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L’UTILISATION DES VALEURS TRADITIONNELLES DANS LA PROMOTION DE LA SANTE COMMUNAUTAIRE :. CAS DES REGIONS COTIERES DU LITTORAL AU CAMEROUN. Orateur : NJAYANG Jean- Baptiste Consultant en Santé Communautaire ESPERANCE JEUNES BP : 8947 DOUALA – CAMEROUN
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L’UTILISATION DES VALEURS TRADITIONNELLES DANS LA PROMOTION DE LA SANTE COMMUNAUTAIRE : CAS DES REGIONS COTIERES DU LITTORAL AU CAMEROUN Orateur : NJAYANG Jean- Baptiste Consultant en Santé Communautaire ESPERANCE JEUNES BP : 8947 DOUALA – CAMEROUN Tél. : (237) 77 51 38 65 Courriel : espejeune@yahoo.fr Auteur : NJAYANG J. Baptiste Co-auteur : NKAM Félix Édition 2008 ESJEU
SOMMAIRE • GENERALITES SUR LE CAMEROUN • LES PEUPLES SAWA DU CAMEROUN ET LEURS ASPECTS COSGOMONIQUES • ORIGINES DU NGONDO • INTERACTION ENTRE LES PRATIQUES DU NGONDO ET LA PROMOTION DE LA SANTE COMMUNAUTAIRE • RESULTATS • CONCLUSION Édition 2008 ESJEU
I. GENERALITES SUR LE CAMEROUN Le Cameroun est un pays de l’Afrique centrale ayant aujourd’hui une population de plus de 21 millions d’habitants et une mosaïque impressionnante de 212 ethnies. Ces ethnies qui se côtoient malgré la diversité des langues et croyances ont conservé jalousement leurs patrimoines traditionnels qui se véhiculent perpectuellement lors des cérémonies annuelles qui revêtent un caractère sacré, leur conférant des pouvoirs dominateurs imposant la soumission de tous. Parmi les Communautés autochtones du Cameroun, on retrouve les peuples « SAWA » terme regroupant un ensemble d’ethnies vivant le long du Littoral Camerounais pour qui l’eau influence très fortement leurs traditions et cultures. Pour ces peuples, les cours d’eau ont toujours joué un rôle important dans le façonnement de leurs pratiques cosmogoniques donc la plus significative gagne son essence lors des célébrations annuelles du « NGONDO ». Édition 2008 ESJEU
II. LES PEUPLES SAWA DU CAMEROUN ET LEUR ASPECTS COSMOGONIQUES Le terme SAWA regroupe tous les habitants de la région côtière du Cameroun. C’est un ensemble de peules ayant des origines bantoues et partageant un même héritage historique radicalement marqué par certaines valeurs notamment le modèle et l’esprit familial, l’hospitalité, le partage, la solidarité, les pratiques langagières orales et gestuelles, etc. Les peuples SAWA ont donc une armature culturelle commune où s’en -chevêtres similarités linguistiques, rites, codes et pratiques religieuses semblables. Pour ce qui est l’occupation spatiale, les SAWA se subdivisent en deux grandes composantes. L’aire géographique Sawa va donc de Campo à Bakassi, de Douala à Mamfé en passant par Nkongsamba et Santchou.
Comme tous les peuples de l’Afrique Subsaharienne, les peuples Sawa ont un sens profond de la cosmogonique. Cela se retrouve dans leurs pratiques spirituelles qui font référence à ce qu’on appelle habituellement les religions traditionnelles d’Afrique. Cette religiosité est matérialisée est par le « Jengu » donc son influence permet de perpétuer les croyances et les rituels ancestraux des peuples SAWA. Il faut aussi signaler que le fait d’être riverain des cours d’eau à amener les peuples SAWA à développer les pratiques religieuses fortement liées aux forces naturelles aquatiques; car ils considèrent leur patrimoine aquatique comme un bien culturel et spirituel abritant leur divinité du nom Jengu appelé communément « Mami Water » ou « Esprit de l’Eau » pour les non initiés. Il est impératif de comprendre que les aspects cosmogoniques des SAWA se manifestent donc par le Jengu et que toute initiative au nom de cette divinité se veut d’être respectée automatiquement. Édition 2008 ESJEU
Le Ngondo c’est l’assemblée traditionnelle du peuple SAWA. Son existence est antérieure à l’arrivée en 1843 des premiers missionnaires à Douala. Il a été créé dans les circonstances où il y avait autrefois à Pongo (au Nord-Ouest de Douala) un monstre qui semait la terreur pendant les marchés périodiques, et l’on appelait ce colosse qui se passait pour titan Malobé, il commettait toutes sortes d’abus et d’exactions et ses principes victimes étaient les Duala. Dès que ce monstre apparaissait, le marché tout entier entrait en effervescence. On entendait alors crier toutes parts : Malobé e o don ! Malobé e o don! « Malobé estlà au marché! Malobé est là au marché! » (sous entendu : « Que chacun se tienne sur ses gardes !». « Sauve qui peut ») A cet effet ,les principaux dignitaires des clans côtiers accompagnés de leurs notables, se réunirent afin de rechercher ensemble une solution satisfaisante à cette affaire : il fallait à tout prix réparer l’impardonnable offense. Cette assemblée du peuple reçut le nom de « Ngondo » c’est-à-dire en langue Duala, le cordon ombilical reliant encore le nouveau-né et sa mère après la délivrance. De cette image, les côtiers tirèrent l’idée du lien devant les unir dorénavant ainsi le Ngondo devint le symbole de leur unité, la concrétisation d’un front uni appelé à défendre l’honneur du peuple. III. LES ORIGINES DU NGONDO Édition 2008 ESJEU
IV. INTERACTION ENTRE LES PRATIQUES DU NGONDO ET LA PROMOTION DE LA SANTE COMMUNAUTAIRE Le Ngondo est toujours apparu comme le cadre privilégié dans lequel sont abordés, discutés et solutionnés sur le fondement des traditions Sawa, tous les problèmes que ses membres estiment essentiels pour leur épanouissement socioculturel, politique, économique et sanitaires. Étant donné que le Ngondo est au centre de plusieurs rites à vocation spirituelle et thérapeutique, les questions liées à la santé Communautaire trouvent aisément des solutions orchestrées par les différents éléments qui composent son planché traditionnel (rites, totem, fétiches, danses, sons …etc.) Édition 2008 ESJEU
Le fait que la cérémonie soit ouverte à toutes les couches de la population Sawa sans discrimination aucune de sexe, d’âge et de statut social confère au Ngondo un coefficient sérieux d’amplification et de communication des messages de sensibilisation. La veillée étant un moment important de méditation spirituelle où s’entremêle prières ritualisées et plusieurs actions guidées par la musique, danse, et chants spirituelles sous la coordination des patriarches et des leaders charismatiques des cérémonies, est le moment approprié où l’interpellation et la sensibilisation gagnent leur essence. • Les chefs traditionnels, en renouvelant leur serment avec les divinités de l’eau pendant les chefs traditionnels en renouvellent leur serment avec leurs divinités de l’eau pendant les huis clos arrêtent des décisions capitales et ces décisions vont aussi en faveur des initiatives d’hygiène et de salubrité ceci pour le bien être des populations sujets. • Ils utilisent les pouvoirs qui leur sont conférés par les divinités et forces de l’eau pour imposer des mots d’ordre relatifs au recentrage moral vis-à-vis des actions de prévention de lutte contre les pandémieset maladies endémiques. (Programme élargie de vaccination, Incitation au dépistage des sujets à risque, l’assainissement et la protection de l’environnement … etc.)
Pendant les veillées de méditations du Ngondo, les prières et invocations qui se font prioritairement par l’utilisation cadencée de langage chanté, des récits (NGOSSO) et chants d’évocation publique (ESSEWE) sont des grands moments d’expression corporelle véhiculant aussi à leur manière des interpellations sur des questions socio sanitaires. Ici, les instruments utilisés tels que les tam-tams et cônes à percussion traduisent la pensée à exprimer par les holophrases sur la base des mélodies communicants des messages éducatifs àdistance. • L’eau, de part son caractère rituel, purificateur, sacré joue un rôle important dans le psychisme des populations Sawa. C’est ainsi que chaque année tous accourent massivement vers les berges du Wouri pendant les cérémonies du Ngondo pour se faire asperger quelques gouttes d’eau signe de bénédiction et de renouement avec les ancêtres. Les messages qui ressortent du vasé sacré lors des cérémonies de l’immersion et décrypté par les grands patriarches constituent aussi un élément essentiel dans l’équilibre psychologique car généralement en conscientisant, ils promettent aussi de l’espoir. • Pendant la célébration du Ngondo le fait que plusieurs prix soient décernés aux villages et familles à susciter une adhésion massive au culte de l’effort pour la promotion des initiativespersonnelles d’hygiènes et de salubrité. • La pérennité et le suivi des prises lors de la célébration de cette fête annuelle est assurée par des restitutions récurrentes lors des réunions familiales des différents clans.
V. RESULTATS • Les initiatives en relation avec la santé ont une place de choix dans les décisions • Les décisions sont effectives et mises en application • Les prestations scéniques, ont toujours revêtu un caractère militante en faveur de la santé communautaire • Plusieurs prix sont décernés pour des initiatives de santé • Le Ngondo dans sa structure à en plus des commissions telles que : affaires juridiques, lutte contre les violences faites aux femmes …etc. à une commission des affaires socio-sanitaires. VI. CONCLUSION Les rites traditionnels peuvent contribuer efficacement au développement de la santé communautaire. Pour cela, nous pensons qu’il n’est plus judicieux de nos jours de confronter la science à la tradition mais plutôt faire d’elle un partenaire dans la lutte contre les défis sanitaires auxquels nous sommes confrontés et qui réduisent notre marge d’épanouissement.