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Le traitement de l'erreur à l'oral. Que signifie l’erreur ? Comment peut-elle être perçue par l’élève ?. Il n’y a pas de fautes mais des erreurs . La correction de l’erreur peut être vécue comme une stigmatisation et provoquer de véritables blocages. .
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Que signifie l’erreur ? Comment peut-elle être perçue par l’élève ?
Il n’y a pas de fautes mais des erreurs. • La correction de l’erreur peut être vécue comme une stigmatisation et provoquer de véritables blocages.
Il convient d’éviter de corriger de façon systématique toutes les erreurs des apprenants. Cela bloquerait la dynamique orale enclenchée. En effet si les erreurs sont fréquentes, l'élève reçoit de trop nombreux renforcements négatifs et aura tendance à ne plus participer pour éviter ces situations désagréables. • Pour apprendre et rester motivé l'élève a au contraire besoin de recevoir des signaux positifs.
Considérer et expliquer aux élèves que « l'erreur est non seulement inévitable mais normale et nécessaire, constituant un indice et un moyen d'apprentissage. On n'apprend pas sans faire d'erreurs et les erreurs servent à apprendre » (Rémy Porquier Enseignants et apprenantsface à l'erreur)
Par ailleurs, est-ce toujours efficace de tout corriger ? Un choix est à opérer, c’est un des rôles essentiels de l’enseignant maître d’orchestre. • Il lui faut identifier et hiérarchiser les erreurs si elles sont nombreuses au sein d'une même production orale et ne faire corriger que celles qui semblent les plus pertinentes ou/et importantes (ex : une erreur sur la structure grammaticale à l'étude ce jour, une erreur phonologique importante.....).
Il est nécessaire d'analyser les erreurs en fonction du stade d'acquisition. Dans des classes hétérogènes, l'enseignant doit adapter la correction au niveau de chaque apprenant et de ce fait procéder à une remédiation ciblée des erreurs. On ne peut pas tout demander à des élèves de seconde par exemple, leur niveau de connaissances et de compétences est à prendre en compte.
Cependant, l'enseignant ou tout autre élève ne doit pas reprendre un énoncé erroné car cette démarche favoriserait la fixation des erreurs. En outre la langue du professeur doit rester à tout moment une langue modélisante. On veillera à bien choisir les énoncés à faire répéter ou à fixer au tableau : l’utilité et le rapport à la culture sont alors des critères de sélection.
Type d’erreurs • phonétique • syntaxique (accords, prépositions, conjugaisons, concordance des temps…) • lexicale (due à une méconnaissance ou une mauvaise mémorisation du vocabulaire) • compréhension de la consigne • hors-sujet • panne (?)
Comment faire en sorte de ne pas stigmatiser l’erreur et de lui rendre toute sa place dans les apprentissages ?
Il convient d’éviter de couper une intervention pour corriger ou signifier une erreur. Attendre pour cela que l’élève ait fini de parler c’est lui permettre de ne pas perdre le fil de son idée. Il n’est pas déstabilisé et beaucoup plus réceptif à ce que veut lui faire percevoir l’enseignant.
L’élève, en confiance, prend plus de risques. Les erreurs sont certes plus nombreuses mais l’enseignant accompagne l’élève vers plus d’autonomie quand il ne vit pas lui-même l’erreur comme un échec. L’élève peut alors enrichir son expression et sa connaissance de la langue. • Afin de décomplexer / déculpabiliser l’apprenant, le professeur peut préciser que le terme utilisé à défaut dans la situation présente pourrait convenir dans un autre contexte.
Comment mettre en place la correction des erreurs en classe ?
L’enseignant a mis en place un langage gestuel pour aider l’élève à trouver le type d’erreur. • L’élève prend la parole : l’enseignant écoute et mémorise ce qui nécessite correction. Il indique alors à l’élève de reprendre la phrase à partir d’un mot-clé ou bien de répéter le départ. L'élève lui-même revient alors sur sa production et devra prendre conscience de son erreur (autocorrection).
L’élève ne parvient pas à se corriger, l’enseignant fait appel aux autres (inter correction). Cette option nécessite une écoute bienveillante de la part du groupe. C’est aussi l’occasion de vérifier l’attention et la compréhension de la classe. • En dernier recours, l’enseignant corrige et peut –si cela lui semble formateur et utile dans sa progression- s’attarder sur ce point précis, par exemple en faisant répéter la phrase ou reformuler.
L’enseignant aide l’élève à comprendre son erreur en lui faisant expliciter ses choix. • Le recours au tableau n’est pas forcément systématique mais peut être utile pour fixer une remédiation en particulier pour les élèves qui possèdent une mémoire visuelle. • Concernant les erreurs de conjugaison, le professeur invite les élèves à chercher la forme verbale correcte à la fin du manuel (→ l’idée étant de rendre les élèves autonomes et actifs face à la correction de leurs erreurs).
En conclusion… Par définition, l’erreur est dans l’apprentissage Le CECRL le dit : cf. à propos de la correction grammaticale Au niveau A2 : peut utiliser des structures simples correctement mais commet encore systématiquement des erreurs élémentaires comme, par exemple, la confusion des temps et l’oubli de l’accord. Au niveau B1 : …des erreurs peuvent se produire mais le sens général reste clair Au niveau B2 : ne fait pas de fautes conduisant à des malentendus.