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1. Les défaillances de marché Pourquoi l’État doit-il intervenir dans l’économie ?
2. Un point du programme de première STG 3. La régulation par l’État
(Durée indicative : 15 heures, cours et travaux dirigés)
3.1. La place de l’État dans l’économie
3.2 La correction des inefficacités du marché
3.3. La réduction des inégalités
3. SENS ET PORTÉE DE L’ ÉTUDE
4. NOTIONS ET CONTENUS À CONSTRUIRE
5. Actualisation des connaissances Une vision de l’intervention de l’État un peu nouvelle et approfondie par rapport au référentiel de STT
Qui fait l’objet d’une littérature abondante et s’applique à de nombreux problèmes économiques actuels : pollution, musique gratuite, financement des services publics
Voici donc quelques précisions théoriques à l’usage des enseignants de Sciences et Technologies de la Gestion
6. Les vertus du marché La plupart des biens dans une économie sont alloués par les mécanismes du marché …
…parce que pour ces biens, les prix donnent les signaux nécessaires qui guident les décisions des acheteurs et des vendeurs…
…vers une situation optimale telle qu’aucun individu ne puisse améliorer sa situation sans dégrader celle d’un autre.
7. Les défaillances de marché Quand des biens ou des services n’ont pas de prix, les forces du marché utiles à l’allocation des ressources sont inopérantes.
Le marché est alors incapable de générer un niveau optimal de production ou de consommation.
8. 3 cas de défaillances L’existence de biens publics
L’existence d’externalités
La concurrence imparfaite
9. L’existence de biens publics Elle est liée à deux caractéristiques des biens et des services : la rivalité d’abord…
La rivalité caractérise la plupart des biens marchands dans la mesure ou plusieurs personnes ne peuvent consommer le même bien en même temps sans que la satisfaction n’en soit affectée.
On peut manger une pizza à deux mais chaque part est rivale
10. 1. L’existence de biens publics L’excludabilité ou confiscabilité permet d’empêcher la consommation d’un bien ou d’un service à ceux qui n’en payent pas le prix
Ainsi la musique téléchargeable sur Internet devient un bien non excludable
11. Biens non rivaux et non confiscables Un bien est dit non rival (ou non exclusif) si sa consommation par une personne ne diminue pas la satisfaction que peut retirer une autre personne du même bien.
Un bien est non excludable si on ne peut refuser à quiconque de le consommer même s’il n’en paye pas le prix
12. 4 catégories de biens Un bien public est dit pur selon SAMUELSON si en plus de la non rivalité, il vérifie la non exludabilité, l’obligation d’usage (proche de la notion précédente) et l’absence d’effet d’encombrement (le nombre d’utilisateurs réduit la satisfaction)
Bien mixte ou bien public impur en cas d’excludabilité et de non rivalitéUn bien public est dit pur selon SAMUELSON si en plus de la non rivalité, il vérifie la non exludabilité, l’obligation d’usage (proche de la notion précédente) et l’absence d’effet d’encombrement (le nombre d’utilisateurs réduit la satisfaction)
Bien mixte ou bien public impur en cas d’excludabilité et de non rivalité
13. Bien public = défaillance de marché Parce que si on laisse faire le marché :
Le bien public n’est pas produit…
…alors qu’il augmente la satisfaction des individus
…puisque personne n’est prêt à payer ce qu’on peut consommer gratuitement
14. Le problème du passager clandestin Un passager clandestin (ou un profiteur) est une personne qui bénéficie d’un bien mais qui évite de payer son prix
Cela impose que l’État fournisse les biens publics (on ne peut exclure par le prix)
Cas de la défense nationale, du phare, du feu d’artifice
15. Conséquences 2 problèmes se posent :
Quelle quantité de bien public produire ?
Comment le financer sachant que tous les utilisateurs n’en retirent pas la même satisfaction ?
16. Résolu pour les biens mixtes Si il y a possibilité d’exclure par un prix, une société privée peut s’en charger
Cas des autoroutes à péage ou des télévisions cryptées
17. Quelle quantité de bien public produire ? On peut imaginer une négociation : on se met d’accord pour estimer que le bien profite à tout le monde et on décide de le produire.
Si cela est très facile à 2, cela se complique avec un petit groupe, et devient impossible si une population entière est concernée (coûts de transaction)
18. Comment le financer ? Sachant que :
aucun individu n’est prêt à l’acheter individuellement …
… alors que collectivement il est efficace de l’acheter.
19. Comment résoudre le problème du passager clandestin ? L’État met en place le bien public si il estime ses bienfaits supérieurs à son coût.
tout le monde voit sa satisfaction augmenter lorsque l’État met en place un bien public financé par les impôts,.
L’État peut les faire produire par une firme privée au niveau déterminé par les préférences collectives
20. Exemples La défense nationale, la police
La recherche fondamentale
Les programmes pour combattre la pauvreté et l’exclusion.
Les infrastructures de sécurité
21. Quelques solutions… La souscription volontaire (Téléthon)
Le vote (paradoxe de Condorcet)
Les taxes (Cl arke 1971, Groves 1973) en fonction des disponibilités à payer
22. … qui ne sont jamais optimales
Vote et souscription conduisent à une quantité inférieure à l’optimum
La télévision publique financée par la redevance n’est pas une situation optimale car tout le monde n’en retire pas le même bénéfice alors que le prix est identique
La condition de Bowen-Lindhal-Samuelson 1966 détermine la quantité optimale à produire :
on fournit le bien tant que la somme des contributions à payer est supérieure au coût
et la contribution de chacun :
Doit être égale à la satisfaction retirée individuellement du bien public
Or on ne sait pas mesurer les préférences individuelles…condition inapplicableLa condition de Bowen-Lindhal-Samuelson 1966 détermine la quantité optimale à produire :
on fournit le bien tant que la somme des contributions à payer est supérieure au coût
et la contribution de chacun :
Doit être égale à la satisfaction retirée individuellement du bien public
Or on ne sait pas mesurer les préférences individuelles…condition inapplicable
23. Les biens communs ou ressources communes Les ressources communes, comme les biens publics, ne sont pas confiscables. Elles sont disponibles et elles sont gratuites pour tous ceux qui veulent les utiliser.
Contrairement aux biens publics, les ressources communes sont des biens rivaux parce que leur utilisation par un individu diminue la possibilité d’utilisation par une autre personne.
24. La tragédie des biens communs G. Hardin 1968 Lorsque plusieurs agents rivalisent pour profiter d’un bien, ils sont incités à en retirer le bénéfice maximal et donc à surexploiter la ressource par rapport à ce qui serait socialement optimal
La consommation d’une ressource commune crée donc une externalité négative.
25. exemples La Mer Noire, bordée par 6 pays et qui sert de réceptacle aux déversements polluants du bassin de drainage du Danube, qui traverse 16 pays (165 millions d’habitants)
La pêche dans les eaux internationales et les animaux sauvages,
les routes congestionnées et les réserves de pétrole
26. Un cas de dilemme du prisonnier Alors que tous les pêcheurs auraient intérêt collectivement à pêcher peu ils sont tous incités à pêcher beaucoup
27. Un cas de dilemme du prisonnier Si le bateau 2 suppose que le bateau1 pêche beaucoup, entre pécher beaucoup et pêcher peu, il choisit de pêcher beaucoup puisqu’il gagne 0 au lieu de perdre 5. Si il suppose que le bateau 1 pêche peu, il pêchera aussi beaucoup pour gagner 30 au lieu de 20. Idem si on se place du point de vue de 1 : on se trouve dans la situation rouge alors que si les bateau pouvaient s’entendre en s’engageant de façon crédible, ils auraient tous les deux intérêt à pêcher peu pour arriver dans la situation bleueSi le bateau 2 suppose que le bateau1 pêche beaucoup, entre pécher beaucoup et pêcher peu, il choisit de pêcher beaucoup puisqu’il gagne 0 au lieu de perdre 5. Si il suppose que le bateau 1 pêche peu, il pêchera aussi beaucoup pour gagner 30 au lieu de 20. Idem si on se place du point de vue de 1 : on se trouve dans la situation rouge alors que si les bateau pouvaient s’entendre en s’engageant de façon crédible, ils auraient tous les deux intérêt à pêcher peu pour arriver dans la situation bleue
28. Solutions possibles Réglementation, taxe pour la pollution de l’air ou de l’eau; PIGOU 1920
dans certaines villes, imposition d’une taxe en fonction du degré de congestion de la route;
interdiction de pêcher ou de chasser certaines espèces, imposition de quotas de pêche, interdiction de faire le commerce d’ivoire, etc.
29. Comment l’État peut-il intervenir ? en offrant ce bien lui-même,
en réglementant son utilisation
en créant les droits de propriété COASE 1960
…afin d’éviter l’épuisement des ressources.
30. Pourquoi la vache ne risque pas de disparaître ? PROPRIETE PRIVEE
Un droit de propriété détermine qui a l’autorité légale de décision et de contrôle.
Il y a échec du marché (les ressources ne sont pas allouées de manière optimale) lorsque les droits de propriété ne sont pas bien établis.
31. Un cas de bien public : les ressources naturelles L’environnement peut être abordé de deux angles :
La qualité de l’environnement ou les actifs naturels qui constituent des biens collectifs ou des biens publics purs
La pollution qui constitue une externalité négative
32. Les Externalités Existent dès lors que le coût social est différent du coût privé, seul pris en compte par le marché
Elles peuvent provenir de la production ou de la consommation des biens Définie par Pigou en 1932 en référence aux incendies de forêt provoqués par les escarbilles des trains à vapeurDéfinie par Pigou en 1932 en référence aux incendies de forêt provoqués par les escarbilles des trains à vapeur
33. Externalité négative Il existe une externalité négative lorsque un acteur économique fait supporter un coût à un autre acteur sans qu’il existe un marché de droits de propriété tel que l’acteur lésé puisse se faire payer par celui qui le lèse
Cas de la pollution de l’eau Définie par Pigou en 1932 en référence aux incendies de forêt provoqués par les escarbilles des trains à vapeurDéfinie par Pigou en 1932 en référence aux incendies de forêt provoqués par les escarbilles des trains à vapeur
34. Externalité positive Il existe une externalité positive lorsque qu’un acteur économique apporte un bénéfice à un autre acteur sans qu’il existe un marché de droits de propriété tel que l’acteur favorisé doive payer celui qui l’avantage.
Cas de l’apiculteur qui profite des fleurs du verger Ou de l’entreprise qui profite d’une main d’œuvre formée ailleursOu de l’entreprise qui profite d’une main d’œuvre formée ailleurs
35. De nombreux exemples
36. Internaliser les externalités… …pour atteindre l’optimum par trois moyens :
Les normes
Les taxes sur les émissions PIGOU
Les marchés de droits à polluer COASE
qui impliquent tous l’intervention de l’État. Les normes et les taxes supposent que l’État détermine le niveau de pollution optimum
Le marché détermine ce niveau dans le cas des droits à polluerLes normes et les taxes supposent que l’État détermine le niveau de pollution optimum
Le marché détermine ce niveau dans le cas des droits à polluer
37. Les normes Normes d’émission : plafond maximal qui doit correspondre à l’optimum économique (ni trop laxiste, ni trop stricte)
Norme de procédé : impose l’usage d’équipements non polluants (pastille verte, station d’épuration)
Normes de qualité : taux de nitrate dans l’eau
Normes de produit : taux de phosphate des lessives Une norme trop stricte impose un coût de dépollution trop élevé et donc une perte de bien-être social; les normes doivent être différenciées selon les efforts passés pour être optimalesUne norme trop stricte impose un coût de dépollution trop élevé et donc une perte de bien-être social; les normes doivent être différenciées selon les efforts passés pour être optimales
38. Les taxes : Principe du pollueur-payeur « Le pollueur devrait se voir imputer les dépenses relatives aux mesures de prévention et de lutte contre la pollution arrêtées par les pouvoirs publics pour que l’environnement soit dans un état acceptable » OCDE 1986
39. Les Taxes pigouviennes Principe : fixer un coût pour les émissions polluantes, de sorte que le comportement maximisateur de l’agent pollueur le conduise à émettre le niveau optimal de pollution
Faire supporter la différence entre coût social et coût privé de l’activité Équivalent de faire payer au pollué le coût de la dépollution
2 avantages : réduisent les externalités et procurent des ressources à l’Etat qui peut réduire autres impositions qui peuvent créer des distorsionsÉquivalent de faire payer au pollué le coût de la dépollution
2 avantages : réduisent les externalités et procurent des ressources à l’Etat qui peut réduire autres impositions qui peuvent créer des distorsions
40. Les taxes pigouviennes peuvent s’appliquer sur :
les émissions polluantes (inciter les entreprises à produire propre)
les produits eux-mêmes (inciter les consommateurs à consommer propre) utiliser techniques non polluantes substituables
Consommer des produits non polluantsutiliser techniques non polluantes substituables
Consommer des produits non polluants
41. Les droits à polluer Selon COASE 1960, le problème des externalités est dû à une mauvaise définition des droits de propriété
En l’absence de coûts de transaction, il est possible que le marché aboutisse au niveau optimal de production si des droits de propriété sont définis
42. Les droits à polluer L’État peut donner la propriété de l’élément naturel pollué, soit aux pollueurs, soit à ceux qui souffrent de la pollution
Si l’information est parfaite et s’il n’y a pas de coûts de transactions, les agents négocient entre eux…
43. Les droits à polluer Je pollue plus, tu pollues moins et je te rémunère pour cela
Le niveau de pollution n’augmente pas et nous y gagnons tous les deux
Ceux qui polluent moins sont dédommagés ; ceux qui polluent plus peuvent continuer à produire
44. Conditions Suppose qu’il n’y ait pas d’effet revenu ie que la disponibilité à payer soit indépendante du revenu
C’est l’État qui doit distribuer les droits de propriété
Suppose concurrence pour éviter les manipulations Il y a autant d’optimums que de façons de distribuer les droits.
Il y a autant d’optimums que de façons de distribuer les droits.
45. Origine du défaut de marché lié à la pollution Pas de droits définis sur la ressource naturelle
Information imparfaite (asymétrique)
Existence de coûts de transactions
46. 3. La concurrence imparfaite Seule la concurrence pure et parfaite conduit à une allocation optimale des ressources
Les cas de concurrence imparfaite sont des défaillances de marché
Un cas particulier : le monopole naturel
47. Le monopole naturel: définition Les coûts marginaux et donc moyens d’une seule entreprise sont décroissants tout au long de la courbe de demande
Il n’est donc pas socialement bénéfique que deux entreprises soient en concurrence: le coût moyen serait plus élevé
48. Exemples Transport ferroviaire
La distribution d’eau, de gaz ou d’électricité
Les télécommunications
49. Conséquences du monopole 2 risques :
Le monopoleur exploite le pouvoir de marché
La tarification au coût marginal est déficitaire
2 solutions qui obligent un impôt
la nationalisation
signature d’un contrat avec une entreprise privée qui définisse le prix et la subvention éventuelle
50. État ou marché : deux organes imparfaits Si les défaillances de marché sont dues :
À l’insuffisance de droits de propriété
À l’existence de coûts de transaction
À l’asymétrie d’information
L’intervention de l’État a un coût à comparer aux coûts de transaction privés.
51. Sources Cahiers français n°313 La Documentation française
Économie de l’environnement O.Beaumais, M. Chiroleu-Assouline Bréal
Cours en ligne de M.Schmitt, Université de Genève et de M. Giraud, école des mines