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Management de Projet et mobilisation des réseaux sociaux . Marc Lecoutre, Pascal Lièvre. Alain Hubert, 2003. Eléments de logistique en matière d’expédition polaire à ski, in Lièvre P. (dir.), La logistique des expéditions polaires à ski , GNGL, pp. 48-49.
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Management de Projet et mobilisation des réseaux sociaux Marc Lecoutre, Pascal Lièvre
Alain Hubert, 2003. Eléments de logistique en matière d’expédition polaire à ski, in Lièvre P. (dir.), La logistique des expéditions polaires à ski, GNGL, pp. 48-49 « Cherchant tous azimuts un spécialiste de cerf-volant de traction, je fis la rencontre d’un professionnel du multimédia, passionné en tant qu’amateur de cette activité. C’est donc avec lui que pendant un peu plus d’un an, nous allions concevoir et mettre au point une nouvelle voile à l’allure d’une chauve-souris qui me permit par la suite de réaliser à ski jusqu’à 150 km en une journée (...).
Puis, un soir du printemps 1996, alors que je donnais une conférence sur mon aventure au pôle Nord, je fis la connaissance de Hubert Gallée, ingénieur et physicien de l’atmosphère à l'institut Georges Lemaître de l'UCL. Il me confia avoir élaboré un modèle mathématique concernant la circulation des vents qui sévissent en Antarctique, les fameux vents catabatiques. Ce n’est finalement qu'après avoir soigneusement consulté son modèle mathématique que l'itinéraire définitif de la traversée allait être établi (…).
C‘est alors que je retrouvais dans un café de Rochefort, près de chez moi, où, un soir de février 1997, un ami, Philippe Lecomte, me taquinait à coup de Guiness au sujet du pemmican que j'ingurgitais jusqu'alors dans mes expéditions : « Alain, pourquoi n'étudierais-tu pas l'alimentation de ton expédition comme moi j'étudie celle du bétail? » Philippe est chercheur en sciences agronomiques spécialisé dans les systèmes d'élevage. Dans une étable expérimentale, il a à sa disposition un atelier de digestibilité qui lui permet, entre autres, de fractionner l'apport alimentaire en fonction des besoins énergétiques de l'animal. (…) Au fur et à mesure que les bières s’alignaient et que nous refaisions le monde, j'ai commencé à aimer cette image : au fait, n'allions-nous pas ressembler pendant trois mois à des bêtes de somme ? Pourquoi dès lors ne pas manger comme les animaux : toujours la même chose (des sortes de granulés) et en fonction des besoins ? »
Positionnement • Equipe projet « obligée » de mobiliser des acteurs très à l’écart d’elle-même (Garel, 2003) • L’amorce du processus de mobilisation d’acteurs dans une perspective de coopération positive (Granovetter, 1973; Dameron, 2004) • Observer des situations naturelles au plus près du déroulement de cette mobilisation : investir les « rationalités en acte » (Lièvre, 2001; 2003; 2004)
Des situations « naturelles » contrastées • Suivi du déroulement d’expéditions ayant le même objectif • De l’idée du projet jusqu’à sa mise en oeuvre • L’expédition de Joël: liens faibles et réussite • L’expédition de Luc : liens forts et échec
La mobilisation des réseauxde Joëlet de Luc • Joël, stratégiquement, mobilise des liens faibles, mais qui sont relayés par des liens forts « puissants » • Luc, implicitement, mobilise des liens forts mais aussi des liens faibles qui ne fonctionnent pas
Interrogations sur la nature d’un lien faible ? • Qu’est ce qu’un lien faible? • Qu’est ce qu’un lien fort? • A quelles conditions un lien faible répond à une sollicitation ?
La notion de lien faible « potentiellement coopératif » • Qu’est-ce qui fait qu’un lien va coopérer ? => perspective pragmatique • Coopération (Dameron, 2004):- possible même si relation récente- impossible si pas de proximité identitaire- impossible si pas d’échange potentiel • La mobilisation d’un lien faible ne génère une coopération que si l’une des deux sources est présente dans la relation
Trois exemples de liens faibles et de coopération potentielle • Un lien faible non potentiellement coopératif : Joël, l’apprenti expéditeur, et le nouveau directeur d’un ancien sponsor • Un lien faible potentiellement coopératif sous l’angle utilitaire : Joël et Hervé, jeune créateur d’agence de voyages polaires • Un lien faible potentiellement coopératif sous l’angle identitaire : Luc, l’expéditeur chevronné, et Eric, le montagnard averti
L’entrée en coopération dans l’activité de projet • Trouver des ressources éloignées des mondes familiers : l’articulation des mécanismes de coopération au cours du temps - Luc et Eric, de la proximité identitaire à la coopération de type utilitaire- Inversement, Hervé et Joël, de l’échange utilitaire à la reconnaissance communautaire • La question de l’intentionnalité : l’enchaînement entre types de coopération, pour sortir de l’opposition entre réseau strictement instrumental ou fruit d’affinités électives
4 critères : - fréquence/durée des contacts - intensité émotionnelle - degré d’intimité - nature des services échangés Annexe 1 : l’importance du critère de durée de la relation chez Granovetter Nature du lien ayant permis l’obtention d’un emploi (Granovetter, 1973)
Annexe 3 : les conditions méthodologiques d’accès à ces résultats • Méthodes classiques recomposent le réseau a posteriori : • Réseau virtuel (analyse du réseau complet) • Rationalisations ex-post, pb de mémoire (analyse rétrospective du réseau individuel) • Regards statiques : le réseau est là, on ne sait pas d’où il vient, comment le contact a répondu, comment la coopération est apparue
Les conditions méthodologiques d’accès à ces résultats (suite) • Une attention à la dimension dynamique du réseau : genèse, coopération • Observer en direct, croiser les informations, etc. permet d’accéder à un autre type de connaissance
Annexe 4 : mobilisation des réseaux sociaux et management de projet • Investigation concomitante à l’action formelle et informelle plurielle : entretien, mail, document … • Triangulation des informations • Lutter contre la mise en cohérence • Deux projets ayant le même objectif et opposés quant à leur mode de mobilisation des réseaux sociaux