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LA ROUTE JACQUES COEUR. - I I -. Diaporama de Jacky Questel. Le Palais Jacques Cœur à Bourges, dans le Cher. C’est le centre, le faîte de ce circuit Jacques Cœur. Cette statue a été édifiée par la Ville de Bourges face au Palais de ce grand personnage.
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LA ROUTE JACQUES COEUR - I I - Diaporama de Jacky Questel
Le Palais Jacques Cœur à Bourges, dans le Cher. C’est le centre, le faîte de ce circuit Jacques Cœur. Cette statue a été édifiée par la Ville de Bourges face au Palais de ce grand personnage. Ne demandez pas aux habitants de Bourges où est "la maison de Jacques Cœur". Ils vous toisent de haut en vous répondant : "ah ! Vous voulez dire le Palais ?" Quoi qu’il en soit, c’est une pure merveille d’architecture, une délicatesse de frises sculptées, de personnages savoureux, de détails raffinés, sans qu’il y ait apparence de surcharge ou de mauvais goût…
Jacques Cœur et Jeanne d’Arc, à des titres très différents, furent deux grandes figures qui marquèrent le règne de Charles VII, que l’on appelait "le roi de Bourges". Tous deux furent très rapidement, après être tombés en disgrâce, considérés comme des victimes de l’ingratitude des rois. En effet, Charles VII n’a apparemment rien fait pour éviter à ses deux bons serviteurs une fin dramatique. Actuellement, les historiens se penchent encore sur ce problème. Les uns considèrent Jacques Coeur comme un escroc, les autres comme un homme d’affaires en avance sur son temps, aux méthodes novatrices et audacieuses. Laissons-les débattre et savourons ce que Jacques Cœur nous a laissé.
L’architecture de ce bâtiment échappe à toutes les classifications. Il tient à la fois du logis seigneurial (aspect visible depuis la place de Berry) et de l’hôtel urbain entre cour et jardin, tel qu’il se développa à la renaissance. La façade, encore gothique, emploie un décor emblématique exceptionnel : cœurs et coquilles, sous les fenêtres et sur les garde-corps, fleur de lis royale au vitrage de la chapelle. Deux figures apparaissent dans les fausses fenêtres de cette façade, évoquant peut-être Jacques Cœur et sa femme, de part et d’autre d’un dais qui abritait autrefois la statue équestre du roi.
Le Palais de Bourges fut appelé autrefois "LA GRANT'MAISON", l'Hôtel de monseigneur l'Argentier. C'est au sommet de sa puissance que Jacques Coeur décide de faire construire un "Hôtel", appelé "La Grant'Maison", édifiée entre 1443 et 1450. C'est le plus bel exemple d'architecture civile du XVe siècle, en plein Moyen-Age donc. La façade arrière est bâtie sur le rempart gallo romain, en réutilisant les tours, son aspect est rude, à l'inverse de la façade donnant sur la rue, qui est un bijou de raffinement. L'architecture intérieure avec ses milliers de sculptures est tout à fait remarquable. Jacques Coeur, en 1450 a utilisé son palais une seule fois, pour les fêtes données lors de l'accession de son fils Jean comme archevêque de Bourges. En fait, en 1451, le palais est tout juste terminé, et après la condamnation du Grand Argentier, l'édifice est spolié par le roi comme l'ensemble de ses biens.
Du pied de la façade jusqu’au faîte du toit, voyez l’abondance et la finesse des décorations, la légèreté des dentelles de pierre ! Rien n’est laissé au hasard, tout est minutieusement étudié, embelli et orné, mais avec une finesse et un discernement qui rendent hommage aux constructeurs. Jacques Cœur surveillait lui-même les travaux mais s’était entouré de maîtres d’œuvre de valeur en qui il avait toute confiance, car il était souvent absent. De plus, il faisait édifier, au même moment, un hôtel privé à Montpellier.
Vous pouvez admirer le bel ensemble que l’on peut voir de la cour intérieure et les sculptures que l’on retrouve partout. Une grosse déception cependant, le palais n’est pas accessible aux personnes handicapées, ce qui semble assez logique ! Il va être difficile de le rendre accessible à tous. Devant cette impossibilité, nous restons au rez-de-chaussée. Mais cela permettait d’avoir une idée de la luxuriance voulue par Jacques Cœur.
Remarquez le haut de l’encadrement des fenêtres, la double frise sculptée,l’une en avant toit, l’autre en galerie, la finition de la galerie et des clochetons…
Cette galerie est sur deux côtés de la cour intérieure. Et remarquez la gargouille !
A voir aussi le haut richement sculpté du portail en bois, et les sculptures sous l’avancée au dessus de ce portail.
Beauté et finition de la moindre porte… Mais, vous en conviendrez, les escaliers ne sont guère engageants !!!
La Salle des Festins était une salle de réception et d’apparat. Elle témoigne de la connivence que Jacques Cœur entretenait avec les artistes pour combiner les emblèmes royaux, en hommage à Charles VII. Le manteau de la cheminée est décoré de buissons de roses et d’iris, propres à l’emblématique royale, surmontés d’une enceinte urbaine crénelée. Abattue vers 1820 pour installer une salle d’audience, elle est reconstituée vers 1930. Des traces de polychromie permettent d’imaginer le décor d’origine, aux couleurs de Charles VII : rouge, blanc, vert. Les vitraux des fenêtres, aujourd’hui disparus, montraient les neuf preux, les neuf preuses et les douze pairs de France, associés à une scène du sacre de Charles VII.
LA SALLE DES FESTINS Le décor de la porte à droite de la cheminée porte les emblèmes de Charles VII. Un cerf et une biche ailés sont couchés sur une litière de feuilles et fleurs d’iris. Ici, le roi fait face à une biche évoquant la reine, Marie d’Anjou. Dans la cheminée, remarquez huit troncs d’arbres immenses !!!
L’office est situé entre les cuisines et la salle des festins, sur laquelle il ouvre par un passe-plat. L’escalier donne accès à la "sommellerie" (cave.) Souvent désigné sous le nom de "chambre du commun", l’office est sans cheminée, et éclairé seulement par une petite fenêtre : ombre et fraîcheur s’y trouvaient ainsi constamment maintenues. Il est doté de profonds placards aménagés dans l’épaisseur des murs. Le mur côté fenêtre, très épais, correspond par endroits à l’enceinte gallo-romaine du IV° siècle, dont il restait alors de nombreux vestiges.
LA PETITE "CUISINE" ET L’ETUVE : le sol dallé, bordé d’une margelle, laisse penser qu’elle pouvait servir de buanderie. Mais la fonction principale de la pièce est de chauffer le sol de l’étuve voisine grâce à un foyer situé à gauche de la cheminée. L’étuve est alimentée en eau froide et chaude par un double bac. Elle comporte une pièce humide pour se laver, et une pièce sèche servant de vestiaire. C’était en fait en véritable hammam.
Décoration d’angle dans l’étuve, et décorations extérieures. Admirez les figurines sur les toits…
La visite est terminée pour nous. Je vous laisse avec cette enseigne qui orne "le restaurant Jacques Cœur" se trouvant de l’autre côté de la petite placette face au Palais. Et je vous laisse rêver au triste destin de cet homme, riche, adulé, spolié, emprisonné et torturé, qui, après trois ans de captivité rigoureuse à Poitiers, réussit à s’évader. Se cachant de couvent en place franche, il réussit à gagner Beaucaire en février 1455. Un fidèle, à la tête d’une troupe décidée, va l’amener jusqu’à Tarascon, hors de portée des sergents du roi.
Dès début 1455, il est accueilli par le pape avec faste et bienveillance. Il renoue des liens commerciaux, rassemble les biens et valeurs que des fidèles ont pour lui mis à l’abri. Il se met à la disposition du pape pour une expédition navale contre les turcs qui ont pris Constantinople. Cette dernière croise en mer Egée s’achève sans gloire sur l’île alors génoise de Chio, à quelques encâblures des côtes turques. On y débarque les malade, et, parmi eux, Jacques Cœur qui décède le 25 novembre 1456 . Il est enterré avec honneur par les autorités génoises dans le chœur de l’église des Cordeliers. Depuis longtemps, toute trace de cette église et du tombeau de "Monseigneur l’Argentier, sire Jacques Cœur", a disparu… Il nous reste son palais pour nous faire rêver et nous évoquer son souvenir…
Photos : Yvonne Texte : Jacky (documentation de diverses sources) Musique : Trouvères à la Cour de Champagne - Beele Yolanz Diaporama de Jacky Questel, ambassadrice de la Paix Jacky.questel@gmail.com http://jackydubearn.over-blog.com/ Site : http://www.jackydubearn.fr/