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"Communiquer pour résister (1940-1945)". Imprimerie pour enfant ayant servi à la composition du premier numéro de Valmy en janvier 1941. Fonds du Musée de la Résistance et de la Déportation de Besançon . 1. René Char, Feuillets d'Hypnos.
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"Communiquer pour résister (1940-1945)" Imprimerie pour enfant ayant servi à la composition du premier numéro de Valmy en janvier 1941 Fonds du Musée de la Résistance et de la Déportation de Besançon 1
René Char, Feuillets d'Hypnos "Je ne veux pas de mouchard dans l'équipe. Hors du réseau, qu'on ne communique pas. Stoppez vantardise. Vérifiez à deux sources corps renseignements. Tenez compte cinquante pour cent romanesque dans la plupart des cas. Apprenez à vos hommes à prêter attention, à rendre compte exactement, à savoir poser l'arithmétique des situations. Rassemblez les rumeurs et faites synthèse. Si alerte, dispersez-vous. Sauf pour délivrer camarade capturé, ne donnez jamais à l'ennemi signe d'existence." Fragment n°87, mai 1944 2
Jean Texcier, Conseils à l'occupé "Tu en as déjà vu de toutes les couleurs. Les verts, les gris, les noirs se sont présentés les premiers. C'étaient les militaires. Voici venir les sans couleur. Ils arrivent par paquets, avec leurs femmes et leurs petits. À les voir tu jugerais des civils. Vêtus de pacifiques vestons et de paisibles jupons, ils logent dans ta maison, écoutent à ta porte, épient tes gestes, dénoncent tes propos. Ils sont insonores. Aussi, quand ils marchent près de toi, n'entends-tu pas ce fameux bruit de bottes qui, en te faisant dresser l'oreille, te ferme automatiquement la bouche." Conseils à l'occupé n°31, été 1940 3
Masquer, cacher, dissimuler Renseigner, transmettre, coder, décrypter Sauver, protéger, organiser, mettre en sécurité, rassurer Se taire, écouter "Communiquer pour résister" Informer, documenter, dénoncer Montrer, manifester, mobiliser Rédiger, imprimer, diffuser, recruter 4
Réseaux de renseignements Émetteur-récepteur valise, ondes courtes, type B Mark II. Il pèse 14,8 kg et fonctionne sur batteries et secteur. Les émetteurs-récepteurs sont fabriqués par les Britanniques pour les agents du SOE et du BCRA. Musée de la Résistance et de la Déportation de Besançon, don Bernard Weil 5
Tensions autour des liaisons aériennes "Le 12 janvier 1944 Mon cher Talbot (Bingen) J'apprends à l'instant que notre délégué, Hubert, est revenu de Lyon. Joseph était venu le chercher jeudi dernier l'obligeant à laisser tout tomber et à partir le soir même, en lui disant qu'il partirait sûrement le lendemain, puisque vos Services lui avaient assuré qu'une place serait retenue pour lui. Or, arrivé à Lyon — pour la 3° fois — vos agents lui disent : “Non, vous ne partirez ni par le 1er ni par le 2ème voyage. Ne comptez pas sur un 3ème. Mais si vous voulez attendre quelques jours, nous pourrons peut-être vous envoyer par l'Espagne où vous serez dépanné par les Américains.” Mon ami Hubert appelle cela des “brimades des petits embusqués de la Résistance”. Pour ma part, je me réserve d'appeler cela par un autre nom jusqu'au moment où vous aurez bien voulu me fournir des explications écrites, afin que je puisse les produire devant le Comité Directeur du FN. Une chose est sûre : cette fois-ci il ne s'agit pas de la bonne ou de la mauvaise volonté de nos Alliés, ni des conditions climatériques [sic], mais bel et bien d'une mesure de malveillance prise contre le FN. À vous de nous démontrer, par des sanctions contre les responsables, qu'il ne s'agit que d'un acte d'individualité et non d'une politique ! Bien cordialement vôtre VILLON." AN 85 AJ Fonds Villon, Musée de la Résistance nationale 6
Tensions autour des liaisons aériennes "Mon cher Villon. J'ai reçu il y a deux jours votre lettre datée du 12 concernant H. ; je profite de mon premier moment de liberté pour vous répondre, comme vous me l'enjoignez. En ce qui concerne le fait qu'H. ait été inutilement là-bas pour la 3ème fois, ma réponse est, hélas, facile et vous connaissez comme moi Mon Lachaud, mon Marc, pour ne parler que d'eux, sont dans le même cas que votre H. ; et si même vous pouviez douter de mon désir de voir partir H — supposition non-fondée — vous ne pouvez douter du prix que j'attache aux départs de L et M. Les termes de H très clairs, et les vôtres, plus mystérieux, me paraissent donc à la fois injustes, inamicaux et, pour tout dire, inacceptables. Votre ami H dont je déplore vous le savez fort bien, veuillez le lui dire, le non-départ, vitupère mes services de L ; le palmarès des services centraux qui sera quelque jour publié, lui aussi, indiquera des pertes suffisamment lourdes pour que personne n'insulte ni les morts ni les prisonniers ni ceux qui ont repris leur lourde et dangereuse succession et qui tiennent (jusqu'à quand ?) leurs postes de combat. (...) Je ne puis comprendre, non plus, que le principal dirigeant d'un grand mouvement de résistance puisse conserver encore un tel complexe d'infériorité qu'il voie une “brimade” ou une “politique” lorsque, à notre extrême regret, nous sommes ici (et sans doute là-bas) dans l'impossibilité de satisfaire vos légitimes demandes. Vous savez fort bien que je suis le premier à être marri et inquiet, et le premier aussi, à pâtir de ces contretemps successifs. Bien cordialement votre TALBOT." AN 85 AJ Fonds Villon, Musée de la Résistance nationale 7
Messages personnels de la BBC Encore un coup de pif mon capitaine Boubou a une petite sœur qui est née le 12 La vallée du Doubs est belle en été, les peupliers de Jean-Pierre sont trop haut Les courgettes sont cuites La crème glacée est meilleure chaude Un baiser fait toujours plaisir L'année 1944 n'est pas l'année qui meurt La bibliothèque est en feu 8
Clandestinité et faux-papiers Par mesure de sécurité, la vie clandestine obligeait à ne pas dévoiler sa véritable identité. Elle nécessitait donc de se dissimuler derrière une fausse identité. D'où la mise en place d'un service national de l'identité et des faux papiers rattaché aux MUR. Fonds Stetten-Bernard, Musée de la Résistance et de la Déportation de Besançon. 9
Le passeur Paul Koepfler (Poligny) Musée de la Résistance et de la Déportation de Besançon Paul Koepfler fait de Poligny un véritable centre d'accueil pour les réfugiés. Traqué, arrêté, il est abattu le 31 mars 1943 par les Allemands (SD). Ses obsèques, organisées par la municipalité de Poligny, sont suivies par un cortège d'un millier de personnes. 10
Que faire des aviateurs alliés abattus ou tombés ? Près de Valdahon (Haut-Doubs) Le texte du monument ne dit rien de la façon dont cet aviateur a rejoint son pays. Par quels moyens a-t-il pu survivre ? 11
Des billets jetés depuis les trains de déportation "Prière de prévenir Mme Lucie Guillemin que sa fille a quitté Romainville pour un autre camps, peut-être Compiégne. Ne rien envoyer à Romainville. J'écrirai aussitôt possible. Guillemin Lucie, 42 rue du Vernois, Valentigney (Doubs). Sans timbre. J'ai confiance, merci. Une prisonnière. Denise" Musée de la Résistance et de la Déportation de Besançon 12
Jean Guéhenno, Journal des années noires “Un homme de lettres ne peut se sentir libre quand deux millions de ses compatriotes sont autant d’otages dans les prisons d’un vainqueur, quand quarante millions d’hommes autour de lui ne sauvent que par le silence et la ruse ce qui leur reste de dignité”. René Char, Billet à Francis Curel, 1940 “Mes raisons me sont dictées en partie par l’incroyable et assez détestable exhibitionnisme dont font preuve depuis le mois de juin 1940 trop d’intellectuels. Certes, il faut écrire des poèmes, tracer avec de l’encre silencieuse la fureur et les sanglots de notre humeur mortelle, mais tout ne doit pas se borner là. Ce n’est pas toujours facile d’être intelligent et muet, contenu et révolté.” 13
Communication et inventivité : le premier numéro de Valmy composé sur une imprimerie pour enfant Censure : Après la défaite et l’armistice de juin 1940, l’occupant allemand et Vichy instaurent dans les deux zones un régime de censure. Vichy met en place un Secrétariat général à l’information chargée de contrôler la presse et d’en influencer le contenu, en zone sud. Les Allemands appliquent en zone nord les consignes idéologiques de la Propaganda Abteilung dirigée par Joseph Goebbels, et l’ambassadeur allemand à Paris, Otto Abetz, établit des listes d’ouvrages interdits. La censure s’exerce donc sur la presse et sur la radio. La vente de stencils est interdite, on ne peut plus acheter librement du papier et de l’encre, les imprimeries sont surveillées. Les rédacteurs des premières feuilles doivent donc faire preuve d’inventivité pour parvenir à diffuser leurs textes. Taille de l’imprimerie : 4 x 12 x 9 cm. Il s’agit d’une petite boîte de caractères et de 2 tampons. Origine : Cette imprimerie minuscule a été achetée au rayon jouets du Bazar de l’Hôtel de Ville (BHV) à Paris. Comment le journal est-il composé ? Les caractères en caoutchouc sont placés dans un petit composteur de 4 lignes. La composition (disposition des caractères et corrections à la main) des 50 exemplaires du premier numéro a demandé un mois de travail, de décembre à janvier 1941. Le titre est fait au pochoir, et la confection du journal est réalisée dans la salle à manger de l’un de ses rédacteurs, Paulin Bertrand. Combien d’exemplaires ? Les deux premiers numéros ont été « imprimés » à 50 exemplaires. 14
Combat, "Le temps du mensonge" « Le grand mot du régime a été prononcé par Pétain le 25 juin 1940 et il y a tout lieu de penser qu’il passera aux générations futures, inscrivons le ici à nouveau : Je hais les mensonges qui vous ont fait tant de mal. Ayant ainsi parlé, le régime et le chef qui “l’incarne” ont aussitôt commencé à mentir. Mensonge, l’armistice dans l’honneur. Mensonge la collaboration dans la dignité. Mensonge la révolution nationale. Mensonge sur mensonge le prétendu double jeu. Dans la patrie pure et forte que nous avons à rebâtir, nous exigerons que les choses soient présentes derrière les mots, que l’exécution correcte vérifie la promesse, que la provision réponde au chèque. La première chose que nous avons à exiger des Français c’est désormais qu’ils croient à ce qu’ils disent et qu’ils agissent comme ils auront parlé. Aujourd’hui on ne dit pas ce qu’on pense. Hier, on ne faisait pas ce qu’on disait. Aucune intransigeance ne sera trop grande pour nous rendre l’identité des mots et des choses, des paroles et des actes. Sur ce point nous serons impitoyables. » Combat, décembre 1942 15
Défense de la France : Dénoncer les crimes nazis Défense de la France, 30 septembre 1943. Musée de la Résistance et de la Déportation de Besançon 16
La campagne des "V", début 1941 La feuille clandestine En Captivité (Nantes, novembre 1940-juillet 1941) relaie la campagne des "V". Musée de la Résistance et de la Déportation de Besançon 17