cela, Jean XXIII nous dit : “La vie en société, vénérables Frères et chers Fils, doit être considérée avant tout comme une réalité d’ordre spirituel. www.doctrinesocialeeglise.org
émulation dans la recherche du bien moral • Elle est, en effet, échange de connaissances dans la lumière de la vérité, exercice de droits et accomplissement de devoirs ; émulation dans la recherche du bien moral ; communion dans la noble jouissance du beau en toutes ses expressions légitimes ; disposition permanente à communiquer à autrui le meilleur de soi-même et aspiration commune à un constant enrichissement spirituel. Telles sont les valeurs qui doivent animer et orienter toutes choses : activité culturelle, vie économique, organisation sociale, mouvements et régimes politiques, législation, et toute autre expression de la vie sociale dans sa continuelle évolution.”[1] www.doctrinesocialeeglise.org
la vocation des fidèles laïcs • Pour conclure ce chapitre, lisons ce qu’affirme le Catéchisme de l’Église Catholique à propos des prêtres et de l’organisation de la cité : • “Il n’appartient pas aux pasteurs de l’Église d’intervenir directement dans la construction politique et dans l’organisation de la vie sociale. Cette tâche fait partie de la vocation des fidèles laïcs, agissant de leur propre initiative avec leurs concitoyens. L’action sociale peut impliquer une pluralité de voies concrètes. Elle sera toujours en vue du bien commun et conforme au message évangélique et à l’enseignement de l’Église. Il revient aux fidèles laïcs ‘d’animer les réalités temporelles avec un zèle chrétien et de s’y conduire en artisan de paix et de justice’ (Encyclique Sollicitudo rei socialis, n°47).”[1] www.doctrinesocialeeglise.org