PARAMÈTRES DE LA COMMUNICATION ET DE LA COLLABORATION

1. Université de Sherbrooke Faculté de l’éducation PARAMÈTRES DE LA COMMUNICATIONET DE LACOLLABORATION Dans le cadre du cours « COLLABORATION  ET ÉTHIQUE» ASP 220 Tous droits réservés MARS 2006 Par : Patrick JJ Daganaud

2. La qualité de cette interaction est tributaire de nombreuses variables liées à l’émetteur. Elle est également liée à de nombreuses variables liées au récepteur. La crédibilité, la véracité et la fiabilité de la qualité interrelationnelle réciproque initiale sont les fondements de la communication et de la collaboration qui en découle. Les fermes intentions de respect et de confiance, accompagnées d’un souci de protection et de développement de l’autonomie réciproque, sont des facilitateurs de l’interaction et de sa constance. Communiquer, c’est interagir J’ai choisi de traiter d’une vision pragmatique de la communication ainsi que d’observations sur les meilleures attitudes professionnelles de collaboration. L’aspect plus théorique est couvert dans les notes de cours.

3. Première partie : la communication Être à l’écoute Être spontané(e), avoir de l’intuition Être cohérent(e) et vrai(e) Les assises de la communication Se laisser influencer et influencer Avoir le désir d’entrer en contact

4. Deuxième partie : la collaboration La disponibilité aux intervenants et aux élèves La résistance La vitalité Le sens de l’humour La compétence et son actualisation efficace sur le terrain Caractéristiques des meilleur(e)s professionnel(le)s du domaine scolaire L’influence en faveur des élèves exercée sur les décideurs La capacité de communiquer l’expertise L’identification à la mission et aux objectifs de service aux élèves plutôt qu’à ceux de la ligne d’autorité La volonté d’interagir et non de se contenter de conseiller

5. Les assises de la communication1.1 Être à l’écoute • D’abord et avant tout, être à l’écoute de soi • Être à l’écoute de l’autre • C’est aussi dire Merci! • C’est surtout, accepter d’être influencé(e), d’être remis(e) en cause, accepter l’erreur Témoignage : «J’ai toujours apprécié lors de mes rencontres avec un professionnel, lorsqu’il prend le temps de m’écouter, il laisse son travail en cours et il demande de ne pas être dérangé pendant notre rencontre.»

6. 1.2. Être cohérent 1. Les assises de la communication • C’est dire ce que je pense et faire ce que je dis • C’est partager ses objectifs • C’est basé sur des actions et non sur des discours J’ai observé, au cours des années, certains professionnels qui ont un beau discours, mais jamais rien ne se passe. Ces personnes perdent vite toute crédibilité auprès des autres.

7. 1.3. Avoir le désir d’entrer en contact 1. Les assises de la communication • C’est d’avoir le goût de partager véritablement avec d’autres ses opinions et ses objectifs • C’est de prendre en compte le climat, être à l’écoute • C’est aussi éprouver du plaisir à entrer en contact Un professionnel devrait se placer volontairement en position pour faciliter la communication, de façon formelle ou informelle. Par exemple, prendre un café le matin avec les enseignants, etc.

8. 1.4. Avoir du charisme 1. Les assises de la communication • Il faut réaliser que l’on s’exprime davantage par ses comportements que par ses paroles • Et que 90% de la communication est non verbale Que dire de plus!

9. 1.5. Être spontané, avoir de l’intuition 1. Les assises de la communication • C’est avoir le sens de la répartie • C’est réagir rapidement Ça veut aussi dire, rester naturel.

10. Deuxième partie : la collaboration La disponibilité aux intervenants et aux élèves La résistance La vitalité Le sens de l’humour La compétence et son actualisation efficace sur le terrain Caractéristiques des meilleur(e)s professionnel(le)s du domaine scolaire L’influence en faveur des élèves exercée sur les décideurs La capacité de communiquer l’expertise L’identification à la mission et aux objectifs de service aux élèves plutôt qu’à ceux de la ligne d’autorité La volonté d’interagir et non de se contenter de conseiller

11. 2. Caractéristiques des meilleur(e)s professionnel(le)s2.1. La disponibilité aux intervenants et aux élèves • Être présent : porte ouverte pour accueillir, porte fermée pour écouter • Quelques règles de disponibilité : • Rendre les enseignantes et enseignants importants • Rendre importants les élèves et leurs parents • Donner un feedback, faire des commentaires • Donner des messages directs Ça rejoint l’item 1.1 Être à l’écoute.

12. 2. Caractéristiques des meilleur(e)s professionnel(le)s 2.2. La compétence • Être à la fine pointe de l’information, des courants de sa profession, des courants pédagogiques , des nouvelles technologies • Avoir des idées brillantes qui traduisent la théorie en actions pertinentes • Favoriser l’émergence d’idées • Favoriser la créativité • Demeurer pragmatique Aimer ce que l’on fait. Les personnes qui aiment ce qu’elles font, s’intéressent à ce qu’elles font et par le fait même, sont en quête continuer de consolidation de leur compétence.

13. 2. Caractéristiques des meilleur(e)s professionnel(le)s 2.3. Capacité de communiquer l’expertise • C’est être capable de céder à autrui une partie de son champ professionnel, tout en assurant coaching et mentorat. • C’est être suffisamment sûr(e) de soi pour céder de l’espace et du pouvoir. • C’est faire œuvre de participation active à la croissance collective de l,expertise et à la formation continue • C’est presque une question de survie quand on n’a pas le don d’ubiquité… Cette caractéristique contraint à ne pas faire chasse gardée de sa profession et à ne pas la hausser à un statut social privilégié. Elle contraint à une saine humilité. Elle traduit la vraie compétence qui n’a pas peur d’être partagée.

14. 2. Caractéristiques des meilleur(e)s professionnel(le)s 2.4. La volonté d’interagir et non de se contenter de conseiller • C’est de ne pas se contenter d’une expertise théorique. • C’est de ne pas se contenter du discours. • C’est être capable d’actualiser sa profession dans la pratique. • C’est réfléchir avec les partenaires, non pour eux. • C’est maîtriser ses agirs. • C’est connaître et reconnaître les agirs des autres. • C’est favoriser le partenariat et la collaboration. J’ai connu des professionnels tellement imbus et si peu collaborateurs qu’ils n’étaient disponibles qu’à eux-mêmes : l’un d’entre eux diagnostiquait des élèves sans les avoir rencontrés. L’autre n’avait pas vu d’élèves après trois mois d’affectation dans son école…Mais des conseils, ça, ils en avaient… Plus aucun enseignant ne voulait travailler avec eux…L’un d’entre eux occupe à présent un poste-clé dans une commission scolaire…

15. 2. Caractéristiques des meilleur(e)s professionnel(le)s 2.5. L’identification à la mission et aux objectifs de service aux élèves plutôt qu’à ceux de la ligne d’autorité • La reconnaissance de la compétence professionnelle passe par l’agir éthique. • L’éthique se caractérise par la considération d’autrui. • Cet autrui n’est pas l’organisation ou ses représentants hiérarchiques. • Cet autrui est 1) l’Élève, 2) ses parents, 3) les intervenants du terrain • C’est vers cette caractéristique, non pas de bafouer l’organisation qui emploie, mais de placer avant l’autorité hiérarchique, l’autorité de compétence lorsqu’elles sont conflictuelles, qu’il faut tendre… La crédibilité des professionnels est hautement mise en cause lorsque les personnes qui les côtoient ont le sentiment que le bien protégé n’est pas celui du «client», mais celui de l’organisation et que le «client» est aisément sacrifié aux contingences administratives…

16. 2. Caractéristiques des meilleur(e)s professionnel(le)s 2.6. L’influence en faveur des élèves exercée sur les décideurs • La collaboration attendue des professionnelles par les «acteurs» de la base ne peut donc pas se satisfaire de rôles et fonctions plus délimités par les contingences organisationnelles que par les réalités que doivent capter l’expertise et sa nécessaire traduction en recommandations congruentes. • Il n’est pas attendu que les professionnels fassent sortir de terre des ressources inexistantes ou non disponibles. • Il est attendu qu’ils soient une des voix par lesquelles les instances supérieures soient informés de façon experte de l’amplitude des besoins et de l’inadéquation des moyens pour y répondre. Science sans conscience n’est que ruine de l’âme !

17. 2. Caractéristiques des meilleur(e)s professionnel(le)s 2.7. La résistance La vitalité Le sens de l’humour • C’est être en forme physique et mentalement. • C’est prendre soin de sa personne. • C’est d’avoir une bonne résistance psychologique parce que les pressions subies sont aussi multiples que sont diversifiés les intérêts des divers interlocuteurs. • C’est de conjuguer à la fois «prendre au sérieux», car tout doit être saisi et »prendre avec humour» car tout doit être tenu… • C’est ne pas s’isoler, accompagner et se faire accompagner. • C’est avoir d’autres passions qui permettent l’évasion quand ça déborde. Je n’ai jamais négligé ma forme mentale. Je n’en dirais pas autant de ma forme physique. Par contre, je constate qu’être en forme, c’est aussi et d’abord être bien dans sa peau, en situation d’équilibre, de congruence et d’intégrité. Son intégrité, sa congruence et l’équilibre, le vrai, personne ne peut les définir d’autre que soi-même.

18. Conclusion Prenez garde que l’on ne dise un jour de vous : «Ce que tu fais parle si fort Que je n’entends pas ce que tu dis !» Patrick JJ Daganaud

19. Fin