1 / 28

École de la République et École de la démocratie

École de la République et École de la démocratie. Philippe Meirieu. Une hypothèse…. Nous ne savons pas vraiment quelle école nous voulons car nous sommes pris entre deux exigences contradictoires :.

nat
Download Presentation

École de la République et École de la démocratie

An Image/Link below is provided (as is) to download presentation Download Policy: Content on the Website is provided to you AS IS for your information and personal use and may not be sold / licensed / shared on other websites without getting consent from its author. Content is provided to you AS IS for your information and personal use only. Download presentation by click this link. While downloading, if for some reason you are not able to download a presentation, the publisher may have deleted the file from their server. During download, if you can't get a presentation, the file might be deleted by the publisher.

E N D

Presentation Transcript


  1. École de la République et École de la démocratie Philippe Meirieu

  2. Une hypothèse… Nous ne savons pas vraiment quelle école nous voulons car nous sommes pris entre deux exigences contradictoires : Nous voulons une « école de la République » qui mette au premier plan la fonction d ’intégration dans une communauté forte. Nous voulons une « école de la démocratie libérale » accordée à la montée des individualismes. Une école de la République pour les autres Une école de la démocratie libérale pour nous

  3. Trois séries de remarques... 1) Quels sont les principes qui sont à la base de l ’Ecole de la République ? 2) Comment les équilibres originaires ont-ils été remis en cause et quels équilibres retrouver aujourd’hui? 3) Quelles conditions faut-ilpour (re)construire une « Ecole de la République » qui permette aussi la « formation à la démocratie » ?

  4. 1) Quels principes sont-ils à la base de l ’Ecole de la République ? Deux exigences solidaires : Doter chacun des savoirs nécessaires pour qu ’il puisse comprendre le monde et y tenir sa place. Faire découvrir à tous les exigences d’un « vivre ensemble » conforme aux valeurs fondatrices de la République : Liberté, Égalité, Fraternité.

  5. L ’exigence d ’instruction est présentée comme une exigence de réussite individuelle, articulée à la montée de l ’individualisme et requérant des groupes homogènes de niveau. L ’exigence de socialisation est présentée comme liée aux valeurs de « fraternité », requérant la découverte des différences et l ’entraide réciproque dans des groupes hétérogènes. Deux exigences devenues contradictoires aux yeux de certains :

  6. Deux exigences qui requièrent un effort d ’invention institutionnelle sans précédent : • Un projet réalisé sur le plan des structures mais resté largement lettre morte dans ses principes pédagogiques : le plan Langevin -Wallon. • Le collège unique jamais vraiment mis en œuvre. • Des innovations institutionnelles qui s ’efforcent de « corriger les défauts du système ».

  7. Un projet dont la dynamique est liée à l  ’engagement dans l ’ambition qui le porte... • Face aux difficultés… nous pouvons toujours renoncer à nos ambitions... • Nous pouvons aussi chercher à inventer des solutions pour les surmonter.

  8. 2) Comment les équilibres originaires ont-ils été mis en cause et quels équilibres retrouver aujourd’hui ? • Le projet ambitieux de l ’Ecole de la République a été possible dans des conditions historiques déterminées… • … et parce qu ’un équilibre entre la réussite individuelle, la transmission d ’une culture commune et la formation à la citoyenneté avait été trouvé.

  9. L ’ équilibre originaire de « l ’Ecole de la République »... La culture commune imposée La réussite individuelle contenue La citoyenneté consensuelle

  10. Les équilibres de « l ’école de la République » La réussite individuelle contenue... • Par l ’adhésion aux valeurs de l ’école, identifiées à celles de la Nation. • Par la confiance en la capacité de l ’école à promouvoir les individus en fonction de leur mérite. • Par un système socio-économique où les exclus de l ’école pouvaient trouver ailleurs des moyens d ’insertion.

  11. Les équilibres de « l ’école de la République » La culture commune imposée... • Par l ’injonction paradoxale des Lumières : « Penser par soi-même »… Mais pour mieux épouser les valeurs dominantes... • Par l ’imbrication étroite des valeurs familiales, sociales, politiques et économiques: leurs pouvoirs pouvaient être rivaux, ils restaient solidaires. • Par la convergence et la cohérence des contenus culturels et des contenus d ’enseignement.

  12. Les équilibres de « l ’école de la République » La citoyenneté consensuelle... • Les normes de comportement sont stabilisées et adossées à « l ’ordre moral ». • Les communautés de toutes sortes sont enjointes d ’obéir aux règles de la République. • Elles ne contestent nullement cette injonction qui garantit leur intégration.

  13. Les équilibres originaires ébranlés par la modernité... La réussite individuelle contenue exigée La culture commune imposée atomisée La citoyenneté consensuelle conflictuelle

  14. Les équilibres ébranlés par la modernité La réussite individuelle exigée... • Les familles veulent obtenir à tout prix la réussite de leurs enfants à l ’école. • Elles cherchent à contrôler la trajectoire scolaire de leurs enfants le plus tôt possible. • L ’école n ’est plus incontestée, les enseignants ne sont plus inattaquables.

  15. Les équilibres ébranlés par la modernité • Les intérêts individuels s ’expriment sans être régulés par les institutions chargées de « fabriquer du bien commun ». • Dans ces conditions, l ’institution n ’inspire plus confiance aux « usagers » qui l ’instrumentalisent à leur profit. • Tout le monde condamne des attitudes que chacun se voit contraint d ’adopter.

  16. Les équilibres ébranlés par la modernité La culture commune atomisée... • L ’accélération de l ’histoire entraîne une déliaison transgénérationnelle et compromet la transmission. • Le « droit à la différence » revendiqué par les différentes communautés délégitime la « culture officielle ». • Chacun revendique le droit d ’exprimer ses propres goûts et affinités.

  17. Les équilibres ébranlés par la modernité La citoyenneté contestée... • L ’instance politique n ’apparaît plus comme une instance morale transcendante mais comme l ’expression d ’intérêts spécifiques. • La loi est perçue comme une imposition arbitraire, « un caprice contre un caprice ». • Les médias s ’installent comme législateurs concurrents de l ’instance politique.

  18. Vers l ’émergence de nouveaux équilibres... La réussite individuelle exigée régulée La culture commune atomisée partagée La citoyenneté conflictuelle en construction

  19. Vers l ’émergence de nouveaux équilibres La réussite individuelle régulée... • La nécessaire distinction entre la scolarité obligatoire (qui doit garantir l ’acquisition par tous des « fondamentaux » de la citoyenneté) et la possible sélection en fonction des aptitudes et des projets individuels ensuite . • La mise en place, dans la scolarité obligatoire, d ’une pédagogie différenciée au service d ’objectifs communs.

  20. Vers l ’émergence de nouveaux équilibres La culture commune partagée... • Entre un relativisme sceptique et un néo-colonialisme dogmatique, la possibilité d ’une reconnaissance de la diversité culturelle. • La mise en place d ’un véritable « dialogue des cultures » à partir des questions anthropologiques fondatrices. • Une réélaboration de la « culture scolaire » à partir de la question du sens.

  21. Vers l ’émergence de nouveaux équilibres La citoyenneté en construction... • La nécessité d ’identifier de nouveaux repères autour de valeurs communes. • La nécessité de sortir d ’une vision impositive de la loi pour accéder à son caractère « libérateur » • La nécessité d ’apprendre à « construire la loi » dès l ’école afin d ’apprendre à « vivre ensemble ».

  22. Vers l ’émergence de nouveaux équilibres De nouveaux équilibres… qui permettent de sortir des tensions et des conflits en donnant à l ’école une nouvelle cohérence.  acquérir au cours de la scolarité obligatoire les fondamentaux de la citoyenneté,  faire l ’expérience, grâce à eux, du partage de la culture, construire, dans cette démarche elle-même, les lois du « vivre ensemble ».

  23. 3) Quelles conditions pour (re) construire une l ’Ecole de la République qui permette aussi la formation à la démocratie ? • L ’Ecole n ’est pas un « service » mais une « institution »… • Le « bien commun » n ’est pas la somme ou la confrontation des intérêts individuels… • Les acteurs de l ’Ecole doivent ensemble se recentrer sur « le projet d ’enseigner »...

  24. Les six dimensions constitutives du « projet d’enseigner » aujourd’hui : 1) une fonction anthropologique :assurerla transmission intergénérationnelle. 2) une fonction institutionnelle :instituer l ’espace et le temps dévolus à la formation. 3) une fonction pédagogique :relier l ’intime et l ’universel. 4) une fonction didactique :organiser des situations d ’apprentissage efficaces. 5) une fonction politique :promouvoir la qualité du service public d ’éducation. 6) une fonction philosophique :« sapere aude »

  25. Conclusion : Quelle Ecole de la République ? Non pas celle qui s’imposera sous la poussée de l ’individualisme et des lois du marché. Non pas celle que l’on impose aux citoyens à travers les décisions perçues comme arbitraires d’une administration lointaine.

  26. Du contrôle hiérarchique autoritaire et centralisé (le modèle de Guizot, 1832). De la mise en concurrence libérale (le modèle américain). Apprendre à penser la qualité de l’Éducation nationale en se dégageant à la fois...

  27. Apprendre à penser la qualité de l’Éducation nationale à partir de la participation citoyenne des enseignants et des parents... • à l ’élaboration d’un « cahier des charges national », • à la mise en œuvre locale de ce « cahier des charges » dans chaque projet d’école et d’établissement, • à l’évaluation et à la régulation collective de la qualité du travail réalisé.

  28.  et, ainsi, se mobiliser collectivement sur « le bien commun » construit autour des valeurs fondatrices de l’Ecole de la République.

More Related