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Alexis TIOUKA – Secrétaire régional de l’Alliance Internationale des Peuples Autochtones et des Forêts Tropicales. Aires protégées. Twenke 2005. Les aires protégées : un débat. Depuis le début du Xxe siècle, la création des aires protégées a toujours fait débat.
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Alexis TIOUKA – Secrétaire régional de l’Alliance Internationale des Peuples Autochtones et des Forêts Tropicales Aires protégées Twenke 2005
Les aires protégées : un débat • Depuis le début du Xxe siècle, la création des aires protégées a toujours fait débat. • Les peuples autochtones ont eu des attitudes différentes selon les cas : • Acceptation • Refus de ce qui est perçu comme quelque chose d’imposé qui va à l’encontre du droit à la terre et aux ressources naturelles. • De plus la mise en place d’aires protégées a souvent eu pour conséquences : • les déplacement de peuples autochtones • La spoliation de leurs ressources naturelles
Aires protégées et écologistes • Dans les années 90, le point de vue sur les aires protégées a commencé à évoluer. • Avant cela, les écologistes considéraient les aires protégées comme : • Des zones où il ne doit y avoir que des animaux et des plantes; • Des zones où toute présence humaine doit être proscrite. • Ceci avait provoqué de nombreux conflits entre : • Peuples autochtones; • Écologistes; • Responsables des aires protégées. • Les peuples autochtones n’étaient jamais pris en compte dans la mise en place des aires protégées.
Les peuples autochtones ont donc commencé à demander qu’avant toute mise en place d’une aire protégée : • On reconnaisse les droits territoriaux des peuples autochtones qui y habitent; • Que cette mise en place se fasse avec leur consentement libre et informé. • Cela ne signifie pas que l’on met la protection de la biodiversité au second plan. • Cela signifie simplement que la protection de la biodiversité s’inscrit dans le respect des droits de l’homme et des droits des peuples autochtones.
Les années 90 • On commence à voir une évolution avec : • Le congrès mondial de la nature (Montréal, 1996) • Le IVe congrès des Parcs (Caracas, 1992)
Le Congrès Mondial de la NatureMontréal, 1996 • Dans ce Congrès, la Résolution 1.53 adopte une directive concernant les peuples autochtones et les aires protégées. • Elle incite les responsables des aires protégées « à mettre en place une politique claire concernant les aires protégées établies sur les terres et territoires des peuples autochtones. »
Le IVe Congrès Mondial des ParcsCaracas, 1992 • Lors de ce Congrès un appel est fait pour le développement d’une politique sur les aires protégées qui protégerait les intérêts des peuples autochtones. • Le Ve Congrès consolidera cette idée en déclarant que la question autochtone est transversale à toute discussion concernant les aires protégées.
Une reconnaissance mondiale Progressivement les principes de base de la mise en place des aires protégées dans le respect des droits des peuples autochtones se dégagent.
Principes • Toutes les aires protégées existantes et futures doivent être gérées par et établies avec le plein respect des droits des peuples autochtones et des peuples nomades. • Les comités de gestion des aires protégées doivent contenir des représentants élus par les peuples autochtones.
Une reconnaissance des compétences autochtones • Progressivement, les institutions internationales vont reconnaître les compétences autochtones en la matière. • Les systèmes autochtones garantissent la conservation de la biodiversité. • Dans certains pays (Inde, Colombie, Bolivie) des aires gérées par des autochtones – non reconnues officiellement – sont en bien meilleur état que celles qui ont été créées par le gouvernement. • On doit reconnaître cette manière ancestrale traditionnelle et collective de gérer les terres et territoires autochtones.
Conventions Internationales Une reconnaissance progressive de la nécessité de la participation des peuples autochtones dans les processus de création des aires protégées
Déclaration de Rio (1992) Le principe numéro 15 de la Déclaration de Rio de 1992 reconnaît que : La meilleure manière de traiter les questions environnementales est de permettre la participation des peuples autochtones concernés.
Convention sur la biodiversité Elle reconnaît dans son préambule Le rôle des peuples autochtones qui entretiennent des modes de vie traditionnels en adéquation avec la protection de l’environnement, son utilisation durable. Elle reconnaît en outre que Un partage équitable des bénéfices qui découlent de l’utilisation de leurs ressources naturelles est nécessaire. • Depuis cette convention, de nombreux textes officiels renforcent ces idées • On en trouve notamment la trace dans le Programme de Travail sur les aires protégées qui a été récemment approuvé par la Conférence des Parties.
La Convention relative aux Zones HumidesRamsar (Iran) Elle insiste sur l’idée selon laquelle il faut assurer l’utilisation équilibrée des ressources naturelles des zones humides car Il s’agit là de zones essentielles à la survie des peuples autochtones qui y vivent.
Conférences des PartiesKuala Lumpur Elle insiste sur le fait que Les peuples autochtones doivent participer à la gestion des aires protégées. L’objectif 2.1. de cette Convention précise qu’il faut avant l’année 2008 Établir des programmes qui favorisent une distribution équitable des bénéfices issus des aires protégées afin que les peuples autochtones puissent en bénéficier.
Reconnaissance de la diversité des modes de gestion des aires protégées • Progressivement dans les rencontres internationales on voit poindre l’idée qu’il existe diverses manières de gérer les aires protégées. • Les modes de gestion des peuples autochtones en font partie. • On propose que les aires sur lesquelles vivent les peuples autochtones soient : • Reconnues légalement en tant qu’aires protégées; • Mais en en laissant la gestion aux peuples autochtones.
Le refus de certains autochtones • Certains peuples autochtones refusent que la gestion leur soit « attribuée ». • Ils considèrent qu’on n’a pas à leur « accorder » la gestion d’un territoire qu’ils occupent et gèrent de toute façon de manière ancestrale. • Pour eux ce qui important c’est la restitution de leurs terres dans le respect du droit à la terre et aux territoires.
Des principes reconnus au niveau international • Les Nations Unies ont aujourd’hui établi un certain nombre de principes pour la gestion des aires protégées. • Ces principes ont été inclus dans la recommandation de Durban : Ve Congrès des Parcs de la UICN, 8 au 17 septembre 2003.
Conclusion • Les principes énoncés doivent être à la base de toute gestion des aires protégées dans le futur. • Avant la mise en place des aires protégées on doit systématiquement se poser les questions suivantes : • Par qui ? • Pour qui ? • Pourquoi ? • Comment se construit la collaboration entre peuples autochtones et écologistes ?
Aires protégées et droits à la terre • La mise en place des aires protégées suppose que les peuples autochtones soient propriétaires de manière coutumière ou légale de la terre
Principes pour toute mise en place d’aires protégées dans le futur Dans le futur, toute mise en place d’une aire protégée devra se faire dans le respect des principes suivants : • Reconnaissance du droit des communautés à participer à la gestion et à l’administration de leurs ressources naturelles et de leurs territoires; • Distribution juste et équitable des bénéfices tirés de l’exploitation des ressources se situant sur les aires protégées; • Mise en place de cadres permettant de prévenir et de gérer les conflits qui dérivent de l’utilisation des ressources naturelles des autochtones; • Reconnaissance de la nécessité que les peuples autochtones soient propriétaire de manière coutumière ou légale des terres et territoires sur lesquels se trouvent les aires protégées.