De la francophonie africaine comme formation discursive Ozouf Sénamin Amedegnato

1. De la francophonie africaine comme formation discursive Ozouf Sénamin Amedegnato University of Calgary La Construction discursive du « locuteur francophone » en milieu minoritaire. Problématiques, méthode et enjeux Université de Moncton 04-06 octobre 2012

2. La “Francofaune” (selon R. Chaudenson) • Les « francophones » (avec une compétence complète ou, en tout cas, suffisante pour faire face à toutes les situations courantes de communication) ; • Les « francophonoïdes » (qui, de plus ou moins loin, peuvent donner l’illusion de relever de la catégorie précédente) ; • Les « franco-aphones » (qui, tout en étant citoyens d’États dits « francophones », ne le sont nullement eux-mêmes au plan linguistique).

3. Michel Foucault Poitiers, 15 octobre 1926 -- -- Paris, 25 juin 1984

4. Foucault : Formations discursives Dans le cas où on pourrait décrire, entre un certain nombre d’énoncés, un pareil système de dispersion, dans le cas où entre les objets, les types d’énonciation, les concepts, les choix thématiques, on pourrait définir une régularité (un ordre, des corrélations, des positions et des fonctionnements, des transformations), on dira, par convention, qu’on a affaire à une formation discursive, – évitant ainsi des mots trop lourds de conditions et de conséquences, inadéquats d’ailleurs pour désigner une pareille dispersion, comme « science », ou « idéologie », ou « théorie », ou « domaine d’objectivité ». (1969 : 52-53)

5. Foucault : Règles de formation On appellera règles de formation les conditions auxquelles sont soumis les éléments de cette répartition (objets, modalité d’énonciation, concepts, choix thématiques). Les règles de formation sont des conditions d’existence (mais aussi de coexistence, de maintien, de modification et de disparition) dans une répartition discursive donnée.(1969 : 52-53)

6. Foucault : Stratégies Des discours comme l’économie, la médecine, la grammaire, la science des êtres vivants, donnent lieu à certaines organisations de concepts, à certains regroupements d’objets, à certains types d’énonciation, qui forment selon leur degré de cohérence, de rigueur et de stabilité, des thèmes ou des théories […] Quel que soit leur niveau formel, on appellera, conventionnellement, « stratégies » ces thèmes et ces théories.(1969 : 85)

7. Francophonie = formation discursive • On ne peut pas parler de n’importe quoi • On ne peut pas parler à n’importe quand • On ne peut pas parler n’importe où • Il n’est pas facile d’innover • Il ne suffit pas nécessairement d’une conscience singulière attentive pour éclairer de nouveaux objets

8. Francophonie = formation discursive • Les formations discursives dictent la teneur des discours possibles, autorisés, voire (s’il y a lieu) les règles de la subversion de l’espace discursif. • Ni en retard ni en avance sur son temps. Tel peut être le précepte des formations discursives.

9. Références • Brock-Utne Birgit & IngseSkattum, Languagesand Education in Africa: a comparative and transdisciplinaryanalysis, Oxford, UK, Symposium Books, 2009. • Chaudenson Robert, Vers une autre idée et pour une autre politique de la langue française, Paris, L’Harmattan, 2006. • ChaudensonRobert et Dorothée Rakotomalala, Situations linguistiques de la francophonie. État des lieux, Paris, AUF, 2001. • Foucault Michel, L’Archéologie du savoir, Paris, Gallimard, 1969. • Zoberman Pierre, « Francophonie : une entité, une histoire ou un discours ? », in Bonnet Véronique (dir.), Frontières de la francophonie ; francophonie sans frontières, Paris, L’Harmattan, 2002.

10. Ozouf Sénamin Amedegnato AssociateProfessor of French Linguistics Department of French, Italian & Spanish University of Calgary 2500 University Drive NW Calgary, Alberta, Canada T2N 1N4 Tel: (1) 403-220-6918 E-mail: s.amedegnato@ucalgary.ca http://fis.ucalgary.ca/amedegnato