Conférence pédagogique

1. Conférence pédagogique La scolarisation des élèves en situation de handicap Académie de Grenoble

2. La politique académique: état des lieux et enjeux • Introduction: si nous parlions de nous… • Trois enjeux: • L’enjeu démographique • L’enjeu démocratique • L’enjeu pédagogique • Trois chantiers: • Développer l’accessibilité pédagogique • Construire le partenariat • Informer et former

3. Quelques mots sur la représentationdu handicap dans l’histoire (conférence de Ch. Gardou/ V. Montangerand) • Le handicap n’est pas extraordinaire mais il faut le repositionner dans l’ordinaire de notre humanité. Nous sommes tous angoissés par notre propre vulnérabilité. • Au fil du temps, l’homme a considéré l’être différent selon des représentations multiples qui restent encore ancrées culturellement dans notre manière d’agir.

4. Antiquité • L’enfant handicapé : un signe de la punition des divinités. • On pratique alors l’exposition, l’ abandon de l’enfant difforme dans une forêt ou au fil de l’eau pour l’exposer à la mort, dans un couffin appelé OSTRACON…OSTRACISME. • ICI : une punition car on a fauté -culpabilité - • Sénèque : « Le sain est contaminé par le malsain » – thème de la contagion • Il faut les séparer ( séparation : thème qui n’a pas disparu)

5. 1er testament : l’impureté est attachée à l’infirmité. L’infirme est mis au même niveau que les prostitués mais pour les premiers, il existe une tolérance sociale. • 2ème testament : J-C rencontre les malades, les impotents, les infirmes et les « guérit ». • Il brise un interdit : « ils seront les premiers dans le royaume divin ». • Les infirmes seront voués à la charité (= une représentation encore tenace)…

6. Au moyen âge : oscillation entre sacralisation (pratique de l’aumône et notion d’hospitalité) et diabolisation. Au 11ème- 12ème siècles : les infirmes et les pauvres sont bénis car porteurs d’un message de Dieu = une représentation qui va marquer notre culture judéo chrétienne • Quand la peur prend le dessus (épidémies, jacqueries, longs conflits tels guerre de 100 ans…) : l’infirmité redevient une dangerosité.

7. Au temps de Louis XIV : la société doit être belle et policée. Les infirmes et les pauvres sont des offenses à l’ordre royal. On organise alors l’ enfermement. • Création de l’hôpital des Invalides, de l’hôpital général : il faut séparer les infirmes des autres pour conserver l’ordre social…

8. 18ème siècle • Siècle des lumières : émancipation des hommes • Emergence du principe d’éducabilité • Des hommes «  éclairés »: • Abbé de l’Epée (pour les malentendants) • Valentin Haüy (pour les aveugles, invention du braille) • Itard ( Victor de l’Aveyron)

9. Scène du film "L'enfant sauvage" (1969) Victor: Jean-Pierre Cargol, Le docteur Itard: François Truffaut

10. Au XIXème siècle • On va beaucoup classer, étiqueter …du fait notamment de l’accélération des progrès médicaux. • Fin 19ème – début 20ème • - Loi Ferry : enseignement obligatoire • - Binet : échelle métrique de l’intelligence • - 1909 : création de classes de perfectionnement et écoles de perfectionnement

11. Au cours du 20ème siècle • Idées des réadaptations - Officialisation du terme de handicap • Des grandes lois : 1975 – intégration : une priorité - • Aujourd'hui : une société, une école inclusive: loi de 2005 • Mais les représentations anciennes perdurent malgré la loi. Agir sur la culture, apprendre à changer de point de vue • Rendre les droits de chacun effectifs pour tous • Dans les 27 pays de l’Europe, le taux de prévalence du handicap est de 10% : ce n’est pas une minorité.

12. 1-Un enjeu de démographie scolaire • L’académie scolarise désormais 10 750 élèves en milieu ordinaire • 6864 élèves en 1er degré • 3878 élèves en 2nd degré • Les établissements spécialisés accueillent et scolarisent au sein des U.E. 3500 enfants et adolescents, 450 bénéficient d’une scolarité partagée, 455 sont non scolarisés

13. Des évolutions démographiques fortes à tous les niveaux de scolarité

14. Evolution rentrée2009-2010-2011 • 1er degré scolarisation individuelle + 18% • 1er degré dispositif collectif + 8,5% • 2nd degré scolarisation individuelle +12,4% • 2nd degré dispositif collectif +14,8% • Rentrée sept.2010 + 1253 élèves • Dont 987 en scolarisation individuelle • Rentrée 2011 +6% en 1er D + 9,6% en 2nd D

15. 2-Un enjeu démocratique: la réussite de tous

16. Scolarisation individuelle hors SEGPA

17. Evolution des effectifs lycée

18. 3-L’enjeu pédagogique: caractéristiques de la scolarisation • En 1er degré • Scolarisation en classe ordinaire dominante (67% des élèves) et à temps plein (78,81%) • Forte dispersion : 61,5 % des écoles concernées ( 1829 écoles sur 2973) • Accompagnement important: 43,72% des élèves scolarisés individuellement

19. Les dispositifs collectifs de scolarisation en 1er degré • 33,67% des élèves handicapés du 1er degré sont scolarisés en CLIS (41,60% Nat.) • Un réseau de 195 CLIS en développement +8 ratio 2010: 30,7 CLIS pour 1000 élèves/ 33,2 national • Une répartition géographique assez équilibrée sauf, pour certains troubles ( DA-DV en zone rurale) • La CLIS1: près de 90 % des effectifs.

20. En second degré: trois traits caractéristiques • La scolarisation en classe « ordinaire » est massive : 78,80 % des effectifs ( 75,9% National), à temps plein (94,5%) moins accompagnée (37,6%) • La dispersion est un phénomène majeur : 515 établissements concernés ( 85 % du total ) • La poursuite d’études en lycée progresse mais reste insuffisamment développée : académie 464 élèves soit 0,45 % des lycéens national 10 000 élèves soit 0,69 % des lycéens

21. Les dispositifs collectifs en 2nd degré • Le nombre de places en ULIS a été multiplié par 4 depuis le vote de la loi (91 unités). Mais ces créations ont essentiellement concerné les collèges ( 92% du total/83% national) • Le réseau d’ ULIS en LP : 7 unités ( 7,6% du total/13% national) en LGT aucune (3,5% national) • La scolarisation individuelle en LP est supérieure à la moyenne nationale 0,85% pour 0,77%

22. Une prégnance forte de certains troubles • Les troubles spécifiques du langage et des apprentissages représentent : 20 % des déficiences en premier degré 40 % en second degré… • Les déficiences cognitives : 22 % Les déficiences sensorielles : 8 % Les déficiences motrices : 8 %

23. Répartition par trouble National/Académie 08/09

24. Répartition par trouble 1er et 2nd degré

25. Les chantiers • L’accessibilité pédagogique • Le partenariat • L’ information et la formation

26. Les principes de la loi de 2005 • On est passé d’une conception selon laquelle le handicap était pensé comme une dimension personnelle découlant d’une déficience ou d’un accident de la vie, à une conception plus sociale, selon laquelle le handicap se définit comme la situation singulière d’une personne handicapée dans son contexte environnemental et social. • C’est de cette modification que découlent les notions d’accessibilité et de compensation qui sont les deux piliers de la loi.

27. CONSTITUE UN HANDICAP AU SENS DE LA LOI DU 11 FÉVRIER 2005 « toute limitation d'activité ou restriction de participation à la vie en société subie dans son ENVIRONNEMENT par unePERSONNE en raison d'une altération substantielle, durable ou définitive d'une ou plusieurs fonctions physiques, sensorielles, mentales, cognitives ou psychiques, d'un polyhandicap ou d'un trouble de santé invalidant »

28. Parcours AIDES : • AEEH(Allocation d’Éducation pour l’Enfant Handicapé) • AVS(Auxiliaire de Vie Scolaire) • Suivi SESSAD, matériel adapté… ORIENTATIONS • PPC (Plan personnalisé de Compensation) • PPS (Projet Personnalisé de Scolarisation) CDA Commission des Droits et de l’Autonomie Coordonnateur EPE Équipe Pluridisciplinaire d’Évaluation Famille Enseignant référent Equipe éducative puis Équipe de Suivi de Scolarité (ESS) « évaluation besoins » puis suivi, régulation Enseignant référent Inscription de l’Élève dans l’École de référence Parents via Chef d’établissement

29. 1-Promouvoir une politique d’accessibilité • L’accessibilité désigne « la conception de produits, d’équipements, de programmes et de services qui puissent être utilisés par tous, dans la mesure du possible, sans nécessiter ni adaptation, ni conception spéciale ». C’est l’accès à tout pour tous. • Article 2 Convention internationale sur la protection et la promotion des droits et de la dignité des personnes handicapées (ONU). • C’est donc l’ensemble des contraintes que le système se donne à lui-même pour se rendre accessible à tous, qui vise à réduire la situation de handicap, issue de l’interaction entre la personne et son environnement, en rendant celui-ci plus accessible.

30. La compensation • Lorsque l’accessibilité mise en place par la société ne suffit pas, une réponse spécifique est proposée. • Sur la base du projet de vie de la personne, un ensemble de réponses individualisées. Pour compenser les limitations d’activités et les restrictions de participation à la vie sociale résultant de la situation de handicap, la loi a prévu une réponse spécifique et individualisée: la compensation de la perte d’autonomie • Trop souvent encore, la compensation vient pallier le déficit d’accessibilité. La règle doit être la mise en accessibilité ; la compensation doit être l’exception

31. ACCESSIBILITE COMPENSATION EGALITE DES DROITSEGALITE DES CHANCES Logique d’adaptation Environnement Individu REDUIRE/ NEUTRALISER LE DESAVANTAGE

32. Mis dans une condition où il n’y a pas de désavantage, il se sent comme les autres …. Ici, il gagne la course à cloche pied sur la bonne jambe 32 Martine Petit - IA-IPR d'EPS Académie de Grenoble

33. L’accessibilité pédagogique • « La norme, c’est l’ordinaire » • Il nous appartient de rendre effective l’accessibilité au savoir soit par un accèsindividuel soit collectif (CLIS/ULIS) • S’engager dans une démarche d’inclusion doit donc permettre à tous les élèves de fonctionner ensemble avec des contenus d’enseignement ou des formes de pratique différentes permettant à chacun de progresser et de s’épanouir au travers des parcours scolaires adaptés et continus ( Loi d’orientation 2005).

34. CRÉER LES CONDITION DE L’ACCESSIBILITE PÉDAGOGIQUE Sans produire d’injustice Les acteurs: - De l’enseignant - De l’élève - Des élèves Des modalités d’organisation - formes de groupement - temps, espace - médias Les contenus d’enseignement Dans le but de réduire la situation de handicap Des critères d’évaluation

35. L’ACTIVITÉ DE L’ENSEIGNANT • Constater sur ce que savent faire les élèves • Analyser des difficultés – formuler hypothèses? • Quelles organisation des ressources? • Quelles logiques d’organisation des actions? • Proposer des transformations • Vers quelles nouvelles organisations des ressources? • Définitions, choix des contenus d’enseignement, stratégies Compétence attendue (obligation de résultat définie par les programmes)

36. 2- Développer le partenariat • La question de la scolarisation des élèves en situation de handicap a été historiquement marquée par une césure entre l’EN et le secteur médico-social…

37. Modes de scolarisation Inscription dans l’école ou l ’établissement scolaire de référence: 5 possibilités Scolarisation en milieu ordinaire Accueil dans un établissement du secteur médico-social dans l’école ou l’établissement scolaire de référence (inscrit même si enseignement à domicile ou à distance) dans l’unité d’enseignement de l’établissement d’accueil IME, ITEP à temps plein École ordinaire dans l’unité d’enseignement et dans son établissement scolaire de référence IME ITEP à temps partagés avec école dans l’unité d’enseignement et dans un établissement scolaire avec lequel l’établissement d ’accueil met en œuvre une coopération (peut être inscrit dans cet établissement scolaire) une autre école ou un autre établissement scolaire, où l'élève est inscrit si recours à un dispositif adapté Clis U.P.I.

38. Des dispositifs collectifs à renforcer • Le réseau de CLIS peut être développé et diversifié, sa dimension inclusive affirmée. • Le nombre de places en ULIS a été multiplié par 4 depuis 2005 (91 unités), mais ces créations ont surtout concerné les collèges ( 92% du total). • Accroître le nombre d’ ULIS en LP, envisager la création d’ ULIS en LGT ( DA-DV…) • Renforcer la dimension « tête de réseau » avec d’autres acteurs fonctionner en dispositif ULIS

39. La scolarisation individuelle • Une meilleure définition des PPS ( parcours scolaire, modalités pédagogiques, aménagements examens…) ce qui implique renforcement du rôle des Equipes Pluridisciplinaires d’Evaluation (EPE) des MDPH • Affirmer le rôle des enseignants référents, des équipes de suivi de la scolarisation • Evaluer des besoins toujours particuliers, en situation…

40. L’accompagnement des élèves • L’accompagnement et le suivi: coopération EN et secteur médico-social (arrêté avril 2009), nouveaux contrats d’objectifs avec l’ARS, nouvelle gouvernance • Les AVS…un chantier national (statut, contrat) • Mais aussi une régulation académique et départementale.

42. 3- L’information et la formation • Diffusion d’un guide académique • Ouverture de sites pédagogiques 1er et 2nd degré • Développer la formation des équipes dans le cadre des animations pédagogiques, des stages de liaison école/collège, des stages d’établissement, des stages de directeurs d’école, de chefs d’établissement • Expérimentation de formations «  hybrides »

43. Scolariser les élèves en situation de handicap Guide à destination des enseignants

44. Conclusion • «  L’école inclusive, que nous voulons, collectivement construire c’est : l’école pour tous et pour chacun, qui s’adapte à la personne et non l’inverse. Celle qui place la personne au centre de tout projet éducatif en reconnaissant les potentialités de chacun et ses besoins spécifiques » charte de Luxembourg 1996