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La chrétienté médiévale La question traite de la place fondamentale de la chrétienté dans l’Europe médiévale en prenant appui sur deux études : - un élément de patrimoine religieux au choix (église, cathédrale, abbaye, œuvre d’art…), replacé dans son contexte historique;
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La chrétienté médiévale La question traite de la place fondamentale de la chrétienté dans l’Europe médiévale en prenant appui sur deux études : - un élément de patrimoine religieux au choix (église, cathédrale, abbaye, œuvre d’art…), replacé dans son contexte historique; - un exemple au choix pour éclairer les dimensions de la christianisation en Europe (évangélisation, intégration, exclusion, répression…).
Introduction : Miniature d’Aldebrandin de Sienne Le Régime du corps, vers 1275. Londres, British Library Quels personnages peut-on identifier? Quelles sont leurs fonctions ? Comment peut-on hiérarchiser leurs rôles dans la société ? Comment peut-on expliquer l’importance du clergé ? A quel contexte économique et démographique l’outil du paysan fait-il référence ?
Dans quelle mesure l’Église a-t-elle un rôle central dans l’Europe médiévale ?
A. L'organisation de la chrétienté en Europe : Comment l’Église fonde-t-elle l’unité de l’Europe médiévale ? Séance 1.le christianisme, une religion de salut Le Jugement Dernier, cathédrale d’Albi
En confrontant les deux documents, présentez l’importance de l’au-delà dans la vie des chrétiens au Moyen-Âge. Document 1 : représentation du Jugement Dernier, mosaïque byzantine Document 2 : extrait de Umberto Eco, 1980. Le nom de la rose. Editions France Loisirs, p. 48 et suivantes. Le nom de la Rose est un roman policier dont l’action se déroule dans un monastère italien en 1327.
Premier jour ; SEXTE Où Adso admire le portail (1) de l'abbatiale (2) et Guillaume retrouve Bertin de Casale. Je vis un trône placé dans le ciel et quelqu'un assis sur le trône. Celui qui était assis avait un visage sévère et impassible, les yeux grands ouverts dardés sur une humanité terrestre arrivée au terme de son aventure, les cheveux et la barbe majestueux qui retombaient sur son visage et sa poitrine comme les eaux d'un fleuve, en ruisseaux tous égaux et symétriquement répartis. La couronne qu'il portait sur la tête était enrichie d'émaux et de gemmes, la tunique impériale de pourpre se disposait en amples volutes sur ses genoux, chargée d'orfrois et de dentelles en fils d'or et d'argent. […] Je vis sur le côté du portail, d'autres visions horribles à voir, et justifiées en ce lieu pour leur seule force parabolique (3) et allégorique (4) ou pour l'enseignement moral qu'elles transmettaient: et je vis une femme luxurieuse nue et décharnée, rongée par des crapauds immondes, sucée par des serpents, accouplée à un satyre au ventre rebondi et à pattes de griffon recouvertes de poils hirsutes, le gosier obscène, qui hurlait sa propre damnation, et je vis un avare, roide de la roideur de la mort sur son lit somptueusement orné de colonnes, désormais proie débile d'une cour de démons dont l'un lui arrachait avec ses râles son âme en forme de petit enfant (hélas jamais plus d'enfant à naître à la vie éternelle), et je vis un orgueilleux sur les épaules duquel s'installait un démon en lui plantant les griffes dans les yeux, tandis que deux autres gourmands se déchiraient en un corps à corps répugnant, et d'autres créatures encore, tête de bouc, poil de lion, gueule de panthère, prisonniers dans une selve de flammes dont je pouvais presque sentir l'haleine ardente. Et autour d'eux, mêlés à eux, au-dessus d'eux et sous leurs pieds, d'autres visages et d'autres membres, un homme et une femme qui s'empoignaient par les cheveux, deux aspics qui gobaient les yeux d'un damné, un homme ricanant qui dilatait de ses mains crochues la gueule d'une hydre, et tous les animaux du bestiaire de Satan, réunis en consistoire et placés comme garde et couronne du trône qui leur faisait face, pour en chanter la gloire avec leur défaite, des faunes, des êtres au double sexe, des brutes aux mains à six doigts, des sirènes, hippocentaures, gorgones, harpies, incubes, dracontopodes, minotaures, loups- cerviers, léopards, chimères, cénopères au museau de chien qui lançaient du feu par les naseaux, dentyrans, polycaudés, serpents vileux, salamandres, cérastes, chélydres, couleuvres lisses, bicéphales à l'échine armée de dents, hyènes, loutres, corneilles, crocodiles, hydropexes aux cornes en scie, grenouilles, griffons, singes, cynocéphales, léoncrottes, manticores, vautours, tharandes, belettes, couettes, basilics, hypnales, wivre, spectafigues, scorpions, sauens, cétacés, scytales, amphisbènes, schirims, dipsades, rémoras, murènes, lézards verts, poulpes et tortues. On eût dit que la population des enfers tout entière s'était rassemblée pour servir de vestibule, selve obscure, lande désespérée de l'exclusion, à l'apparition du Trônant du tympan (5), à son visage plein de promesses et de menaces, eux, les vaincus de l'Armageddon (6) , en face de Celui qui viendra séparer définitivement les vivants et les morts. Et défaillant (presque) devant cette vision, ne sachant plus désormais si je me trouvais dans un lieu ami ou dans la vallée du Jugement dernier, je fus saisi d'effroi, et non sans peine je retins mes larmes Notes : (1) portail : porte principale d’une église (2) abbatiale : église d’une abbaye (3) parabole : court récit chargé d’un enseignement religieux (4) allégorie : représentation d’une idée par une image (5) tympan : décor en demi-cercle situé au-dessus de l’entrée principale d’une église (6) Armageddon : lieu symbolique du combat final entre le Bien et le Mal
Pour rédiger votre paragraphe, vous réfléchirez notamment aux questions suivantes : Quels aspects du Jugement dernier les deux documents présentent-ils ? Quelle importance a le Christ dans cette représentation ? Comment le Jugement dernier est-il perçu par les chrétiens ? Comment peut-on expliquer cette perception ?
La vie dans l’au-delà est une préoccupations de tous les chrétiens, clercs et laïcs, en Occident chrétien aussi bien que dans l’Empire byzantin. On entre dans la société chrétienne par le baptême (Décrets de Gratien) et le dernier sacrement (fresque romane byzantine).
Séance 2 : L'Église, une communauté de clercs et de laïcs Exultet de l’abbaye du Mont-Cassin, vers 1087
Après avoir montré la séparation de la société entre clercs et laïcs, on présente la distinction entre clergé séculier et clergé régulier : Un premier document montre comment le clergé séculier encadre les fidèles : _ « Un prêtre bénissant les époux », Codex justinianum, XIIIème siècle
Un second document montre que les moines vivent en dehors du monde et prient pour le salut des âmes : Extrait du film de Jean-Jacques Annaud, le nom de la Rose. Séquence présentant la règle de saint-Benoît, lue au cours du repas des moines.
Séance 3 : L'église, lieu d'encadrement des fidèles La présence de la religion dans la ville est bien visible à travers les églises notamment la cathédrale pour les cités où réside un évêque. A travers l'étude de la cathédrale Sainte Cécile d'Albi, il s'agit de montrer comment l'Église multiplie les efforts pour encadrer les citadins et répondre à leurs attentes spirituelles. Cette étude permet de mettre en relation l'ensemble du thème III.
Document 3: photographie de la nef de la cathédrale d’Albi http://www.albi-tourisme.fr/fr/pagesEditos.asp?IDPAGE=1
D’après ces documents, comment la cathédrale Sainte-Cécile d’Albi, construite à partir du XIIe siècle, permet-elle au clergé séculier d’encadrer les laïcs et d’œuvrer pour leur salut ?
B. La chrétienté entre intégration et répression Comment le Christianisme s'étend-il à l'ensemble de l'Europe? Séance 1: L'expansion de la chrétienté
http://expositions.bnf.fr/arthur/arret/05_1.htm Cycle du Lancelot-Graal : I. L'Histoire du Saint GraalJoseph recueille le sang du Christ lors de la mise au tombeauManuscrit en quatre volumes réalisés pour Jacques d'Armagnac, duc de Nemours. Atelier d'Evrard d'Espinques. Centre de la France (Ahun), vers 1475. BnF, Manuscrits, Français 113 fol. 7
Croisés catapultant des têtes des morts lors du siège de Nicée, par Guillaume de Tyr (miniature dans Les Estoires d'Outremer, XIIIe siècle, Ms français 2630, folio 22 v., Bibliothèque Nationale, Paris.)
Consigne : A partir des documents présentez l’importance et les raisons de l’expansion du christianisme en Europe
Séance 2: Les hérésies et leur répression • A partir de la fin du XIe siècle, les hérésies se multiplient en occident: • Elles expriment des désaccords doctrinaux et un rejet de l'Église et des clercs, accusés de rechercher la richesse et le pouvoir. • extrait du film de Jean-Jacques Annaud, Le nom de la rose : passage sur le débat entre les émissaires du Pape et les moines au sujet de la pauvreté du Christ.
On choisit l'exemple des Cathares pour montrer l'importance des débats doctrinaux du XIème au XIIIème siècle. • On présente les différents moyens utilisés par l'Église pour s'imposer face aux Cathares : • . Construction de la cathédrale d'Albi à partir du XIIème siècle au cœur d'une des régions les plus touchées par le catharisme. • .Carte de l’implantation de l’hérésie cathare dans le sud de la France • la croisade contre les Albigeois (Illustration extraite des Chroniques de Saint-Denis, vers 1325) • Texte sur l'organisation de l'Inquisition contre les cathares avec un extrait des Canons du concile de Toulouse en 1229. • .L’hérésie cathare vue par un cistercien • Extrait du film de Jean-Jacques Annaud, Le nom de la rose : passage sur la scène de l'inquisition.
La croisade contre les Albigeois Illustration extraite des chroniques de Saint-Denis, vers 1325
Extrait du film de Jean-Jacques Annaud, Le nom de la rose : passage sur la scène de l'inquisition.
Consigne : à partir des documents, montrez que l’hérésie cathare menace l’unité de la chrétienté et montrez comment l’Église réagit.