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FAIRE TOMBER LES BARRIERES. Desmoineaux Lucas – 3°2. Sommaire. Historique Prélude à l’après midi d’un faune de Claude Debussy Nu descendant l’escalier n°2 de Marcel Duchamp La Ville lisible de Jeffrey Shaw Nadja d’André Breton Caricature sur la menace soviétique de Bob
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FAIRE TOMBER LES BARRIERES Desmoineaux Lucas – 3°2
Sommaire Historique Prélude à l’après midi d’un faune de Claude Debussy Nu descendant l’escalier n°2 de Marcel Duchamp La Ville lisible de Jeffrey Shaw Nadja d’André Breton Caricature sur la menace soviétique de Bob Rapprochement des œuvres Conclusion
Prélude à l'après-midi d'un faune Claude DEBUSSY (1862-1918) « La musique de ce prélude est une illustration très libre du beau poème de Mallarmé ; elle ne prétend pas en être une synthèse. Il s’agit plutôt de fonds successifs sur lesquels se meuvent les désirs et les rêves du faune dans la chaleur de cet après midi » (C. Debussy).
Compositeur : Claude DEBUSSY, né en 1862 et mort en 1918, était un anticonformiste. L’époque où il s’affirme comme compositeur est agitée par des tourmentes dont l’issue sera le premier conflit mondial et l’émergence des temps modernes : historiquement, elle est encadrée par la défaite de 1870 et l’affaire Dreyfus (1894-1906) qui sont deux séismes à la fois pour les consciences et pour le régime politique. • Présentation de l’œuvre : Prélude à l’après midi d’un faune • Prélude à l’après midi d’un faune, œuvre symphonique, inspiré du poème L’Après midi d’un faune de Stéphane Mallarmé, a été composée par Claude Debussy entre 1892 et 1894. Cette œuvre est une reconnaissance pour Mallarmé tout comme l’illustration de Manet L’après midi d’un faune en 1876. • Debussy a écrit cette œuvre durant une période mouvementée où il y a scission entre la droite bourgeoise et conservatrice des nostalgiques de l’Empire et la gauche républicaine. Des émeutes et des grèves opposent la classe ouvrière et le patronat. • Son œuvre s’inscrit dans l’anticonformisme bien différent de la société bourgeoise. Elle a connu un succès immédiat et constitue le plus bel exemple de la musique impressionniste. • Malgré tout, elle a scindé l’opinion en deux : les uns diront « qu’elle manque de formes, de mélodie : elle est ondoyante et trouble comme les reflets sur l’eau d’images agitées par le vent » (Slonimsky) et, les autres diront « qu’un libérateur est venu » (Jacques rivière) ou encore « qu’un frisson nouveau a parcouru la musique » (C. Chambellan). • Cette œuvre est critiquée car Debussy ouvre la voie de la modernité en utilisant par exemple des timbres inédits (flûte, cor, harpes, cordes), une nouvelle écriture harmonique d’une grande beauté et en créant un nouvel espace sonore. Debussy écrit une œuvre libre pour l’époque qui illustre le thème de la sensualité.
La formation comporte trois flûtes, deux hautbois, deux clarinettes, deux bassons, quatre cors, un cor anglais, deux harpes, deux crotales (cymbales antiques) et un quintette, soit deux violons, un alto, un violoncelle et une contrebasse. • Dans le Prélude, une mélodie tenue, jouée à la flûte, s’épaissit progressivement jusqu’au tutti central. • De même, l’œuvre se termine dans la vibration des cordes. L’orchestre se déploie jusqu’à la mesure 55 et se replie jusqu’à la coda. • L’orchestration de Debussy, contrairement à l’orchestration romantique, donne la même importance à tous les instruments. Les cordes ne sont pas prédominantes et laissent la place aux bois qui assurent des fonctions thématiques. • Elle se décompose en trois thèmes : -Le premier (le thème du faune) : La flûte en solo -Le deuxième : Le hautbois (apporte une nouvelle identité timbrique) -Avec l’arrivée du tutti, apparition du 3ème thème et Installation d’un champ harmonique unique
L’œuvre Prélude à l‘après midi d’un faune de Claude Debussy peut être qualifié d’avant-gardiste et fait tomber les barrières car son instrumentation va totalement à l’encontre des pratiques courantes de l’époque. • Je pense que Debussy a créé un nouveau son, une nouvelle harmonie, et a ouvert la voie de la modernité. Chaque instrument à son importance et l’écoute de cette œuvre peut procurer incompréhension et/ou enthousiasme. • Pour Verlaine, Rimbaud, Gauguin, Valéry, Debussy, Monet, Sisley, Degas… la poésie et l’art ne souhaitent plus décrire le monde mais l’interrogent en se servant de moyens d’expression nouveaux. • Un art nouveau, l’impressionnisme, a commencé à être accepté alors qu’avant l’art officiel de l’époque était académique, ce qui suscitait des moqueries envers Sisley ou Pissarro qui proposaient des œuvres différentes et anticonformistes. Manet disait même « Je peins ce que je vois et non ce qu’il plaît aux autres de voir ». Debussy, lui, disait « la musique a une vie propre, qui l’empêchera toujours de se soumettre à du précis ; elle dit tout ce qu’on ne peut pas dire. » • L’ensemble de ces personnes citées ci-dessus ont, dans leur domaine artistique, fait tomber les barrières en proposant un nouvel art, moins conventionnel, moins conforme aux codes de l’époque tout comme Satie avec les Gymnopédies, Isadora Duncan qui a mis la danse au service de l’expressivité et dont sa danse était qualifiée de danse libre (1900).
Manet - Illustration en 1876 de l’après midi d’un faune Au café concert des ambassadeurs d’Edgar Degas (1875-1877) Impression, Soleil levant de Claude Monet (1873)
Nu descendant de l’escalier n°2 Marcel Duchamp (1887–1968) "J'ai voulu créer une image statique du mouvement» (M. Duchamp)
Peintre : • Marcel Duchamp, peintre d’origine française, né le 28 juillet 1887 et mort le 2 octobre 1968. • En 1955, il est naturalisé américain. Il a inventé le ready-made (roue de bicyclette) en art. • Présentation de l'œuvre : Nu descendant de l’escalier n°2 • Nu descendant de l’escalier n°2, peint en 1912 par Marcel Duchamp, est une huile sur toile verticale, présentant environ 20 différentes positions statiques du corps nu dans l’acte successif de la descente. Elle fait suite à une première œuvre peinte en 1911 où le même nu est représenté 5 fois, c’est selon lui du cubisme simpliste. • Quand Marcel Duchamp propose cette œuvre, elle fait scandale à Paris et l’on dit que c’est un détournement du cubisme. Sa vision provoque un tiraillement entre hilarité, scandale et admiration et, est qualifié de post-cubiste. Mais en 1913, cette toile obtient un prodigieux succès à New York. • Il affirme que bien plus proche du futurisme que du cubisme, cette œuvre est clairement cubiste, car cette représentation du nu et du mouvement renvoi aux codes de représentation cubiste : formes, géométries et surtout la représentation simultanée d’une même figure dans l’espace. • Cette œuvre deviendra une charnière de l’art moderne, jouant alors un rôle dans la montée en puissance de Duchamp qui finira, pour beaucoup, comme « l’artiste le plus important du XXème siècle ».
Différentes zones apparaissent dans cette toile : • Zone claire où l’on distingue plusieurs formes géométriques différentes et identiques. Cela va du plus claire au plus foncé. En, bas les traits symbolisent le mouvement d’une silhouette qui descend. • Zone sombre : en haut à droite, on voit les marches en désordre avec la boule de fin d’escalier et la rampe continue. En bas à gauche, l’escalier descend et on a l’impression qu’il descend profondément comme dans une cave. • La palette de couleur est restreinte : jaune, ocre, marrons/rouges, vert de gris, marrons sombres. La gamme de couleur est presque monochromatique et évoque le bois, le carton comme les collages des cubistes. • Cette œuvre donne l’impression que c’est toujours la même silhouette peinte en différents mouvements. Chaque partie assemblée sur la même toile donne alors une impression de mouvement comme si c’était une succession de photos assemblées pour faire un montage. • Elle fait partie de l’art moderne et se situe entre figuration et abstraction, elle est presque plus conceptuelle que visuelle.
Je pense que par cette œuvre, Duchamp amène une représentation où le nu n’apparait pas vraiment : le nu anatomique a laissé place au nu artistique. Duchamp ne voulait pas représenter un nu classique et traditionnel et il y a donc rupture avec les codes du nu classique. • De plus, même si Duchamp affirme que « bien plus proche du futurisme que du cubisme, cette œuvre est clairement cubiste », il prend tout de même une certaine distance avec le cubisme traditionnel puisque cette œuvre offre un certain dynamisme alors que le cubisme fige les objets. Cet intérêt pour le mouvement me fait penser au futurisme et est une combinaison entre le futurisme et le cubisme : le cubo-futuriste. • Avec la représentation d’une mariée non réaliste mais une conception d’une mariée exprimée par la juxtaposition d’éléments mécaniques et de formes viscérales, en 1912, Duchamp abandonne son association avec le cubisme. Par la suite, il se tourne alors vers une forme d'expression complètement divorcée du réalisme absolu. • Son œuvre fait référence aux chronophotographies de Marey en France et d’Eakins et Muybridge en Amérique. Ceux-ci, tout comme Duchamp étaient avant-gardistes et ont su casser les codes, faire tomber les barrières et faire abstractions des opinions souvent scindées.
Chronophotographies de Marey – Saut à la perche - 1890 Représentation d’une mariée – Marcel Duchamp La Marche de l’homme – Marey (1886) Chronophotographie de Muybridge
L’artiste : Jeffrey SHAW est né en 1944 à Melbourne. • En 1963-64, il étudie l'architecture puis l'histoire de l'art à l'université de Mellbourne. • En 1965, il part étudier la sculpture à l'académie d'art de la Brera de Milan, puis à la Saint Martin's School of Art de Londres. • Depuis 1991, il est directeur de l'Institut des arts visuels du ZKM (centre d'art et de nouvelles technologies) de Karlsruhe. • Présentation de l’installation : La Ville lisible • Alors que l’art numérique se développe comme genre artistique depuis le début des années 1980, Shaw réalise l’installation interactive d’images de synthèse tridimensionnelles, implémentée sur ordinateur et bicyclette en 1985 (XXème siècle) intitulée La Ville lisible. Elle appartient à l’art contemporain, à la vidéo numérique et a une surface virtuelle de 6 km². Il réalise cette œuvre en coopération avec Dirk Groeneveld. Elle est présentée notamment au Bonnefanten Museum (Maastricht) et à ARTEC (Nagoya). • Face au visiteur se trouve un grand écran rétroprojetant l’écran d’un ordinateur. «L’inter-acteur» est plongé dans un monde virtuel. Il peut donc découvrir 3 villes (Amsterdam, New York ou Karlsruhe) dont les immeubles ont été remplacés par les lettres géantes d’un texte. • Pour les versions d’Amsterdam et de Karlsruhe, le texte est composé à partir des archives de la ville. • Deux technologies sont assemblées : la première physique, mécanique avec le vélo et la deuxième est numérique, virtuelle avec l’image de synthèse. • The Legible City (La Ville lisible) a influencé un certain nombre d'œuvres, dont le clip vidéo The Child d’Alex Gopher, réalisé par le collectif de graphistes H5 en 1998.
Il y 25 ans, Jeffrey Shaw a voulu que les personnes participent au voyage de façon active en les faisant monter sur un vélo : ils sont « acteurs » et ont donc un certain pouvoir sur l’image projetée. • Cette œuvre me parait être avant-gardiste pour l’époque puisqu’elle me fait penser à certains jeux vidéo actuels comme ceux de la console WII où nous sommes obligés de participer pour faire avancer le jeu (ex:le jeu Cyberbike de WII). Ces nouveaux jeux nous obligent à bouger, à mélanger physique et virtuel tout comme l’œuvre La Ville Lisible qui obligeait une participation du spectateur s’il souhaitait visiter les trois villes. Cette installation nous fait voyager en participant activement et fait travailler notre imaginaire. Je pense que tout cela a été repris dans certains jeux vidéos : on s’amuse, on bouge et on imagine ! Il y a rapprochement entre « Art et Jeu ». • Cette installation illustre bien le sujet du dossier Faire tomber les barrières. Avec son installation, Shaw introduit la notion de corps dans l’art technologique. Il est l’un des tout premier à utiliser la réalité virtuelle à des fins artistiques. Ses univers sont à mi-chemin entre architectures virtuelles et art conceptuel et, il n’hésite pas à jouer sur plusieurs espaces (physique et virtuel). • Il marque également une rupture fondamentale avec le cinéma. La logique du cinéma veut que l’image soit donnée et nous ne pouvons pas la modifier alors qu’ici le spectateur peut décider de l’évolution de l’image (il est actif et acteur). Ce n’est plus une simple projection : il n’y a plus de mise à distance entre l’œuvre et le spectateur. • Jeffrey Shaw, avec cette œuvre, tout comme Matt Mullican avec Five into One, utilise donc la réalité virtuelle à des fins artistiques. • Jeffrey Shaw a également crée, avec Dennis Del Favero, Matt McGinity, Ardrian Haardjono, Damian Leonard et Volker Kuchelmeister, AVIE (en 2006). AVIE est conçu pour un usage individuel ou collectif. L’interface d’utilisation peut être, entre autres, un joystick ou la reconnaissance du mouvement des visiteurs à travers un réseau de caméras infrarouges. • Avec La Dispersion du Fils de Jean-Michel Bruyère, les visiteurs font un voyage, un va et vient entre l’intestin et le ciel, entre les viscères et l’étoile. Ils avancent dans un corps animal jusqu’au corps céleste. Tout autour d’eux vient, passe et revient un chaos d’images. • Ces créations, fruit du travail de plusieurs années, marquent une véritable avancée technologique. On peut également citer Vision simultanée d’Umberto Boccioni (1911) qui fait partie du futurisme. Les futuristes cassent également les codes et luttent contre le traditionalisme culturel et le “passéisme” bien-pensant et bourgeois.
AVIE - 2006 La dispersion du fils de Jean-Michel BRUYERE Vision simultanée d’Umberto Boccioni
Nadja André Breton (1896-1966) Lors de sa parution, le texte du bandeau annonçait un livre « pour les femmes de vingt-cinq à trente ans - pour une femme de vingt-cinq à trente ans. »
L’auteur : • André Breton, né en février 1896, est ami avec Apollinaire. Il fonde, avec Louis Aragon et Philippe Soupault, la revue Littérature en 1919. Il plaidera en faveur de la modernité poétique jusqu’à sa mort en septembre 1966. • Présentation de l’œuvre : Nadja Nadja est un récit autobiographique d’André Breton publié en 1928, revu et corrigé par l'auteur en 1962. Avec le ton neutre du document « pris sur le vif », Breton rend compte, sans mensonge ni déguisement du réel, des événements quotidiens survenus durant 9 jours entre lui et une jeune femme rencontrée le 4 octobre 1926 à Paris, Léona Delcourt, qui se surnommait elle-même « Nadja ». L’œuvre est articulée en trois parties : • La première partie s'ouvre par la question « Qui suis-je ? ». Breton ne cherche pas à faire une analyse psychologique, mais la mise en relation d'anecdotes, d'impressions, de petits faits insignifiants dont le point commun est d'appartenir à la vie et non à la littérature. Il estime que ces faits en apprennent plus sur les individus que de longs témoignages. Il s’élève contre l'illusion des romanciers qui croient pouvoir créer des personnages distincts d'eux-mêmes ou d'autres êtres du réel. Puis cette première partie fait état de différentes séquences situées entre 1916 et 1927 rapportées sans ordre chronologique comme la rencontre avec Paul Eluard. • La deuxième partie est la relation de sa rencontre avec Nadja qui commence le 4 octobre 1926 et s'achève le 13. > Rencontre avec une jeune femme pauvrement vêtue, curieusement maquillée, et avec des yeux tels qu'il n'en avait jamais vu. Elle dit se prénommer Nadja « parce qu'en russe c'est le commencement du mot espérance, et parce que ce n'en est que le commencement. » Elle se qualifie « d’âme errante ». > Dès leur 3ème rencontre, Nadja parle du pouvoir que Breton aurait sur elle, « de la faculté qu'il a de lui faire penser et faire ce qu'il veut, peut-être plus qu'il ne croit vouloir. » Elle lui raconte son arrestation à Paris après avoir transporté de la drogue puis, du fait qu’elle a été relâchée le jour même grâce à l'intervention d'un juge ou d'un avocat dont elle reçoit, depuis, des lettres ridicules. > Il y a autour d’eux une succession de personnages étranges comme un ivrogne qui répète sans cesse des mots obscènes et des paroles incohérentes ou, un autre qui insiste pour qu'on l'amène dans une rue précise…
> Le soir du 10 octobre, Nadja prédit à Breton qu'il écrira un roman sur elle : « Je t'assure. Ne dis pas non. Prends garde : tout s'affaiblit, tout disparaît. De nous il faut que quelque chose reste… ». > Breton décide d'emmener Nadja hors de Paris. Ils prennent un train pour Saint Germain en Laye où ils prennent une chambre à l'hôtel. Il confie avoir « vu ses yeux de fougère s'ouvrir le matin sur un monde où les battements d'ailes de l'espoir immense se distinguent à peine des autres bruits qui sont ceux de la terreur … » > Quelques mois plus tard, Nadja sombre dans la folie et est internée à l'asile de Perray-Vaucluse, (à Sainte Geneviève des Bois). Breton rejette alors les conclusions fatales des uns et les accusations des autres qui lui reprochent d’avoir « aidé » Nadja dans ses délires. Il remet en cause l'institution psychiatrique où l'on « fait les fous tout comme dans les maisons de correction on fait les bandits. » • La troisième partie commence, « alors que Nadja, la personne de Nadja est si loin… », par une réflexion de Breton sur l'intérêt que l'on peut porter à un livre une fois achevé. L'histoire de Nadja est terminée mais le récit se poursuit par la célébration de sa nouvelle passion amoureuse avec Suzanne Muzard. C’est une définition de la beauté, sa définition de la beauté qui ferme le livre et propose une réponse au « Qui suis-je ? » et au « Qui vive ? » : « La beauté sera convulsive ou ne sera pas. » Le 9 août 1928, Breton écrit à Paul Eluard et évoque le silence autour de son livre publié pourtant deux mois auparavant. • Nadja reçoit des critiques scindées : • Il y les favorables comme Joël Bousquet qui voit en Breton « l'écrivain le plus puissant de sa génération » ou encore Edmond Jaloux qui craint de « trahir un texte qu'il aime ». René Crevel dira même qu’avec Nadja et le Traité du style de Louis Aragon, le surréalisme s'affirme comme « le plus grand mouvement de libération intellectuelle qu'il y ait eu depuis des siècles » et, Georges Altman ira jusqu’à dire qu’Aragon et Breton font œuvre de révolte. • Les défavorables comme Louis Le Sidaner mêle critique et éloge tout en qualifiant Nadja de « roman surréaliste » ou le critique de L’Intransigeant, qui y voit des anecdotes curieuses commentées par des photographies « presque toujours amusantes ». Dans La Vie intellectuelle du 01/03/29, André Harlaire dénonce une « perpétuelle déception… livre gris, uniforme, qui avance dans un rythme froid… livre de pur désespoir. » Pour lui, « le surréel c'est le refus de Dieu. »
Je pense que Nadja est une œuvre classique dans le surréalisme. Elle est même qualifiée par certains de « Chef-d'œuvre du surréalisme ». • Je pense qu’André Breton a souhaité échapper aux codes de la littérature en proposant une personne qui illustre le refus de la logique dans un mode moderne, d’esprit un peu fou mais aussi un « génie libre ». Cette femme est identifiée au mouvement surréaliste par le refus de la raison, de l’asservissement et du travail. Le personnage, prônant la liberté, ne peut s’éloigner de la revendication surréaliste qu’est l’amour : amour, poésie, liberté, trois notions superposables dans les œuvres surréalistes. • Breton a su faire tomber les barrières de la littérature et s’est ouvert au surréalisme. Pour lui, le surréalisme repose sur la croyance de la réalité supérieure, à la toute-puissance du rêve, au jeu désintéressé de la pensée. Cette définition concerne la pratique de l'écriture automatique par laquelle Breton prétend exprimer le jaillissement naturel de la pensée. Il a profondément marqué de sa personne le surréalisme. • Le surréalisme est un mouvement culturel et artistique qui a touché tous les domaines de la créations notamment la peinture. Le but du surréalisme est de libérer l’inconscient et ces œuvres aident leur public à se libérer. • Paul Eluard (poète), Erik Satie (compositeur), et Yves Tanguy (peintre) étaient très importants dans le mouvement surréaliste. Leurs œuvres inspirent au moyen d’images poétiques, visuelles et auditives, l’imagination avec ambigüité, atmosphère de rêve et de mystère. • Cela me fait aussi penser aux œuvres de René Magritte qui, décrites comme des collages visuels, ont abordé les rapports entre les images, la réalité, les concepts et le langage ou encore aux œuvres de Salvador Dali qui, fût à Paris, le plus impressionnant créateur des images oniriques du surréalisme.
Persistance de la mémoire – S. Dali (1931) L’homme au chapeau melon – A. Magritte Maman, Papa est blessé – Y. Tanguy (1927)
Caricature sur la Menace soviétique Bob Légende : "Hé ! Hé ! Enlevez ces barrières inutiles et amenez-les à l'avant ! Nous devons ériger une barricade commune...!"
Présentation de la Caricature de la menace soviétique • Le caricaturiste allemand Bob appelle les pays européens à s'unir pour contrer la menace soviétique. Il réalise alors une illustration qu’il appelle Caricature de la menace soviétique. Elle paraitra dans le journal allemand Der Tintenfisch en avril 1950. • Dans cette caricature, l’ours représente l’URSS, régime totalitaire, avec des pattes comme des chenilles de chars pour représenter la puissance militaire de l’URSS. Cette partie désigne le bloc de l’est. • Entre l’ours et l’autre partie du dessin, nous distinguons une rivière qui marque le scindement entre le bloc de l’est et celui de l’ouest. • Les états du bloc de l’ouest sont représentés par différents points de contrôle, dotés de barrières qui marquent les frontières. Cela induit également la division entre les personnes. • Les personnages qui courent représentent la peur qui règne face au communisme. • Bref rappel du contexte historique : Le monde était scindé en deux bloc: • Le bloc de l'ouest, mené par les Etats-Unis, qui repose sur le libéralisme économique et, en général, la démocratie. Il s'appuie surtout sur les pays d'Europe occidentale, liés militairement aux États-Unis par l'O.T.A.N. (Organisation du Traité de l'Atlantique Nord). Il comprend aussi les pays d'Amérique latine, d'Océanie et du Moyen-Orient avec lesquels les États-Unis multiplient les alliances militaires. • Le bloc de l'est, mené par l'U.R.S.S. qui rassemble les démocraties populaires d'Europe de l'est où le régime communiste a été imposé après leur libération par l'Armée Rouge. Elles appartiennent au « Pacte de Varsovie », une alliance militaire dominée par l'U.R.S.S. Le bloc communiste est rejoint progressivement par la Chine (1949), Cuba, la Corée et le Vietnam du Nord. • Les deux blocs s'opposent sur le plan politique, économique et militaire mais ne s'affrontent que par pays interposés : c'est la « guerre froide ». L'Europe est alors au cœur de cet affrontement.
Je pense qu’en pleine guerre froide, avec sa caricature et sa légende, Bob a souhaité appeler les peuples à s’unir face au communisme. • Il a souhaité que les pays du bloc de l’ouest prennent conscience que l’unité était le meilleur moyen de « défense », de « lutte » contre la menace soviétique, contre le bloc de l’est, contre le communisme. Il a voulu montrer par la représentation des barrières et des hommes qui courent qu’il y avait un certain manque d’unité au sein du bloc de l’ouest. Il a appelé à l’unicité des peuples durant une période mouvementée où la rigueur était fortement présente. • De par leurs caricatures, Bob, tout comme Beuth, ont voulu que les gens se mobilisent et réagissent ensemble.
"CECA dépasse le CONSEIL DE L'EUROPE - Ouuui, - ce n'est pas étonnant, lorsqu'on emploie la force !!!" En mai 1953, le caricaturiste allemand Stig oppose le manque d'action du Conseil de l'Europe aux réalisations concrètes et au dynamisme de la Communauté européenne du charbon et de l'acier (CECA). Caricature de Beuth sur la menace soviétique et la question du réarmement de la RFA (24 juillet 1950)
RAPPROCHEMENT ENTRE LES DIFFERENTES OEUVRES Claude Debussy en 1892, Marcel Duchamp en 1912, André Breton en 1928, Bob en 1950 et Jeffrey Shaw en 1985, ont tous présenté des œuvres en avance sur leur époque, des œuvres avant-gardistes. Ils ont su se libérer des « habitudes artistiques » de leur époque. Ils ont tous su imposer une autre vision de leur art. Ils ont casser les codes et fait tomber les barrières. Jeffrey Shaw a présenté une œuvre avant-gardiste car il était l’un des tout premiers à utiliser la Réalité Virtuelle à des fins artistiques. Il n’a pas hésité à jouer sur plusieurs « espaces » (physique et virtuel) et s’est efforcé de montrer qu’un nouveau potentiel d'écriture s'offrait à l'artiste pour créer des situations complexes, conceptuelles, ou engagées. Marcel Duchamp, avec Nu descendant de l’escalier n°2, a été dans le même sens car son œuvre était aussi avant-gardiste, elle cassait les codes du cubisme et représentait un nu non anatomique mais juste des silhouettes en mouvement. De même, l’œuvre Prélude à l‘après midi d’un faune de Claude Debussy pouvait être qualifiée d’avant-gardiste car son instrumentation allait totalement à l’encontre des pratiques courantes de l’époque. On disait même « un frisson nouveau à parcouru la musique ». André Breton, avec Nadja, a proposé une œuvre présentant une personne refusant la logique d’esprit. Elle pouvait être identifiée au mouvement surréaliste par le refus de la raison, de l’asservissement et du travail. Breton a échappé aux codes de la littérature et a présenté un « genre libre ». Durant une période historique mouvementée, Bob a voulu faire réagir les gens malgré la rigueur et le communisme omniprésent. Il a voulu frapper l’opinion en appelant à l’unicité des états du blocs de l’ouest. L’ensemble de ces œuvres a invité l’imagination humaine et a bousculé les sens. Elles ont scindé la critique allant de l’incompréhension à l’enthousiasme comme l’œuvre de Debussy qui s’est inscrite dans l’anticonformisme bien différent de la société bourgeoise du début de la IIIème république ou celle de Duchamp qui a provoqué un tiraillement entre hilarité, scandale et admiration ou encore Nadja de Breton qui sera qualifiée de déception mais aussi de chef d’œuvre du surréalisme.
CONCLUSION • Debussy, Breton, Duchamp, Bob et Shaw ont tous casser les codes de leur art à différentes époques et ont amené une vision plus moderne, plus ouverte et plus libre de l’art. • Ils ont su faire tomber les barrières et ne se sont pas arrêtés aux pratiques artistiques de l’époque. Ils ont provoqué la critique et ont éveillé multitudes de sentiments chez les spectateurs/lecteurs : émerveillement, enthousiasme, étonnement, incompréhension ! • Ces artistes, peu académiques, renvoient à Manet, Monet, Dali, Marey ou encore Isadora Duncan, Erik Satie et Umberto Boccioni qui, eux aussi, furent avant-gardistes, précurseurs, novateurs et se sont affranchi des codes de leur art. ils peuvent tous être qualifiés d’anticonformistes et de modernes.