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Prosodie dans l’interaction Forme et fonction des contours montants du français. Roxane Bertrand & Cristel Portes Aix-Marseille Université ̶ CNRS Laboratoire Parole et Langage. 9 avril 2008 – Laboratoire Jacques-Lordat – U. de Toulouse. Question commune : prosodie et “sens”.
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Prosodie dans l’interactionForme et fonction des contours montants du français Roxane Bertrand & Cristel PortesAix-Marseille Université ̶ CNRS Laboratoire Parole et Langage 9 avril 2008 – Laboratoire Jacques-Lordat – U. de Toulouse
Question commune : prosodie et “sens” • Roxane Bertrand : prosodie et analyse conversationnelle • Cristel Portes : prosodie, analyse de discours • La prosodie prend son sens dans l’interaction • Données spécifiques variées (corpus conversationnels, naturels ou élicités, données de laboratoire) • Méthodes et modèles intégrant cette dimension interactionnelle L
Linguistique interactionnelleE. Couper-Kuhlen, M. Selting, etc. • Linguistes, anthropologues et analystes conversationnels • Double questionnement: • Objectif: • comment les structures linguistiques et les formes en usage sont façonnées par l’interaction • Comment, simultanément, elles-mêmes façonnent l’interaction? Elaboration d’une Grammaire de l’interaction • Observables, outils et méthodes empruntés à l’Analyse Conversationnelle (Sacks et al. 1974): • organisation séquentielle des interactions, paires adjacentes • tours de parole (TCU, TRP) • signaux backchannels, etc. Interactiondans le langage? Linguistique dans l’interaction? ~ L
réponse + ratification Sémantique du dialogue de Ginzburg Etat informationnel (asymétrie loc/interloc) [Tableau de bord discursif (DGB)] [Informations non publiées (Unpub)] DGB (public) [Faits (connaissances partagées)] [Questions en débat (QUD)] [Dernier mouvement (LM)] p p? q? Le sens des contours intonatifs s’appuie sur l’asymétrie entre les « états informationnels » du locuteur et de l’interlocuteur
Modèle dialogique-épistémique du sens des contours intonatifs du Français Marandin et al. 2004 Note: Les contours terminaux sont ancrés à la frontière droite du domaine focal dans les phrases déclaratives
Qu’entendons-nous par “contour” H H L L • Ni un mouvement holistique ni une primitive (Delattre 1966, Rossi 1999) MAIS • Un mouvement tonal linguistiquement pertinent • Définissable formellement • Succession de cibles tonales • Association spécifique avec le niveau segmental • Fonctionnellement contrastif • Conçu comme une construction (Marandin 2006) L
Question de recherche • Littérature discursive : 2 mouvements pertinents • Montant non final • Descendant final • Littérature prosodique : plusieurs contours montants, formellement distincts, aux fonctions différentes • Notre objectif : distinguer plus précisément ces différents contours montants formellement et fonctionnellement Statut du contour montant « continuatif » dans une approche interactionnelle?
RMC dans le modèle dialogique-épistémique • Beyssade & Marandin (2007): • pas de distinction mineure/majeure pour les contours « non terminaux » (non focaux) • variation allophonique des non terminaux (montant et montant-descendant, voire descendant) • Les contours non terminaux n’ont pas de valeur discursive • Delais-Roussarie (2005); Delais-Roussarie & Post (2007): • Exclut les mouvements non terminaux de l’inventaire des « contours » du français • Les mouvements non terminaux ont le statut de mouvements « par défaut », entièrement déterminés par des contraintes métriques et syntaxiques.
Ambiguïté de RMC • Delattre (1966): • Le rôle de RMC est de “réunir de petites unités de sens en une grande unité de sens qui n’est pas la dernière de la phrase ” • PAS en position finale de l’énoncé • Fonction structurelle • Pierrehumbert and Hirschberg (1990): • Le rôle du « continuation rise » est de signaler que le syntagme associé avec lui “is to be interpreted with respect to a succeeding phrase” • Final de IP • Peut-être final de l’énoncé et donc du domaine focal (au moins virtuellement) • Donne une instruction sur l’interprétation du syntagme ou de l’énoncé S’agit-il du même objet?
Particularité récurrente de RMC dans les listes • Observations • Certains contours continuatifs montants sont perceptivement distincts du RMC standard • On les trouve essentiellement dans les listes Comment décrire et expliquer cette différence?
Trois études sur le CID • Etat actuel du CID • 8 h de dialogues (non mixtes, 3HH, 5FF) • Locuteurs • familiarité avec les lieux, les expérimentateurs, entre sujets eux-mêmes • milieu professionnel similaire • Tranche d’âge: 25~45 ans • Origine géographique • 50% natifs de la région PACA (ou y résidant depuis 20 ans), • 50% originaires d’autres régions (Lille; Grenoble, etc). • Lieu et modalités d’enregistrement • chambre sourde (micro-casque, piste séparée) • video • Consigne • Série 1 (2003): conflits professionnels (10 locs) • Série 2 (2005): situations insolites (6 locs) http://crdo.up.univ-aix.fr/corpus.php?langue=fr Bertrand R. et al. (2007), Le CID –Corpus of Interactional Data- : protocoles, conventions, annotations, TIPA 25, 31-60.
Première étude Portes C. & Bertrand R. (2005) Some cues about the interactional value of the « continuation » contour in French. IDP05 • Objectif: montrer que les continuations majeures assument effectivement une fonction interactionnelle, au contraire des continuatives mineures • Cadre théorique: Analyse conversationnelle. • Méthode: comparer la co-occurrence de MC et mc avec des unités et des événements conversationnels (TRP and BC) • Resultats: • 80% de MC (TCU et BC) • 11,6 % de mc (seulement BC) • Conclusion: • MC prend part activement à la construction des unités conversationnelles (TCU) et donne lieu à de nombreux feedback conversationnels (BC) au même titre que les contours « terminaux » . • Ce n’est pas le cas des mc.
Deuxième étude Portes C., Bertrand R., Espesser R. (2007) Contribution to a grammar of intonation in French: form and function of three rising patterns. IDP07 • Hypothèse: • Que MC soit en position finale ou non, il s’agit formellement du même contour intonatif • RL est la version stylisée de MC dans la conception constructionnelle proposée par Marandin (2006) • Objectif: • Montrer que les MC finales et non finales sont phonétiquement similaires • Montrer que MC and RL sont phonétiquement différents • Cadre: étude de corpus • Méthode: modèle logit qui teste l’effet des paramètres choisis sur la probabilité d’occurrence de f vs nf et de MC vs RL
Matériel • Données • 2 dialogues de 1h • 2 hommes, 2 femmes • Etiquetage • RMCf vs RMCnf • “donc pour moi (nf) c’était une super expérience (f)” • Rising List (RL) • “mais moi (RMCnf) je pense plutôt (RMCnf) que on pourrait faire ça comme ça (RL) voir ça comme ça (RL)” • Liste virtuelle • 1545 mouvements montants RMC = 493 (f) +896 (nf) = 1397 RL = 148
latence (ms) étendue (hz) S1 F0 L H Mesures • Comparaison de la pente du rapport H/L • Modèle logit mixte (Bates & Sarkar, 2005)
Résultats • Focal RMCf versus non focal RMCnf • model A : {f,nf} ~ H/L ratio slope f : 493 nf : 896 z=2.12, p=0.03, C=0.56 La pente du rapport H/L ne permet pas de distinguer clairement f de nf • RMC versus Rising of List (RL) • model B : {RMC,RL} ~ H/L ratio slope RL : 148 RMC : 1397 z=12.6, p<2e-16, C=0.84 La pente du rapport H/L permet de distinguer clairement RMC de RL
Troisième étude Bertrand R., Portes C., Sabio F. (à paraître) Distribution syntaxique, discursive et interactionnelle des contours intonatifs du français dans un corpus de conversation. Tranel 47 • Problématique: • Explorer la relation entre les contours du français et la syntaxe, le discours et l’interaction • Hypothèse: • A cet égard, RMC diffère des contours mineurs d’une part, des contours majeurs d’autre part • Données: • 10 minutes de conversation • 2 locuteurs • Méthode: étude distributionnelle
Mouvements intonatifs étudiés Etiquette Type de contour Post Marandin et al. fl absence de variation mélodique mc mineur H* L-H* L-HL* RMC majeur montant continuatif H*H% RL majeur montant de liste RT majeur montant L-H*(T%) RQ majeur montant questionnant RF1 montant-descendant LH*L% L-HL*(T%) RF2 descendant depuis la pénultième H+H*L% L-H+L*(T%) F majeur descendant H*L% H-L*(T%)
Cadres d’analyse • Niveau syntaxique • micro et macro-syntaxe (Blanche-Benveniste et al. 1990) • Notions de préfixe, noyau, post-fixe • Niveau discursif • Modèles hiérarchiques (Roulet et al. 2001) • Macro-séquences dialogale ou monologale et micro-séquences • Niveau conversationnel • Modèle des tours de parole (Selting 2000) • Notions de TCU (final et non final), TRP • Activité narrative et BC
Résultats pour RMC • Niveau syntaxique • Double distribution • Préfixe (équivalent nf) • Noyau (équivalent f) = paradigme terminal • Niveau discursif • Uniquement aux frontières des micro-séquences (≠ paradigme terminal) • Rare dans les macro-séquences dialogales (≠ paradigme terminal) • Massif dans les macro-séquences monologales (≈narratives) • Niveau conversationnel • RMCnf = orientation RMCf = complication • RMCnf (pas de BC); RMCf (BC v+g); ≠ paradigme terminal (v) • TRP ≠Paradigme terminal = apex & évaluation
Discussion • Résultats • RMC conversationnel mais pas mc • RMC = même forme pour deux distributions • RL ≠ RMC • Interprétation • RMC vs mc • RMCf vs nf • RL ≠ RMC : RL est la version stylisée de RMC • trait formel spécifique = une pente moins raide • Trait sémantique additionnel = effet de citation
Conclusion • La montée de continuation majeure = une construction tridimentionnelle • Les contours dialogique épistémiques • Marquent le focus effectif • Définissent l’énoncé? • Conséquence : la montée de continuation et le (ou les) contours montants dialogiques-épistémiques devraient être différents formellement et perceptivement (Rossi et al. 1981)
Non focal Rising Major Continuation RMC RMC mc
Contours as constructions Marandin (2004, 2006) Contours as constructions Hierarchy with stylized contours
RMC versus rmc RMC rmc