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La minorité à l’intérieur de la minorité : Les franco-ontariens et les immigrants de minorités raciales. Dr. Paul R. Carr Youngstown State University Beeghly College of Education One University Plaza Youngstown, OH, 44555 Tel: 330-941-2231 E-mail: prcarr@ysu.edu. Points de départ.
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La minorité à l’intérieur de la minorité : Les franco-ontariens et les immigrants de minorités raciales Dr. Paul R. Carr Youngstown State University Beeghly College of Education One University Plaza Youngstown, OH, 44555 Tel: 330-941-2231 E-mail: prcarr@ysu.edu
Points de départ • Comment comprendre la construction identitaire des francophones de l’Ontario ? • Sont-ils compatibles, les droits linguistiques et les droits de la personne en Ontario ? • Quels sont les enjeux de l’intégration, ou manque d’intégration, d’immigrants de minorités raciales francophones en Ontario ? • Quelles sont les perspectives politiques sur le phénomène des changements démographiques en Ontario français ?
Historique • L’histoire du Canada (laquelle ?) • La géographie et démographie du Canada • La relation avec les « anglais » (le sentiment et la réalité de marginalisation et d’humiliation) • Le rôle de l’église catholique • L’éducation (le Règlement 17 en 1912 en Ontario) • L’évolution de la langue et du fait français • L’assimilation culturelle et linguistique • Qui sont les « autres » ?
Quelques faits sur les histoire canadienne • Des peuples autochtones ici depuis 10 000 à 20 000 ans • Champlain est accompagné au Canada en 1605 par Mathieu de Costa, un homme d’origine africaine, qui agit comme interprète entre les Français et les Micmac • 1628 : l’achat du premier esclave au Québec, un garçon du Madagascar • 1734 : Marie-Joseph Angélique, une esclave, dans une tentative de fuir l’esclavage, soupçonnée d’avoir incendié plusieurs édifices à Montréal, est pendu • Relations entre les Français et les peuples autochtones ; les Métis • Les noirs sont au Canada depuis longtemps ; d’autres groupes ont aussi marqué l’histoire canadienne, ce qui pourrait remettre en question la notion des « deux peuples fondateurs »
L’histoire franco-ontarienne (SOURCE: Office des affaires francophones, 2006; www.ofa.gov.on.ca) • La présence française en Ontario remonte à près de 365 ans, soit à l'établissement de la mission de Ste-Marie-au-Pays-des-Hurons, en 1639 • 1742 : la mission catholique L'Assomption a été fondée à Windsor • 1850 : l'immigration canadienne-française s'étend dans plusieurs régions • 1880 : les francophones aménagent dans le Centre-Nord de la province • L'Ontario compte plus de 549 000 personnes qui ont comme langue maternelle le français (approx. 5 % de la population ontarienne) ; la plus importante communauté francophone canadienne hors Québec
Profile de la communauté francophone Éducation • Plusieurs centaines d'écoles primaires et secondaires desservent les élèves dont le français est la langue première (100 000 élèves) • 12 conseils scolaires de langue française (4 publics - 8 séparés) • Trois collèges communautaires de langue française • Quatre universités et collèges universitaires offrant des programmes d'études Économie • Environ 12 000 entreprises et sociétés ontariennes francophones • Outre les entreprises agricoles, les gens d'affaires francophones ont contribué à l'exploitation des richesses naturelles (les secteurs forestier et minier) • Il y a environ cent-quarante coopératives dont cinquante caisses populaires dont l'actif est de presque trois milliards de dollars
Profile de la communauté francophone Culture • Plusieurs centres culturels, de nombreux festivals, plusieurs galeries d'art, de nombreuses troupes de théâtre professionnelles, sept maisons d'édition, et des magazines culturels ou spécialisés • Radio : 6 stations communautaires et 5 stations d'État ; Télévision : TFO-TVOntario, Société Radio-Canada, RDI, TV5, TVA ; Médias écrits : 17 hebdomadaires, 2 bimensuels, 1 quotidien (Le Droit), 5 magazines et une cinquantaine de bulletins communautaires Justice • Le français et l'anglais, langues officielles du système judiciaire en Ontario • La Loi sur les services en français Municipalités • 44 municipalités offrent officiellement des services en français
Profile des minorités raciales francophones (SOURCE: Office des affaires francophones, 2006; www.ofa.gov.on.ca) • 59 000 francophones (10 % de la population francophone) de MR en Ontario ; une augmentation de plus de 40 % entre 1996 et 2001 • 1 francophone sur 3 dans la région de Toronto (33 %) ; 15 % à Ottawa et Hamilton • Proportion de jeunes de moins de 20 ans y est deux fois plus élevée (39 % vs 19 %) • Entre 1996 et 2001, plus de 3 sur 5 francophones de MR sont venus d'un autre pays (63 %) et 1 sur 3, du Québec (33 %) • Trois quarts des MR francophones résidant en Ontario sont nées à l'extérieur du Canada ; 32 % proviennent de l'Afrique, 31 % de l'Asie et 18 % du Moyen-Orient • Le niveau de scolarité des MR francophones est nettement plus élevé que celui des francophones : la proportion détenant un diplôme universitaire est deux fois plus élevée que la population francophone générale (32 % comparé à 15 %) • En dépit d'un niveau de scolarité plus élevé, le revenu d'emploi des MR francophones est plus faible que celui des francophones dans la population générale
Statut des minorités raciales • L’Office des affaires francophones (2005) estime que 16% ou 93,000 francophones en Ontario sont nés à l’étranger • Farmer et al. (2003) met le chiffre à jusqu’à la moitié des francophones de Toronto, c’est à dire jusqu’à 80,000 qui sont nés ailleurs • Il y a au delà de 50 organismes francophones de minorités raciales présentement • Pourtant, il est difficile d’identifier le nombre exact d’intervenants de minorités raciales parce que : 1) le manque d’auto-identification comme francophones ; 2) certains préfèrent s’identifier davantage avec le monde anglophone; 3) ceux et celles nés au Canada qui sont de deuxième ou troisième génération de familles immigrantes ne seront pas nécessairement captés comme francophones • Des écoles surtout à Toronto, Ottawa, Windsor et Hamilton ont de grande présence de minorités raciales • Les minorités raciales n’occupent pas de postes de responsabilités dans le système d’éducation francophone de l’Ontario
Les enjeux de la démographie • Lorsque la population de l’Ontario continue de se croître, la communauté franco-ontarienne représente de moins en moins de gens en terme du nombre brut aussi bien qu’en pourcentage : • 1990 – 5,5 % de la population ontarienne • 2005 – 4.5 % de la population • 2020 – 3,5 % (une estimation) • En même temps, le nombre de minorités raciales est en pleine croissance • Si les nouveaux arrivants ne s’intègrent pas du coté francophone, surtout dans les écoles francophones, quel sera le sort de la culture et la langue française ? • Quel est le statut de la discussion pour s’attaquer au problème ? Quelles ressources sont disponibles ? Qui participe dans le processus de prise de décision ?
Problématique – niveau macro • En dépit de la croissance évidente du nombre de minorités raciales francophones, il est très peu de recherche • Les minorités raciales francophones tentent depuis 1990 de consolider leur réseaux pour revendiquer pour des changements • La question de la diversité ethnoculturelle semble être plus contentieuse du coté francophone, surtout en ce qui a trait à l’identité francophone • Des implications importantes si la communauté franco-ontarienne n’accentue pas le niveau et le rythme d’intégration des minorités raciales • La question linguistique et culturelle est-elle la même pour les deux groupes (Les Franco-Ontariens et les minorités raciales francophones ? • Question méthodologique : comment identifier les francophones ?
Problématique – niveau micro • La Constitution et les « ayants-droits » • Les comités d’admission et la l’incohérence • L’accent sur la langue française versus l’intégration des élèves • L’assimilation des Franco-Ontariens : l’exogamie, l’analphabétisme, la préférence pour l’anglais, la manque de services, la qualité des écoles de langue française, la valorisation de la culture… • Les écoles d’immersion (100 000 élèves versus 100 000 dans les écoles de langue française) • Le niveau de décrochage des écoles francophones vers les écoles de langue anglaise en 9eme année
Terminologie • Le pouvoir politique de s’identifier • Canadien, Canadien-francais, francophone, Franco-Ontarien, Ontarois • Québécois, Acadien, Franco-Manitobain, Fran-Saskois, Franco-Albertain • Peut-on être de race noire et aussi être Franco-Ontarien ou Québécois ? • La définition en 1992 en Ontario au cours du débat sur la diversité ethnoculturelle et raciale • De souche, pur laine et ayant des ancêtres francophones venant de la France : sont-ils les « vrais » des vrais ? • La langue et l’identité
La langue et le recensement (SOURCE : Statistiques Canada) • « Les variables linguistiques principales (utilisées le plus souvent pour le classement d'une population selon les capacités linguistiques) sont : la langue maternelle, la langue parlée à la maison et la connaissance des langues officielles (et non-officielles). Pour ce qui est des études portant sur les langues, il est préférable de recueillir des données pour ces trois variables, mais certaines contraintes s'imposent, telles que le coût ou le fardeau de réponse et, en raison de celles-ci, il est peut-être nécessaire de limiter la collecte à une variable. Dans de tels cas, il est préférable d'utiliser la variable langue maternelle. Cette dernière est utilisée par la majorité des clients et est directement liée aux dispositions de la Section 23 de la Charte canadienne des droits et libertés qui renvoie directement aux citoyens canadiens "....dont la première langue apprise et encore comprise est celle de la minorité linguistique de langue anglaise ou française.... ».
Survol de la politique en Ontario • 1990-1995 – un gouvernement de gauche (NPD – Bob Rae) ; l’engagement communautaire et l’antiracisme ; l’accent sur l’inclusion • 1995-2003 – un gouvernement de droit (PC – Mike Harris) ; fin d’antiracisme ; l’accent sur le rendement ; la création des conseils scolaire de langue française • 2003-2006 – un gouvernement du centre (LIB – Dalton McGuinty) ; la tentative de rétablir la paix en éducation ; le maintien sur l’accent sur le rendement • En ce qui a trait au dossier de francophoness de MR, peu de travail a été entrepris à part quelques initiatives au débout des 1990
Le contexte éducatif • 72 conseils scolaires en Ontario • 4 types de conseils scolaires en Ontario (publique anglophone, catholique anglophone, publique francophone et catholique francophone) • 100 000 élèves dans les écoles de langue française d’un effectif total de 2, 2 M élèves ; • à peu près 85 % des francophones sont dans les écoles catholiques comparé à 35 % du coté anglophone ; • Y-aura-t-il une pression pour réaligner le financement et l’appui aux francophones si leurs nombres ne justifient pas une aide disproportionnée du budget global ? • Qu’est ce qui pourrait expliquer le manque d’intégration de francophones de MR dans les écoles de langue française des deux cotés, et les Franco-Ontariens qui ont lutté depuis longtemps pour avoir leurs écoles et les francophones de « couleur » ?
La recherche sur l’Ontario français • De nombreux études sur les Franco-Ontariens depuis la fin des années 1960, surtout centrées sur la discrimination faite aux francophones et le besoin de maintenir la langue et la culture • Le rapport Churchill sur l’éducation francophone (1985) a eu un effet considérable • Très peu de recherche sur la problématique de la diversité, de l’intégration et de l’inclusion ; les associations francophones n’ont pas étudié d’une manière approfondie la question : • L’Institut canadien de recherche sur les minorités linguistiques (ICRML) • Francophonies canadiennes, Identités culturelles • Votre Accès a la francophonie canadienne • Le Centre de recherche en civilisation canadienne-française de l'Université d'Ottawa (CRCCF) • La Fédération des communautés francophones et acadienne du Canada (FCFAC) (NB. à l’exception d’une étude importante sur le dossier en 1991, Face au pluralisme)
La recherche et la question de la diversité • Citoyenneté et Immigration Canada a produit en 2003 un Cadre stratégique pour favoriser immigration au sein des communautés francophones en situation minoritaire • Accroître le nombre d'immigrants d'expression française de manière à accroître le poids démographique des communautés francophones en situation minoritaire • Améliorer la capacité d'accueil des communautés francophones en situation minoritaire et renforcer les structures d'accueil et d'établissement pour les nouveaux arrivants d'expression française • Assurer l'intégration économique des immigrants d'expression française au sein de la société canadienne et des communautés francophones en situation minoritaire en particulier • Assurer l'intégration sociale et culturelle des immigrants d'expression française au sein de la société canadienne et des communautés francophones en situation minoritaire • Favoriser la régionalisation de l'immigration francophone à l'extérieur de Toronto et Vancouver
La recherche et la question de la diversité • L’Office de la Commissaire des langues officielles a financé ces études : • Jack Jedwab (2002), L'immigration et l'épanouissement des communautés de langue officielle au Canada : politique, démographie et identité • Carsten Quell (2002), L'immigration et les langues officielles : Obstacles et possibilités qui se présentent aux immigrants et aux communautés • En ce qui a trait à l’éducation, les associations les mieux placées n’ont pas, non plus, examinée la question : • Parents Partenaires en éducation (PPE) • L’Association des enseignantes et des enseignants franco-ontariens • L’Association canadienne de l'éducation de langue française (ACELF) • Le Centre de recherches en éducation franco-ontarienne (CREFO) à l’IEPO a étudie la question : • Gérin-Lajoie (2000-2002), Pluralisme et école : la réalité minoritaire francophone • Chambon et al. (2001), L’immigration et la communauté franco-torontoise • Farmer et al. (2003),La relation école-familles francophones d’origine immigrante à Toronto
La recherche et la question de la diversité • Deux ressources en éducation : • Etablissement.org qui à un guide pour traiter de l’intégration des immigrants francophones en éducation • Le Ministère de l’Éducation de l’Ontario, qui a lancé en 2005 L'aménagement linguistique – Une politique au service des écoles et de la communauté de langue française de l'Ontario • Très peu de ressources axées sur la diversité ethnoculturelle et raciale en éducation de langue française (un guide ressource (1996) et un vidéo (1996) sur l’éducation antidiscriminatoire)
Les enjeux politiques • Des tentatives de réunir les forces de la francophonie en Ontario • En générale, l’ACFO n’a pas été considéré comme un lieu d’inclusion par les minorités raciales francophones • Plusieurs regroupements de MR et ethnoculturels au cours des années 1980 et 1990 • Aboutissant en 2005 avec l’Union provincial des minorités raciales et ethnoculturelles de l’Ontario • Une voix pour négocier avec le gouvernement • Comprendre, respecter et s’épanouir dans une francophonie en pleine évolution
Discussion • Comment en même temps revendiquer la langue française et des cultures francophones ? • Serait-il important d’avoir une représentation visible et bien placée des minorités raciales francophones au sein des organismes et structures de pouvoir afin de freiner leur départ de la francophonie ontarienne ? • La variable racial manifeste-elle différemment dans le contexte francophone que celui des anglophones ? • Quelles sont les questions les plus importantes à prendre en considération en ce qui a trait à l’intégration des nouveaux arrivants francophones ?