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Terminologie institutionnelle et usage courant : créer la continuité pour maximiser l’implantation des propositions. Panorama de l’évolution idéologique et terminographique de l’Office québécois de la langue française. Mission et objectif. Notre mission. Notre objectif.
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Terminologie institutionnelleet usage courant :créer la continuité pour maximiser l’implantation des propositions
Panorama de l’évolution idéologique et terminographique de l’Office québécois de la langue française
Mission et objectif Notre mission Notre objectif • Conduire l’aménagement linguistique. • Approche prescriptive • Répondre aux besoins de la francisation.
Dès sa création, en 1961 • L’Office a joué un rôle de redresseur de torts et de gardien de l’orthodoxie linguistique. • But : uniformisation des termes • Approche caractérisée par l’exclusivisme • Un terme privilégié à l’exclusion de tout autre
Absence de traitement de la variation et alignement inconditionnel sur le français dit international Résultat création d’une « langue de papier »
Début des années 1980 • Énoncé d’une politique linguistique relativeaux québécismes
Tournant des années 1990 • Des penseurs de l’Office et d’ailleurs se sont ralliés à l’idée ainsi exprimée par Louis-Jean Rousseau : • « L’étude de la terminologie indépendammentdu discours qui la produit et qui produit la variationreste partielle et insatisfaisante pourl’aménagement linguistique. »
Constat • Notre démarche terminologique devait changer. • Nécessité de prendre un peu de recul par rapport aux postulats d’une démarche traditionnelle
Virage graduel • Troquer l’image de censeur pour une image de guide raisonnable et avisé, en vue d’élaborer une norme linguistique au Québec.
Relations avec les médias, partenaires relayeurs des terminologies
Les médias : des acteurs qui contribuent à l’élaboration de la norme • En cette ère des communications • Médias = meilleurs alliés ou pires ennemis
Collaboration entre l’Office et les médias • Service Immédi@t • Comité de terminologie de Radio-Canada
Maintien ou retrait d’une proposition • Les médias permettent de prendre le poulsde l’usage. • shale gas : gaz de schiste/gaz de shale • outdooring : jardinisme/tendance jardin
La langue véhiculée dans les médias esttoujours révélatrice d’une prédisposition de l’usage. • Pour orienter l’usage, il faut d’abord pouvoir l’observer.
Mesures actualisées d’orientationde l’usage • Orienter = expliquer nos choix, préciser les contextes d’utilisation. • On ne peut plus simplement accepter ou condamner.
Traitement de la variation terminologique dans Le grand dictionnaire terminologique (GDT)
Variation d’un point de vue linguistique et formel • Variation synonymique • barrière sang-cerveau et barrière hématoméningée • synonymes de barrière hématoencéphalique • Différentes graphies • barrière hématoencéphaliqueet barrière hémato-encéphalique • Formes réduites • BSC de barrière sang-cerveau; BHE de barrière hématoencéphalique • Variation morphologique • barrière hématoméningée et barrière hémoméningée
Variation dans une perspective sociolinguistique • Nous prenons la variation diaphasique en considération, tout en continuant de faire la promotion d’un idéal normatif.
Priorité • Traitement du niveau standard (étalon de comparaison) • Des termes familiers peuvent aussi être consignés. • Nous attirons l’attention de l’usager sur le fait que leur emploi est associé à un contexte de communication qui est marqué. • Nanomédecin et nanodocteur ont été considérés comme des dénominations familières par rapport à nanorobot médical. • Biscuit, « gant que porte le gardien de but », par rapport à bouclier dans la terminologie du hockey Il y a à peine vingt ans, ces termes auraient été évalués comme des erreurs de langage et déclarés à éviter.
Localisation terminologique : valeur culturelle associée aux termes • Le traitement de ce type de variation repose sur la nature et les besoins du public cible du GDT, qui s’adresse d’abord à la collectivité québécoise.
Traitement de plusieurs variables comparables • Préséance à celles qui sont les plus évocatrices au Québec • Yogourt figure en vedette. • Forme préférée à yaourt, même si cette dernière forme est également connue au Québec.
Le traitement préférentiel accordéau français en usage au Québec est officialisé dans la Politique de l’officialisation linguistiquedepuis 2001.
Variation qui résulte du degréde spécialisation • Difficulté de déterminer si une donnée est terminologique
Comme l’a expliqué Maria Teresa Cabré « Une unité lexicale n’est ni terminologique, ni générale. » « Par défaut, elle est générale et acquiert une valeur spécialisée ou terminologique lorsque les conditions pragmatiques du discours sont réunies pour activerson signifié spécialisé. » « Toute unité lexicale peut devenir une unitéterminologique, même si cette valeurn’a jamais été activée. »
Variation d’un point de vue diachronique (1/2) • Désuet • Terme qui a été supplanté par un autre, jugé mieux adapté • torulopsidoseet torulose[parasitologie médicale] • Considérés désuets parce que leur usage a été abandonné au profit de cryptococcose en vertu de la décision d’un comité de mycologie médicale
Variation d’un point de vue diachronique (2/2) • Vieilli • Terme qui n’est plus employé, qu’il soit d’usage généralisé ou spécialisé • loup-marin [pour désigner le phoque commun] • Terme d’emploi vieilli chez les spécialistes, mais peut être encore compris et utilisé par des personnes âgées, et parfois utilisé dans certaines régions du Québec
Consignation de néologismes • Termes répertoriés • effet gecko [nanotechnologie] • Créations de l’Office • littérature aigre-douce
Évolution de nos pratiques terminologiques • Nous présentons maintenant les différentes facettes de notre langue en interaction, dans un même continuum, et non plus en fonction d’un système d’opposition, de frontières entre les usages.
Notre défi • Concilier une démarche aménagiste à vocation prescriptive avec un traitement élargi et plus objectif de la variation.