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Comment expliquer l’absence d’impacts sociaux des politiques économiques des pays du «Triangle de l’insécurité ?» Mise à l’épreuve d’une grille d’analyse. Intervention Forum « Triangle de l’insécurité » IREA Maison de l’Afrique 9 Nov 2013 Gervais Douba IUT-Université de Rouen.
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Comment expliquer l’absence d’impacts sociaux des politiques économiques des pays du «Triangle de l’insécurité ?» Mise à l’épreuve d’une grille d’analyse. Intervention Forum « Triangle de l’insécurité » IREA Maison de l’Afrique 9 Nov 2013 Gervais Douba IUT-Université de Rouen
Plan d’intervention Préalable: Introduction : Etat des lieux requiert des instruments ; une grille d’analyse pour rendre évidents les facteurs et leurs origines puis proposer des préconisations pertinentes et faisables. I) Les deux termes clés de l’appel à communication; le Triangle de l’insécurité et économie de rente; le pétrole : II) Le Triangle de l’Herméneutique et le Triangle de la misère. Conclusion.
Pourquoi une grille d’analyse ? • Un angle de tir pour rendre évidentes les différentes approches du problème • Revendiquer des références et afficher des référentiels de mon cheminement dans la compréhension du problème • Contribuer à l’alimentation du débat.
I) Ce à quoi renvoient les mots « triangle de l’insécurité » et « l’abondance; s’agissant du pétrole ». • Une légende; le Triangle des Bermudes • Un haut lieu de trafic de drogue; le Triangle d’Or (Asie du Sud-Est) • Quant au concept de l’abondance, à l’origine il appartient au champ de la psychologie pour désigner une forte dépendance à quelque chose, une sorte d’addiction. • Ce concept a été employé dès 1997 sur le plan macro-économique pour désigner un paradoxe; le paradoxe de l’abondance, les booms pétroliers et les pétro-Etats.
Les effets induits de ces deux types de paradoxe de l’abondance. 1) Sur le plan alimentaire. Il existe un paradoxe de la prospérité. Dans toutes les sociétés dites d’abondance, celles qui ont depuis longtemps surmonté les problèmes de pénurie, l’alimentation est de plus un sujet problématique: Pour les uns concernent les aliments et leur mode de production ( leurs propriétés gustatives et nutritionnelles). Pour d’autres, c’est le mangeur lui-même qu’on met en cause, son comportement alimentaire. 2) En revanche, pour ce qui est du registre des pétro-Etats, dès 1997 on s’interrogeait déjà de savoir, pourquoi après avoir bénéficié du plus grand transfert de richesse jamais produit sans la guerre, la plupart des pays en développement exportateurs de pétrole souffrent de la détérioration des termes de l’échange économique et de la décomposition politique.
Les principales causes identifiées et leurs justifications . • 1) La problématique de la sécurité alimentaire qui résulterait des effets pervers de l’Industrie Agro-alimentaire en Europe depuis les années 1996. Est remis en cause radicalement, le processus de production agroalimentaire: l’agro-alimentaire dite « productiviste » • 2) Référence à la maladie Hollandaise c’est-à-dire le phénomène économique qui relie l’exploitation des ressources naturelles et le déclin de l’industrie manufacturière locale. Les racines profondes de ce paradoxe sont les impacts sociaux et les dysfonctionnement politiques engendrés. Pour ce qui est du boom « pétrolier» comme tous les booms des( matières premières; par exemple le cacao) ont mis un énorme pouvoir dans les mains de l’Etat qui est passé de la pénurie d’argent à l’abondance considérable des sommes à sa disposition . Cette situations impacte « toutes les institutions politiques, les politiques publiques.
Quelle est la pertinence de cette analyse pour les pays du «Triangle de l’insécurité» • Des populations non organisées ni pour vivre en communautés humaines ni pour vivre en collectivités par manque de matrice sociale, de un pacte social. • Aucun n’accès de ces populations; notamment en milieu rural au moindre bien-être. L’injonction et la coercition sont leurs lots quotidiens. • Les structures d’intégration régionale fonctionnent au mépris des intérêts sociaux de proximité, les économies ne développent aucune politique de filière, aucune branche. L’économie dit informelle n’est ni un débouché ni un tremplin pour personne puisqu’il n’ y a pas de formation aux métiers.
II) Une grille d’analyse pour décrypter , voire disséquer les facteurs et leurs origines. La théorie de l’Exégèse . De la théorie de l’exégèse on extrait le le Triangle de l’herméneutique; un modèle pour analyser, scruter les facteurs et leurs origines des insuffisances génératrices du Triangle de l’insécurité. Représentation schématisée du Triangle de l’herméneutique (1) Source: ( 1) Auteur Pouvoir / Autorité Lien/ Bien Sens
Interprétation D’abord l’Exégèse du « lien/bien », du « Pouvoir/ Autorité » et du «Sens ou de l’Herméneutique » . • 1) Du pouvoir et de l’Autorité. [ Conception et mise en œuvre du pouvoir et de l’autorité ] Distinction entre Homme d’Etat ou Homme politique et intérêts d’une telle distinction . Des dirigeants politiques e considérant en apesanteur , voire en lévitation permanente] en suite [ République et Etat ou Etat asservissant, coercitif, injonctif, ne réparant jamais des préjudices qu’il inflige aux victimes de ses dérives et abus voire excès ? ] • 2) Du Sens comme orientation et finalité du pouvoir et de l’autorité ; [ interaction et approche protagoniste ou approche antagoniste ] Quel est le rôle de l’institution militaire, de la justice et de l’institution judiciaire . Nécessité d’avoir une ingénierie politique et une ingéniosité en termes de moyens méthodes de mise en œuvre. • 3) Du lien pour produire et transformer le Bien.[ Le contrat ou le favoritisme et le népotisme, l’altruisme et/ou altérité ? La philanthropie ou la solidarité pour lutter contre la pauvreté et ouvrir l’accès au bien-être ?
Liens entre causes et facteurs dans le Triangle de l’insécurité. • Un facteur et une cause ne sont pas tout à fait la même chose. Une cause contribue à l’apparition d’un problème tel que l’insécurité et la pauvreté, tandis qu’un facteur contribue à nourrir et à faire perdurer ce problème après son apparition. • Ainsi, l’approche l’on a du pouvoir et de l’autorité est une « cause » alors que le Sens que l’on donne dans la mise en œuvre de ce pouvoir et de cette autorité est un « facteur » • Tout comme il ne faut pas confondre « facteurs » et « symptômes » lorsque l’on cherche à éradiquer un mal à la racine. Par exemple les facteurs de pauvreté sont l’enchaînement du Triangle de la misère; ce qui est la boucle du « lien/Bien »
Le triangle de la misère comme facteurs de pauvreté. Représentation schématisée.( 2) Source: Auteur. Faim Pauvreté Maladie Ignorance
Interprétation et préconisation-suggestion • L’ignorance confine à l’absence d’accès à la connaissance. Cà n’a rien à voir, ni à la stupidité ni à la naïveté. Par exemple l’analphabétisme et/ou l’absence de formation aux métiers dans le secteur informel. L’ignorant est naturellement crédule et réalise peu ou prou les enjeux de sa participation citoyenne en tant que membre d’une communauté. • La faim : la malnutrition, la dénutrition et la pénurie d’alimentation . • La maladie et ses effets sur le groupe et/ou la communauté : baisse de productivité, diminution drastique du peu de ressource, l’inconfort généralisé à l’origine du taux élevé de la mortalité infantile. Comme dans un système de vases communicants, l’ignorance alimente la faim et la faim fait à son tour le lit à la maladie. Nous suggérons que la dislocation du Triangle de la misère soit l’objet des politiques publiques c’est-à-dire que l’on en fasse la plateforme commune d’un contrat social; d’une matrice dans les politiques de repositionnement régional et inter-régional . En faire un instrument qui prémunirait les communautés humaines et territoriales par leur implication, l’exigence d’une démarche de réciprocité et la pierre angulaire des rapports avec les organisations humanitaires et/ou de la société civile. Les populations victimes du Triangle de la misère sont les victimes; les plus fragiles, vulnérables; donc complétement démunies face à la montée et l’aggravation de l’insécurité. Le lien social étant détricoté, effiloché » et rendant quasiment impossible la production de « bien », il faut des politiques de renforcement des capacités locales plutôt que la politique de l’appel tous azimuts à l’indulgence et à l’aide du néo-libéralisme à visage philanthropique.
Conclusion Un questionnement s’impose à notre esprit : • Quelle orientation politique, quelle voie économique prendre pour faire émerger les voies d’accès à la modernité dans ce Triangle de l’insécurité? • Qu’est-ce que le développement ? Se réduit-il à la déruralisation ? A la construction de beaux immeubles, de belles autoroutes, de beaux aéroports au vitriole ou à l’aménagement du territoire par un bon maillage de réseaux d’eau potables, d’écoles et de centres de formation, de centre de santé par l’implication des communautés humaines et les collectivités territoriales ? • Ne manque-t-il pas dans le Triangle de l’insécurité le concept de construction d’un destin commun ? Ne faut-il pas donner la priorité à la lutte contre les plaies du Triangle de la misère en usant des apports revisités du Triangle de l’herméneutique? Si l’on ne prend garde, le Triangle de l’insécurité se transformera en Triangle des Bermudes par l’absence de leviers et/ou de pôles structurants, d’implication (contractualisation et non prolifération de l’aide) des populations les plus exposées. • Pour terminer, nous suggérons la construction d’une nouvelle « matrice » du « lien » et du « bien » avec les revenus du « pétrole » que l’achat massif des Kalachnikov ou l’édification des bulding, d’édifices de prestige, d’infrastructures à peine optimisées et dont l’entretien dépend exclusivement d’une main d’œuvre étrangère à défaut de main d’œuvre locale qualifiée. • Ne pas réinventer la lutte contre le Triangle de la misère [ œuvre commune du Pouvoir et de l’autorité] c’est participer à l’accélération vers la périphérie de l’accès à la mondialisation et retarder l’accès à l’émancipation des populations.