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Interroger le dispositif « Plus de maîtres que de classes » un cadre et 8 principes intéressants…. Sylvain Hannebique CPAIEN Lille1 Est Co fondateur école expérimentale Freinet de Mons en Baroeul (59) Membre du LRC Icem (Laboratoire de recherche coopérative de l’Icem).
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Interroger le dispositif « Plus de maîtres que de classes » un cadre et 8 principes intéressants… Sylvain Hannebique CPAIEN Lille1 Est Co fondateur école expérimentale Freinet de Mons en Baroeul (59) Membre du LRC Icem (Laboratoire de recherche coopérative de l’Icem)
Le cadre de ce dispositif s’inscrit dans une double logique : la réussite de tous les élèves et l’innovation au service de la refondation. • « …le dispositif « plus de maîtres que de classes » permettra, dès la rentrée 2013, dans les secteurs les plus fragiles, d’accompagner des organisations pédagogiques innovantes, afin de prévenir les difficultés et d’aider les élèves à effectuer les apprentissages fondamentaux indispensables à une scolarité réussie. L’action des enseignants spécialisés exerçant dans les réseaux d’aides spécialisées aux élèves en difficulté (Rased) ne se confond pas avec celle du dispositif « plus de maîtres que de classes », mais pourra développer des complémentarités avec ce dernier. » Circulaire d’orientation et de préparation de la rentrée 2013 N° 2013-060 du 10-04-2013 Circulaire Dispositifs « plus de maîtres que de classes » N° 2012-201 du 18-12-2012
Objectifs généraux • Permettre à l’équipe de faire évoluer ses pratiques au service de la réussite de tous les E • Questionner les habitudes et organisations de travail dans l’intérêt des E pour s’adapter à la diversité de leurs besoins • Enrichir la réflexion collective et les projets d’école (cadre de l’innovation et principes de co-interventions) d’où la question : comment réussir la co-intervention? Objectifs spécifiques • Maîtrise du socle commun (connaissances, compétences, culture) • Prévenir la difficulté scolaire (prévention prévenante) Définir les axes du projet principalement • Langue orale et écrite • Mathématiques • Construction de l’autonomie, individualisation des apprentissages et coopération • Organisation des temps et rythmes et liens avec autres intervenants.
Les travaux* notamment du laboratoire de recherche Théodile-Cirel dirigé jusque récemment par M. Yves Reuter (P. Univ. Lille III) posent un certain nombre de principes qui peuvent éclairer ce cadre. Sur les 8 principes intéressants relevés par Yves Reuter, un certain nombre d’entre eux paraissent utiles à la réflexion et à une cohérence d’action dans les écoles concernées.
*Recherche construite à partir de quatre questions principales entre chercheurs, Inspecteur et IA, équipe pédagogique, experts du Ministère E.N. : description des modalités mises en œuvre ; compétences des élèves ; spécification des relations entre pratiques pédagogiques et effets ; transposition des dispositifs mis en œuvre. • *Recherche s’appuyant sur cinq principes par une équipe pluridisciplinaire de 11 chercheurs : - des investigations non collaboratives - temporalité conséquente (au moins cinq années) - multiplicités de comparaisons diachroniques (avant/pendant/après) et synchroniques (élèves de milieux équivalent et plus favorisé) - étude de dimensions diversifiées (relations école-familles ;déviances ;construction des normes et valeurs ;rapports à l’école et aux savoirs ;réflexivité ; apprentissages disciplinaires…) - mise en œuvre de cadres théoriques et de méthodes de recherche différenciés
Des principes qui régissent le fonctionnement de l’école pour une réussite scolaire
1Construction d’une équipe enseignante 2Construction de relations avec les parents 3Construction de la collectivité scolaire 4Construction d’un milieu propice aux apprentissages(un milieu où l’E n’a pas peur) 5Conception des apprentissages : c’est le sujet qui apprend, personne d’autre à sa place. 6Rôle du temps 7Travail sur les contenus disciplinaires 8Pratiques d’évaluation : a minima l’évaluation ne doit pas s’opposer aux apprentissages
Construction d’une équipe enseignante, ce qui relève d’une exigence, sous-tend un accord sur des principes communs (respect des principes, solidarité, connaissance mutuelle, variable de temps nécessaire)
Construction de relations avec les parents : les parents sont aussi ce que les E ramènent dans leur tête. Cette construction suppose - un accueil préalable, un accueil individuel sur un principe d’invitation - un travail d’information - une sollicitation des parents notamment autour du travail - une connaissance mutuelle, car l’école est opaque Donc la construction d’un environnement éducatif favorable et un appui sur une multiplicité de dispositifs permettant un travail commun école – familles***.
Construction de la collectivité scolaire(on peut relier ce point aux études sur les violences à l’école). L’école est une société. Les liens de socialisation impliquent des droits et des devoirs pour chacun (élèves, enseignants, parents…). Cela se construit, repose sur des besoins discutés, c’est révisable, partagé, connu. Le respect vaut pour les E et pour les P. Les conseils d’enfants par exemple doivent s’articuler aux pratiques et au pouvoir partagé, ils permettent et construisent une clarté du fonctionnement. Ce qui fonde un climat scolaire apaisé, serein, propice aux apprentissages repose sur le sentiment de justice.
Construction d’un milieu propice aux apprentissages (donc un milieu où l’E n’a pas peur) : - pas de souffrance inutile et plaisir d’apprendre - milieu sécurisé (en classe, dans et devant l’école, dans la cour qui est aussi un espace très important) Cela peut s’exemplifier par le fait de pouvoir boire, pouvoir bouger, pouvoir aller aux toilettes, pouvoir échanger, pouvoir se parler en chuchotant… - milieu centré sur les apprentissages, ce qui veut dire que le travail n’est pas « à la suite du calme » mais que c’est le travail (émancipateur) qui permet le calme. - clarté – régularité du fonctionnement, qui ne doit pas être aléatoire. - milieu basé sur des possibilités d’apprendre : pari d’éducabilité - milieu coopératif, car cela participe de la sécurisation, de la classe comme collectivité apprenante (justifie l’hétérogénéité qui devient un facteur intéressant si elle est construite)
Conception des apprentissages : c’est le sujet qui apprend, personne d’autre à sa place. - rythmes propres / cheminements propres : les processus d’apprentissage sont singuliers - les apprentissages ne sont pas communs - les apprentissages ne sont pas linéaires (voir par exemple l’aménagement particulier du milieu) - comprendre ne doit pas être une angoisse : la compréhension non angoissante implique (suppose) que le travail fasse sens pour les E - articuler – faire le lien : ce qui fait lien pour le P doit aussi faire lien pour l’E L’E doit voir quels sont les objectifs de la situation, doit savoir ce qu’il a appris : Clarté cognitive Conscience disciplinaire : l’E doit arriver à reconstruire la discipline Plaisirsdelavie.wmv
Rôle du temps (le temps est souvent contraint) Les E doivent pouvoir anticiper, reprendre, terminer leur travail, « maturer » : pouvoir reprendre permet par exemple de n’avoir pas à traiter toutes les questions en même temps, pouvoir terminer son travail va construire un rapport particulier à celui-ci. Exemple des stages d’enfants (circonscriptions de V. Ascq Nord et Lille 1 Est)
Travail sur les contenus disciplinaires Nécessité d’une hiérarchie des contenus donc ne pas vouloir à tout prix finir le programme mais traiter ce qui est fondamental Par exemple en grammaire, vise-t-on l’étiquetage ? le mieux lire/écrire ? autre chose ? Ne faut-il pas se centrer sur la catégorisation des éléments de la langue et leurs rapports entre eux ? Travailler sur ce qui est commun (et donc aussi ce qui est différent) dans différentes disciplines Par exemple : décrire en français et décrire en mathématique pareil ? pas pareil ?
Pratiques d’évaluation : a minima l’évaluation ne doit pas s’opposer aux apprentissages - positif (rechercher les réussites… alors que 80% des évaluations de copies sont négatives…) - clarté de l’appréciation, clarté des critères - comment prendre en compte les régressions possibles d’un E (il progresse là, il régresse ici) - possibilité de prise de risque - comment l’évaluation permet l’auto-évaluation ? ce qu’on peut relier à la notion de compétence ? L‘auto évaluation participe de la construction de la compétence (regard réflexif…) - Pas de notes ni classements* (* voir aussi travaux de De Vecchi – « Evaluer sans dévaluer »)
Les principes de fonctionnement de l’école « Freinet » de Mons en Baroeul (59) • 1 L’école est centrée sur les apprentissages • 2 L’école est à constituer comme institution • 3 La part du maître (P) est fondamentale « Le « patrimoine culturel de proximité » constitue la référence constante et privilégiée de la pratique sociale de la classe à cause notamment de la mémoire affective dont il est porteur. Il constitue une « culture vivante » de la classe à partir de laquelle les élèves peuvent s’intéresser au « patrimoine universel ». LRC-ICEM (laboratoire de recherche coopérative de l’ICEM).
Références : • Conférence Yves Reuter - P. Univ. Lille III - 28/11/2012 (Inspection Villeneuve d’Ascq Nord) • Conférence « Pratiquer la pédagogie Freinet en milieu « difficile » colloque « 25 ans d’enseignement Freinet à Gand – B) • Ouvrage « Une école Freinet : fonctionnement et effets d’une pédagogie alternative en milieu populaire » sous la dir. Y. Reuter Ed. L’Harmattan – 2007 • Eléments de théorisation de la pédagogie Freinet LRC Icem Ed. Icem 2013 • Films « L’école autrement » Emission « les maternelles » - France 5 2008 – Prod. Les films d’ici