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Vécus et Prévention de la Violence Le cas de « Parlons Tabou »

Vécus et Prévention de la Violence Le cas de « Parlons Tabou ». Vijé FRANCHI Psychologue clinicienne Ma ître de conférences, HDR, Université Paris V, LPCP Membre de l’URMIS Co-fondatrice de l’AFRAPE Vije.franchi@wanadoo.fr. QUE DIT-ON SUR LA VIOLENCE A L’ECOLE?.

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Vécus et Prévention de la Violence Le cas de « Parlons Tabou »

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  1. Vécus et Prévention de la ViolenceLe cas de « Parlons Tabou » Vijé FRANCHI Psychologue clinicienne Maître de conférences, HDR, Université Paris V, LPCP Membre de l’URMIS Co-fondatrice de l’AFRAPE Vije.franchi@wanadoo.fr

  2. QUE DIT-ON SUR LA VIOLENCE A L’ECOLE? • Multiplication et intensification de discours • Véhiculent information bien ciblée : • Espaces géographiques • Publics désignés • Ethnicisation comme système d’explication

  3. DU DISCOURS SUR LA VIOLENCE SCOLAIRE AU VECU DE LA VIOLENCE De la thèse de la différence culturelleà celle du danger (menace) • Déplacement et renforcement du stigmate • Blâmer les discriminés Idéologie raciste: étayée par représentations ethnocentristes, post-colonialistes, paternalistes (supérieur versus inférieur) Fonction : nier, puis banaliser, puis normaliser l’ancrage structurel des pratiques de ségrégation et d’ethnicisation Impact : intériorisation et vécu de violence

  4. ETHNICISATION DES SUBJECTIVITES Les processus d'ethnicisation, de stigmatisation et de discrimination -> enferment la personne dans une identité dévalorisante et inférieure, propre au statut social qui lui est réservé dans l'ordre asymétrique de notre société. Dans leur effet le plus pervers - > ils mènent à l’intériorisation de leur mécanismes de persécution

  5. L’IMPACT SUR L’ENFANT • Enfermement dans la différence / le stigmate / des perspectives d’échec, de souffrance, d’impuissance • Activation des angoisses archaïques de persécution • Dévalorisation -> Atteinte à l’estime de soi ; • Atteinte à la capacité à se projeter dans le futur -> Absence d’espoir • Atteinte à la confiance en l’autre (dystonie du moi et repli sur un groupe minorisé) • Sentiment d’habiter un monde malveillant, menaçant, ou règne le danger, la méfiance et la peur.

  6. ATTEINTES AU SENS, A LA VALEUR, A L’ANCRAGE ET A L’INTEGRITE DU SOI Cette violence identitaire parvient à figer la dynamique identitaire dans une définition qui ne reflète pas le sens profond que l'individu lui attribue et ne reconnaît pas son droit le plus fondamental à se définir dans ses propres termes ?

  7. ETHNICISATION DES SUBJECTIVITES : ATTRIBUTIONS DYSTONIQUES AVEC LE MOI Se renforce en même temps le sentiment de méfiance à l'égard de l'Autre (défini en termes d’ « ethnicité »), ce qui encourage le repli sur son propre groupe comme seule communauté d'identification valable ?

  8. L’IMPACT SUR LES PROFESSIONNELS TRAVAILLANT AUPRES D’UN PUBLIC DISCRIMINE • Culpabilité et Sentiment d’Echec • Assimilation, ethnicisation, déni et injonctions paradoxales • discours sur l’égalité des chances et expérience d’une discrimination explicite et implicite • Impact sur l’identité professionnelle: • Atteinte au sens et à la valeur identitaires; • épuisement professionnel; • anticipation d’échec.

  9. COMMENT SE PRÉSENTE L’ÉPUISEMENT DU PROFESSIONNEL ? • Sentiment de ne pas être préparé à faire face aux exigences et aux besoins des jeunes; • Sentiment d’une diminution d’efficacité et de contrôle professionnels (impasse) dans son travail auprès de jeunes stigmatisés; • Incapacité à mobiliser des initiatives collectives autour de ces publics; • Sentiment d’isolement et d’abandon par l’institution et par ses collègues.

  10. RESONANCE AVEC LA DOULEUR PSYCHIQUE LIEE AUX ATTEINTES A LA DYNAMIQUE IDENTITAIRE Au sentiment d’exister dans sa propre peau Au sentiment d’avoir une peau qui tient ensemble les différentes parties du soi A la capacité de se vivre « en construction », ouvert sur le futur Au dynamisme et à la promesse inhérents à l’adolescence A la croyance en la capacité de l’autre à résister à sa propre agressivité A l’espoir et à la curiosité de grandir

  11. IMPACT SUR LA RELATION • Renforcement mutuel du sentiment de désespoir et de culpabilité • diminue la motivation, repli sur soi • Projection - (Ethnicisation en tant que défense identitaire ) -> Méfiance et suspicion • Sentiment d’incompréhension • Enfermement dans un vécu de solitude pour les professionnels et d’abandon pour les enfants • Atteinte aux fonctions éducatives d’accueil, de rêverie, de transformation

  12. UNE APPROCHE IDENTITAIRE • La dynamique identitaire des jeunes aux prises avec les enjeux de la discrimination et de l’interculturation • Stratégies éducatives des parents en situation de migration • Stratégies éducatives des enseignants d’élèves issus d’une immigration stigmatisée • Enjeux psychiques, relationnels et sociaux de leur interaction

  13. L ’IDENTITE - DEFINITION • Un amalgame de caractéristiques personnelles... (Rosenberg, 1990) • Les fictions de soi (Gillman, 1996) • La façon particulière d’être au monde(Andronikof, 1990) • Ce qui revient et demeure le même. (Camilleri, 1994) • Un lieu d’où parler et agir sur le monde (Harré, 1998)

  14. LA DYNAMIQUE IDENTITAIRE - STRUCTURE • 3 niveaux d’organisation et de fonctionnement différents : • L’identité déclarative - agir sur la définition • La représentation du soi • Le monde référentiel interne (MRI)

  15. CE QUI PRODUIT LA DYNAMIQUE… • Identité de Fait (Constatée) = ce que chacun pense être réellement ; • Identité Revendiquée (de Valeur) = ce que chacun voudrait être, en référence au moi-idéal ; • Identité Assignée (Prescrite) = ce que chacun se sent tenu d’être, en lien avec les attributions d ’autrui.

  16. EXIGENCES IDENTITAIRES • (1) Elaborer et restaurerune unité de sensà laquelle s’identifier, et qui procure un sentiment de cohérence, continuité et stabilité identitaire; • (2) S ’attribuer un minimum de valeur attachée à l’image qu ’on a de son moi.

  17. EXIGENCES ID… • (3) Relier ses émotions aux expériences de sa vie… (Intégration des parties de soi); • (4) Relier le sentiment d’appartenance à différents groupes, et la prise en compte de leurs intérêts et vécus partagés…(Ancragede l’identité dans un sentiment d’appartenir)

  18. REDEFINITION DE LA VIOLENCE • Qu’entendons-nous par violence ? - Exercice • Stigmatisation, ethnicisation, les discours sur la violence des élèves, les discours sur la discrimination • Le vécu des élèves, des professionnels de l’éducation et des parents. • Une définition en termes d’atteintes aux priorités de l’identité (perso/prof)

  19. « PARLONS TABOU »OBJECTIFS A PARTIR DES CONSTATS DU TERRAIN • Accroître compétences préventives des adultes référents • Collaborer avec eux à la création d’un contexte de prévention • S’appuyer sur le groupe classe comme espace de médiation • Faciliter une mise en paroles..., et mobiliser les facteurs protecteurs...

  20. LE PROTOCOLE « PARLONS TABOU » COMPREND: Etude Collective de Terrain • Besoins / Problèmes • Ressources / Solutions • Mise en Place du Protocole • Evaluation Participative et Restitution • Mise en place du Protocole • Dans la Classe • Par le Prof. Principal et un CPE, ou un autre enseignant, infirmière, AS, ou membre de l ’équipe • Sur les Heures de Vie de Classe (10 heures + max 2) • Janvier à Mai • Analyse et élaboration - Hebdomadaire ou toutes les 3 semaines

  21. Le Protocole • La Représentation de Soi (2 heures) • La Représentation du Groupe Classe (2 heures) • Les Représentations dela Conduite à Risque (4 heures) • LeProjet Identitaire Futur - Aspirations et Menaces (2 heures)

  22. RELATION TRANSFERO-CONTRE-TRANSFERENTIELLE Acting In (Projections, comportements du professionnel): • De ce qui est indigeste de ce que l’autre vit et projette en soi; • De ce que l’enfant (en difficulté, en révolte, en souffrance, ou tout simplement en évolution identitaire) suscite chez le professionnel (envie, rivalité, sadisme…)

  23. RELATION TRANSFERO-CONTRE-TRANSFERENTIELLE Acting Out (Projections et comportements des élèves) : • Violence de la proximité et du désir d’avoir une place que cela suscite; • Avidité, envie, rivalité, compétition pour une place dans l’esprit du prof; • Angoisses archaïques (oedipe précoce) pulsions d’agressivité et sadisme sont à leur apogée. • Comment renforcer le développement du moi, atténuer le sadisme du surmoi et intégrer les pulsions du ça.

  24. L’ESPACE INTERSUBJECTIF ET L’EXPERIENCE EMOTIONNELLE DE LA RELATION D’APPRENTISSAGE : • Un contexte de possibilités ou de freins à l’ élaboration d’identités porteuses de sens, de valeur, d’ancrage, d’intégrité et de perspectives • La fonction Alpha de Rêverie (Bion) • L’éveil émotionnel de la pensée (Bion, Alvarez) • L’appréhension et l’expérience de la beauté (vérité) et le conflit esthétique

  25. DU SENTIMENT D’ÉTRANGETÉ À CELUI DE LIEN, DE RÉCIPROCITÉ, DE COMPRÉHENSION • Accueillir les communications inconscientes de l’enfant -> procure à l’enfant l’expérience d’avoir une place dans les pensées de l’adulte  • Tolérer l’impact et la violence des projections de l’enfant- de ses communications inconscientes (de ce qui est impensable, indigeste, intolérable pour lui) -> atténue l’angoisse que l’enfant a de détruire son objet • Résister à l’envie d‘évacuer ces projections par l’omnipotence (vouloir trouver à tout prix une réponse ou une solution) -> protège l’enfant de l’expérience d’une « terreur sans nom », expérience faite lorsqu’on reçoit ses propres projections en retour, non - accueillies et non - transformées par la pensée de l’adulte • Digérer, penser ce que l’enfant projette ou dépose à l’intérieur de nous -> permet à l’enfant de re-introjecter une expérience d’avoir ses vécus accueillis (donc de sentir qu’il a une place dans les pensées de l’adulte), tolérés (donc de se sentir tolérable), pensés (donc pensables), digérés (donc digestes), transformés (puisque detoxifiés d’angoisses et contenus par la pensée)

  26. L’ÉVEIL EMOTIONNEL DE LA PENSÉE L’expérience répétée d’adultes compréhensifs,disponibles émotionnellement et désireux d’aider à transformer les angoisses de l’enfant par ses pensées / son activité de penser, permet : -> l’installation en soi d’une expérience de « contenant -contenu », laquelle fonctionne comme modèle d’un appareil pour penser les pensées -> l’introjection d’une expérience d’un « bon » objet capable de tolérer et de contenir la violence de ce qu’on ressent comme incompréhensible et de la transformer -> la création d’un environnement interne contenant et aidant

  27. APPRECIATION ET RECHERCHE DE LA BEAUTE CHEZ L’ENFANT L’expérience de la beauté et de la réciprocité esthétique Le sentiment d’être « un » avec la mère, d’être prise et tenue dans sa compréhension, de communion avec ce qui est beau et vrai, -> fait naître le désir de comprendre, de vérité, de beauté, L’expérience de la reconnaissance mutuel ->Fait prendre conscience de sa capacité à faire du mal et de sa capacité à réparer; ->Permet d’assumer ses responsabilités ->Encourage la sollicitude pour l’objet Naît un sentiment profond de gratitude

  28. UN COUPLE CAPABLE DE PENSER L’ENFANT : Expérience et introjection d’un couple capable d’une pensée créative et centrée sur l’enfant -> permet à l’enfant de tolérer de se sentir séparé et exclu de ce que ces adultes partagent entre eux; -> encourage l’exploration du monde au delà de la mère et du giron parental = ouverture sur le social Expérience d’un parent soutenu dans sa fonction parental par un autre adulte • Permet à l’enfant d’utiliser ce que l’un et l’autre lui offre de maternel (accueil, contenance affective, rêverie) et paternel (pensée, détoxification et transformation, limites); • Permet à l’enfant d’exprimer son agressivité sans crainte de l’endommager de manière irréparable ; tout en sachant que le parent est soutenu par un autre parent • Protège l’enfant des phantasmes que suscite l’illusion de constituer un couple avec un des parents • Fournit des limites au sentiment de toute puissance Naît l’espoir de former un jour un couple créatif et générateur de vie.

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