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Le point sur l’enseignement du russe en France.

Le point sur l’enseignement du russe en France. Isabelle Després Professeur des Universités Département de russe et études slaves Université Stendhal – Grenoble 3 Membre de l’Association Française des Russisants. Historique. 1891 : Institut des Langues Orientales

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Presentation Transcript


  1. Le point sur l’enseignement du russe en France. Isabelle Després Professeur des Universités Département de russe et études slaves Université Stendhal – Grenoble 3 Membre de l’Association Française des Russisants

  2. Historique • 1891 : Institut des Langues Orientales • 1892 : Université de Lille • 1902 : chaire de russe à la Sorbonne • Premiers slavistes français: Emile haumant, Jules Patouillet, André Lirondelle, Louis Leger, Jules Legras, puis Raoul Labry, André Mazon, Pierre Pascal.

  3. Après la Révolution bolchévique • 1919 : création de l’Institut d’études slaves (avec la Revue des études slaves, en 1921) • 1932 : création d’une direction d’études des littératures slaves du Moyen Age à l’Ecole pratique des hautes études (EHESS) • L’entre-deux guerres ne fut pas favorable aux études slaves. Difficulté des relations avec les universitaires soviétiques.

  4. Essor après la deuxième guerre mondiale. • 1947 : fondation de l’Agrégation de russe. • 1955 : fondation du CAPES. • Engouement pour les Slaves et pour la culture russe. • Entre 1945 et 1968 sont créées dans l’enseignement supérieur 14 chaires de russe. • De brillants universitaires, parfois issus des écoles normales supérieures, s’orientent vers les études de russe. C’est l’âge d’or des études de russe.

  5. Les années 70. • Au début des années 70, plus de 50 postes sont offerts aux concours de recrutement des enseignants du secondaire (CAPES et Agrégation) offrant un débouché sérieux aux étudiants des sections de russe. • L’apprentissage du russe dans le secondaire est encouragé. Réputation d’une langue difficile, donc formatrice. • Les étudiants passionnés deviennent des enseignants passionnants.

  6. Déclin des années 80. • Baisse de l’intérêt du public pour l’URSS. • Amorce de la chute des effectifs d’élèves dans le secondaire. • Début du sur-encadrement. • La Dotation Horaire Globale décourage le choix de la diversité des options. • La suprématie de l’anglais.

  7. Les années 90, la nouvelle Russie. • Renouveau de l’intérêt. • Possibilités de voyages, multiples contacts avec la langue. • Qualité exceptionnelle de l’accueil des élèves et étudiants en Russie. • Dynamisme des enseignants de russe. • Presque 30000 élèves à la rentrée 90.

  8. Difficultés • Image brouillée voire inquiétante de la Russie, véhiculée par les médias : criminalité, alcoolisme, insécurité. • Le rapprochement a privé la Russie d’une part de son exotisme. • Absence de volonté politique russe de défense de la langue.

  9. Déception • Pas d’inversion de la tendance de baisse des postes aux concours (dix fois moins que dans les années 70). • Extinction programmée de l’enseignement du russe dans le secondaire. • Le russe dans le primaire? Espoir vite déçu. Priorité à l’anglais.

  10. Les années 2000 : constat d’une chute vertigineuse. • Désaffection confirmée des jeunes Français pour le russe. • En 2002, il y avait 13 300 élèves pour 314 enseignants de russe dans le secondaire public. (Dans le privé: 2500 élèves pour 35 enseignants). • Rappel 1987/88 : 24 274 élèves pour 487 enseignants. • Une perte de la moitié des effectifs en 14 ans.

  11. Répit pour les universités. • Le russe se maintient, voire progresse, mais en partie grâce à l’afflux d’étudiants des anciens pays du bloc de l’Est.

  12. Stabilisation • Effectifs en légère augmentation en 2005 et les années suivantes. • Développement du russe langue 3, et forte baisse du russe langue 1 et surtout langue 2. • Le russe est la cinquième langue, loin derrière l’italien (230 000 élèves), mais devant le portugais (7000 élèves), le chinois (6500 élèves), l’arabe (6000). Chiffres de 2005. • Poursuite de la compression de l’offre (suppression de postes)

  13. Le russe dans le secondaire aujourd’hui. • 101 collèges et 223 lycées, 264 professeurs (en 2008) • Peu présent dans les filières technologiques, absent de l’enseignement professionnel. • 5 sections européennes (Bordeaux, Limoges, Paris (2), Versailles) • 2 sections internationales de russe: Strasbourg et Nice.

  14. L’enseignement élémentaire. • 18 sites en CM1 - CM2 • 1 site en maternelle.

  15. L’université. Forte diminution des effectifs, surtout en LCE, dont le débouché naturel, enseignement et recherche, est tari. • Tarissement du flux d’étudiants arrivant du lycée avec une connaissance suffisante de la langue russe pour faire des études de russe classique. • Nécessité de s’adapter par la création de nouvelles filières.

  16. Stratégies d’adaptation. • Création d’une filière d’initiation intensive (année préparatoire) avec stage linguistique en Russie. • Diversification des filières:- LEA- licence trilingue juristes / économistes- Licence bi-langue- parcours de spécialisation (histoire, droit, FLE, journalisme, TAL, …) • Mutualisation des enseignements.

  17. Promotion du russe dans le secondaire • Création de sixièmes « bi-langue » • Multiplication des voyages scolaires • Projets scolaires autour de la culture russe impliquant les autres enseignants (chant, histoire et géographie, dessin, littérature…) • Mais lassitude et vieillissement du corps enseignant.

  18. Perspectives • Absence de postes mis aux concours d’enseignement en 2009. • Extinction progressive de la filière LCE • Mais forte demande dans le secteur LANSAD. • Multiplication des officines d’enseignement privées payantes • Beaucoup de méthodes d’auto-apprentissage du russe

  19. Conclusion • Absence de volonté politique de préserver l’enseignement public. • Mais persistance d’une demande forte dont la nature a évolué.

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