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En suivant l’Empereur par les chemins des écoliers (suite).
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En suivant l’Empereur par les chemins des écoliers(suite) “Il était trois heures de l’après-midi lorsque Gourgaud revint à la préfecture. L’Empereur venait de donner l’ordre de départ et chacun s’affairait. À quatre heures, il monta dans la calèche de Bonnefoux et suivit le chemin qui bordait la Charente, cependant que les voitures de sa suite parcouraient la ville en grand appareil et recueillaient les acclamations. On prit la route de la Rochelle, puis celle de Fouras traversant des étendues de marais. À cinq heures dix, l’empereur embarqua dans un canot de La Saale monté par dix rameurs. Becker, Lallemand, Bertrand, Gourgaud et Savary l’accompagnaient. La foule massée sur la côte criait « Vive l’Empereur ! », agitait mouchoirs et chapeaux. On se montrait le père Beau, un marin de Fouras, qui avait eu l’honneur de porter Napoléon sur son dos, jusqu’à l’embarcation, car la mer était basse. » (…..)
« Le soleil du 9 juillet se levait à l’horizon, lorsque l’Empereur, toujours aussi matinal ou insomniaque, parut sur le pont. L’équipage venait de déjeuner et commençait la toilette de la frégate. L’enseigne Luneau était de quart depuis quatre heures. Napoléon s’approcha de lui »(…..). « Il prit la lunette de Luneau et, s’appuyant sur son bras, se hissa sur l’affût d’une caronade. Les deux navires étaient le Bellerophon et le Myrmidon, mouillés légèrement au nord de l’île d’Oléron, à l’ouest du pertuis. « Allons visiter l’île d’Aix ! »
Obéissant à l’ordre donné par l’Empereur, nous avons suivi ses pas, l’île d’Aix nous attend. Vêtus de notre uniforme de parade, le corps et l’âme bien calés par de savoureux en-cas pain/jambon/beurre et le pied marin bien astiqué, nous mettons le cap sur l’embarcadère de Fouras où nous attend notre courageuse frégate chiffonnée par les gifles des vagues et parfumée aux embruns iodés Une trop brève croisière et bronches purifiés par le vent du large, nous débarquons cœur battant en ces lieux pleins d’histoire. Derrière les murailles qui nous rappellent son passé militaire, la mini capitale de l’île d’Aix nous accueille en toute simplicité et nous émeut.
L’arome tonique de l’iode a maintenant cédé la place à des effluves d’huiles solaires, les beaux uniformes et les jolies robes d’antan ont fait place à des tenues plus décontractées et bigarrées. Ici pas de bottes, pas d’escarpins mais de confortables baskets, sandales ou tongs. Cependant , en flânant de la rue Gourgaud à la rue Napoléon, la vue d’une jolie maison à deux étages, toute de pierres blanches et surmontée d’un aigle triomphant fit battre nos cœurs : LE MUSÉE NAPOLÉONIEN FONDATION GOURGAUD Le logo qui décore nos t’shirts, (si artistiquement produits par la manufacture (TSPF et Mme Mère), suscita la curiosité des responsables des lieux, pas à dire il fit de l’effet et après moult explications et une longue bavette nous visitâmes ce musée qui est merveilleux. Que de chose qui restent encore à voir…
Après avoir fait quelques petites escapades dans les alentours, recueilli des vues de paysages toujours changeants, fait une petite halte et échangé nos impressions, ce fut la langue collée au plafond par la canicule et l’émotion, que nous cherchâmes l’oasis sauveur pour nous rafraîchir et, hélas, penser déjà au retour. Photo fulub
« L’Empereur s’était retiré dans sa chambre. Il s’apprêtait à passer sa dernière nuit à l’île d’Aix, en France. Il n’y avait pas un souffle de brise, et, selon le témoignage de George Home, enseigne de vaisseau à bord de la Bellerophon, “l’océan sommeillait comme un petit enfant”. C’était l’une de ces nuits charentaises que nous connaissons, où les pierres conservent la tiédeur du jour, où la mer reflétant les étoiles et le ciel se joignant à la mer forment le même univers murmurant. »
« Vers trois heures du matin, le 15 juillet, l’Empereur parut habillé de son légendaire uniforme de colonel des Chasseurs de la Garde, coiffé de son chapeau à cocarde, la poitrine barrée du grand cordon de la Légion d’honneur, Il ne pouvait monter sur le Bellerophon dans le costume bourgeois qu’il portait depuis Malmaison. Il a donc ceint son épée et chaussé ses bottes aux éperons d’argent. Le fidèle Marchand, premier valet de chambre et qui l’a aidé à s’habiller, n’a pas oublié d’accrocher ses plaques et ses rubans. Pour se protéger des embruns, ou pour être encore plus conforme à son image traditionnelle, l’Empereur a enfilé une redingote vert olive. Suivi des généraux, des dames, des domestiques, silencieusement, il quitte le « Palais », traverse la petite rue déserte, se dirige vers le point d’embarquement. Les dunes sont couvertes d’immortelles qui embaument ; l’Empereur aime ces fleurs sauvages : il en plantera des parterres dans son jardin de Sainte-Hélène. Les soldats, les pêcheurs n’ont pu dormir. Ils se pressent autour des canots, sur la pointe Sainte-Catherine. Ils adressent un dernier salut à celui qui s’en va ; Ils crient pour la dernière fois Vive l’Empereur !
Les textes relatant certains épisodes du séjour de Napoléon à l’île d’Aix ont étés extraits du “Livre” de George Bordonove La vie quotidienne de Napoléon en route vers Sainte-Hélène Librairies HACHETTE 1977 Diana Borelli 2006 Pour Napoléon prisonnier