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HANDICAP ET PLONGEE. Janvier 2005. Paul DENIZET. 1- Historique. La Fédération Française Handisport (F.F.H). La première association sportive française pour handicapés à été crée en 1954, sous le nom d’Association Sportive de Mutilés de France .
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HANDICAP ET PLONGEE Janvier 2005 Paul DENIZET
1- Historique La Fédération Française Handisport (F.F.H) La première association sportive française pour handicapés à été crée en 1954, sous le nom d’Association Sportivede Mutilés de France. En 1963, elle donnait naissance à la FédérationSportive des Handicapés Physiques de France. En 1972,elle devient la Fédération Française deSports pour Handicapés Physiques. Ce n’est qu’en 1977 que naîtra l’actuelle Fédération Française Handisport ( F.F.H). La plongée handisport en France Les début de la plongée handisport en France sont difficiles à situer dans le temps, les premières expériences se réalisant bien souvent sans trop de publicité… On peut situer les début vers 1980. Ces initiatives ont eu pour moteur, l’enthousiasme de jeunes passionnés, dont le docteur Gascou, médecin- chef au centre hélio marin de Banyuls, Gabriel Larondelle, Directeur Technique National Handisport chargé de la Plongée sous-marine.
2- Généralités Depuis 1970, l’Organisation Mondiale de la Santé (O.M.S) donne une classification internationale des handicapés, dans laquelle le handicap est abordé dans son aspect tridimensionnel: 1) La déficience Elle correspond à l’aspect lésionnel, c’est-à-dire l’altération d’une structure ou fonction psychologique, physiologique ou anatomique. 2) L’incapacité Elle correspond à l’aspect fonctionnel, c’est-à-dire la suppression partielle ou totale de la capacité d’accomplir normalement une activité. 3) Le désavantage Ilcorrespond à l’aspect situationnel qui résulte des deux précédents, et qui limite ou interdit l’accomplissement d’un rôle normal en rapport avec l’âge, le sexe, les facteurs sociaux et culturels.
L’individu est au centre d’un triptyque qu’il va falloir prendre en compte pour l’aider face au handicap. Dimension psychologique Dimension physique INDIVIDU Dimension sociale
La rééducation Elle va s’intéresser à l’aspect fonctionnel par la kinésithérapie, l’orthophonie…On reste là, au niveau de la lésion. • Elle va traiter: • Soit l’incapacité, en apportant une aide humaine (ex: le fauteuil) • Soit le désavantage en apportant une aide humaine. On va s’intéresser à la situation de l’handicapé, on va l’aider à contrôler son environnement. • C’est dans ce créneau que se situe notre action. La plongée sous-marine peut y avoir une place non négligeable… La réadaptation
3-Classification des handicaps a - les handicaps neurologiques - affections neurologiques centrales - paralysie et tétraplégie - hémiplégie - infirmité motrice cérébrale (I.M.C) - affections neurologiques périphériques - poliomyélite - paralysies radiculaire et tronculaires - affections neurologiques ou musculaires évolutives - hérédo-dégénérescences spino-cérébelleuses - myopathies b – les amputations - des membres inférieurs - des membres supérieurs
c – les affections ostéo-articulaires - Ankyloses, enraidissements - Scolioses - fragilité osseuse - spondylarthrite ankylosante d – les insuffisances cardio-respiratoires - cardiopathies - pneumopathies e – les déficiences visuelles
4 - les handicaps et la pratique de la plongée Parmi la liste des handicaps énumérés, certains sont compatibles avec la pratique de la plongée sous-marine, d’autres ne l’autorisent qu’à titre restreint, sans objectifs de progression, enfin, certains d’entre eux sont compatibles avec la plongée. Les handicaps les plus représentés dans la plongée: - pour 30 %, les paraplégies et les tétraplégies (ces dernières ne représentent que 5 % de l’ensemble) - pour 30 %, les amputations - pour 35 %, un ensemble comprenant: poliomyélite, I.M.C, hémiplégie - Pour 5%, les déficiences visuelles
5 – Paraplégies et tétraplégies définition: La paraplégie est une paralysie généralement symétrique des membres inférieurs, pouvant remonter plus ou moins haut sur le tronc. Lorsqu’elle atteint les membres supérieurs, elle devient tétraplégie. causes: - les traumatismes: moelle épinière contusionnée ou écrasée lors d’une fracture de la colonne vertébrale, - les maladies infectieuses qui lèsent plus ou moins la moelle épinière (ex: sclérose en plaques) - les tumeurs qui compriment la moelle épinière, - les accidents vasculaires qui perturbent ou arrêtent l’irrigation sanguine de la moelle épinière, qui se nécrose.
caractéristiques: Une para ou une tétraplégie se définit par trois critères: - son niveau neurologique, - son caractère complet ou incomplet, - son caractère flasque ou spastique. le niveau neurologique C’est le niveau supérieur de la paralysie, c’est-à-dire le niveau où la moelle épinière a été sectionnée ou contusionnée. Plus le niveau est haut, plus le handicap est important. Parallèlement aux troubles moteurs s’ajoutent en général des troubles sensitifs. le caractère complet ou incomplet le caractère flasque ou spastique Si la moelle épinière, située en dessous de la zone lésée est détruite, elle ne sera pas sensible aux stimulations, et ne déclenchera pas de mouvements involontaires (d’origine réflexe) des muscles. La paralysie est flasque. Dans le cas contraire, des contractions musculaires involontaires vont apparaître, douloureuses et gênantes pour l’exécution de mouvements coordonnés. La paralysie est spastique.
Les troubles associés Les troubles sensitifs Le risque majeur est la survenue d’escarres: - ulcérations creusantes qui se développent au point de compression des chairs, entre un os et un plan d’appui, - les chairs non irriguées se nécrosent entraînant des plaies énormes qui mettent des mois à guérir. Les troubles sphinctériens Énormes difficultés, voire impossibilité de commander les mictions urinaires et les défécations. La maîtrise sphinctérienne est absolument nécessaire en plongée. La vidange urinaire doit être totale afin d’éviter les problèmes d’infection. L’équilibre des repas et le respect des horaires sont importants
Les troubles de la thermorégulation Les para et tétraplégiques présentent un défaut important de leur régulation thermique: - absence de sudation et de vasodilatation en cas d’hyperthermie, - absence de vasoconstriction et frisson limité au territoire sus-lésionnel, en cas d’hypothermie. Des précautions particulières seront donc à prendre pour l’encadrement : - port d’une combinaison épaisse et souple, - éviter les expositions prolongées au soleil ou au froid, - limiter le temps de plongée et respecter une température minimale de l’eau (18°). Normes recommandées par la F.F.H paraplégiques : profondeur maxi = 20 mètres durée de 20 à 30 minutes tétraplégiques : profondeur maxi = 10 mètres durée maxi = 15 minutes
6 - Les autres handicaps la poliomyélite - C’est une maladie d’origine infectieuse, par atteinte virale de la moelle épinière. - Elle entraîne des déficits musculaires avec déformations - On ne constate pas de troubles de la sensibilité, ni de spasticité, ni de troubles sphinctériens Il n’y a pas de contre-indication à la plongée. L’insuffisance motrice cérébrale - c’est une maladie néonatale, très souvent liée à une anoxie, - elle présent plusieurs tableaux dont un seul est compatible avec la plongée : le LITTLE. On reconnaît le LITTLE à sa démarche caractéristique : - membres inférieurs en forme de « X », - pied équin (pointe tendue vers le bas), - flexum de hanche et de genou.
Les hémiplégies - Ce sont des paralysies de la moitié du corps, dans le sens vertical (droite ou gauche). - Elles sont dues à des lésions de l’encéphale; par conséquent, elles peuvent s’accompagner de troubles complexes et variés (perte de la parole, de la vision d’un œil…), différents d’un individu à l’autre. - elles peuvent être complètes, incomplètes, flasques ou spastiques, - en troubles associés, on assiste souvent à une comitialité (épilepsie) et des troubles de l’humeur. Seuls quelques cas peuvent être autorisés à plonger : - en cas de stabilité de l’atteinte, - en absence de comitialité, - en fonction de l’autonomie constatée. Conditions de pratique : - profondeur maxi = 10 mètres - durée maxi = 20 minutes
7- Les problèmes pédagogiques et techniques liés à la plongée handisport Les déficiences visuelles • Les malvoyants ont d’excellentes sensations tactiles et kinesthésiques, • Leur handicap les met en situation d’être assistés en permanence, • La décision sera fonction de la nature du handicap. Rappel L’acte moteur peut se décomposer en trois phases successives : - la prise d’informations, - la sélection de la réponse, - l’exécution de la réponse. Difficultés relatives à la prise d’information La prise d’informations se fait à partir de récepteurs : - les extérocepteurs : tact (froid, chaud, pression) - les intérocepteurs : situés dans les muscles et les tendons (proprioceptifs,kinesthésiques), dans les articulations (mesure de degré d’angle, d’accélération) - la vision : capitale pour l’équilibre.
Conséquences en plongée • La quantité et la qualité des informations reçues vont être diminuées et altérées, selon l’importance du handicap, • Pour les malvoyants, manque d’un récepteur capital : l’œil. • En cours d’action, les effets de feed-back nécessaires à la corrections du mouvement, seront diminués, voire absents. Difficultés relatives à l’exécution de la réponse motrice La réponse motrice qui fera suite à la prise de décision va être entravée (déséquilibres, mouvements parasites, inertie…), ou impossible. Conséquences sur le plan pédagogique L’enseignant se trouve démuni devant ces difficultés pour diverses raisons : - il ne peut faire appel à aucun vécu personnel (les simulations sont peu efficaces), - il lui faut repenser l’ensemble de sa progression pédagogique, choisir d’autres exercices, d’autres itinéraires, - il doit renforcer le feed-back verbal.
Conclusion Il est nécessaire : - d’ abandonner la pédagogie de l’exemple, - de développer une pédagogie de la découverte, - de privilégier toutes les situations qui permettent à l’handiplongeur de développer ses sensations, d’exploiter au maximum son schéma corporel. Dans le domaine de la plongée pour personnes handicapées, on peut dire que : - l’important, c’est d’aider à participer, - la pédagogie est une boite à outils dont l’handiplongeur possède la clef.
8- Les compétences chez le plongeur handicapé. La ventilation - être vigilant aux situations favorisant l’essoufflement, - choisir un détendeur « souple », bien réglé; L’équilibre - faire travailler les points d’appui en priorité, - utiliser le S.S.G dès le début de la formation, - étudier le lestage de manière individuelle : - ceinture à goussets (à poches), - plombs en grenaille, - plombs de chevilles, - harnais pour soutenir la ceinture, - bouteille adaptée, - équiper le plongeur de palmes (aspect psychologique, stabilisation par augmentation de la traînée).
La propulsion - faire travailler régulièrement les mouvements de bras, afin de développer l’efficacité des mouvements (doigts légèrement écartés), - chez certains plongeurs, rechercher les ondulations du corps, - travailler autour des déséquilibres chez les amputés (perte de certains appuis). Le positionnement de la tête présente une importance primordiale chez eux. La communication - mettre en place un mode de communication, au plus proche des signes conventionnels, afin de faciliter l’échange avec les valides. - convention pour les interventions valide sur handi, handi sur valide ( ex : échange d’embout). L’orientation - pas de problèmes particuliers (excepté pour les malvoyants).
Le matériel - En fonction des handicaps, certaines modifications du matériel s’avèrent nécessaires : - sur le S.S.G, mise en place de boutons-poussoirs, de sangles-poignées, pour en faciliter l’utilisation, - l’utilisation du fenz-stop facilite souvent les manipulations du S.S.G, - choix d’un détendeur qui se tienne bien en main, prévoir un support dans les cas plus critiques, avec risque de perte, - Opter pour des palmes réglables plus pratiques et moins traumatisantes pour les pieds lors de leur mise en place. - Prévoir des planches d’accès au bateau, - Prévoir des systèmes de mise à l’eau et de sortie,
9- La sécurité spécifique à la plongée handisport Outre la sécurité liée à l’activité, certaines dispositions doivent être prise en faveur des handiplongeurs. Les moyens humains - moniteurs ayant reçu une formation spécifique, - aides de pont pour équiper et déséquiper les plongeurs, - personnel médical sur les lieux de plongée (si possible). Les moyens matériels • - boissons chaudes, • couvertures iso thermiques, • - tapis mousse. La météo – le site • site protégé : sans courant, sans relief agressif, • -site aménagé : plate-forme immergeable, faible hauteur de • mise à l’eau, • profondeur adaptée au handicap et au niveau, • -température de l’eau supérieure ou égale à 18° C
10- La formation des moniteurs handiplongée Niveau du cadre FFHNiveau FFESSM requis pourNiveau dans suivre la formation FFHl’arrêté de 98 _________________________________________________________ Cadre 1er degré (C1) N2 initiateur club E1 _________________________________________________________ Cadre 2ème degré (C2) N4 initiateur club ou E2 stagiaire pédagogique _________________________________________________________ Cadre 3ème degré (C3) MF1 ou BEES1 licencié E3 _________________________________________________________ Cadre 4ème degré (C4) MF2 ou BEES2 licencié E4 La convention entre la F.F.E.S.S.M et la F.F.H Le 07 décembre 1994, une convention est signée entre la F.F.E.S.S.M et la F.F.H. Elle stipule que les enseignants de plongée formés par la F.F.E.S.S.M, désirant enseigner aux personnes handicapées devront avoir acquis une formation spécifique dispensée par la F.F.H. Niveau FFESSM minimum pour suivre la formation FFH
C1 FFH 16 à 20 h continu ou modulaire C2 FFH 20 h en + pratique obligatoire en milieu naturel sous la responsabilité d’un C3 C3 FFH C.Q.H stages pour former les HP1, HP2, HP3 modules A et B et aussi C1 et C2 C4 FFH stage directeur formation de formateurs C3 de stage Le Certificat de Qualification Handisport En 1998 naît le Certificat de Qualification Handisport (C.Q.H), commun à toutes les disciplines sportives. Il donne aux cadres diplômés fédéraux ou brevetés d’état, une formation leur offrant la possibilité d’accueillir et d’encadrer, en connaissance de cause, les personnes handicapées physiques et visuelles. Les personnes handicapées mentales sont prises en charge par la Fédération Française de Sport Adapté (FFSA). Hiérarchisation et prérogatives des cadres FFH
Niveau zone « savoirs » à acquérir d’évolution - savoir se maintenir en surface - s’équiper en matériel utile HP1 espace - savoir utiliser son matériel proche - assurer sa propre sécurité en plongée - idem - envisager la sécurité collective - gérer la descente et la remontée au espace pendeur HP2 médian - se maintenir sans difficultés en surface tout équipé - gérer sa consommation d’air - gérer ses déplacements au fond 11- La formation des handiplongeurs Les handiplongeurs se répartissent en 3 niveaux, en fonctions de leurs compétences, et non pas en fonction de leurs handicaps.
Niveau zone « savoirs » à acquérir d’évolution - s’équiper en matériel utile et vêtement iso thermique - assurer sa propre sécurité et celle des autres en plongée HP3 espace - gérer la descente et la médian remontée dans le grand bleu - gérer sa consommation d’air - remonter un autre plongeur rejoindre le bateau avec le plongeur assisté FFESSM niveau 1 baptême FFH HP1 HP2 HP3 Équivalence de niveau Depuis peu, une commission a été créée pour étudier les demandes d’équivalence entre le HP2 et le N1 (à suivre…)
Adresses utiles F.F.H : 42 rue Louis Lumière 75020 PARIS Myriam LEGRAS : Conseillère Technique Nationale de la FFH ( même adresse) Gabriel LARONDELLE : Conseiller Technique Fédéral National chargé de la plongée sous-marine 11bis rue des portes rouges 35400 SAINT-MALO Pascal CHAUVIERE : Responsable National des Formations Moniteurs et Plongeurs FFH tél : 06 09 01 60 12 mèl : chocho54@aol.com Dr Toufik BOUCHEMA : Centre Dr Bouffard-Vercelli Cap Peyrefite 66290 CERBERE mèl : tbouchema@yahoo.fr