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Le camp de transit de Drancy 1942/1944. Présenté par FERNANDEZ Aurélie. Localisation de Drancy.
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Le camp de transit de Drancy 1942/1944 Présenté par FERNANDEZ Aurélie
Le camp de Drancy avait été installé dans la partie des bâtiments de l’ensemble de la « cité de la Muette », appelée « Le Fer à Cheval » à cause de sa forme ou « Cour d’Entrée » à cause de sa situation dans l’ensemble de la cité. C’était (et c’est encore) une longue bâtisse de 4 étages en forme de « U », l’espace entre les 2 branches du « U » était occupé par une cour ayant environ 200m de long et 40m de large, orientée Nord-Sud; l’extrémité Sud était ouverte et de la cour on pouvait facilement voir la rue. L’extrémité Nord était fermée par un bâtiment perpendiculaire. L’ensemble était entouré d’une double ceinture de ronces artificielles flanquée par des miradors situés au 4 coins. Entre les 2 rangées de barbelés passait un chemin de ronde. La construction des bâtiments n’était pas terminée. Le camp fonctionna pour les juifs pendant 3 ans, du 20 août 1941 au 17 août 1944 avec 3 directions allemandes différentes : Dannecker du 20 août 1941 au 1er juillet 1942, Rôthke du 1er juillet 1942 au 2 juillet 1943, et Brunner du 2 juillet 1943 au 17 août 1944. Il vit passer plus de 100 000 personnes, hommes, femmes, vieillards, enfants, bébés : le 17 août 1944, au moment de la Libération, il ne s’y trouvait que 1467 survivants. Camp de Drancy vu de la cour d’entrée
Plaque commémorative Vue cavalière de la cour d’entrée vers le Sud et le Nord à l’époque du camp.
Les déportations La liste des déportables était établie par le bureau des effectifs. Il y avait des exceptions possibles comme les maris d’aryennes, les Français anciens combattants, les employés du camp, les femmes de prisonniers de guerre… La veille du départ les partants avaient les cheveux et la barbe coupés, mettaient tout ce qu’ils pouvaient dans un maigre bagage et passaient à la baraque de fouille sans aucun ménagement, occupaient des chambrés de 50 situées dans les « escaliers de départ » avec interdiction d’en sortir. Ils recevaient une soupe un peu meilleure et «un « casse-croûte » pour le voyage. Le lendemain, réveillés au petit jour, ils prenaient leur « café » (orge grillé), étaient appelés par ordre alphabétique, mettaient leur bagage sur la plate-forme d’un autobus et montaient par groupes de 50. Les autobus prenaient leur vitesse à partir de la route des Petits Ponts et arrivaient en gare du Bourget-Drancy. Rassemblés sur le quai dit « quai aux moutons », ils occupaient leurs wagons bousculés par les Allemands. Les wagons remplis étaient fermés et plombés. Avant leur départ, les déportés avaient remis leur argent aux autorités contre un reçu…inutile. Sur le parcours ils ne devaient attendre aucune pitié des populations allemandes dans les gares. Ils arrivaient à Birkenau ou à Auschwitz après plusieurs jours de voyage, dans un état de détresse physique et moral.
Départs et Arrivées Le camp ne se désemplissait pas : les arrivées comblaient les vides causés par les départs en déportation. Des camionnettes arrivaient du milieu du jour en fin de journée avec un contingent de nouveaux arrêtés : elles avaient été surnommées « Paris-Midi » et « Paris-Soir ». Dès leur arrivée, lorsque cela était possible, les nouveaux étaient très entourés : chacun essayait de glaner des bribes d’information sur l’extérieur et peut-être une nouvelle sur un proche ou un membre de la famille. Les nouveaux venus questionnaient aussi sur la vie au camp, la nourriture, le règlement…
Primo LEVI "Les naufragés et les rescapés" « Tous nous devons savoir ou nous souvenir que lorsqu’Hitler et Mussolini parlaient en public, ils étaient crus, applaudis, admirés. Les idées qu’ils proclamaient étaient en général aberrantes, stupides, cruelles, et pourtant ils furent acclamés et suivis jusqu’à leur mort par des milliers de fidèles. Ces fidèles n’étaient pas des bourreaux-nés, mais des hommes quelconques, ordinaires, prêts à croire et à obéir sans discuter. Il faut donc nous méfier de ceux qui cherchent à nous convaincre par d’autres voix que celle de la raison. Dans la haine nazi, il n’y a rien de rationnel. Nous ne pouvons pas la comprendre mais nous devons comprendre d’où elle est issue et nous tenir sur nos gardes. Si la comprendre est impossible, la comprendre est nécessaire parce que ce qui est arrivé peut recommencer. »
« Pour tous ceux qui ont perdu des membres de leur famille dans la tourmente de la Shoah, Drancy représente la dernière adresse connue avant la fumée des fours crématoires. Cette banlieue nord de Paris représentera jusqu’à la fin des temps cette tâche indélébile de honte et de scandale dans l’histoire de la France. Pour des milliers de nos frères et sœurs, nés en France ou venus s’y réfugier pour fuir leur terre natale, le Mémorial de Drancy représente le seul endroit du passage sur terre de ceux de nos frères et sœurs dont aucune pierre tombale ne rappelle le souvenir. Je souhaite que les jeunes générations pour les temps à venir, n’oublient jamais que le vingtième siècle a laissé se perpétrer l’irrémédiable, l’irréparable, la mort par la torture et le supplice de victimes innocentes, coupables du seul fait d’être juives, d’être différentes. Au moins, nos jeunes sauront respecter ce Mémorial pour que nos morts restent vivants dans nos cœurs. » Alain GOLDMANN (Grand Rabbin de Paris) « A tous ceux qui viennent ici pour visiter le Mémorial, je veux seulement dire : souvenez-vous. Souvenez-vous de ces visages d’enfants, de leurs yeux angoissés lorsqu’ils furent séparés de leurs parents. Souvenez-vous de ces enfants et de ces vieillards, ces femmes et ces hommes poussés dans des wagons à bestiaux avec leurs pauvres baluchons. Sans savoir que la mort serait pour la plupart d’entre eux au bout du voyage, déjà tous pressentaient l’horreur de leur destin. 76 000 juifs ont été déportés de France, la plupart de Drancy, environ 3 000 seulement sont rentrés. Depuis, les années passant, beaucoup ont déjà disparu et les derniers survivants ne seront pas toujours là pour témoigner. C’est à vous qu’il incombe désormais de remplir les promesses qu’ils avaient faites à leurs parents et amis assassinés par les nazis : « Souvenez-vous pour que plus jamais il n’y ait d’Auschwitz. » » Simone VEIL ( ancien ministre)
« Le souvenir du Camp de Drancy et de ce qu’il a signifié pour des dizaines de milliers de Juifs de France, m’est très proche pour deux raisons. La première m’est toute personnelle, puisque mon épouse Nicole, née WEILL, y fut toute jeune, avec ses parents, internée, profondément marquée par les conditions de vie et d’angoisse qu’elle y connut, échappant par miracle à la déportation. Au-delà de cette référence familiale, le Mémorial de Drancy symbolise pour moi et notre communauté, la période la plus sombre de notre histoire : persécutions, internements, déportations, sans oublier les exécutions d’otages choisis parmi les internés du Camp. Le Mémorial, son monument dû à Shelomo SELINGER, si poignant, dont chaque pierre dit une part de notre douleur, le wagon-témoin et les rails qui y conduisent, sont là pour nous rappeler non seulement les crimes de l’occupation nazie, mais aussi ceux de la collaboration et du gouvernement de Vichy, dont certains semblent avoir gardé la nostalgie. 50 ans après la grande rafle du Vel d’Hiv, le Mémorial nous incite à la vigilance contre toute résurgence antisémite, raciste, xénophobe. » Jean KAHN
Travail réalisé dans le cadre scolaire des TPE ( travaux personnels encadrés) avec les professeurs de français ( M. DESNIOU) et d’histoire ( M. PELLE) durant l’année 2000-2001 en classe de 1erL à l’institution Rocroy Saint-Léon ( 106, rue du Faubourg Poissonnière; 75010 Paris)