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Compétences, situations et dispositifs de formation. CEFIEC Midi-Pyrénées 14 Novembre 2008 Eric Auziol Maître de conférences Laboratoire Praxiling , CNRS-Université Montpellier 3 Université de Nîmes Eric.Auziol@unimes.fr http://eric.auziol.free.fr/. Plan de l’exposé.
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Compétences, situations et dispositifs de formation CEFIEC Midi-Pyrénées 14 Novembre 2008 Eric Auziol Maître de conférences Laboratoire Praxiling , CNRS-Université Montpellier 3 Université de Nîmes Eric.Auziol@unimes.fr http://eric.auziol.free.fr/
Plan de l’exposé • 1- A propos de la compétence • 2- Pourquoi s’intéresser aux situations de travail ? • 3- Un dispositif d’analyse des situations comme source d’acquisition des compétences
1- A propos de la compétence • 1.1 Une notion plutôt qu’un concept Des acceptions différentes selon les locuteurs que masque un large consensus * le manager Un outil de gestion des RH * l’enseignant Un complexe de savoirs et de savoir-faire qu’il s’agit de faire acquérir ou de transmettre * le citoyen ordinaire (doxa) Etre compétent c’est être un bon professionnel
1- A propos de la compétence • 1.2 Des définitions multiples • 1.2.1 Une origine bicéphale : • Juridique Compétent =apte à se saisir de Synonyme de légitime
Problématiques de la dimension juridique de la compétence : Suffit-il d’être légitime pour être compétent ? Peut-on être compétent sans être légitime ?
1- A propos de la compétence • 1.2 Des définitions multiples • 1.2.1 Une origine bicéphale : • linguistique Grammaire générative de Chomsky 1969 La compétence désigne le système de règles intériorisées qui permet de comprendre et de produire un nombre infini de phrases inédites
Problématiques de la dimension générative de la compétence : Qu’entend-on par intériorisation de règles? Qu’elles sont les conditions pour que la compétence soit effectivement générative?
1- A propos de la compétence • 1.2 Des définitions multiples • 1.2.2 Quelques exemples pris dans le champ de la psychologie de l’éducation Bernard REY « Les compétences professionnelles en question » ESF 1999 « Qu’est-ce qu’une compétence ? En première analyse, on peut dire que c’est le fait de savoir accomplir un ensemble de tâches défini de manière large ou circonscrite » (Rien sur la manière, proclamatif et injontif, comparable à un objectif)
« Ce qui caractérise une vraie compétence dans un domaine donné, c’est la capacité à mobiliser à bon escient, les procédures que l’on détient » Pour une infirmière, celle-ci sera dite compétente si elle parvient (capacité) à choisir, parmi la gamme des procédures qu’elle connait, ce qui convient à chaque situation professionnelle particulière. Gérard MALGLAIVE « Enseigner à des adultes » PUF 1990 « La compétence est la mise en œuvre dynamique d’une combinaison de savoirs théoriques, savoirs procéduraux, savoir-faire et savoirs pratiques dans la réalisation efficace d’une action précise dans une situation donnée, avec les moyens disponibles » (action, combinaison, situation, dispositif)
1- A propos de la compétence • 1.3 Ebauche d’une synthèse • Une notion à manier avec circonspection : un mélange d’évidence et de complexité • Surdéterminé par une recherche d’efficacité, plus un effet qu’un objectif • Quelque chose qui dépend du dispositif de travail qui est mis en oeuvre • Quelque chose qui se révèle, s’observe et se juge en situation • Peu d’indications sur les conditions de l’acquisition (le processus est assez généralement passé sous silence)
2- Pourquoi s’intéresser aux situations de travail ? • 2.1 les sources : 2.1.1 Un nouveau modèle en philosophie de l’action : l’action située Modèle alternatif à la conception de l’action fondée sur les idées de délibération et de planification reposant sur un acteur présenté comme coupé de son environnement. L’agent est présenté comme « baignant » dans un environnement et partageant les dimensions de l’action avec les objets , les artéfacts, les non-humains de son environnement. Référence au Pragmatisme Dewey, à Goffman, à l’ethnométhodologie Garfinkel Le point de vue de Louis Quéré
« Une situation ne se réduit pas à l’ici et maintenant des circonstances spatiales et temporelles de l’accomplissement de l’action… Elle à un début, un milieu et une fin. Il arrive qu’il faille attendre son aboutissement pour savoir exactement ce qu’elle était… Ce n’est pas n’importe qu’elle totalité temporelle; elle a une structure d’intrigue. Une situation émerge quand quelque chose se noue… Etre situé, c’est être inséré dans un espace structuré et aménagé et occuper une position dans un champ comportant des objets disposées d’une certaine façon. » L. Quéré La situation toujours négligée Réseaux n°85 1997
2- Pourquoi s’intéresser aux situations de travail ? • 2.1 les sources : 2.1.2 Un concept clé de la phénoménologie et plus particulièrement des philosophies de l’existence « C’est pourquoi la notion essentielle de Sartre est celle de situation. La situation n’est pas pour Sartre un concept parmi les autres mais l’élément qui transforme tout… Une situation comprend toutes sortes de déterminations qu’elle fait tenir ensemble… » Gilles Deleuze in « Sartre ou le parti de Vivre » Grasset 1981
2- Pourquoi s’intéresser aux situations de travail ? • 2.1 les sources : 2.1.2 Une définition : Les dimensions retenues Un évènement fondateur Un fort niveau d’implication Un caractère spatial et temporel Une structure d’intrigue Une entité globale où agents humains et objet font corps Une approche multiréférentielle Un support d’analyse particulièrement pertinent
Situation : Evènement vécu d'une certaine durée, repéré, sinon délimité selon les coordonnées spatiales et temporelles, par des sujets, acteurs, agents, qui s'y trouvent impliqués (quelle personne ? A quel endroit ? A quel moment ?) Les situations sont toujours complexes et difficiles à analyser du fait des dimensions hétérogènes qu'elles comportent, (jeux antagonistes et conflictuels des volontés, des intentionnalités, des désirs, des fantasmes, des valeurs et des logiques propres aux différents partenaires, éventuellement communs à certains d'entre eux), appelant, en quelque sorte, une lecture multiréférentielle, de toute façon herméneutique. (Définition adaptée de J. Ardoino)
2- Pourquoi s’intéresser aux situations de travail ? • 2.3 La pertinence de l’analyse des situations de travail • Un objet de travail intellectuel collectif • Objet de complexité par excellence • Une approche du travail réel • Une invitation à comprendre • La découverte et l’identification des manifestations de la compétence (performance)
3- Un dispositif d’analyse des situations comme source d’acquisition des compétences • L’exemple du SASCO : Description S éminaire A nalyse S ituation CO mmunication • Les règles et les phases Voir http://eric.auziol.free.fr/articles.htm "La formation à la communication par l'analyse de situation"
Phase 1 : construction de la base commune au groupe pour travailler. Le témoignage est présenté de façon spontanée, autour d’un problème rencontré ; il traduit le rapport direct de celui qui parle à cette pratique-là ; il s’agit d’un contenu professionnel, dans une situation professionnelle rapprochée dans le temps et inconnue des autres participants. • Phase 2 : les participants posent des questions pour documenter la situation et doivent être très attentifs aux paroles dites et à tous les détails sur les circonstances et le contexte. Le narrateur de la phase 1 répond. Les participants ne doivent pas, à ce stade-là, trop interpréter la situation.
Phase 3 : échange entre animateur et participants (silence imposé au narrateur ) pour construire un inventaire des compétences, des enjeux, des ressources diverses … et ainsi faire construire une argumentation avec, peut-être, des précisions sur les outils de type méthodologique et théorique (ces ’’conclusions’’ peuvent être reportées à une séance suivante). Il s’agit de la phase de construction des hypothèses. • Phase 4 : le narrateur reprend la parole et donne son point de vue sur les échanges de la phase 2. Cette observation d’autrui pour ’’apprendre sur soi’’ nous fait entrer dans une phase de métacognition sur le ’’comment élabore-t-on nos formes de raisonnement’’, c’est-à-dire les processus cognitifs à l’œuvre dans l’analyse.
3- Un dispositif d’analyse des situations comme source d’acquisition des compétences • 2 exemples Sujet : exploitations des stages • Groupe de 10 élèves AS « Confrontation à une situation de fin de vie d’un jeune patient » • Groupe de 7 étudiants infirmiers « apprentissage et logique de production des soins » • Activités proposées après le séminaire : Donner un titre, Ecrire la situation, Repérer les compétences en s’appuyant sur le référentiel