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ENSEIGNER LE VOCABULAIRE À L’ÉCOLE MATERNELLE

ENSEIGNER LE VOCABULAIRE À L’ÉCOLE MATERNELLE. Enrichir les compétences lexicales des élèves. Stage formation continue 2011-2012 IEN REVIN. L’objectif essentiel de l’école maternelle est l’acquisition d’un langage oral riche, organisé et compréhensible par l’autre.

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ENSEIGNER LE VOCABULAIRE À L’ÉCOLE MATERNELLE

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  1. ENSEIGNER LE VOCABULAIRE À L’ÉCOLE MATERNELLE Enrichir les compétences lexicales des élèves Stage formation continue 2011-2012 IEN REVIN

  2. L’objectif essentiel de l’école maternelle est l’acquisition d’un langage oral riche, organisé et compréhensible par l’autre. Extrait du BO hors-série n°3 du 19 juin 2008 Programmes de l’école primaire

  3. La maîtrise de la langue parlée conditionne l’ensemble des apprentissages ultérieurs : on ne peut apprendre à lire qu’une langue qu’on parle déjà. Accompagner l’enfant dans sa tâche langagière, enrichir le lexique doit être un souci permanent de l’enseignant de l’école maternelle.

  4. Un constat Certains élèves maîtrisent à peine un bagage de 300 à 600 mots au sortir de l’école maternelle, ce qui les prédispose d’emblée à l’échec scolaire.

  5. Plusieurs travaux attestent l’importance des compétences lexicales pour la réussite scolaire. Lieury(1991) a montré que les corrélations entre réussite scolaire et connaissances lexicales sont plus élevées qu’entre réussite scolaire et niveau intellectuel.

  6. « Ce n’est pas le fait de déchiffrer qui est responsable d’une lecture dépourvue d’accès au sens, mais c’est un déficit du vocabulaire oral qui empêche l’enfant d’y accéder. La responsabilité de l’école, dès la maternelle, est ainsi essentielle ; dès la petite section, elle doit avec patience et obstination s’attacher à nourrir le bagage lexical des enfants, à travailler sur le sens des mots en contexte et hors contexte. » Rapport de l’ONL, novembre 2005

  7. Un objectif Un élève, en fin de GS, doit posséder de 1200 à 1500 mots dans son vocabulaire actif pour être assuré de la réussite. Vocabulaire passif : ensemble des mots que l’on connaît, reconnaît lorsqu’on les entend prononcer ou qu’on les lit (réception / compréhension). Vocabulaire actif : capacité à employer des mots à bon escient dans un contexte donné (production).

  8. Des dimensions à prendre en compte

  9. 1- Il ne s’agit pas d’apprendre des listes de mots avec leur définition. • Les mots et expressions ne sont pas présentés de manière formelle et décontextualisée. Ils doivent toujours être associés à des situations, à d’autres mots. - Augmenter le vocabulaire passe par la mise en place de situations authentiques, ou du moins dont l’enjeu est authentique, des situations riches de sens. Apprendre et comprendre des mots nouveaux, c’est construire du sens en lien avec une expérience vécue ou une réalité sensible.

  10. - Ni une rencontre unique avec le mot ni une simple évocation ne suffisent à intégrer un mot nouveau. • Aborder le vocabulaire en croisant plusieurs types de situations d’apprentissage, dans différents domaines. • Rechercher des situations favorisant la découverte, l’emploi et le réemploi de certains mots dans des contextes différents, dans des jeux, dans des lectures, dans des activités phonologiques, etc.

  11. 2- L’acquisition du lexique doit être envisagée sous l’angle de la construction de la syntaxe. - Le langage doit être le pivot de tout apprentissage. Toute séance doit avoir deux objectifs langagiers : un d’ordre lexical, un d’ordre syntaxique. - Les mots doivent être découverts et réutilisés dans des situations de productions langagières diverses : langage oral en situation, langage oral d’évocation, langage écrit, mettant en œuvre différentes compétences langagières : décrire, raconter, expliquer, questionner, répondre, justifier…

  12. 3- Les mots renvoient à des catégories. - Apprendre des mots, ce n’est pas apprendre des mots isolés, c’est les faire entrer dans des collections et des catégories. - Apprendre un mot, c’est comprendre qu’il peut appartenir à différentes catégories conceptuelles et désigner des réalités différentes ou avoir différentes significations. Une étude de Clavé (1997) indique une relation étroite entre l’étendue du répertoire lexical et la compétence à catégoriser chez des enfants de 4 à 6 ans.

  13. - Il faut aider les élèves à acquérir des capacités cognitives (comparer, catégoriser, associer, inférer, mémoriser…) et des outils méthodologiques. - Il faut aider les élèves à apprendre à organiser le lexique. « Plus j’ai de connaissances sur l’organisation du lexique, plus je retiens de mots. » (Bernard Couté) Catégoriser va aider à mémoriser.

  14. 4- Les mots et expressions entretiennent entre eux des relations d’autres types : synonymie, homonymie mais aussi appartenance à une même famille morphologique. - Amener les élèves à se constituer des familles de mots. - Développer les connaissances morphologiques des élèves.

  15. 5- Le langage est objet d’étude : les mots ou expressions donnent lieu à des activités qui se focalisent sur la forme et non plus sur la signification. • Apprendre à jouer avec le langage, à développer des attitudes réflexives et d’observation fine sur le matériau que constitue la langue : comptines, chansons, jeux de rimes, jeux d’assonance.

  16. Nécessitéd’un enseignement rigoureux, maîtrisé, programmé. - Ne pas laisser au hasard des situations la construction du lexique. - Ne pas se contenter de compter sur la variété des situations et des albums pour asseoir de plus en plus de vocabulaire.

  17. Construire une progressivité de la PS à la GS pour comprendre, acquérir et utiliser un vocabulaire pertinent. - Passer d’un lexique correspondant à l’univers de l’école à des champs lexicaux moins familiers puis vers des éléments plus abstraits. • - Organiser la progression selon la nature des mots. • PS : noms, verbes, quelques adjectifs en relation avec les couleurs, les formes et les grandeurs. • MS et GS : noms, verbes, adjectifs, adverbes, mots grammaticaux.

  18. - S’appuyer sur un lexique prioritaire. Il s’agit des mots les plus utiles à l’enfant parce que les plus fréquents dans les situations variées de communication. → Consulter les listes de fréquence afin de cibler le lexique abordé et permettre l’enrichissement du bagage lexical par des ajouts et des complexifications. • Varier les entrées • Des entrées thématiques récurrentes de la PS à la GS • Des entrées transversales de la PS à la GS.

  19. Inscrire l’apprentissage du lexique tout au long des 3 années de maternelle dans une progression spiralaire. Concertation au sein du cycle pour assurer une cohérence et une continuité. → Construire une programmation qui permet des retours en arrière, des activités de réemploi pour un rebrassage et une remobilisation des connaissances et capacités lexicales et langagières.

  20. Élaborer une vraie démarche d’apprentissage pour amener l’élève à passer d’un vocabulaire passif à un vocabulaire actif. • Construire, à partir d’un corpus de mots donné, un ensemble cohérent de séances organisées dans une séquence d’apprentissage, et structuré avec : • des situations de découverte ; • des situations de réinvestissement : mobilisation du vocabulaire dans des contextes variés ; • des activités de structuration ; • des activités de mémorisation ; • des activités d’évaluation des acquis.

  21. Les situations de découverte Le vocabulaire passif est introduit dans des situations d’apprentissage qui placent l’élève en position d’écoute et de réception, à partir d’entrées et de supports diversifiés. • Exemples • Entrée par la littérature de jeunesse (constituer un réseau de lectures autour d’un champ lexical ). • Entrée par l’image : photos, affiches, imagiers, reproductions d’œuvres d’art… • Entrée par les TICE : diaporama, séquence vidéo… • Entrée par l’action ou le jeu dans différents domaines. • Etc.

  22. Modalités de mise en œuvre • En grand groupe • - Aménager l’espace regroupement pour permettre l’installation calme et la concentration des élèves. • - Garantir de bonnes conditions d’écoute et de prise de parole. • - Capter l’attention des élèves (usage modulé de la voix). • - Focaliser l’attention sur certains caractères importants de la langue. • - Gérer la séance sans monopoliser la parole. • En petit groupe • - homogène : atelier de langage en classe, en aide personnalisée. • - hétérogène : pour créer une dynamique et un tutorat langagier entre pairs.

  23. Les situations de réinvestissement L’objectif est de passer du vocabulaire passif au vocabulaire actif, d’une compréhension en réception à une production orale qui s’inscrit dans une activité langagière porteuse de sens. - Proposer des situations diversifiées pour permettre à l’élève de réutiliser le vocabulaire dans la syntaxe de l’oral. - Mobiliser le lexique en contexte dans des situations d’action et de jeu. - Mettre l’accent sur la production langagière de l’élève. Le dispositif pédagogique et les consignes doivent assurer une participation active de tous les élèves, garantir à chacun des temps de parole et un accompagnement individualisé de l’enseignant.

  24. Les activités de catégorisation • Faire des classements par catégories ou selon des critères communs : sémantiques, sonores, graphiques, orthographiques. - Identifier des catégories. - Diversifier les catégories dont l’enfant dispose. Comprendre qu’un mot peut appartenir à plusieurs catégories (flexibilité).

  25. - Construire des concepts par l’acquisition de termes génériques (fruit, légume, vêtement…) : grouper sous une même étiquette des éléments spécifiques sans aucune ressemblance apparente. - Prendre conscience des opérations intellectuelles en jeu dans la catégorisation : guider l’attention des élèves sur la manière dont ils s’y prennent pour catégoriser, autrement dit sur les procédures (expliquer comment on a fait).

  26. Les activités de mémorisation • Produire des traces et les organiser • Imagiers • Listes référentielles • Représentations diverses de mots • Abécédaires • Dictionnaires • Collections de mots • Albums photos des activités menées autour d’un corpus donné • Jeux fabriqués en classe autour d’un corpus de mots • Mémorisation d’extraits, de formules, de tournures…

  27. Activer le réseau de la mémoire lexicale à partir de différents points d’entrée • Mettre en résonance • Faire des liens • Évoquer • Convoquer des souvenirs • Mobiliser un vécu • Citer des références (tournure langagière, extrait littéraire, comptine… qui utilisent le mot). • Etc. L’enseignant a un rôle déterminant dans la construction de ce système mémoriel.

  28. Les activités d’évaluation Elles peuvent se faire à différents moments de la séquence d’apprentissage. - Évaluation diagnostique initiale. - Évaluation en continu, au cours de la séquence. • - Évaluation bilan en fin de séquence : • Vocabulaire passif et actif. • Syntaxe : correction et degré de complexité des énoncés produits. • Diction. • Compréhension de la situation langagière. • Attitudes et capacités d’écoute.

  29. RESSOURCES PRATIQUES - « Ressources pour enseigner le vocabulaire à l’école », 2010 - DVD : « Apprendre à parler », 2010 - Le dictionnaire des écoliers www.cndp.fr/dictionnaire-des-ecoliers - Mallettes pédagogiques www.cndp.fr/dictionnaire-des-ecoliers/mallettes.html

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