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Les personnes en situation de handicap dans les pays en développement. Compréhension. Le handicap prend souvent diverses formes, il existe plusieurs manières différentes de le comprendre et de l'interpréter.
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Les personnes en situation de handicap dans les pays en développement
Compréhension Le handicap prend souvent diverses formes, il existe plusieurs manières différentes de le comprendre et de l'interpréter Ces problèmes de compréhension sont renforcés lorsque les termes sont traduits de ou dans une autre langue : certaines langues n’ont pas l’équivalent de « handicap » mais plusieurs mots différents Même les différentes langues européennes rencontrent ce problème. L’on est en discussions permanentes sur l’usage de termes non-discriminatoires
Les différentes approches du handicap • La volonté des dieux Ce qui ne peut être expliqué est une manifestation des dieux et une source de croyances. La réponse de la société => pratiques rituelles, croyances
La volonté des Dieux • exemple : • des nouveau-nés « malformés » sont abandonnés dans la nature en sacrifice aux dieux, afin d’éloigner le mauvais sort des familles • certaines maladies mentales sont considérées comme une capacité surnaturelle à communiquer avec les dieux.
Le modèle caritatif • Les personnes handicapées sont les victimes de leurs déficiences. Leur situation est tragique et elles souffrent. Par conséquent, elles réclament des services spéciaux, des institutions spéciales, etc., car elles sont différentes. Parfois, les personnes handicapées elles-mêmes adoptent ce concept, se sentant « incapables » et ressentant un manque de confiance en elles.
Le modèle caritatif • Par exemple : les personnes handicapées sont considérées comme des indigents, pour certains leur souffrance les rend « méritants », ils sont soignés et habillés dans des hospices. • Cette approche charitable ne remet pas en cause le statut social inférieur des personnes handicapées
L’égalité théorique Issue de la philosophie occidentale moderne des Droits de l’Homme, le principe d’égalité apparaît. © J. Cerda pour Handicap International Mais ce principe n’est pas vraiment universel et les personnes handicapées ne sont pas toujours reconnues comme égales aux autres êtres humains. Affirmer que tous ont les mêmes droits ne suffit pas à donner vraiment les mêmes droits à tous.
Le modèle médical Mutilés, blessés, invalides de guerre : les Etats se sentent responsables Celui-ci pousse les personnes handicapées dans le rôle passif de patients. Le but d’une approche médicale est de rendre les personnes handicapées « normales », ce qui implique bien sûr que les personnes handicapées sont de quelque manière anormales © J-P. Porcher pour Handicap International
Le modèle social • le handicap est le résultat de la manière dont la société est organisée. Comme la société n’est pas bien organisée, les personnes handicapées font face aux types de discrimination suivants : • L’attitude : sous forme de peur et d’ignorance et attentes diminuées vis-à-vis des personnes handicapées (influencés par la culture et la religion) ; • L’environnement : inaccessibilité physique affectant tous les aspects de la vie (magasins, édifices publics, lieux de culte, moyen de transport, etc.) ; et • Les institutions : discrimination légale (entre autres ne pas être autorisé à se marier ou à avoir des enfants) ou une exclusion de l’école, etc.
Pour Handicap International • Nous ne reconnaissons ni le modèle médical ni le social comme valide à lui tout seul. • Le handicap signifie un système complexe d’éléments intervenant au niveau du corps individuel en combinaison avec la structure de la société.
Facteurs personnels Facteurs environnementaux Intrinsèques Extrinsèques Interaction PARTICIPATIONSOCIALE Modèle du développement humain (RIPPH, 1996)
L’approche axée sur les droits • Ce dernier modèle a inspiré fortement l’approche axée sur les droits universel de l’homme vis–à-vis de la problématique du handicap. • Cette approche a abouti à l’adoption de la convention relative aux droits des personnes handicapées par les Nations unies le 13 décembre 2006.
Qu’y dit on entre autre ? • La société a le devoir de permettre aux personnes handicapées une pleine participation à la vie politique et sociale. • Les personnes handicapées et leurs représentants réclament la reconnaissance et le respect effectif de leurs droits.
L’évolution des mentalités • Le handicap: dimension universelle et inévitable de la diversité humaine • Les mentalités évoluent : • D’objet de charité et charge pour la société confirmée par une attitude d’assistance • Nous nous orientons vers un sujet qui a des droits impliquant attitude de respect de la personne
quatre valeurs fondamentales : • Dignité - respect de l’intégrité physique et morale… • Autonomie - capacité à maîtriser sa vie… • Égalité - interdiction de la discrimination… • Solidarité - assistance mutuelle…
Nous disposons donc à présent d’un outil international légal qui nous permet de revendiquer des actions concrètes et non pas seulement chercher des moyens pour répondre à des besoins
Le contenu de la Convention relative aux droits des personnes handicapées
Informations préalables • La Convention ne crée pas de nouveaux droits Le but est de permettre aux personnes handicapées de jouir des mêmes droits que les autres. © C. Acworth / Handicap International
Principes généraux • La Convention repose sur la vision d’une société inclusive dans laquelle tout le monde aurait les mêmes droits et les mêmes opportunités. Cette vision s’illustre à travers 8 principes généraux
1.Dignité Chaque être humain est inestimable et nul n’est insignifiant © Handicap International
Autonomie et liberté de choix Assurer aux personnes handicapées la possibilité d’être autonome et d’avoir la liberté de choix dans leur vie privée et familiale. © Ph Revelli pour Handicap International
2. Non-discrimination Interdiction de : • toute distinction, exclusion ou restriction, fondée sur le handicap, • qui a pour objet ou pour effet de limiter l'accès aux droits de l’Homme.
Non-discrimination • comprend toutes les formes de discrimination, y compris le refus d’aménagement raisonnable. • comprend les discriminations multiples (sexe, origine ethnique…) © S. Erome pour Handicap International
3. Égalité des chances Parvenir à ce que les personnes handicapées accèdent, à égalité avec les autres personnes, aux services, informations et activités,… © J-P. Porcher pour Handicap International
Les actions positives • Mesures de promotion préférentielle d’une catégorie de personnes, habituellement désavantagée. • Elles visent à réaliser l’égalisation des chances • Ce sont des mesures qui ont vocation à être temporaires
Les mesures d’aménagement raisonnable Mesures matérielles visant à favoriser l’égalisation des chances © M. Schmidlin / Handicap International
4. Participation et intégration pleine et effective Les personnes handicapées sont intégrées à tous les aspects de la vie publique, elles sont considérées comme des citoyens égaux. © L. Balme pour Handicap International
5.Accessibilité Il s’agit pour les Etats de lutter contre les barrières à la participation des personnes handicapées dans : • L’environnement physique • L’information et la communication © Sanna Laitamo / Handicap International
6.Le respect de la différence Sensibiliser la société pour combattre les stéréotypes et les préjugés et favoriser une attitude positive et réceptive envers les personnes handicapées. © M. Seth pour Handicap International
Les Etats parties doivent lutter contre toutes formes de discrimination à l’encontre des femmes et des filles en prenant des mesures appropriées. • 7. Egalité entre hommes et femmes • L’égalité homme/femme doit être assurée dans la mise en œuvre de tous les droits de l’Homme © Handicap International
8. Développement de l’enfant handicapé Comme pour les femmes handicapées, la Convention s’attache à la situation particulière des enfants handicapés. © P. Dreyer / Handicap International
Développement de l’enfant handicapé • La Convention rappelle aux Etats les obligations qu’ils ont contractées en vertu de la convention des droits de l’enfant. • La Convention rappelle que l’intérêt supérieur de l’enfant doit être une considération primordiale de toute décision concernant l’enfant.
Autres sujets transversaux • Le mainstreaming : C’est la prise en compte de la thématique du handicap dans toute action de développement et à tous les stades (conception, mise en œuvre, suivi, évaluation,…)
Le soutien au niveau communautaire : Les services et ressources appropriés doivent être disponibles au niveau local, y compris dans les zones rurales, dans le domaine de l’éducation, de la santé, de la réadaptation,…
La réalisation progressive : Pour les droits économiques, sociaux et culturels, les Etats peuvent se prévaloir de ressources limitées pour ne pas assurer immédiatement la mise en œuvre de ces droits.
Situations de risque et situations d’urgence humanitaire • Les Etats doivent assurer la protection et la sûreté des personnes handicapées en cas de conflits armés, catastrophes naturelles, et autres situations les rendant particulièrement vulnérables. © J-P. Porcher pour Handicap International
Mais en réalité qu’en est-il dans les pays en voie de développement ?
Quelques chiffres • 600 à 650 millions de personnes handicapées, soit environ 10% de la population mondiale (OMS) • Près de 500 millions (82%) vivent dans les pays en voie de développement (ONU) • Ces données augmentent avec le vieillissement de la population • Les personnes handicapées et leurs familles sont très touchées par la pauvreté
2% des personnes handicapées en Afrique ont accès aux services de réadaptation (ONU) • 1 à 2% des enfants handicapés dans les pays en développement vont à l’école (UNESCO) • 1% des filles handicapées sont alphabétisées (UNICEF) • 70 à 80% des adultes handicapés sont sans emploi et vivent dans la grande pauvreté (ONU; BIT)
Le cercle vicieux pauvreté-handicap Les rares données disponibles suggèrent que: • la plupart des personnes handicapées vivent en dessous du seuil de pauvreté dans les pays en développement. • Les personnes handicapées représentent entre 15 et 20 % des pauvres dans les pays en développement. • Il est suggéré que 50 % des handicaps dans les PVD sont évitables et directement liés à la pauvreté.
Les principales relations entre pauvreté et handicap sont : • Les conditions de vie insalubres et risquées, telles qu’un abri, une alimentation en eau et un assainissement inadéquats, des conditions de transport et de travail dangereuses ; • L’absence ou inaccessibilité (due à des barrières environnementales et/ou monétaires) des soins médicaux ou de réadaptation opportuns et adéquats ; • Accès restreint à l’éducation et l’emploi ; • Exclusion de la vie sociale : • les personnes handicapées n’ont souvent pas accès aux espaces publics à cause de barrières physiques et souvent les personnes handicapées ne peuvent pas participer aux prises de décision politiques
Le Handicap est donc cause et conséquence de la Pauvreté C’est un cercle vicieux.
Le domaine de la santé Les personnes pauvres vi vent et travaillent dans des conditions insalubres, . En cas d’accidents, elles peuvent rarement réclamer l’accès à des services de santé appropriés. Absence de soins médicaux et de réadaptation opportuns et adéquats provoque des déficiences et des handicaps durables. Dans les pays en voie de développement, les mesures prises en faveur des services de santé ou la réadaptation font la plupart du temps défaut. les personnes analphabètes ou sans éducation formelle peuvent ne pas connaître les possibilités que les services de santé et réadaptation peuvent leur offrir. mais aussi l’accès à l’information sur les traitements possibles, les risques des médicaments, etc.
Le domaine de la santé La coopération au développement orientée vers la santé : • La prévention primaire de maladies et de déficiences : • les vaccinations mais aussi l’éducation, spécialement pour les mères. • Les programmes de prévention des maladies infectieuses telles que la malaria, la lèpre, la poliomyélite et le VIH/SIDA • Les programmes de sensibilisation spécialement sur le VIH/SIDA, doivent être mises en place de telle manière que les personnes handicapées aient elles aussi accès à cette information (entre autres Braille ou langage des signes). • La prévention inclut aussi une nutrition adéquate, surtout pour les enfants, car la malnutrition est l’une des principales causes de déficiences.
Le domaine de la santé • Le soutien médical des personnes handicapées inclut l’approvisionnement en médicaments, la chirurgie ou la fourniture d’assistance ou d’aide. • Cependant, ceci ne peut être assuré que si les services de santé sont accessibles aux personnes handicapées, ce qui signifie non seulement l’accessibilité physique aux édifices
La Réadaptation • La réadaptation vise à restaurer la participation des personnes handicapées dans la vie quotidienne. • Seulement 2 % des personnes handicapées des pays en voie de développement ont accès à la réadaptation et aux services de base appropriés .Très souvent, la fourniture des services de réadaptation est transférée des institutions gouvernementales aux ONG, qui ne peuvent bien sûr pas desservir des pays entiers. • Sur le plan local, les ONG appliquent le concept de Réadaptation à base Communautaire (RBC) dans de nombreux pays en voie de développement depuis maintenant 20 ans. Ce concept se base sur un certain réalisme en reconnaissant que les institutions n’ont pas la capacité d’atteindre toutes les personnes handicapées • Aujourd’hui la RBC est une stratégie nationale dans de nombreux pays.
La Protection sociale • Dans la majorité des pays en voie de développement, il n’y a pas de système officiel de protection sociale. • Les familles fonctionnent donc comme des réseaux de sécurité. Les familles prennent soin de leurs membres handicapés et ceci engage un et parfois plusieurs personnes actives (c’est à dire non seulement la personne handicapée mais aussi ceux qui en prennent soin). • Les Nations Unies estiment que 25 % de toutes populations sont directement ou indirectement touchées par le handicap .
L’Education • Les enfants handicapés dans les pays en voie de développement ont un accès limité à l’éducation : seulement 1 à 2 % reçoivent une éducation . • Le « manque d’éducation est un facteur de risque clé pour la pauvreté et l’exclusion de tous les enfants, qu’ils soient handicapés ou non. » • Les enfants handicapés sont souvent séparés de leurs pairs dans des écoles spéciales, lesquelles ont des capacités faibles, sont trop petites et sont mises en place par les ONG. • Parfois seules des barrières d’infrastructures limitent leur accès à l’école ; cependant, ce sont les barrières relevant des attitudes qui jouent un rôle majeur dans ce contexte • Afin de remédier au manque d’éducation des personnes handicapées, l’éducation inclusive peut être une solution peu coûteuse : le but est d’inclure la majorité des enfants handicapés dans les écoles régulières, afin que les écoles spéciales deviennent moins nécessaires
L’emploi • Comme les personnes handicapées n’ont la plupart du temps qu’un bas niveau d’éducation formelle, elles ont aussi de grandes difficultés à trouver un emploi. • Même après un enseignement de formation professionnel, elles font encore face à la discrimination de la part des employeurs et des collègues. • Les proportions du chômage et du sous-emploi sont plus élevées chez les personnes handicapées que chez le reste de la population.