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Les valeurs des Français. Source : Pierre Bréchon, Jean-François Tchernia (direction), La France à travers ses valeurs , Armand Colin, 2009. Informations sur l’enquête : valeurs-france.fr. Pierre Bréchon et Jean-François Tchernia. Que sont les valeurs ?.
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Les valeurs des Français Source : Pierre Bréchon, Jean-François Tchernia (direction), La France à travers ses valeurs, Armand Colin, 2009. Informations sur l’enquête : valeurs-france.fr Pierre Bréchon et Jean-François Tchernia
Que sont les valeurs ? • Des idéaux et des préférences qui structurent les représentations et les actions des individus, ce qui les prédispose à agir dans un sens donné. Valeurs = guide pour l’action, boussole ou logiciel interne • Les caractéristiques principales des valeurs • Des valeurs intégrées au cours de la socialisation, pendant la jeunesse, puis remodelées lentement tout au long de la vie. • Les systèmes de valeurs s'inscrivent dans la durée • Une certaine cohérence de l'organisation des valeurs chez un individu. • Pas de lien automatique avec les comportements. • Des systèmes de valeurs qui marquent les sociétés et pas seulement les individus.
L’étude sur les valeurs • Un programme de recherche international • un regroupement international de chercheurs en sociologie et en science politique • Une étude menée dans plus de 40 pays européens en 2008, avec au moins 1500 interviews par pays • Trois enquêtes précédentes en 1981, 1990 et 1999 • En France, une équipe réunie dans ARVAL • L'étude réalisée en France de mai à août 2008 • Un échantillon de 3071 interviews au domicile, représentatif de la population résidant en France âgée de 18 ans et plus • Un questionnaire d’une heure abordant les principaux domaines de la vie : • La famille • Le travail • La sociabilité et l’agir moral • La politique et l'économie • La religion
Appartenances et identités Les conditions matérielles d’existence et les modes de vie à l'époque de la socialisation ont une influence certaine sur la formation des valeurs parents cultivés > enfants politisés. Le statut familial évolue avec l’évolution générale des valeurs : 44 % de mariés aujourd’hui contre 65 % en 1981 (plus de divorcés et de célibataires). Près du quart des Français ont au moins un père ou une mère étranger. Cependant, la diversité grandissante des origines n'affaiblit pas le sentiment national ni l'attachement au territoire local. Globalement, les Français n’apparaissent pas inquiets pour eux-mêmes… … mais pour la société, qu’ils trouvent insécurisante, et dont l’évolution leur semble non maîtrisable.
… alors qu'ils trouvent de plus en plus que la société va mal
Sociabilité et lien social La participation associative est moins développée en France que dans nombre d'autres pays européens environ 40 % en France. La confiance spontanée, accordée a priori à une personne que l'on ne connaît pas, est faible (1 Français sur 4), alors que 3 sur 4 sont prudents ou méfiants. Les Français expriment surtout des sentiments de solidarité avec des catégories de personnes qu'ils sentent proches. L'intolérance vis-à-vis de divers groupes est moins forte que par le passé. Les sentiments xénophobes tendent notamment à régresser : 41 % en faveur de la préférence nationale à l’embauche contre 61 % en 1990.
Les sentiments de solidarité selon les catégories sociales considérées
Morale individuelle et normes sociales Des Français adeptes d’une morale de situation (les principes doivent être appréciés dans chaque cas). Chacun est autonome et veut faire ses expériences : l'individu souhaite décider par lui-même ce qui concerne sa vie et l'usage de son corps. Une orientation générale : la tolérance et le respect d'autrui L'acceptation des différences individuelles s'impose, notamment dans les modes de vie et les manières de penser des personnes. La tolérance, une manière de vivre ensemble de façon pacifiée dans une société pluraliste. Liberté privée mais ordre public nécessaire : La tolérance est nettement moins forte pour les comportements touchant à la vie collective. La demande d’autorité se renforce, de même que la confiance en l’armée et la police.
Les actes les plus réprimés et les comportements les plus admis • Les Français se révèlent très permissifs pour tout ce qui concerne la vie privée, la maîtrise de la vie et de la mort. Ils sont au contraire beaucoup plus rigoristes pour tout ce qui touche à l’organisation de la vie publique. • On ne constate pas de relâchement concernant ce qui est tolérable dans l’espace public, alors que la permissivité privée a beaucoup progressé depuis 30 ans.
Environnement, nature, technique D’une conception anthropocentrique à une conception écocentrique presque consensuelle : l’homme, personnage principal du grand récit postindustriel, est remplacé par la nature, désormais sacralisée. Un passage à l'acte difficile : Seulement la moitié des Français sont prêts à donner de l’argent pour la protection de l’environnement. Une infime minorité d'entre eux (3%) appartiennent à une organisation écologiste, et encore moins (1%) y font une activité bénévole. La traduction politique pose problème : dans l'enquête de 2008, 7 % disaient avoir l’intention de voter écologiste en cas d’élection générale… Donc des valeurs écologistes, mais molles.
Famille Des valeurs familiales plus individualisées qu’avant : Le couple, lieu du bonheur, dans la fidélité des conjoints (valeur fidélité en hausse), après expérimentation. Une famille qui n’est plus un donné, mais qui est construite sur les relations de ses membres : parlons des problèmes lorsqu’il y en a. Droit au bonheur familial et recomposition des familles. Des enfants désirés et choisis, dont la bonne éducation est source de beaucoup d’inquiétudes parentales. Avant tout, il faut encourager chez eux : la tolérance et le respect des autres, le sens des responsabilités, les bonnes manières. Forte volonté d’égalité dans le couple, mais le partage des tâches progresse lentement.
Travail Les Français sont attachés à leur travail : Ils y accordent beaucoup d'importance, Ils en sont plus satisfaits qu'ils ne l'ont jamais été : de 40 % de satisfaits en 1981 à 54 % en 2008 (notes de 8 à 10). La perception du travail comme un devoir social se renforce : cette idée est maintenant admise par les trois quarts des Français. L’idéal du bon travail : à la fois quantitatif et qualitatif… bonne ambiance de travail (61 %), bien gagner sa vie (60 %), travail intéressant (55 %), avec des responsabilités (45 %), compatible avec la vie de famille (44 %). La légitimation du travail n'est pas seulement d'ordre individuel (satisfactions matérielles ou psychologiques) mais aussi social (engagement de chacun dans la société)
Economie Une relative adhésion à certains thèmes libéraux la responsabilité de chacun pour subvenir à ses propres besoins la concurrence le développement de la propriété privée des entreprises Sur d'autres thèmes, soutien des options sociales : liberté laissée aux chômeurs de refuser un emploi qui ne leur convient pas, renforcement du contrôle de l'Etat sur les entreprises, souhait d'une plus grande égalité des revenus. Au total une défiance croissante vis-à-vis de l’économie de marché qui transcende les clivages sociodémographiques
Economie libérale ou économie sociale ? Deux alternatives formulées
Religion L'appartenance religieuse des Français suit une évolution nette L'appartenance au catholicisme continue de s’affaiblir Le sentiment de ne pas appartenir à une religion et l'athéisme progressent L’affiliation déclarée à l’islam se développe Les églises ont une image en demi-teinte Les Français considèrent qu’elles peuvent aider les sociétés sur la voie de la sagesse ; si la moitié pense qu’elles remplissent des besoins spirituels, peu trouvent qu'elles répondent adéquatement aux problèmes moraux et sociaux Les Français ont très fortement intégré l’esprit de laïcité : la religion ne doit pas influencer les choix politiques Les croyances se maintiennent plutôt mieux que les pratiques, mais elles deviennent floues et incertaines.
Politique Des attitudes constantes Attachement à la démocratie Structuration des orientations politiques autour de l'axe gauche-droite Confiance dans les institutions de l'Etat-providence et de maintien de l'ordre… … et défiance vis-à-vis de la représentation nationale et des corps intermédiaires privés (presse, syndicats, entreprises) Des changements nets Déclin de la participation électorale Augmentation de la politisation non conventionnelle Une valorisation croissante de l'égalité par rapport à la liberté Les clivages politiques évoluent les opinions politiques sont souvent plus nuancées qu’autrefois, en camaïeu plus qu’en noir et blanc.
Conclusion :la dynamique générale de l’individualisation L’individu décide par lui-même ce qui est bon pour lui Affaiblissement progressif de la dépendance institutionnelle, notamment à l’égard des Églises Dans le domaine des conduites privées, la plupart des Européens revendiquent une libre disposition d’eux-mêmes L’individu est la référence centrale L’épanouissement individuel apparaît comme le but ultime Chacun cultive son originalité mais en lien avec d’autres, porteurs de valeurs semblables. Les structures collectives doivent être au service de l’accomplissement des individus mais ceux-ci doivent respecter les normes sociales et les règles que la société se fixe. L’individualisation (« chacun son choix ») n’est pas l’individualisme (« chacun pour soi »).