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MINISTERE DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE ******** DELEGATION GENERALE A LA RECHERCHE SCITIFIQUE ET TECHNIQUE ******** CENTRE DE RECHERCHES AGRONOMIQUES DE LOUDIMA *********. ATELIER NATIONAL DE RENFORCEMENT DES CAPACITES SUR LES MECANISMES DE FINANCEMENT DES PROJETS A PARTIR DES CREDITS CARBONE
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MINISTERE DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE********DELEGATION GENERALE A LA RECHERCHE SCITIFIQUE ET TECHNIQUE********CENTRE DE RECHERCHES AGRONOMIQUES DE LOUDIMA *********
ATELIER NATIONAL DE RENFORCEMENT DES CAPACITES SUR LES MECANISMES DE FINANCEMENT DES PROJETS A PARTIR DES CREDITS CARBONE ORGANISE PAR LE MINISTERE DU DEVELOPPEMENT DURABLE, DE L’ECONOMIE FORESTIERE ET DE L’ENVIRONNEMENT COORDINATION NATIONALE REDD DU 31/07 AU 02/08/2012 THEME : LES PLANTES DE COUVERTURE : VERTUS BIOLOGIQUES ET ACQUIS AGRONOMIQUES AIDE A LA VULGARISATION POUR UNE AGRICULTURE DURABLE ET LA PROTECTION DE L’ENVIRONNEMENT CONGOLAIS Par Joseph PANDZOU, Attaché de Recherches Directeur Départemental de l’Agriculture-Bouenza
PLAN: Introduction Quelques Généralités sur l’importance des Légumineuses fixatrices d’azote: I Mucuna II Pois d’Angole III Crotalaria juncea Quelques limites Conclusion
Introduction : Ne disposant pas de moyens financiers importants pour s’acquérir des intrants agricoles comme les engrais minéraux, le petit Agriculteur est poussé à pratiquer une agriculture itinérante, caractérisée par un « nomadisme » permanent, à la recherche des terres fertiles après épuisement de celles en exploitation. Avec la pression foncière du moment, nous assistons à une réduction de la durée des jachères naturelles peu améliorantes et parfois à des conflits entre Agriculteurs suite à la rareté des terres agricoles. Dans les zones forestières, nous assistons à la dévastation des forêts, au profit de l’agriculture itinérante, avec les conséquences que nous connaissons sur les changements climatiques. D’où l’intérêt de chercher à le sédentariser, en l’amenant à changer de mode d’exploitation, par l’adoption des nouvelles techniques culturales appropriées, telles que l’utilisation des plantes de couverture à base des Légumineuses alimentaires et fourragères fixatrices d’azote atmosphérique. Pour le cas du Congo, le Fond International pour le Développement Agricole (F.I.D.A.) à travers le PREDER-SUD, s’est proposé de développer ces techniques culturales, en collaboration avec le Centre de Recherches Agronomiques de Loudima (C.R.A.L.) dans quatre Départements dont la Bouenza, le Niari, la Lékoumou et le Kouilou. Les espèces retenues sont: le Cajanus cajan comme précédent cultural, le Crotalaria juncea comme engrais vert et le Mucuna pruriens comme jachère améliorante. Ce papier présente les résultats obtenus en Afrique de l’Ouest et au CRAL, l’expérience paysanne de la Vallée du Niari et les résultats préliminaires de notre expérimentation dans quelques Groupements à Intérêt Economique et Communautaire (G.I.E.C.) touchés par le PRODER-SUD.
Quelques généralités sur l’importance des légumineuses fixatrices d’azote: L’azote et l’eau sont les facteurs limitants les plus fréquents de la production agricole. Un problème crucial, auquel doit faire face l’Agriculteur, est de fournir à la plante l’azote assimilable, lorsqu’elle en a besoin, tout en maintenant le stock du sol. Les engrais minéraux azotés et les légumineuses sont les deux principales sources qui permettent de maintenir la richesse en azote du sol malgré les exportations importantes que provoque le prélèvement des récoltes (M. OBATON, 1983). La crise d’énergie des années 80, engendrée par la hausse des prix du pétrole a fait galoper les prix des engrais chimiques, les rendant de plus en plus inaccessibles aux petits Exploitants agricoles en Afrique subsaharienne. La fixation symbiotique de l’azote Légumineuse/Rhizobium constitue alors une alternative intéressante et de plus en plus, l’utilisation des Légumineuses alimentaires et fourragères a pris alors une ampleur dans l’agriculture africaine. C’est dans ce souci qu’un programme de recherche sur la fixation biologique de l’azote avait été initié en 1984 au Centre de Recherches Agronomiques de Loudima.
I. LE MUCUNA: Mucuna pruriens var. utilis, du nom scientifique Styzolobium aterrimum, est une plante rampante de la famille des légumineuses. Il contient d’importantes vertus biologiques qui ont conduit à des acquis agronomiques ou agricoles très appréciables : 1) Pourvoyeur de la matière organique au sol, riche en azote assimilable fixé symbiotiquement à travers ses excroissances racinaires appelées nodules ou nodosités, pour l’amélioration ou la restauration de sa fertilité. Il produit entre 20 et 35 tonnes de matière verte (R. FAUCONNIER 1991) et 6 à 7 tonnes de matière sèche (J. PANDZOU et al. sous presse). Sa matière organique apporte jusqu’à 150 kg N ha-1 (Osei-Bonsu et al. 1995). Au bout de cinq années de vulgarisation, 11% des Paysans Béninois interrogés ayant utilisé le Mucuna pruriens ont affirmé que le précédent Mucuna avait fait augmenter de façon substantielle le rendement en graine du maïs, qui avait doublé, voire triplé (M. GALIBA et al. 1999). Les mêmes résultats étaient obtenus au Centre de Recherches Agronomiques de Loudima par le Projet d’Expérimentation Agronomique de Loudima (J. MARQUETE et al. 1990). Au cours des quinze ans des travaux de recherches dans les pays du Niari, l’Institut de Recherche pour les Huiles et Oléagineux (IRHO) a démontré que le seul moyen de lutte contre la toxicité manganique, outre l’apport du calcaire, était d’augmenter la teneur du sol en matière organique ; le Mucuna et le Cajanus cajan faisaient partie des plantes de couverture préconisées. Il a conclu que malgré le danger qu’il y aurait à se servir de la technique des jachères améliorées et des engrais verts jusqu’à épuisement du sous-sol, c’est pour le paysan un moyen sûr d’accroître ses récoltes (Ministère de la Coopération française1966)
2) Plante herbicide, parce qu’il permet de lutter efficacement contre les mauvaises herbes, surtout les plus coriaces comme l’Imperata cylindrica, le Striga et la Fougère. Au bout de deux années de vulgarisation, les Paysans Béninois ont réussi à éradiquer l’Imperata cylindrica et le Striga qui infestaient leurs terres agricoles (M. GALIBA et al. 1999) et en sept mois d’expérimentation, les Paysans Congolais touchés par le PRODER-SUD ont vu reculer considérablement l’Imperata cylindrica en zone de savane et la Fougère en zone de forêt qui infestent leurs terres agricoles (J. PANDZOU et al. sous presse) ; 3) Plante nématicide, le système racinaire de Mucuna excrète des exsudats racinaires qui permettent de réduire considérablement la population des nématodes, parasites nuisibles aux plantes. K. OSEI et al. en 2010, ont au cours des essais au champ démontré que Mucuna pruriens réduisait la population des nématodes dans le sol et améliorait considérablement les rendements de la culture d’ananas. 4) Possibilité de plante associative avec les cultures de manioc et de maïs : le test en cours au Centre de Recherches Agronomiques de Loudima dans un champ paysan montre que le Mucuna pruriens peut être cultivé en association avec la culture de manioc de 12 mois. La couverture de Mucuna qui intervient à 16 ou 17 mois de manioc ne gêne pas son développement normal (J. PANDZOU et al. sous presse). M. GALIBA et al. (1999), rapporte qu’au Bénin, le Mucuna était associé avec le maïs, 42 jours après le semis du maïs. L’objectif visé est la sédentarisation du Paysan qui n’observera plus de jachère de longue durée.
Lutte contre l’Imperata et le Rothboellia en zone de savane GIEC du Village N’DIBA
Lutte contre la Fougère et le Chromolaena en zone de forêt GIEC du Village OSSIBA
Lutte contre le Chromolaena et la Fougère en zone de forêt GIEC du Village KIKASSA II
Association manioc de 12 mois – Mucuna en champ paysan au CRAL
Nodosités de Mucuna siège de la fixation de l’azote prélevées à 3 mois de végétation de Mucuna dans un GIEC
II - LE POIS D’ANGOLE : • Importante source de protéines végétales tant dans l’alimentation humaine qu’animale, le pois d’angole constitue un bon précédent cultural pour les cultures de l’arachide et de manioc mise en association, dans la Vallée du Niari en général et dans le Département de la Bouenza en particulier. • En effet, dans cette zone agricole, les Paysans par expérience, avaient observé que lorsqu’ils cultivent l’arachide et le manioc après une culture de pois d’angole, la production de ces deux cultures est importante. Cette rotation culturale est adoptée donc depuis fort longtemps par le paysan de la Bouenza et à travers le PRODER-SUD, nous voulons la vulgariser dans les autres Départements touchés par le projet. • Au Togo, A.A. KOFFI dans ses travaux de mémoire de D.E.A. a démontré que le Pois d’angole induisait une augmentation de rendement de maïs de l’ordre de 30 à 49%. Pour le bilan des nutriments, pendant la première saison, le système maïs continu perdait 93% de N et 10% de P, tandis que le système maïs-Pois d’angole ne perdait que 28% de N et 11% de P.
Cajanus cajan clone de l’ICRISAT (Inde) introduit en 1985 au CRAL
III - LE CROTALARIA JUNCEA : • Les résultats extrêmement encourageants obtenus au Togo avec cette légumineuse utilisée comme engrais vert en sorghoculture, ont amené le Projet d’Expérimentation Agronomique de Loudima à l’introduire en 1996 au Centre de Recherches Agronomiques de Loudima. Deux essais menés sur son utilisation comme engrais vert sur le maïs ont démontré un accroissement significatif des rendements en graines. • Les semences sont en cours de multiplication au CRAL; les exploitants agricoles les plus ciblés sont les Maraîchers, à raison de son cycle cultural court. Toutefois, en fonction de la disponibilité des semences, nous visons la maïsiculture pure, pour un système Crotalaria – Maïs – Crotalaria, à l’exemple du Projet d’Expérimentation Agronomique de Loudima (PEA) (J. MARQUETTE et al. 1990).
Crotalaria juncea engrais vert introduit du Togo en 1986 au CRAL
Quelques limites à signaler : • Quelques limites sont à signaler, pouvant constituer des freins à l’utilisation de la technologie des plantes de couverture : : • Le manque d’informations et formation par les Exploitants agricoles : nombreux ne les connaissent pas et ceux qui les connaissent se savent pas trop bien encore leur intérêt agricole ; • La disponibilité des semences : ce sont des espèces qui ne poussent pas spontanément comme toutes les autres adventices « sauvages ». Elles doivent être cultivées, préférentiellement sur un terrain assez propre; • Les risques des feux de brousse pour le Mucuna; d’où l’intérêt de confectionner des pare-feux d’au moins cinq mètres de large autour de la parcelle de production des semences; • Les risques d’abriter les reptiles pour le Mucuna, tels que cela a été signalé au Bénin (M. GALIBA et al. 1999). Mais dans nos parcelles expérimentales des GIEC, nous avons plutôt observé la présence des rats; • Le Pois d’Angole (Cajanus cajan) exige deux à trois sarclages avant qu’il ne couvre le sol.
Conclusion : • En dépit des quelques limites ci-dessus signalées, les plantes de couverture constituent un atout important pour le petit Exploitant agricole ne pouvant pas accéder aux engrais chimiques onéreux. • Pour tenter de surmonter ces limites, il a été créé au Bénin, avec le financement du CRDI et de l’IITA, un Centre d’Informations et d’Echanges sur les Plantes de Couverture en Afrique (CIEPCA). • Ses objectifs sont de collecter toutes les informations disponibles sur les plantes de couverture au niveau de la Recherche et du Développement ; de diffuser ces informations aux bénéficiaires immédiats ; de documenter les études de cas d’adoption de systèmes de plantes de couverture en Afrique ; de faciliter les échanges d’informations sur les plantes de couverture en Afrique ; de multiplier et de distribuer les semences ; de stimuler la recherche sur des questions stratégiques influençant l’utilisation des plantes de couverture dans la région par le financement des études d’adoption/impact. • Au Congo, ce rôle peut être révolu au Centre de Recherches Agronomiques de Loudima et ses Stations Régionales, relayés par les Secteurs Agricoles et les Fermes semencières nationales: les Centres Nationaux des semences Améliorés (CNSA) et les petits exploitants agricoles eux-mêmes. • Nous vous remercions.