1 / 48

Les nouveaux objets de la science modifient-ils nos habitudes de penser?

Les nouveaux objets de la science modifient-ils nos habitudes de penser?. Marie-Geneviève Pinsart, Muriel Mambrini-Doudet, Anne-Françoise Schmid Collège de Belgique, 17 février et 17 mars 2011. II. Qu’a pporte l’approche interdisciplinaire aux réflexions scientifiques et éthiques ?.

benjamin
Download Presentation

Les nouveaux objets de la science modifient-ils nos habitudes de penser?

An Image/Link below is provided (as is) to download presentation Download Policy: Content on the Website is provided to you AS IS for your information and personal use and may not be sold / licensed / shared on other websites without getting consent from its author. Content is provided to you AS IS for your information and personal use only. Download presentation by click this link. While downloading, if for some reason you are not able to download a presentation, the publisher may have deleted the file from their server. During download, if you can't get a presentation, the file might be deleted by the publisher.

E N D

Presentation Transcript


  1. Les nouveaux objets de la science modifient-ils nos habitudes de penser? Marie-Geneviève Pinsart, Muriel Mambrini-Doudet, Anne-Françoise Schmid Collège de Belgique, 17 février et 17 mars 2011

  2. II. Qu’apporte l’approche interdisciplinaire aux réflexions scientifiques et éthiques ? Anne-Françoise Schmid INSA de Lyon Ecole des Mines de Paris Collège de Belgique, le 17 mars 2011

  3. Approche épistémologique • L’approche d’aujourd’hui sera plus épistémologique et philosophique que celle du 17 février. • Néanmoins, ce qui est présenté s’appuie de façon forte sur le travail interdisciplinaire fait dans le cadre du projet DOGMATIS coordonné par Muriel Mambrini-Doudet

  4. Que peut l’épistémologie? • Permettre l’ouverture du champ de la description des sciences • Ne pas exclure des développements scientifiques au nom d’une conception trop étroite de la science • Modification de la représentation des sciences

  5. Qu’attendre de l’épistémologie • Non plus se voir comme description directe des sciences, généralisation continue de « faits » scientifiques ou historiques (échec des critères classiques) • Epistémologie par hypothèses pour comprendre les exceptions aux descriptions théorético-centrées • Epistémologie comme description indirecte des sciences

  6. Rôle de l’interdisciplinarité • Une épistémologie comme description indirecte des sciences n’est pas obtenue par généralisation des caractéristiques d’une discipline modèle (géométrie, mécanique, relativité) • Elle est générique • Elle suppose la construction d’une nouvelle logique de l’interdisciplinarité

  7. Plan de l’exposé • Retour sur les objets • Nouvelle logique d’interdiscipline • Conséquences éthiques et philosophiques

  8. I. Retour sur les objets de la science

  9. Les « nouveaux objets » • Le 17 février, Muriel Mambrini-Doudet nous a présenté un nouvel objet, le poisson OGM, • non pas comme un poisson + une manipulation génétique • mais comme un X dont les propriétés et les dimensions sont réparties de façon inattendue entre diverses disciplines

  10. La question de l’hétérogénéité • Que signifie cette formule? • Que nous ne pouvons faire une partition disciplinaire du PoGM, il n’y a pas de « partie » ou d’« ordre de grandeur » du poisson qui dépendrait de façon privilégiée d’une discipline • Il y a une hétérogénéité qui échappe aux disciplines • Il y a des zones de généricité indifférente aux frontières

  11. « Mesure » des objets scientifiques • Les disciplines sont classiquement les « mesures » des objets, elles permettent de les identifier et d’organiser des savoirs disciplinaires autour d’eux. • Les disciplines « donnent » les objets, la nébuleuse pour l’astronome, le ver à soie pour le biologiste, qui deviennent plus tard des « modèles » construits (galaxie - Vesto Slipher, et modèle du ver à soie - Jean-Marie Legay)

  12. Les « objets complexes » • Ils sont « donnés » (la bilharziose, l’exploitation agricole, …) • On « décide » de leur complexité, leur caractérisation ne peut se suffire d’une ou deux disciplines • On postule qu’un « recouvrement » de perspectives disciplinaires peut donner des moyens de traiter et de comprendre l’objet complexe

  13. De nouveaux objets • Nous pensons qu’apparaissent des objets qui ne peuvent se traiter ainsi, sans créer des exclusions dans le travail scientifique • Où l’hétérogénéité ne permet pas un « recouvrement » • Ils ne sont pas donnés • Ils sont « inconnus » (si l’on en juge à partir des « mesures » disciplinaires)

  14. Les « objets intégratifs » • Superposition de fragments de sciences et de savoirs hétérogènes • Unifiés par une continuité mobile et changeante, l’ « intention » (M. Mambrini-Doudet), la « projection » (W. Clancey) du chercheur • Il ne peut plus être vu dans une « distance phénoménologique », l’« horizon » est « interne » à l’objet, il n’est plus saisissable par les « facettes » disciplinaires.

  15. Exemples et symptômes • « Objets vivants construits » (G. Simondon) • Une construction comme le Développement Durable, que l’on peut traiter comme ensemble de discours ou comme un « objet ». Symptôme de l’hétérogénéité indépendante de l’association des disciplines • Un objet tel le climat, objet de controverses entre points de vues classiques et points de vue qui lient science et politique est un symptôme de la non-reconnaissance de ces objets.

  16. Caractéristiques de ces objets • L’inconnu n’y est plus à la marge • Futur (mode et temps): symbolisation de l’inconnu, ce qui peut rendre compte des hétérogénéités sans en dépendre • Séparation sujet/objet toujours en question, équilibre changeant • Zones de généricité, zones d’incertitude • Ne dépendent pas d’un nombre fixé de disciplines

  17. Critères de scientificité de ces objets • Les critères disciplinaires (vérification, réfutation) deviennent locaux et partiels • Un critère non disciplinaire, que je nomme • Le « critère de Poincaré » • Ce que Poincaré appelle « décomposition »: aucune généralisation à partir de faits n’est scientifique si elle n’est l’objet d’une décomposition, entre la continuité et la mise en compatibilité avec les savoirs fondamentaux.

  18. « Où » sont ces objets? • Il ne s’agit plus de « passer les frontières » pour les trouver, comme pour les objets complexes • On ne les voit que si l’on accepte une « translation » ou une « dérive » des disciplines, elles ne sont plus au centre • Ces objets sont au centre, leurs dimensions et paramètres sont des fragments disciplinaires + continuité partielle et mobile de l’intention du chercheur

  19. II. Lieux d’interdiscipline et nouvelles logiques d’interdisciplinarité

  20. « Lieu d’interdiscipline » • C’est là que Muriel Mambrini-Doudet nous avait laissés le 17 février. • Un lieu qui n’est pas seulement un espace vide et formel • Concepts minimaux extraits de leurs logiques ou de leur doctrines philosophiques • Ce minimalisme permet de nouvelles combinaisons - en respectant le « critère de Poincaré »

  21. Lieu générique • Générique: sorte de rasoir d’Occam • Chez L. Feuerbach, A. Badiou et F. Laruelle: • Réduction de la religion à ses conditions dans la conscience humaine chez Feuerbach • Réduction des des prédicats de l’être chez Badiou • Réduction et neutralisation de la suffisance philosophique par un usage de la science qui est lui-même sous condition philosophique chez Laruelle

  22. Le commun de ces génériques • Le générique est ce qui permet l’identité de la science et de l’homme (fragments de savoir et intention), • Mais non pas en un sens « anthropologique », mais minimal et non-disciplinaire • Non pas en un sens « épistémologique » classique. Les concepts épistémologiques minimaux ouvrent un lieu d’interdiscipline où toutes les trajectoires sont possibles

  23. Lieu sans injonction (Mambrini) • Il n’y a pas de projet disciplinaire qui prédétermine ce lieu • Il y a des « trajectoires », peu importe lesquelles, mais il y en a et elles sont multiples • Il y a une forme de « naturel » entre relations disciplinaires, à la fois locales et universelles • Il y a des « vérités mobiles » , qui annoncent les modes d’interaction entre disciplines

  24. Lieu du State of the Non-Art (Hatchuel) • L’interdisciplinarité des objets intégratifs n’est plus seulement la juxtaposition, conjonction, combinaison, intégration des dernières connaissances acquises dans les disciplines en jeu • Elle est aussi et en même temps le résultat d’un State of the Non-Art, qui permet d’extraire de chaque discipline des minimaux qui lui « manquent » pour l’approche des objets intégratifs

  25. Lieu de dérive des disciplines (Schmid) • On admet que les disciplines ne sont plus au centre • Il y a une translation des disciplines par rapport à la construction des objets intégratifs • Les disciplines sont des dimensions de ceux-ci, qui ne convergent pas nécessairement

  26. Lieu comme « intimité collective » • Classiquement, les échanges scientifiques: • logique disciplinaire • autorité disciplinaire • Mais « intimité collective » de la science, échange non fixiste • Concept venu récemment de l’ethnopsychiatrie: déplacement du savoir psychiatrique, consultation comme lieu de construction de concepts, puis mise en rapport des concepts avec le savoir

  27. Doute vs trouble • L’intimité est condition de l’expérience du trouble de l’interdiscipline. • A l’époque classique, le doute construit des fondations - recherche de la certitude dans les sciences, • Dans le lieu d’intimité collective, le trouble ne cherche pas des fondations, mais une démocratie entre disciplines

  28. Une technique de l’interdiscipline: la fiction • La fiction n’est pas un « récit » • Mais une extension d’un concept au travers de séries disciplinaires. • Philosophie des mathématiques anglo-saxonne: comment ne pas réduire les mathématiques à ses objets • Théorie C-K de la conception: comment concevoir des objets inconnus • Philosophie non-standard: comment créer des concepts sans suffisance philosophique

  29. Le « sans » qui n’est pas un manque • Mathematics with no objects, mathematics without numbers, truth without facts, etc.. • Philosophie sans autorité: relations fictionnelles et non fondationelles avec les sciences • Concept sans l’une de ses propriétés considérées comme naturelles • Interdiscipline sans discipline (voir aussi K. Kastenhofer)

  30. Changement de paradigme sans crise • On ne cherche pas à sortir d’une science normale • Mais le grand paradigme critique, qui postule les limites des disciplines laisse la place à un • Paradigme fictionnel entre philosophies et sciences

  31. III. Ethique technologique expérimentale

  32. Quand advient l’éthique en sciences? • On dit qu’il y a un problème « éthique » lorsqu’une discipline fait des avancées qui mettent en déséquilibre ses frontières avec les autres disciplines • L’éthique est concernée par les questions d’interdiscipline • Savoir générique des frontières • Changement de genre de la connaissance

  33. Ethique contemporaine des sciences • C’est une raison pour traiter l’éthique très en amont, au niveau des sciences • Plutôt que de la technologie ou de la technoscience • Ou des risques associés ou de l’acceptabilité sociale • Plus l’éthique est traitée en aval, moins elle est riche, plus elle est en décalage avec les connaissances (C. Baudouin)

  34. Ethique appliquée? • Pas tout à fait, une éthique appliquée concerne un objet donné • Mais on peut faire un usage de l’éthique appliquée comme matériau fournissant concepts et langage • Comme de toute autre éthique (Comités d’éthique, Ethical Matrix, etc...)

  35. Ethique générique et expérimentale • Ethique générique: elle ne dépend pas d’une discipline en propre, pas même de la philosophie • Ethique expérimentale: elle ne dispose pas du vocabulaire et des logiques disciplinaires • L’expérimental porte sur des matériaux choisis (textes de comité d’éthique, de décision juridique, de philosophie, d’éthique,…)

  36. Méthode • Choix d’un matériau (textes éthiques, scientifiques, juridiques, scientifiques) • Ecriture de courts textes pour élaborer des • Hypothèses sur les paramètres pertinents • Ce sont des formes de « fictions » • Retour par les disciplines, par l’intimité, par la discussion collective

  37. L’éthique en lieu d’interdiscipline L’éthique ne doit pas se contenter de la recherche de consensus, parce qu’il réduit les évaluations et provoquent des oppositions (cf. Les OGM végétaux) ; Elle n’est pas non plus un « juste milieu » entre des contraires;

  38. L’éthique construit un commun De même que l’intimité collective des sciences construit un lieu d’interdiscipline, elle construit un lieu commun pour les questions qui dépassent l’expertise disciplinaire. Invention de nouvelles expertises et résistance aux expertises isolées

  39. Epaisseur de l’éthique • reconnaissance de l’humain (le respect) • théories et des valeurs • Stratégies temporelles (du présent à l’avenir ou du futur au présent) • Invention de langages pour ouvrir les boîtes noires entre spécialités • Méthodes d’évaluation (ex. Ethical Matrix)

  40. Epaisseur « générique » • Cette épaisseur de l’éthique tient au caractère générique du lieu d’interdiscipline, identité de l’humain et du scientifique • Cette épaisseur peut être restituée aux notions jouissant d’une autonomie relative dans le lieu d’interdiscipline • Nous l’avons proposé pour les notions de modèle, de raisonnement mathématique, d’hypothèse.

  41. Le tripode de l’interdisciplinarité • Une « intimité collective » de la science, comme nouveau mode d’échange • Une identité des sciences non disciplinaire à travers une multiplicité d’approches, où l’on n’oppose pas les divers savoirs • Une éthique expérimentale comme changement de genre de la connaissance (non-disciplinaire et disciplinaire)

  42. Et la philosophie? • Inventer de nouvelles formes d’interactions avec les sciences • Philosophie-sans-suffisance vis-à-vis du réel • Philosophie en immersion dans les sciences • Réseau PIN, « New practices of Philosophy »

  43. Spécificité de la philosophie • T/K sous K • T: concept minimal de transcendantal • K: knowledge • Plutôt que le jeu d’oppositions entre a priori/empirique, transcendantal/empirique, • « interne » à la philosophie

  44. Transformation de la philosophie • Où la philosophie ne perd pas sa spécificité • Où les relations entre philosophie et sciences peuvent être réinventées • C’est un changement un peu analogue à celui qu’avaient apporté les géométries non-euclidiennes:Généralisation, mais perte de l’autorité face au réel.

  45. Paramètres et dimensions • La philosophie, l’éthique, comme n’importe quelle discipline scientifique peuvent être un paramètre ou une dimension d’un objet intégratif • La philosophie n’est plus ce qui survole tout en manquant de connaissances positives

  46. Retour à l’épistémologie • C’est l’épistémologie générique qui va permettre de donner des critères de scientificité à l’interdiscipline et de régler cette entrée de l’humain dans la science, de faire que l’éthique devient une science générique des frontières • Libère l’éthique de son rôle régulateur et de porter une méthode pluraliste d’analyse et d’expertise.

  47. Bibliographie interdisciplinarité • Katri Huutoniemi, Julie Thompson Klein, Henrik Bruun, Jane Hukkinen, 2010, « Analyzing interdisciplinarity : Typology and Indicators », Research Policy 39(2010)79-88. •  Robert Frodeman, Julie Thomson Klein, Carl Mitcham, 2010, Oxford Handbook of Interdisciplinarity, Oxford University Press. • Alexander Bogner, Karen Kastenhofer, Helge Torgersen, Hrsg., 2010, Inter- und Transdisziplinarität im Wandel? Neue Perspektiven auf problemorientierte Forschung und Politikberatung, Baden-Baden, Nomos. • Revue scientifique interdisciplinaire: Natures, Sciences, Sociétés, EDP Sciences, Paris.

  48. Article à venir • Anne-Françoise Schmid, Muriel Mambrini-Doudet, Armand Hatchuel, « Nouvelles logiques de l’interdisciplinarité », Nouvelles Perspectives en Sciences Sociales, vol.7, n°2, automne 2011 • Université Laurentienne, Ontario, Ca

More Related