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Sauvons l’Europe. Un engagement concret au service d’une Europe politique et sociale. 29 mai 2005 : la France disait…. et NON à l’Europe…. Le NON ne serait pas…. Un Appel est publié dans le Nouvel Observateur , à l’initiative de…. l’avocat Jean-Pierre Mignard. l’essayiste Joël Roman.
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Sauvons l’Europe Un engagement concret au service d’une Europe politique et sociale
29 mai 2005 : la France disait… et NON à l’Europe…
Un Appel est publié dans le Nouvel Observateur, à l’initiative de… l’avocat Jean-Pierre Mignard l’essayiste Joël Roman
L’Appel Sauvons l’Europe Après le non français, puis néerlandais, suivis de l’ajournement britannique, après l’échec du sommet européen, le traité constitutionnel est moribond. Chaque jour, l’Europe se défait un peu plus, à une vitesse stupéfiante : les opinions publiques des divers Etats manifestent scepticisme ou angoisse. Les outils forgés hier pour construire l’Europe d’aujourd’hui sont aussi touchés : l’absence d’accord sur le budget de l’Union fait peser un sérieux risque sur les politiques communes. Les dirigeants européens n’offrent ni alternative, ni dynamique nouvelle. Jusqu’à l’Euro même qui voit sa légitimité et son utilité contestées : déjà des ministres en exercice de plusieurs pays importants l’ont publiquement mis en cause. De telles manifestations sont encore minoritaires, mais on sait qu’une monnaie, et l’Euro plus qu’une autre, ne tient guère que sur la confiance collective. Il est clair aujourd’hui que le fameux plan B n’existait pas, et était soit un mensonge, soit un leurre. Il n’y a aujourd’hui aucune alternative crédible au projet de Traité constitutionnel. L’exigence d’un toit politique Poursuivre le processus de ratification du traité relève de la décision des Etats membres : deux ou trois Etats, fussent-ils fondateurs, n’ont pas à décider pour tous les autres. Chaque peuple, chaque élu, chaque citoyen européen conserve le droit de dire ce qu’il en pense. Mais le blocage induit par le non de deux pays fondateurs peut laisser la crise enfler pendant de longs mois. Il nous faut prendre acte des votes de défiance, en analyser les raisons multiples. Il en émerge à la fois des aspirations souverainistes et protectionnistes, la peur de l’avenir mêlée à une aspiration à davantage d’Europe, notamment sociale. Cependant, quel que soit son avenir, l’esprit de ce traité demeure comme l’exigence d’un toit politique de l’Europe, préalable à tout approfondissement social. Penser un nouveau projet L’Europe traverse une crise majeure, la plus grave depuis le début de la construction européenne. Son affaiblissement signifie un désordre accru de la mondialisation, avec toutes ses conséquences pour les pays les plus pauvres, les équilibres humains et écologiques de la planète. Il nous faut d’urgence inventer un nouveau projet européen pour éviter que l’Union ne se dissolve dans une grande zone de libre échange. L’Europe est plus que jamais nécessaire pour défendre nos valeurs et offrir au monde un modèle international de développement dans un monde instable et dangereux. Nous voulons que l’Europe politique devienne réalité et s’ouvre aux peuples d'Europe qui aspirent à nous rejoindre. Construire une société civile européenne Nous appelons à des mobilisations nationales, démocratiques et européennes fortes, rassemblant tous ceux qui souhaitent sincèrement sauver l’Europe, ceux qui étaient partisans du traité, comme ceux qui en étaient adversaires, et prennent acte aujourd’hui des effets négatifs du refus français. Nous appelons les parlements, européens et nationaux, les diverses forces politiques et les principales forces de la société civile, en premier lieu les partenaires sociaux, à proposer des formes d’intégration politique, bien sûr, économique et sociale, et des orientations politiques structurelles communes (aménagements du territoire, solidarité, recherche) qui devraient être ensuite validées aux deux échelles, européenne et nationale. Le Parlement européen a appelé à la tenue de « forums citoyens ». Pour qu’ils réussissent, nous appelons à constituer, pour la première fois, à l’échelle de la France d’abord, et bien sûr de l’Europe, des comités Sauvons l’Europe. D’ores et déjà nous réunirons fin septembre lors d’une université d’été ouverte à toutes celles et ceux qui partagent cette perspective. La diversité de nos engagements, de nos convictions, de nos appartenances nous rassemble dans le sentiment d’une même urgence, du même espoir de paix, de démocratie et de prospérité partagées qui a animé les fondateurs de l’Europe moderne : il faut sauver l’Europe.
Des milliers de signataires rejoignent l’Appel… Et vous ? Ils sont plus de 4000 à ce jour…
Parmi les signataires, les observateurs ne manquent pas de remarquer :
Des associations, des clubs, des syndicats adhèrent à leur tour à l’Appel Sauvons l’Europe
Sauvons l’Europe tient son assemblée fondatrice à Rennes, les 1er et 2 octobre 2005
Des collectifs locaux essaiment un peu partout en France. L’association s’organise… Sauvons l’Europe se dote progressivement d’un secrétariat, d’un local, développe son site Internet et ouvre un blog d’humeur européenne…
Sauvons l’Europe, ou la fidélité à des valeurs : Sauvons l’Europe interpellera les décideurs européens dans les choix qu’ils font ou les silences qu’ils gardent, dans l’exigence du respect pratique de nos valeurs de solidarité, de développement durable et de droits de l’homme, non pas au sens des affrontements politiciens mais au sens où la construction européenne est la grande question politique d’aujourd’hui. Aiguillon critique, dépourvu de toute complaisance à l’égard des instances européennes lorsqu’elles font des choix imprégnés d’une idéologie libre échangiste radicale, en violation de toute délibération démocratique. L’Europe souffre avant tout de ne pas être perçue comme un enjeu politique essentiel à notre vie quotidienne, un espace démocratique de débat et de confrontations, un objet de mobilisation. Sauvons l’Europe se propose de faire de l’Europe un projet majeur dans le débat politique pour les citoyens, relevant de leur mobilisation critique, de leur intervention démocratique à tous les niveaux et de leur volonté de le défendre. Une Europe unie, à vocation sociale et soucieuse du développement humain, espace démocratique et des droits de l’homme, acteur écologique dans le concert mondial. Une tâche considérable pour convaincre de nombreux citoyens que l’Europe ne doit pas devenir le bouc émissaire de politiques nationales injustes.
Pour tout savoir : La construction européenne est la grande question politique d’aujourd’hui. Car chaque jour, l’Europe, un modèle de développement et de civilisation unique, se défait un peu plus, à une vitesse stupéfiante : les opinions publiques des divers Etats manifestent scepticisme ou angoisse. Les outils collectifs forgés hier pour construire l’Europe d’aujourd’hui sont aussi touchés : le rejet du traité constitutionnel, l’absence de perspectives sérieuses sur l’augmentation du budget de l’Union font peser un sérieux risque sur les politiques communes. Les dirigeants européens n’offrent ni alternative, ni dynamique nouvelle, sauf un traité de Lisbonne qui, s’il arrange la machinerie communautaire et mérite à ce titre d’être approuvé, ne dessine pas vraiment d’horizon. L’Europe traverse une crise majeure, la plus grave depuis le début de la construction européenne. Son affaiblissement signifie un désordre accru de la mondialisation, avec toutes ses conséquences pour les pays les plus pauvres, les équilibres humains, économiques, sociaux et écologiques de la planète. Il nous faut d’urgence inventer un nouveau projet européen pour éviter que l’Union ne dissolve son modèle social dans une grande zone dérégulée de libre échange. L’Europe est plus que jamais nécessaire pour défendre nos valeurs et offrir au monde un modèle de développement solidaire dans un monde instable et dangereux. Nous voulons que l’Europe politique devienne réalité et s’ouvre aux peuples d'Europe qui aspirent à nous rejoindre. Il nous faut prendre acte de l’euroscepticisme, en analyser les raisons multiples. Il en émerge à la fois des aspirations souverainistes et protectionnistes, la peur de l’avenir mêlée à une aspiration légitime à davantage d’Europe, notamment sociale. Face à cela, l’exigence d’une arène politique pour l’Europe, préalable à tout approfondissement social, demeure.
Sauvons l’Europe s’est constitué au lendemain du rejet par une majorité d’électeurs français du projet de traité constitutionnel européen. Partisans résolus de ce traité, notre choix ne revient ni à recommencer indéfiniment la campagne référendaire, ni à nous réfugier dans un européisme exalté et revanchard. Pas question pour nous non plus de minimiser la fracture révélée dans l’électorat et parmi les responsables politiques français. A ceux que le populisme obsède au point de leur servir de grille d’analyse et qui voient dans l’euroscepticisme la saine réaction de la France d’en bas face aux nantis, nous objectons que la fracture oppose les partisans de l’ouverture à ceux du repli, les pragmatiques et les dogmatiques, les tenants de l’espoir aux reclus de la crainte, tout cela relayé par la confusion de ceux qui au nom d’un autre monde ne veulent pas d’une nouvelle Europe. Ces lignes ne sont certes pas intangibles ni définitives. Un temps effacées par les passions des campagnes électorales hexagonales, on les retrouve, inconscientes et à peine déplacées sur de nombreuses autres questions politiques et sociales. Elles pèsent et continueront de peser lourd dans l’avenir politique de notre pays. Un cycle s’achève et la question européenne mérite désormais de trahir l’adage de la sagesse politique : n’en parler jamais, y penser toujours.
Sauvons l’Europe entend remettre trois ouvrages sur le métier : bâtir une Europe de la politique, européaniser la pensée politique, et demeurer fidèle à la méthode communautaire originelle.
Bâtir une Europe de la politique Il y a l’Europe politique, celle des conférences intergouvernementales et des institutions communautaires. Nous devons leur ajouter une Europe de la politique, celle qui se décline dans le débat des citoyens, dans leur mobilisation critique, dans les interventions démocratiques à tous les niveaux. L’Europe donne actuellement trop le sentiment que, comme l’affirmait Mme Thatcher, « there is no alternative ». C’est au fond le cœur des reproches adressés à la « technocratie bruxelloise » : ne rien rêver, ne rien viser, seulement arranger. C’est un paradoxe sans doute, mais pour réunir, l’Europe doit maintenant diviser. A l’échelon des institutions européennes, nous avons besoin de mettre davantage en évidence les clivages fondateurs des sociétés modernes, même si, heureusement, ils n’en reprendront pas les caractéristiques françaises. A l’échelon européen aussi, il doit exister une possibilité d’alternance politique, des lignes traçant le périmètre de philosophies politiques concurrentes. L’Europe a emprunté à ses pères fondateurs un art consommé du consensus qui secrète aujourd’hui une bonne part de l’euroscepticisme. Or, c’est désormais une erreur de confondre le consensus qui ne fait pas de politique et le compromis qui en fait, avec noblesse. La pratique du compromis est le régime routinier des démocraties libérales. Notre engagement européen se veut résolument réformiste et pas seulement pragmatique. Nous ne sommes le fanion d'aucun camp, d'aucun parti, nous oeuvrons seulement à ce que l'Europe soit l'occasion de refaire de la politique. C'est cette Europe de la politique que nous voulons faire partout.
Européaniser la pensée politique La politique doit européaniser toute sa pensée et n’en faire ni un sujet à part, bon pour les cours d’éducation civique ou les jumelages folklorisés, ni le paravent commode de nos propres turpitudes. La prétendue obsolescence d'une pensée ne vient pas de ses valeurs mais de son champ de pertinence étroitement national. La liberté dans l’égalité n’est plus pensable ailleurs que dans le cadre européen, ou au delà encore, sauf à sombrer dans la démagogie. Européaniser la pensée politique, c’est se défaire d’une conception spécialisée de l’Union européenne. Européaniser la pensée politique, ce n’est pas que parler d’agriculture, de qualité de l’eau, de recherche, d’Airbus ou de Galiléo sous prétexte que ce serait-là des domaines de compétence communautaire. Européaniser la pensée politique, c’est au contraire associer la dimension européenne à chacun des attendus du débat public et des priorités politiques. Européaniser la pensée politique, c’est surtout, et c’est ce qui fera difficulté en France, quitter les habits de l’idéologie pour épouser ceux d’un réformisme qui assume l’économie sociale de marché.
Demeurer fidèle à la méthode communautaire originelle La France succombe volontiers aux délices institutionnels, magistraux et idéologiques. On sait ce qu’il en fut pour l’Union européenne quand elle abandonna un temps les petits pas chers à Robert Schuman pour écrire presqu’ex nihilo son radieux avenir constitutionnel. On croyait le continent mûr, il ne l’était manifestement pas. Aux grandes spéculations politiques, nous préférons la méthode communautaire éprouvée depuis la déclaration fondatrice du 9 mai 1950 : « L’Europe ne se fera pas d’un coup, ni dans une construction d’ensemble : elle se fera par des réalisations concrètes, créant d’abord une solidarité de fait. » C’est la raison pour laquelle Sauvons l’Europe travaille présentement à imaginer la faisabilité d’un bouclier social européen et d’une régulation des flux migratoires à l’échelle du continent. La construction européenne ne sera crédible en Europe qu’à la condition de démontrer très concrètement aux citoyens que leur existence est meilleure avec l’Europe que sans et que ça se voit.
NON AU CONSENSUS ! NON AU SECTARISME ! OUI AU COMPROMIS !
Sauvons l’Europe s’engage : • En mettant en garde contre une dérégulation inconditionnelle des services ; • En interpellant les candidats à l’élection présidentielle ; • En participant aux Etats généraux de l’Europe ; • En réunissant régulièrement des séminaires d’étude et de débats ; • En questionnant de hautes personnalités ; • En soumettant des tribunes à la signature des Internautes ; • En relayant en France les campagnes de la Confédération européenne des syndicats…
Le traité modificatif a-t-il sauvé l’Europe ? L’Europe est sortie de l’impasse, mais elle reste à faire et sans doute en France encore à sauver !