Epandage de produits résiduaires sur parcelles boisées Synthèse des expérimentations

1. Epandage de produits résiduaires sur parcelles boisées Synthèse des expérimentations Recommandations techniquesBiomasse, biodiversité et produits résiduairesFrançois CHARNETIDF antenne d’Orléans

2. Le sens des mots… • Sous-étage ou sous-bois : ensemble des strates basses : arbustive, herbacée, muscinale (voire lichénique), • Correspond aussi à la notion de végétation accompagnatrice, • L’essentiel de la biomasse peut être constitué par quelques espèces sociales, arbustives ou herbacées…

3. Importance du sous-étage • Contribue à la fermeture du cycle biogéochimique, réduit les pertes nettes par drainage en certains éléments (rôle phytostabilisateur), • Concurrence possible (eau, lumière) avec les arbres-objectifs dans les stades jeunes, • Composante des paysages forestiers (y compris biodiversité floristique),

4. Impacts possibles des épandages sur le sous-étage • Impact quantitatif : mesuré par la biomasse ( t de MS/ha), • Impact qualitatif : la biodiversité floristique (plusieurs indicateurs), • Teneurs du sous-étage en ETM : intérêt et signification ambigües,

5. La production de biomasse • Donnée mesurée dans peu d’essais : référence rare, • Méthodologie : récolte partielle après échantillonnage stratifié, puis pesée, • Quelques résultats sur le site d’Ychoux: de 1 t MS/ha dans le témoin, la biomasse du sous-étage passe à 1,5 t (boues compostées), et à 3 t avec des boues liquides.

6. Un impact inégal sur le sous-étage • C’est l’apport de boues liquides qui stimule le plus la végétation du sous-étage… • Exemple d’une parcelle d’Ychoux ayant reçu des boues liquides (à 2,9 t MS)

7. La biodiversité • Il s’agit essentiellement de la diversité floristique, • Méthode : évaluation semi-quantitative, s’appuyant sur des relevés phytosociologiques, • Exploitation des relevés : indicateurs (tels que indice de similitude de Sorensen) ou tableaux diagonalisés (recherches d’espèces ou groupes d’espèces différentiels, synthèse syntaxonomique),

8. Biodiversité :quelques résultats • Transformations différées et modestes de la flore herbacée dans la plupart des cas, perceptibles surtout sur sols acides et avec des boues chaulées ou compostées, • Apparition après 2 ou 3 ans de quelques espèces non forestières, prairiales (Houlque), ou pionnières (Vergerette du Canada), • Peu d’impacts paysagers dans l’ensemble, sauf contre-exemple

9. Apparition d’espèces après épandage • L’apport de boues peut entrainer la prolifération d’espèces non forestières • Ci-contre, la cas de la Phytollaque (Phytollaca americana) dans la pinède de Rion-Gragues, après apport de boues liquides.

10. Un effet indésirable possible:le renforcement de la végétation accompagnatrice : • Présentée comme une alternative à la fertilisation minérale, l’apport de boues peut aussi profiter à la végétation concurrente… • Ci-contre (Rambouillet) invasion des parcelles de pins par le genêt, • Plantation de laricios en février 2005, après épandage de boues compostées ; état en septembre 2007

11. Dans les plantations sur sols plus riches, peu de changements floristiques • Dans les peupleraies, sols plus riches et lumière abondante atténuent ou effacent les différences entre traitements, • Essai de Chevrières (60) SEDE-IDF, financement SIAAP)

12. Le transfert d’ETM aux plantes du sous-bois • Les différences avec le témoin sont nulles ou faibles… • Quand elles existent (manganèse), elles vont le plus souvent dans le sens d’une baisse par rapport au témoin, • Cela serait la conséquence d’une insolublisation partielle (élévation de pH consécutive aux apports de CaCO3), ou parfois d’un effet de dilution (augmentation de la biomasse).. • Nécessité de connaître la spéciation des ETM pour espérer débrouiller cette question complexe…

13. Transfert d’ETM à la flore : le cas du manganèse • Dans les essais avec produits chaulés, certains métaux comme le manganèse sont plus abondants dans le témoin (cf ci-dessus essai de La Flèche, avec boues déshydratées chaulées), • Ceci est la conséquence d’une insolubilisation relative due à l’augmentation du pH.

14. Pour conclure…. • L’impact de l’apport de boues dépend beaucoup de la station (richesse chimique, végétation potentielle) et du type de produit, • Sur la biomasse, il peut être fort avec des boues liquides, • Sur la flore, il s’observe sur des sols acides traités avec des produits chaulés, • Il a un effet dépressif sur les teneurs en certains ETM, (insolubilisation partielle de la fraction mobile), • Les incidences paysagères sont limitées, • Une connaissance de la pérennité de ces transformations suppose une prolongation du suivi.