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Histoire de l’urbanisme. Séance 1. INTRODUCTION. Qui suis-je?. Italien, 27 ans. Diplômé en Sciences Politiques avec deux spécialisations: Analyse Politique Etudes sur le développement
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Histoire de l’urbanisme Séance 1
Qui suis-je? • Italien, 27 ans. • Diplômé en Sciences Politiques avec deux spécialisations: • Analyse Politique • Etudes sur le développement • Doctorant en économie. Intitulé de ma thèse: Economie Politique de la Montée des Droites Radicales en Europe. • Me contacter: matteo.cavallaro@sciencespo.fr
Plan de la Séance • 1ère partie : « Le cours : structure et objectifs » • 2ème partie: « Le concept d’urbanisme et la ville parfaite » • Environ 15.30: pause de 15 minutes • 3ème partie: « L’utopie en architecture et urbanisme » • Objectifs de cette séance: • Présenter le cours et moi; • Vous présenter; • Prendre un peu de temps pour penser à la ville parfaite et auximplicationsdumot «utopie».
Sujet du Cours • Histoire de l’urbanisme • Avez-vous déjà suivi des cours d’urbanisme? • Approche par thème • Plus intéressant qu’une approche complètement chronologique • On développera un thème à chaque séance • Etant donné que je ne suis pas un urbaniste, mes séances porteront sur le rapport ville-économie et ville-politique. Antonella vous parlera du rapport société-ville et se concentrera plus sur l’urbanisme comme vous le connaissez.
Objectifs • Aucun cours d’histoire ne peut se considérer comme simple chronologie. L’histoire n’est un ensemble de notions. • L’histoire sert à questionnaire. • Question clef de mes séance: a-t-il l’urbanisme (et les urbanistes) un rôle dans le processus de reproduction sociale? • Vous allez travailler dans ce domaine, mais vos actions jouent un rôle politique. Rien n’est que de la technique et c’est important d’y réfléchir.
Structure du Cours • Séance 1 : Introduction et l’utopie en urbanisme • Séance 2: Le rapport ville-politique. • Séance 3/4 : Le rapport avec l’économie – la ville dans le système capitaliste. • Séance 3/4: Un cas d’application concret – Les politiques de reconstruction après le tremblement de terre à L’Aquila
Les modalités d’évaluation • Dossier thématique • Pas encore décidé les modalités, je reviendrai vers vous avec plus d’info la semaine prochaine. • Vous pouvez déjà penser à un thème à développer et on pourra en parler.
Et vous? • Présentez vous • Votre formation • Vos atteintes • Vos intérêts
Urbanisme: définitions? • Qu’est-ce que l’urbanisme selon vous?
Urbanisme: définitions? • Grand Dictionnaire encyclopédique Larousse: « l’art d’aménager et d’organiser les agglomérations humaines de telle sorte que les fonctions et les relations entre des hommes s’exercent de la façon la plus commode, la plus économique et la plus harmonieuse » • Aménager => disposer avec ordre: • Objectifs: commodité, économie et harmonie.
Urbanisme: définitions • D’après « L’urbanisme » de Jean-François Tribillon, il y a deux acceptions du terme: • « Une première, étroite: l’urbanisme est l’art de produire ou de changer la forme physique des villes, d’aménager les villes; • Une deuxième, large: l’urbanisme est la science de l’urbain et de sa transformation » • Tribillion préfère la première, pour ce cours nous allons plutôt insister sur la deuxième: • Plus ambitieuse • Unificatrice: faits urbains et techniques de transformation urbain unifiés
Urbanisme: définitions • « L’urbanisme ressortit donc à l’art (et à l’architecture qui conçoit les bâtiments harmonieux), à l’économie, à la sociologie (la “ commodité ” et les relations entre les hommes), à l’histoire (le temps), à la géographie (l’espace urbain et rural), au droit (les règles de contrôle de l’utilisation du sol), à l’ingénierie (les réseaux et les techniques de construction). Bref, c’est un champ d’action, pluridisciplinaire par essence, qui vise à créer dans le temps une disposition ordonnée de l’espace en recherchant harmonie, bien-être et économie. » (Pierre Merlin)
Urbanisme: définitions? • L’urbanisme peut être considéré comme prescripteur • Il s’agit di dire ce qu’il faut faire plus que participer activement à sa propre réalisation; • L’urbanisme: • Énonce ce qui doit être à traves des principes de développement urbain; • Décrive le processus à suivre à travers la produtcion du droit et l’écriture de règles juridiques • L’urbanisme, d’un point de vue « technique » s’occupe donc d’établir les limites et les chemins du processus de transformation urbain. Mais peut-on se limiter à cette vision technique?
L’Utopie • Qu’est-ce qu’une utopie?
Qu’est-ce qu’une utopie? • Signifié littéral: « sans lieu », « qui ne se trouve nulle part » • Mot créé par Thomas More en 1516 et utilisé aussi en conjonction avec le mot eutopia (le bon lieu, eu en grec indiquait le « beau », le « bon »). • Aujourd’hui le mot utopie partage les deux signifié et décrit un modèle idéale, parfait, normalement au niveau social. • Utopie comme chose non réalisable.
Villes idéales et utopies • Ville et utopie: concepts qu’on retrouve ensemble dans l’histoire, tout utopie cherche d’imaginer son espace. • D’un côté : architectes et urbanistes souvent inventent des nouvelles maisons/villes, bien que celles là restent enfin sur le papier. • De l’autre côté: en essayant de théoriser la société parfaite, les philosophes ont souvent présenté des modèles de « villes idéales ».
Villes idéales et utopies • Trois principes à la base de ce rapport: • L’utopie en tant que gouvernement parfait de l’homme doit se poser aussi la question du gouvernement de l’espace; • La société est normalement considéré comme façonnée/influencée par l’espace, donc quand on pense à notre société idéale on doit penser aussi à quelle dimension spatiale pourrait mieux l’héberger. • Dans certains auteurs proposer un modèle de ville idéale sert comme artifice méthodologique, cela nous explique de manière plus claire ce qui est proposé par l’utopie. • Caractéristique communes dans les utopies urbaines: • L’objectif: harmonie sociale à travers l’utilisation d’un ordre spatial précis et rigoureux. • La relation entre espace et politique, entre la forme et le contenu social est souvent expliquée • Elles sont normalement isolées.
L’antiquité • La tour de Babel: projet de ville avec la tour centrale qui devait arriver à atteindre le ciel. • Platon: l’ordre politique et l’ordre spatial sont reliés entre eux car ils sont la manifestation de « l’Unité Universelle » (Solinis 2009) • Aristote: s’intéresse à l’organisation de l’espace comme concrétisation finale de son raisonnement sur la société idéale • Atlantide: exemple de ville pas cernée de remparts qui engloutie le territoire et le détruit. • Ville de Milet (Hippodamus): ville organisée, géométrique dont le comédien Aristophane se moquera pour son excès de rationalité qui aurait rendu la ville invivable.
La cité idéale dans la renaissance italienne • Plusieurs projets qui présentaient: • Des villes aérées, larges avenues, présence importante de monuments et jardins; • Mais aussi fortifications et équilibre dans le rapport avec le campagnes. • Toute utopie urbaine essaie de représenter une certaine vision de l’humanité et des priorités de l’humain => renaissance italienne : place à la culture, vision encore mi-rurale, redécouverte de la ratio et de l’équilibre • Villes modèles où les concepts clés de l’art de l’époque jouent un rôle central: géométrie, perspective, ratio.
Sforzinda • La ville de « Sforzinda », imaginée par Antonio Averlino (Le Filatère) • Paysage fluviale (canaux utilisés pour le transports ) • Étoile à huit branches (symbole ésotérique) inscrite dans un cercle: organisé et opposé à la cité médiévale , anarchique dans son développement. • Huit tours, une pour chaque pointe de l’étoile. • Au centre: la cathédrale (qu’est-ce que ça nous dit de l’idée de société du Filatère?)
La cité idéale dans la renaissance italienne • La cittàideale, auteur inconnu, 1480/1490 • Idée de perfection mathématique • Echiquier sur laquelle les bâtiments sont disposés en manière régulière et symétrique; • Jeu de perspective.
La ville idéale de Pietro Cattaneo 1554 • Ingénieur militaire, il reprend la structure des forts.
L’Ile d’Utopia • Thomas More, 1516 • Maillée par un réseau de 54 villes identiques; la campagne est rationalisée afin d’optimiser la production agricole. • «La distance qui sépare les villes les plus proches les unes des autres est de vingt-quatre milles; mais aucune n’est tellement isolée qu’on ne puisse s’y rendre en une seule journée de marche. » (Thierry Paquot , Utopies et utopistes, La Découverte « Repères », 2007, p. 71) • Equilibre d’habitants: les agriculteurs qui quittent les campagnes doivent être remplacé par un nombre équivalent de citoyen qui devront quitter la ville. Population statique.
L’Ile d’Utopia • Capitale: amaurore, la ville du brouillard. • A coté d’un fleuve et d’une colline, modelée sur Londre (Thomas More était anglais, le nombre 54 dérive des 54 comtés du royaume d’Angleterre à l’époque). • Ensemble des « meilleures » techniques de l’époque: la technologie romaine et grecque pour le sanitaire, la structure des rue flamandes pour se protéger du vent • Pas de maisons isolées, mais « disposition continue en pâtés d’habitations autour d’un jardin »: le soin des jardins par les habitants est très attentif • Pas de propriété privé: les logements sont assignés tous les dix ans par tirage au sort! • Il n’y a que très peu de modèles de bâtiment, décidés par la loi.
L’Ile d’Utopia • Il y plusieurs éléments de critique politique qu’on retrouve dans la description de la ville • la critique des inégalités et du luxe du pouvoir; • Le rôle particulier du pouvoir qui, démocratiquement, décide ce qui est mieux pour l’île • Du point de vue de l’économie l’abolition de la propriété privée crée aussi une ville sans presque pas de commerces • Villes encadrées dans un paysage très rural car l’agriculture joue un rôle central dans la production des biens (qui sortent tous de la production agricole).
La cité du soleil (Tommaso Campanella) • Publiée en 1602, on est toujours sur une île, cette fois à coté de Sumatra (Indonésie) • Forme circulaire, entourée de sept remparts concentriques • Chaque remparts a le nom d’une planète et les remparts identifient des « gironi » (anneaux), chacun qui représente un jour de la semaine mais les différents types de connaissance. • Fonction pédagogique: dans chaque remparts il y a illustré des notions à apprendre • Au centre: le temple du soleil, majestueux, avec des colonnes et une large coupole.
La cité du soleil (Tommaso Campanella) • Une ville avec des solides portes et des murs encore plus solides. • Campanella et More partagent une vision assez « isolée » de la société parfaite et donc leurs villes idéales sont situées loin et sont protégées pour que rien ne les envahisse. • Mais aux citoyens ces villes idéales offrent tout confort: la cité de Campanella est une ville qui apprend aux citoyens, une ville-école • Echo de la Renaissance, même si cette avait déjà terminé depuis un siècle en Italie • Vu que l’école est la ville, il n’y a pas de vraies écoles en terme de bâtiments dans l’ouvre de Campanella.
Palmanova • Vraie tentative de bâtir la ville idéale, située pas loin de Venise • 1593 => après la victoire des forces européennes face à l’invasion turques • Caractéristiques principales: conçue comme forteresse, en forme d’étoile à branches. Chaque bastion peut défendre ses voisins • Réalisation de « ville idéale » à l’époque par un état sous risque d’invasion => la défense parfaite.
Claude Nicolas Ledoux • La Saline royale d’Arce-et-Senans (en Frenche Comté) érigée en 1774 • Demi-cercle parfait, conçue pour assurer le max de productivité et rationaliser le travail et les déplacements des ouvriers. Mais aussi favorise la vie communautaire et collective de ces derniers. • Idée positive de la distance des autres villes, isolement bienfaiteur • Il ne s’agit pas d’une ouvre d’urbanistique au sens strict, étant plutôt une ouvre d’architecture, mais elle reste un modèle pour les villes ouvrières qui viendront dans le siècle suivant
La maison du directeur au centre, le centre du pouvoir. L’organisation spatiale assure la surveillance continue. (Concept qui sera encore plus développé par Foucault et la panoptique )
Claude Nicolas Ledoux • La Saline est le point de départ pour la ville idéale selon Ledoux, un projet inachevé qui s’appelle la « Ville de Chaux » • Le cercle se complète: le site industriel devient alors le centre ville. Autour les bâtiments, chacun ayant une forme allégorique. • Références ésotérique typiques d’un certain déisme du Siècle des Lumières « il transcrit dans sa géométrie cartésienne le culte à la déesse Raison » (Rêver la ville – Olivier Jonas)
Owen et le village communautaire • New Lanark (1800): 1300 habitants + 500 enfants • Obj: dépasser l’opposition ville campagne et bâtir un village urbain: • Logements à usage privé mais dont la propriété est collective; • Bâtiments publics classiques (hôpitaux, écoles..) • Maisons+jardins; grands parcs publics et champs cultivés au longs des routes. • 1826 New Harmony (Indiana): 2ème tentative • 10000 hectars, 200 maisons • Village coopératif: les bâtiments ont des sections dédiées aux services publics et des sections séparées dédiées aux logements privées.
Owen et le village communautaire • Plusieurs tentatives de copie, un vrai mouvement politique très répandu dans la première moitié du XIX siècle. • Aucun n’a marché. • Apport d’Owen: « Le principal apport de Robert Owen à la question urbaine tient en trois principes: séparer le domaine privé du domaine public, offrir un «milieu» sain pour une vie épanouie et refuser la pollution des agglomérations au profit d’innombrables villages auto-organisés. » (Thierry Paquot , Utopies et utopistes, La Découverte « Repères », 2007, p. 71)
Le Phalanstère • Imaginé par Charles Fourier (1772 – 1837) • Ensemble de bâtiments qui forment un hôtel coopératif e qui sera la base d’une nouvelle forme d’état. • Longue plus d’un km (le Château de Versailles => 400m). Surface occupé de 4 km2 , salles spécialisées pour les activités de groupe et appartements privés. Ailes réservées pour les activités plus bruyantes. • Réalisation: le familistère de Guise, créé par Godin entre 1858 et 1883 • Godin => entrepreneur. Il crée un familistère pour ses ouvriers/ • Pas de maison individuelle, elles font le mal de la société. • A travers la collectivité du phalanstère les ouvriers peuvent accéder à un quantité de service ( et donc de richesse) qui leur serait inaccessible de manière individuelle.
Face à l’industrialisation: l’utopie contre la surpopulation • Surpopulation et insalubrité des périphéries urbaines devient un problème vers la fin du XIX° siècle. • Soria y Mata (1882): Cité linéaire • Villes mono dimensionnelles au long des voies ferrées. • Elles relieraient des cités points, villes où la densité est plus élevée. • Extension: dizaines de km en longueur et 500 mètres de largeur. • Howard (1902): les cités-jardins de demain • Population max 30k habitants • Centre ville dédié aux activités du tertiaires et aux fonctions administratives. Entouré de jardins et avenues arborées qui séparent le centre des quartiers résidentiels. • Villes: cernées par une couronne de terres agricoles où on retrouve aussi les industries. • Au niveau de la gestion: mi-publique et mi-privée
Bibliographie de la séance • Pierre Merlin L'urbanisme , 8e éd., Paris, P.U.F. « Que sais-je ? », 2009. • Tribillon Jean-François, L’urbanisme, 3e éd., Paris, La Découverte « Repères », 2009. • Paquot Thierry, Utopies et utopistes, Paris, La Découverte « Repères », 2007. • Françoise Choay, Urbanisme, Utopies et réalité, Éditions du Seuil, Paris, 1965. • Olivier Jonas; Colette Galmiche et Joël Montarou, Rêver la ville : utopies urbaines de la cité idéale à la ville numèrique, DGUHC, Paris, 2003. • www.peoilnero.com