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C – L’impact macroéconomique de l’offre de crédit. Introduction. « Money View » approches « conventionnelles » : keynésienne, monétariste, etc. Pas d’attention particulière aux IF, tout au moins concernant ce qui est inscrit à leur passif
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Introduction • « Money View » approches « conventionnelles » : keynésienne, monétariste, etc. • Pas d’attention particulière aux IF, tout au moins concernant ce qui est inscrit à leur passif • Seule compte la monnaie, la finance est neutre (transposition macro du théorème de Modigliani-Miller)
Gurley et Shaw (1960) prise en compte de l’actif des IF • Renversement de perspective dans les années 1980-1990, sous double influence: • Résurgence thèses Gurley-Shaw (+ Tobin) • Nouvelle micro (asymétries d’informations…)
« Credit View » (Bernanke, Gertler, …): non-neutralité de la finance au plan macroéconomique. Nécessité de considérer à la fois l’actif et le passif des IF, notamment des banques. • Plusieurs ramifications: • Canal « étroit » du crédit : rôle du crédit bancaire, politique monétaire • Canal « large » du crédit : amplification financière des cycles par les phénomènes financiers • Liens finance – croissance ( théorie de la croissance endogène)
C – L’impact macroéconomique de l’offre de crédit • Le canal de la monnaie dans le modèle IS-LM • Le canal étroit du crédit • Le canal large du crédit et l’amplification financière • Systèmes de financement et croissance • Quelles validations empiriques?
1) Le canal de la monnaie dans le modèle IS-LM • 2 actifs financiers: • la monnaie • un actif portant intérêt • 3 marchés: • marché des biens et services • marché de la monnaie • marché de l’autre actif • Seuls 2 marchés sont modélisés (loi Walras) : IS, LM
En supposant l’existence de rigidités nominales, tout choc monétaire possède un impact réel: r LM1 IS +M LM2 Y0 Y1 Y
Remarques: • Le rôle des banques se limite à la création monétaire, reposant sur le « multiplicateur de base monétaire » (passivité des banques) • La politique monétaire opère via les passifs bancaires, c’est-à-dire les dépôts qui constituent la masse monétaire • L’origine de la création monétaire bancaire importe peu • Hypothèse de substituabilité parfaite des actifs bancaires: crédits ou titres, pour les banques comme pour les ANF
2) Le canal étroit du crédit • Il existe un canal supplémentaire de transmission de la politique monétaire, indépendant du « canal de la monnaie » • 1) BC banques • 2) banques ANF
1) BC banques • Choc de politique monétaire implique: • Les banques modifient leur création monétaire ( réserves capacité distribution crédits, donc création monétaire) • Elles modifient nécessairement leur portefeuille en réduisant leur offre de prêts l’imparfaite substituabilité crédits / titres les empêche de compenser l’effet de la contraction monétaire par l’ajustement d’un autre poste du bilan (par ex. émission de CD ou vente de titres détenus à l’actif)
Exemple:R= r.D R = r.D avec r = 10%R = -10 C = -90 et D = -100
2) banques ANF • Certains ANF sont dépendants des banques (asymétries d’information) • Restriction sur disponibilité du crédit bancaire modification décisions réelles (investissement, production, embauche, …)
Bernanke et Blinder (1988): CC-LM • 3 actifs financiers: • la monnaie • un actif portant intérêt = titres • Le crédit bancaire • 2 prix relatifs: taux d’intérêt + prix relatif du crédit bancaire • 4 marchés: • marché des biens et services • marché de la monnaie • marché des titres • Marché du crédit bancaire • Seuls 3 marchés sont modélisés (loi Walras) : BetS, monnaie, crédit • On agrège l’équilibre sur le marché des BetS et sur celui du crédit CC = ensemble des couples (Y, r) assurant l’équilibre simultanément sur le marché des BetS et sur celui du crédit
LM’ r LM Effet indéterminé sur r CC CC’ Y1 Y0’ Y0 Y Canal crédit Canal monnaie
3) Le canal large du crédit • Imperfections sur marchés de capitaux • Hiérarchie des financements ( imparfaite substituabilité): financement interne / financement externe • Prime sur financement externe fonction croissante des coûts d’agence, et donc décroissante de la richesse nette (= garanties, cash-flow, etc.)
Choc richesse nette prime de risque disponibilité financement externe impact sur comportements: • D’investissement (Bernanke et Gertler, 1989; Bernanke, Gertler et Glichrist, 1994; Oliner et Rudebush, 1994…) • D’emploi (Farmer, 1985; Greenwald et Stiglitz, 1993…) • De stockage (Gertler et Gilchrist, 1994…)
2 phénomènes: • Effet non linéaire au cours du cycle • Effet de fuite vers la qualité (« flight to quality »)
Rôle du système financier pour la croissance? • Mobilisation de l’épargne • Répartition, allocation des capitaux collectés • Réduction du risque • Capacité à gérer les liquidités • Développement du crédit • Contrôle des dirigeants (gouvernance) • Théories de la croissance endogène, théories du développement: répression financière, etc.
Quel est le type de système financier le plus favorable au développement / à la croissance? • Structure IF / marchés • Degré de libéralisation ( concurrence) • Type d’IF (banques universelles / spécialisées…) • Rôle des investisseurs institutionnels
5) Quelles validations empiriques? • Substituabilité imparfaite entre les différentes formes de financement? • La politique monétaire a-t-elle un impact significatif sur les bilans bancaires? (immunisation possible?) • Canal monnaie / canal étroit du crédit? • Rationnement quantitatif du crédit? • Amplification des cycles?
Difficultés empiriques • Isoler un indicateur exogène de politique monétaire • Dissocier variations offre / demande de crédit ( spreads?) • Colinéarité M / C interprétations différentes de résultats identiques
Imparfaite substituabilité des financements • OUI! • Kashyap, Stein et Wilcox (1993):MIX = Prêts bancaires / (prêts bancaires + billets de trésorerie)1964-1988, USA • Etudes micro: petites entreprises plus sensibles
Canal monnaie / canal crédit • Systèmes vectoriels autorégressifs avec i, Y, M et C, tests de causalité • Concluent en général en faveur canal monnaie • Mais 2 interprétations possibles: • iMYdemande créditC • Nature contractuelle des crédits M réagit avant C. M = indicateur avancé. Non mise en cause canal crédit • Etudes sur Spreads peu favorables au canal étroit du crédit • Amplification financière des cycles plus probante.
Liens finance – croissance? • Levine et Zervos (1998) • Panel 47 pays, 1976-1991 • Facteurs non financiers: PIB/hbt, scolarisation, enseignement 2ndaire, stabilité politique, … • Développement financier = (capitalisation boursière + crédit au secteur privé) / PIB • Résultats: lien positif + causalité • Confirmé par études ultérieures: Rajan et Zingales (1998), etc.
D – Le rôle des relations clientèle • 1) Définition des relations clientèle • 2) Les gains associés aux relations de clientèle • 3) Les coûts associés aux relations de clientèle • 4) Quelques implications • Réf. Biblio: • Eber N. : REF hiver 1993; REP 2001; Relations de long terme banque-entreprises Vuibert 1999 • Greenbaum et Thakor ch.6
1) Définition des relations de clientèle • Relation de long terme entre une banque et une firme • « répétition dans le temps d’offres et de demandes de crédit émanant respectivement de la banque et de la firme pour le financement des projets successifs de cette dernière » (Eber)
Modèles multipériodiques t = 0 Investissement 1 Emprunt 1 t = 1 Remboursementemprunt 1 Investissement 2 Emprunt 2 t = 2 Remboursementemprunt 2
Caractéristiques de la relation • Services financiers complémentaires • Émission et placement de titres (Allen et Gale, 1997) • Études de marché • Tenue et suivi des comptes (théorie du compte chèque, Hodgman 1963, Vale 1993…) • « Hausbank » allemande prise de participations
2) Gains associés aux relations de clientèle • Réduction intensité rationnement crédit • Amélioration efficience intermédiation bancaire (réduction coûts information) • Renforcement incitations des entreprises (réduction aléa moral via effet réputation) • Soutien aux entreprises en difficultés (contrats implicites) • Amélioration partage des risques • Émission signaux pour marchés financiers
Réduction de l’intensité du rationnement du crédit • Hodgman (1963) • Fried et Howitt (1980) contrats implicites • Okun (1981) • Les entreprises les moins rationnées sont celles qui ont des relations de long terme avec leur banque • Implication macroéconomique: relation LT contraintes de liquidité et incertitude pesant sur les entreprises stabilité monétaire et financière de l’ensemble du système économique (Gaffard et Pollin, 1988, par exemple).
Vérificationsempiriques • Petersen et Rajan (1992), Etats-Unis • Harhoff et Körting (1998), Allemagne • Weinstein et Yafeh (1998), Japon • Etc.
Amélioration de l’efficience de l’intermédiation bancaire • Haubrich (1989): amélioration des méthodes de « score » de la banque • Gale et Hellwig (1985): Baisse des coûts de contrôle • Webb (1992): effet incitatif, réduction aléa moral en 2ème période • Eber (1992): effet de réputation
Vérifications empiriques • Eber, France • Cable (1985), Allemagne • Lien relations clientèle – coût du crédit • Petersen et Rajan (1994) • Berger et Udell (1995)
Renforcement des incitations des entreprises • Effets de réputation • Réputation coûts de vérification coût du crédit • Diamond (1989) • Boot et Thakor (1994)
Meilleur soutien aux entreprises en difficultés • Améliorer la gestion des crises de liquidité • Longhofer et Santos (2000) • Vérifications empiriques: • Kashyap et Sharfstein (1990), Japon • Elsas et Krahnen (1998), Allemagne • Petersen et Rajan (1995), Mester (1998, 1999), Etats-Unis
Amélioration du partage des risques • Fried et Howitt (1980) • Allen et Gale (1995, 1997): • IF, relations clientèle partage intertemporel des risques (assurance implicite contre évènements futurs) • marchés partage intersectoriel des risques
Emission de signaux pour les marchés financiers • IF rôle de « certification » pour les marchés • Accord de LT banque – entreprise = signal positif • coût financement sur marchés • Vérification empirique: James (1987); James, Lummer et Mc Connel (1989)
3) Coûts associés aux relations de clientèle • Distorsions concurrence sur marchés bancaires • Rente informationnelle • Barrières stratégiques • Banques trop laxistes avec leurs clients ( efficience système bancaire)
Distorsions de concurrence sur les marchés bancaires • Relations LT renforcement imperfection concurrence • Scharpe (1990), Fischer (1990) • Relation LT info interne détenue par la banque sur le client • client « capturé » en termes d’information par la banque • banque « monopoleur » • Concurrence par les prix sur les nouveaux clients + rente de monopole sur les anciens • Allocation inefficace des ressources • Petites entreprises sont les plus touchées
Conséquences en termes d’incitation des firmes • Extraction de rente ex-post par le prêteur incitation (ex-ante) à l’effort de la firme • Ex: Houston et Venkataraman (1994)
Les rentes informationnelles: un mal nécessaire? • Fischer (1990) • Nakamura (1996) • Besanko et Thakor (1993) • Limites des gains d’une plus grande concurrence bancaire
Quelles solutions pour échapper à cette capture informationnelle? • Mettre fin aux relations de clientèle • Greenbaum, Kanatas et Venezia (1989) • Vérification empirique: Ongena et Smith (1997) • La multibancarisation • Fischer (1990) • Confirmations empiriques
Barrières stratégiques • « investissement » dans les relations de clientèle • Boot et Thakor (2000)
Des banques trop laxistes avec leurs clients? • Nouveau crédit probabilité remboursement en cas de difficultés de l’emprunteur • « contrainte budgétaire assouplie » = « soft budget constraint » • Effet d’incitation négatif • Dewatripont et Maskin (1995), Hellwig (1977)
Des banques trop laxistes avec leurs clients? • Refinancer une entreprise insolvable pour préserver réputation « contrôleur de risque » de la banque • incitation contrôle anciens clients risque moyen du portefeuille de prêts
4) Implications réglementaires • Banques universelles • Droit faillite (protection créanciers) • Réglementation réduisant les coûts des relations de long terme • Diffusion information (fichiers centraux, …) • Législation « soutien ou rupture abusive »