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La poésie Un processus créatif Une stimulation une impression une réaction une expression Une sensation visuelle : présenter un tableau de maître… Une sensation Auditive : écouter une interview, une information, un commentaire Une sensation Kinesthésique : faire toucher sans voir…
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La poésie • Un processus créatif • Une stimulation une impression une réaction une expression • Une sensation visuelle : présenter un tableau de maître… • Une sensation Auditive : écouter une interview, une information, un commentaire • Une sensation Kinesthésique : faire toucher sans voir… • Une impression psychologique, un état d’âme…
A propos des règles en poésie Mais, peu à peu, et de par l’autorité de très grands hommes, l’idée d’une sorte de légalité s’est introduite et substituée aux recommandations d’origine empirique du début. On raisonna, et la rigueur de la règle se fit. Elle s’exprima en formules précises ; la critique en fut armée ; et cette conséquence paradoxale s’ensuivit, qu’une discipline des arts, qui opposait aux impulsions de l’artiste des difficultés raisonnées, connut une grande et durable faveur à cause de l’extrême facilité qu’elle donnait de juger et de classer les ouvrages, par simple référence à un code ou à un canon bien défini. Une autre facilité résultait de ces règles formelles, pour ceux qui songeaient à produire. Des conditions très étroites, et même des conditions très sévères, dispensent l’artiste d’une quantité de décisions des plus délicates et le déchargent de bien des responsabilités en matière de forme, en même temps qu’elles l’excitent quelquefois à des inventions auxquelles une entière liberté ne l’aurait jamais éconduit. Paul Valéry , « Première leçon du cours de poétique » (1937). Leçon inaugurale du cours de poétique du Collège de France, in Variété V, Nrf, Gallimard, 1944,.
Des procédés de fabrication • Versification • Graphisme • Oulipo • Jeux de lettres • La place de la ré-écriture ; • La lecture à deux… • La lecture à haute voix… Yak Rivais Retz
AU BOEN : Fréquence : 6 fois « poésie » 17 fois « poème »… Le BOEN semble dans les programmes 2008 marquer la distinction entre poésie et poème comme le Larousse dans les premières acceptions des deux mots… L’une du côté de l’art… poésie nom féminin(latin poesis, du grec poiêsis, création) Art d'évoquer et de suggérer les sensations, les impressions, les émotions les plus vives par l'union intense des sons, des rythmes, des harmonies, en particulier par les vers. Genre de poème : Poésie lyrique, épique, héroïque. Poésie dramatique. Poésie pastorale. Art des vers particulier à un poète, à une nation, à une époque : La poésie de Hugo. La poésie française. La poésie du XVIe siècle. Ouvrage en vers, de peu d'étendue ; poème : Les poésies de Musset. Recueil de poésies. Littéraire. Caractère de ce qui parle particulièrement à l'imagination, à la sensibilité : La poésie d'un pastel. L’autre du côté du « Français »… poème nom masculin(latin poema, -atis, du grec poiêma, -atos) Ouvrage en vers, d'une certaine étendue ; poésie. Livret versifié d'un opéra, d'une pièce lyrique, etc. Ouvrage en prose analogue à un poème par son inspiration, son fond, sa structure, son style. Littéraire. Œuvre d'art non littéraire qui suscite une émotion comparable à celle que provoque la poésie : Ce tableau est un poème dédié à la femme. Nom donné par certains compositeurs à des œuvres instrumentales auxquelles ils attribuent des résonances littéraires (Poème des montagnes, de d'Indy ; Poème de Chausson).
8 9 J’m’a/ppelle/ Mou/ssa/,et/ j’ai /10/ ans/ je suis /en/ C/M/2/ à/E/pi/nay/ 17 A Ville/du /9../../../3/ où/ j’ai / gran/di /et /où /je /suis/ né/ 15 AMon /é/cole/ elle/ est/ mi/gnonne/ même/ si /les /murs/ sont /pas/ tout /neufs/ 15 BDans/chaqu’/ salle /y’a/ plein/ debruits/, et/moi /dans /ma/ classe/ on/ est /2/9/ 15 BY’a / pas/beau/coup/ d’é/lèves/ mo/dèles/,/et/ puis/ on /est/ un/ peu/ dis/si/pés/ 17AJe crois / que nous/ sommes/ ce /qu’on/ appelle/ des/ é/lèves /en /di/ffi/cul/té/ 15A Moi /en/ math /je suis/ pas/ te/rrible/ mais/ c’est/ pas/ pi/re/ qu’en/ dic/tée / 15A Ce que/ je pré/fère/ c’est /16/h, /je/ re/trouve/ les grands dans mon quartier 15APour/tant/ ma/ maî/tresse/ je/ l’aime/ bien,/ elle /peut/ être/ dure /mais/ elle /est/ pa/tiente/ 17 FEt si jamais je comprends rien, elle me réexplique, elle est pas chiante FElle a toujours plein d’idées et plein de projets pour les sorties CMais on n’a que 2 cars par an qui sont prêtés par la mairie CJe crois que mon école elle est pauvre, on n’a pas de salle informatique DOn n’a que le préau et la cour pour faire de la gymnastique DA la télé j’ai vu que des classes faisaient du golf en EPS ENous on n’a que des tapis, des cerceaux et la détresse de nos maîtresses E
4 temps = 1 mesure (en général/par exemple) 4 mesures = 1 sequence (en général/par exemple) et donc:4 sequences = 16 mesures d'un couplet de rap (en général) Comptines à malices : Maternelle (Broché) de Marie-Odile Taberlet (Auteur)
1.3. Le genre des rimes et leur alternanceOn appelle rime féminine celle qui se termine par un -e- (joue, loue), même si après le -e- figure dans une marque du pluriel : s, nt (tues, ignorent). On appelle rime masculine toutes les autres rimes (doux, vous).La versification classique impose la règle de l'alternance des rimes féminines et masculines. Les poètes modernes préfèrent faire alterner les rimes vocaliques (joue, nous) et les rimes consonantiques (goutte, route).
1.2. Qualité de la rime • Rimes pauvres : elles sont constituées d'un seul phonème commun (un seul son-voyelle) comme dans matin et chemin , pas et plats... Rimes suffisantes : elles sont constituées de deux phonèmes (deux sons) communs comme dans brève et sève / ville et agile... Rimes riches : elles sont constituées de trois phonèmes (trois sons) et plus comme dans image et hommage / patin et matin... • rime léonine présente deux syllabes homophones complètes, • et plus…. • Gall, amant de la reine alla, tour magnanime, • Galamment de l'arène à la tour Magne, à Nîmes. • et • Dans ces meubles laqués, rideaux et dais moroses, • Danse, aime, bleu laquais, ris d'oser des mots roses.
2. L'unité sonore • 2.1. DéfinitionL'unité sonore est la réunion d'allitérations et d'assonances dans un ensemble de mots ou de vers. Elle met en évidence une unité de sens et peut opposer un ensemble de mots ou vers à un autre ensemble, ce qui crée des effets de sens.
2.2. L'allitérationL'allitération est la répétition du même son-consonne. Son rôle essentiel est de rythmer le vers, de constituer une trame sonore du poème. Elle peut créer une harmonie imitative: elle évoque alors le bruit que ferait ce dont le poème parle. Elle peut aussi suggérer une impression: c'est l'harmonie suggestive. Elle peut enfin produire un effet humoristique. L'allitération sert d'abord à mettre en évidence une unité de sons.Exemple : Enfin avec le flux nous fait voir trente voile (Pierre Corneille). L'allitération en « f » et en « v » exprime le bruit des bateaux sur l'eau.
2.3. L'assonanceL'assonance est la répétition du même son-voyelle. Elle instaure des échos entre les mots et, par là-même, installe des correspondances de sens entre eux. Combinée à l'allitération, elle crée une musique des vers et met en évidence une unité de sons.Exemple : Les âmes du Liban sont une symphonie (Charles Corm). Les voyelles nasales « an, on, ym » évoquent une musique éclatante.
III- Le rythme du texte en vers • À l'origine, la poésie était toujours accompagnée de musique. Les vers ont conservé ensuite le rythme, donné par le jeu de l'accent, la coupe, l'enjambement, le rejet et le contre-rejet.
1. L'accent • C'est l'augmentation de l'intensité de la voix sur une syllabe. En français, il porte sur la dernière syllabe non muette d'un mot long ou d'un groupe de mots courts. Par ailleurs, dans un groupe nominal ou verbal, le mot le plus important porte un accent de coupe. Le nombre et la place des accents sont déterminants pour le rythme. On distingue deux genres d'accents : • 1.1. L'accent fixe • Aux XVIIe siècle, le vers classique supportait deux accents : l'un en son milieu qui est la césure et l'autre à sa fin qui est la rime. Ces deux accents divisent le vers en deux parties qu'on appelle hémistiches. Mais au XIXe siècle le vers ne supporte plus de césure.
Un jour sur ses longs pieds,//-allait je ne sais où/ Le héron au long bec,//-emmanché d'un long cou/ _(La Fontaine) Les deux tirets obliques « // » sont la césureLa seule tiret oblique « / » est la rime
3. L'enjambement • Quand la pause finale n'accomplit pas le sens du vers et que l'on doive le continuer dans le vers suivant, on dit qu'il y a enjambement.Exemple : Depuis huit jours, j'avais déchiré mes bottinesAux cailloux des chemins. J'entrais à Charleroi. (Arthur Rimbaud)
4. Le rejet et le contre-rejet • On dit qu'il y a rejet lorsque le sens du vers se termine au début du vers suivant.Exemple : Il est pris. — Oh! quel nom sur ses lèvres muettesTressaille ? Quel regret implacable le mord ? (Arthur Rimbaud)Lorsque le sens du vers commence à la fin du vers précédent, on dit qu'il y a contre-rejet.Exemple : Souvenir, souvenir, que me veux-tu ? L'automneFaisait voler la grive à travers l'air atone. (Paul Verlaine)
1.2. L'accent mobile • Le rythme est le mouvement du poème; il peut être l'image musicale du mouvement de la pensée.Le rythme régulier peut être binaire lorsqu'il est coupé en deux par la césure (c'est le cas de l'alexandrin classique), ternaire (comporte trois accents) ou tétramètre (comporte quatre accents). Mais le rythme peut être aussi entrecoupé, lent, rapide, progressif et peut exprimer la régularité, la monotonie ou la tristesse...
Et vous donc, Kadicha, multiple amphithéâtre, Où le cœur s'abandonne au vertige des cieux... (Charles Corm). • Et vous donc,' Kadicha,' multip' le amphithéâtre,' Où le cœur' s'abandon' ne au vertige' des cieux' C'est un tétramètre de rythme régulier qui exprime le calme dans la grotte de "Kadicha". Les « ' » désignent les accents mobiles.
IV- Les images poétiques • Contrairement au discours scientifique qui utilise les images pour expliquer ou/et pour ramener l'inconnu au connu, la poésie emploie pour court-circuiter le langage ordinaire, ou pour restituer dans toute sa force une émotion, une impression que le langage ordinaire ne peut exprimer. La nouveauté et l'originalité des images poétiques créent un effet de surprise. • 1. La comparaison en poésie • La comparaison rapproche deux réalités à partir d'une caractéristique commune: le comparé, ce dont il est question, et le comparant, ce dont on rapproche le comparé. Elle est une image explicite, marquée par un mot précis indiquant la comparaison. • Exemple: J'aime la lune, ardente et rouge comme l'or. (Victor Hugo)
2. La métaphore en poésie • Elle établit une analogie entre deux réalités différentes à partir d'une caractéristique commune que le poète peut parfois rendre inattendue. En effet, pour avoir un fort pouvoir de suggestion, la métaphore poétique doit surprendre.Exemple de métaphore :Tu fais des bulles de silence dans le désert des bruits. (Paul Éluard)
La métaphore avec présence du comparé. Elle met en rapport direct le comparé et le comparant au moyen d'une attribution (A est B), d'une apposition (A, B ou B, A), ou d'un complément de nom (A de B ou B de A). Elle ne s'applique donc qu'à des noms. La métaphore avec absence du comparé. Le comparé est complètement effacé; seul reste le comparant qui lui laisse deviner ce qu'il représente. Plus difficile à repérer, cette métaphore se signale par un écart entre le champ lexical auquel appartient le comparant et les autres champs lexicaux du poème. La métaphore filée est une métaphore qui se prolonge dans plusieurs vers ou plusieurs phrases avec des termes appartenant au même réseau lexical. Les fonctions de la métaphore. Sous une forme condensée et plus brillante que la comparaison, la métaphore crée une analogie. Elle peut être descriptive et pittoresque quand l'analogie porte sur la forme, la taille, la couleur, le mouvement de l'objet décrit. Elle peut être esthétique et sensuelle quand l'analogie porte sur une impression ou une sensation. Elle peut enfin être éclairante et profonde quand l'analogie porte sur des idées et rend compte d'une vision du monde et des croyances du poète.
3. La personnification et l'allégorie • 3.1. La personnification • C'est un procédé consistant à faire d'un être inanimé ou d'une idée abstraite un personnage réel, doué de vie et de sentiments. Elle crée l'impression que les choses vivent et pensent, que les idées ont une existence autonome, indépendamment des hommes.Exemple: Mes rêveuses pensées pieds nus vont en soirée. (Guillaume Apollinaire) • 3.2. L'allégorie • C'est un procédé consistant à représenter une idée, une abstraction, sous une forme concrète, le plus souvent un personnage ou un animal. L'allégorie rend les idées moins abstraites, plus accessibles; elle donne un sens symbolique ou allusif au poème.Exemple: Ô douleur ! ô douleur ! Le temps mange la vie... (Charles Baudelaire)
« Nous ne considérons pas comme une faute dans la poésie narrative une série de quatre ou six vers, ou plus longue encore, de rimes exclusivement féminines ou masculines, pourvu que cela ne soit pas poussé trop loin. Dans les compositions qui doivent être mises en musique, ce serait une faute ». La musique serait donc à l'origine de l'alternance. Et c'est bien ce que l'on observera dans la plupart, des sonnets que Ronsard a fait mettre en musique. • Ailleurs, dans le même ouvrage, Vaugelas va jusqu'à bannir de la prose non seulement la rime, mais encore l'assonance! • Les écrivains français n'ont, pas toujours suivi ces conseils... Un petit exemple suffira peut-être à montrer dans quelles circonstances la prose se permet de recourir à la rime. Alfred de Vigny, dans Laurette ou le Cachet rouge, écrit cette phrase où se retrouve réfléchi le mouvement des eaux: Il faisait une chaleur étouffante: elle (Laurette) se sentait bercée avec plaisir par le mouvement du navire et paraissait déjà commencer a s'endormir...
Il n'en est pas de même pour ce vers de Baudelaire:"Le soleil s'est noyé dans son sang qui se fige."Il a fallu pour l'élaborer un sentiment et un travail. Le travail s'est efforcé d'ajuster une forme à une pluralité de significations. • - Il y a un rythme de ce vers. Le rythme est le retour à intervalles réguliers d'un temps fort. Il berce, endort les puissances de résistances pour mieux suggérer. "Le soleil / s'est noyé // dans son sang / qui se fige." (Nous avons quatre temps de trois syllabes; 3/3//3/3
Rythme.Le rythme c'est le retour à intervalles réguliers d'un temps fort. Dans un vers de douze pieds, il y a 4 temps forts et donc 4 mesures.Chaque mesure est composée de syllabes (de 1 à 5)2 syllabes - Valse ; vertige4 syllabes - mélancolique ; et langoureuxComme le rythme exige le retour à intervalles réguliers du temps fort, la lecture du vers exige que Valse/mélancolique et que vertige/et langoureux aient la même durée, par exemple une seconde x4. Cela implique que le débit de la diction ralentisse lorsqu'il y a 2 syllabes et que, au contraire, il accélère lorsqu'il y a 4 syllabes.
Effets.Ainsi le poète dirige la diction du vers: il insiste chaque fois qu'une mesure ne comporte que 2 syllabes (Valse ; vertige) et il oblige le lecteur à dire plus rapidement lorsqu'il y a 4 syllabes.Ainsi le début et la fin du vers fixent l'attention sur Valse et vertige. Le tournoiement (Valse) des corps enlacés et le trouble psychique d'un cœur désorienté par la souffrance (vertige). Ainsi le début et la fin du vers se correspondent non seulement parce que la valse est la cause du vertige mais aussi par l'allitération (répétition de consonnes) en v et en r, et encore par la correspondance de la mesure initiale et de la dernière mesure, sur laquelle se porte l'attention.
Le chiasme.Chiasme signifie: croisement. • Valse mélancoliqueXet langoureux vertige
Le chiasme permet des rapprochements entre des contraires par une harmonie. Pour Baudelaire l'harmonie c'est l'union des contraires. Le trouble des sensations (vertige) évoque le malaise langoureux , évoque la volupté. Le chiasme, en rapprochant langoureux et vertige suggère une harmonie entre le malaise et la volupté. Le vertige du cœur est apaisé car il se mêle à la volupté. Par là, Baudelaire se sauve du Spleen.Dire que la valse est mélancolique c'est la teinter de tristesse mais aussi se sauver de la tristesse par la valse joyeuse des mots.En rapprochant mélancolique et langoureux le chiasme les met en correspondance et souligne une vérité de l'art: volupté, beauté, tristesse sont inséparables, mais par la volupté et la beauté, la tristesse est apaisée.