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Explore the intersection of poetry and music in the works of Theodore de Banville, examining Odes funambulesques, Les Exiles, and more. Discover insights into the use of fixed forms in poetry and the influence on musical composition.
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‘If it looks like poetry and sounds like music… Debussy, Banville and the Problem with Fixed Forms’ David Evans University of St Andrews
Theodore de Banville (1823-1891) Odelettes (1856) Odes funambulesques (1857) Les Exiles (1867)
‘La forme est toujours merveilleuse; mais une pensée ou un sentiment, une idée ou une passion se dégagent-ils de ce livre?’ (Louis Ulbach, Revue de Paris, 1856)
‘Toutes les Odelettes de Banville ont cette légèreté, […], cette grâce de bulle de savon dans le vent, cette transparence de dentelle qui recouvre… absolument rien.’ (Barbey d’Aurevilly, Le Pays, 1856)
‘Qu’est-ce qu’un poète qui n’a ni une idée ni un sentiment, et qui ne vise qu’à de bizarres effets de mots?’ (Paulin Limayrac, Le Constitutionnel, 1857)
‘M. Théodore de Banville est […] un clown en poésie qui a eu dans sa vie plusieurs idées, dont la plus persistante a été de n’exprimer aucune idée dans ses vers.’ (Jules Lemaître, Les Contemporains, 1899)
‘Cet artiste qui avait le gosier du rossignol, semble en avoir eu aussi le cerveau.’ Obituary, Journal de Genève, 22 March 1891
Trente-six Ballades pour passer le temps, a la maniere de Francois Villon (1873) Rondels a la maniere de Charles d’Orleans (1875) ‘Dizains a la maniere de Clement Marot’ (Les Cariatides, 1879)
Petit Traite de Poesie francaise (1872) RONDELS ‘Ce groupe de poemes est l’un de nos plus precieux tresors, car chacun d’eux forme un tout rhythmique, complet et parfait, et en meme temps ils ont la grace naïve et comme inconsciente des creations qu’ont faites les epoques primitives.’
‘Est-il besoin de dire qu’en concevant le Rondel qu’on va faire, il faut qu’on ait VU d’avance et pour les deux chutes de strophes, comment et par quelles transitions et a l’aide de quelles rimes le refrain sera amene et ramene. La LOI est partout la meme: ou il faut avoir VU tout d’avance, ou on ne fera que de la marqueterie et du placage, c’est-a-dire, en fait de poesie – rien!’
BALLADE De tous les poemes francais, la Ballade […] est celui peut-etre qui offre les plus redoutables difficultes, a cause du grand nombre de rimes pareilles, concourant a exprimer les aspects divers d’une pensee ou d’un sentiment uniques, qu’il faut imaginer et VOIR a la fois.
‘Mais c’est ici l’occasion de reveler un secret de Polichinelle. Pour la composition de la Ballade, il y a un moyen mécanique d’un emploi sûr, avec lequel on peut impunément se passer de tout génie et qui supprime toutes les difficultés…’
‘…Seulement, en employant ce moyen, on est sûr de faire une mauvaise – irrémédiablement mauvaise Ballade!’
Clair Tisseur, Modestes observations sur l’art de versifier (1898) Il est dans le ciel noir des mondes plus malades Que la barque au radoub sur un quai des Cyclades. Certes, la nouveauté de l’image est pour susciter l’admiration, mais une question me hante: pourquoi un quai des Cyclades plutôt qu’un quai de Marseille?
Vous figurez-vous un monsieur qui, un soir, regardant l’étoile Sirius, s’écrie: ‘Dieu, comme cela ressemble à un émir sinistre!’ Cela vous paraît extraordinaire. Vous étiez dans l’erreur; rien ne ressemble plus à un émir que Sirius, mais seulement il est vrai, lorsqu’il faut rimer avec frémir.
‘Quelle belle rime pourrions-nous trouver pour harmonie? Si, par exemple, nous mettions insomnie? C’est une rime à peu près léonine. Sans doute, mais quel rapport? – C’est là le beau qu’il n’y a pas de rapport!’
La consonne d’appui faisait déjà fureur il y a trois ou quatre siècle. Cela a passé, cela est revenu, comme les tournures postiches aux dames. Encore certaines personnes prétendent-elles que sous les tournures il y a toujours peu ou prou, tandis que, sous la rime riche, il n’y a quelquefois rien du tout.
1. Dizains Le bonPierrot, que la foule contemple, a Ayant fini les noces d’Arlequin, b Suit en songeant le boulevard du Temple. a Une fillette au souple casaquin b En vain l’agace avec son oeil coquin; b Et cependant mystérieuse et lisse c Faisant de lui sa plus chère délice, c La blanche Lune aux cornes de taureau d Jette un regard de son œil en coulisse c A son ami Jean Gaspard Deburau. d (‘Pierrot’)
Las! Colombine a fermé le volet, a Et vainement le chasseur tend ses toiles, b Car la fillette au doux esprit follet, a De ses rideaux laissant tomber les voiles, b S’est dérobée, ainsi que les étoiles. b Bien qu’elle cache à l’amant indigent c Son casaquin pareil au ciel changeant, c C’est pour charmer cette beauté barbare d Que remuant comme du vif-argent, c Arlequin chante et gratte sa guitare. d (‘Serenade’)
Debussy & Banville 1880-1882 “Le Triomphe de Bacchus” (1882), an orchestral suite in four movements inspired by Banville’s “Le Triomphe de Bacchus à son retour des Indes” (Les Stalactites, OPC II:79-81) unpublished cantata fragments (1882-1886) based on the plays Hymnis (1879) and Diane au bois (1863)
“Nuit d’étoiles” (“La Dernière Pensée de Weber,” Les Stalactites) • “Rêverie” (“Le zéphyr à la douce haleine,” Les Cariatides) • “Caprice” (Améthystes) • “Aimons-nous et dormons” (Odelettes) • “Les Baisers” (Améthystes) • “Souhait” (“Oh! Quand la mort…,” Les Stalactites) • “Si j’étais le zéphyr ailé” (“Triolet à Phyllis,” Les Cariatides) • “Il dort encore” (Hymnis, Act I scene i) • “Fête galante” (Les Cariatides) • “Pierrot” (Les Cariatides) • “Sérénade” (Les Cariatides) • “Les Roses” (Les Cariatides) • “Le Lilas” (Les Cariatides)
‘Celui des choses dites a demi’ ‘Il faut noyer le ton’ (Debussy, 1880s) ‘En effet, il ne serait pas plus sensé d’exclure le demi-jour de la poésie, qu’il ne serait raisonnable de le souhaiter absent de la nature; et il est nécessaire, pour laisser certains objets poétiques dans le crépuscule qui les enveloppe et dans l’atmosphère qui les baigne, de recourir aux artifices de la négligence. C’est le métier qui enseigne à mépriser le métier; ce sont les règles de l’art qui apprennent à sortir des règles. C’est surtout quand il s’agit d’appliquer des vers à la musique qu’on sent vivement cette bizarre et délicate nécessité, et surtout encore lorsqu’il faut exprimer en poésie un certain ordre de sensations et de sentiments qu’on pourrait appeler musicaux.’ (Banville, preface to Les Stalactites, 1846)
Charles Koechlin, Rondels (1890s) ‘qui correspondaient a mon besoin de clarte et de concision […] plusieurs de mes collegues se tournaient vers le debussysme […]. Mes rondels, au contraire […] etaient les avant-coureurs de la ‘reaction’ affirmee par les Six apres 1914’ ‘les couleurs vives et nettes, spirituelles, hyperboliques et parfois symboliques des poemes de Banville […]. J’ai cherche l’alliance la plus fidele des paroles et de la musique, jointe a une forme nette et precise comme celle meme de la poesie’
Debussy and fixed forms Trois Chansons de France (1904) (sop. & pf.) ‘Le temps a laissie son manteau’ (Charles d’Orleans) ‘La Grotte’ (Tristan L’Hermite) ‘Pour ce que Plaisance est morte’ (Charles d’Orleans)
Trois Chansons de Charles d’Orleans (1908) ‘Dieu! qu’il la fait bon regarder’ (SATB) ‘Quand j’ay ouy le tabourin sonner’ (AATB) ‘Yver, vous n’etes qu’un vilain’ (SATB)
Trois Ballades de Villon (1910) (sop. & pf.) (sop. & orch.) Ballade de Villon a s’amye Ballade que Villon feit a la resquete de sa mere pour prier Nostre Dame Ballades des femmes de Paris ‘parce que j’avais envie’