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Recherche/action des syndicats CGT RENAULT. Pourquoi une Recherche/Action a-t-elle été proposée à l’ensemble des syndicats CGT des 13 établissements de RENAULT maison-mère et au réseau commercial ?. Bref état des lieux :.
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Pourquoi une Recherche/Action a-t-elle été proposée à l’ensemble des syndicats CGT des 13 établissements de RENAULT maison-mère et au réseau commercial ?
Bref état des lieux : • Début des années 1980, RENAULT devient endettée. Prétexte pour faire de RENAULT « une entreprise comme les autres » (Dixit François Mitterrand) • Entreprise nationalisée depuis 1945, change de statut en 90 (SA), est mise en bourse en 94, est privatisée en 1996 • « Faire adhérer le personnel à la culture du profit » devient le leitmotiv de l’entreprise. L’objectif de RENAULT se focalise exclusivement sur une marge maxi par véhicule vendu. La direction ne veut plus de la CGT comme l’interlocuteur incontournable…
Bref état des lieux : • « Le recentrage sur le cœur du métier de Renault » est l’argument pour justifier la vente de filiales, le dégraissage des effectifs et la fermeture de sites (Boulogne-Billancourt, Dreux, Orléans…) • Entre 1985 et 2000, les suppressions d’emplois s’organisent par la mise en œuvre de différents systèmes de départs anticipés (FNE, PRP, CASA…). • 75 000 salariés en 1985 (65 % d’ouvriers et 5 % de cadres) à 37 000 en 2009 (35 % d’ouvriers et 27 % de cadres)
Réorganisations du travail… • En 1989, la ligne hiérarchique est réduite. Les agents de maitrise deviennent des managers. • Les équipes de salariés sont aussi réduites en nombre et s’appellent Unité Elémentaire de Travail. • Comme pour les établissements, chaque UET devient le client de celle placée en aval et le fournisseur de celle placée en amont. Chaque entité devient un « centre de profits », dont le niveau détermine l’affectation ou pas d’activité. • Dans les établissements industriels, les accords de flexibilité (depuis 1992 à l’usine de Douai) suppriment les temps de repas, réduisent les temps de pause… Là où c’est possible, les installations fonctionnent en continu et ne permettent plus les pauses communes entre ouvriers.
Réduction du droit syndical • En 2000, est mis fin à l’accord sur l’exercice du droit syndical de 1985 : • En supprimant les 3 heures/an d’informations syndicales (issues du statut d’entreprise nationalisée) • En réduisant les heures de mandat des élus de terrain (CHSCT, DP, CE…) • En augmentant les moyens des organisations syndicales au niveau central (le DSC devient permanent, les orgas disposent d’un financement proportionnel au poids électoral…) • Depuis les années 2000, l’externalisation et la délocalisation de l’ensemble des activités de RENAULT (industrielles, tertiaires et ingénieries) sont justifiées lorsqu’elles sont jugées insuffisamment rentables par la direction générale de RENAULT.
Evolution de l’activité CGT RENAULT. • La dégradation des conditions de travail et de la santé des salariés s’exprime de plus en plus fortement par les syndicats CGT • Les suicides de Guyancourt illustrent la généralisation de la souffrance au travail à toutes les catégories professionnelles. • Les militants tentent d’utiliser au mieux les instances représentatives (CHSCT,CE…) en s’investissant souvent beaucoup…sans se sentir soutenus par les salariés. • Les interventions CGT sont globalisantes et appellent souvent à changer la stratégie de l’entreprise pour changer le quotidien des salariés
Impact de l’activité CGT Renault • La mobilisation attendue des salariés n’est pas au rendez-vous • Les militants désespèrent et accusent parfois les salariés d’accompagner et d’être soumis au système • Le discours CGT est ressenti par les salariés comme en décalage avec ce qu’ils ressentent.
Penser une autre approche syndicale pour renforcer le lien avec les salariés ? • Que connait-on du travail réel des salariés ? • Ne pourrait-on pas recréer du lien avec eux en s’intéressant précisément à leur travail ? • Les salariés ne trouvent-ils pas un intérêt à ce qu’ils font, à ce qu’ils auraient besoin pour mieux faire leur travail ? • Ne pourrait-on pas reformuler avec eux ce que nous en comprenons et leur proposer d’agir collectivement sur des revendications gagnables ? • Faire du syndicat un outil plus efficace pour les salariés. Cette approche syndicale est apparue comme une démarche permettant de tisser des liens, de redonner confiance aux salariés dans « leur pouvoir d’agir » etdans l’intérêt de l’action syndicale. Cette démarche visait le développement de la syndicalisation et de l’action collective.
Recherche/Action RENAULTsoutenue par Emergences • L’échange entre les militants (des différents sites) et des chercheurs qui travaillent sur ce qui se joue à partir du travail nous est apparu nécessaire pour reprendre la main sur cette question. • Le recours aux chercheurs n’avait pas pour objectif d’aller prélever seulement de nouvelles connaissances, mais de développer en commun et à partir de situations concrètes l’approche syndicale avec les salariés. • L’implication technique et logistique d’Emergences a été une condition de réussite pour la mise en œuvre de la recherche/action.
Impliquer les directions de syndicats CGT Renault • Pas seulement affaire des CHSCT, mais implication des directions syndicales • En discuter avec chacune d’elles et les militants, en intégrant le réseau commercial. • Sur 13 syndicats RENAULT, 4 n’ont pas participé. • Avec le réseau commercial et les 9 syndicats, ce sont 38 militants qui se sont d’abord impliqués. • Selon l’établissement, la catégorie professionnelle, chacun a choisi un « chantier », en identifiant les problèmes rencontrés par les salariés dans un secteur donné. 17 chantiers ont ainsi été définis.
Organisation Recherche/Action • Mai 2008 à janvier 2010 • Comité Scientifique composé de chercheurs, et représentants de la DRTEFP d’Île de France • Comité opérationnel d’animation composé de 3 chercheurs, 2 syndicalistes et Emergences • 7 modules de 3 jours espacés de 3 mois, alternance d’apport de connaissances et de travail en commun sur les chantiers • Mise en place d’un blog accessible à tous,
Juillet 08, contexte catastrophique • Mise en œuvre du chômage dans quasiment tous les sites et pour toutes les catégories professionnelles. (Pas tous, pas tous en même temps, pas tous de la même manière…) • Réorganisation permanente, « chantiers » remis en cause par la disparition de l’activité, ou le déplacement des salariés sur d’autres activités. • Réorganisations testant des formes extrêmes de flexibilisation de la main-d’œuvre (tous intérimaires) • Décision de poursuivre le travail malgré le poids du contexte
Une déterminationqui demeure… • 5 syndicats sont allés jusqu’au bout de la recherche/action avec 27 militants, représentant 10 chantiers. • 3 présentations vont suivre, • Valorisation : • Auprès des syndicats RENAULT • De la FD, de la Confédé • Rapport IRES…