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L'EGLISE NOTRE-DAME-AU-CIERGE. à Epinal. Diaporama de Jacky Questel. Un dimanche d’octobre à Epinal. À l’Office du Tourisme, un charmant monsieur nous recommande : Ne partez pas sans aller voir Notre-Dame-au-Cierge !
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L'EGLISE NOTRE-DAME-AU-CIERGE à Epinal Diaporama de Jacky Questel
Un dimanche d’octobre à Epinal. À l’Office du Tourisme, un charmant monsieur nous recommande : • Ne partez pas sans aller voir Notre-Dame-au-Cierge ! • Donc, dans l’après-midi, nous voilà en quête de cette église. Elle est un peu excentrée par rapport au centre historique d’Epinal et correspond aux besoins des nouvelles populations implantées sur l’autre rive de la Moselle.
Nous avons donc traversé le pont, et, dans un quartier paisible, sur une esplanade joliment fleurie, nous avons trouvé une église parfaitement intégrée à l’urbanisme, une église qui semble une poule accroupie pour cacher ses poussins sous son aile ! Cette église était achevée en 1939. Hélas ! Les bombardement des 11 et 23 mai 1944 la détruisirent presque complètement…Les ruines consolidées resteront en place jusqu’en 1955, en rappel de ces évènements tragiques qui ont précédé la libération de la ville. C’est le 11 novembre 1956 qu’est posée la première pierre de la nouvelle église, une pierre provenant des ruines de l’ancienne église. Le budget de reconstruction alloué à Notre-Dame-au-cierge est celui fixé par les dommages de guerre, à savoir 120 millions de francs. Cette église nous semble dépourvue de clocher. En fait, elle en a un situé sur l’arrière, mais à peine plus élevé que l’église elle-même, donc nous ne pouvions pas le voir.
Le portail est grand ouvert, mais ce que nous en devinons nous intrigue : nous le fermons pour voir… Bien nous en prit ! Ce portail est en émail cloisonné sur cuivre. Les deux vantaux coulissent sur un rail. Le thème général en est le Christ rayonnant sur le monde par sa Parole et par sa croix. La composition est agencée autour d’une croix pattée noire et blanche sur laquelle sont marqués les stigmates du Christ par cinq petits disques rouges. La croix est cantonnée du tétramorphe figurant les évangélistes : l’aigle pour Jean, le bœuf pour Luc, le lion pour Marc et l’ange pour Matthieu. Elle nait, dans un arc-en-ciel symbolisant l’Ancienne Allian-ce, d’une gerbe de blé et du symbole marial montrant les deux moments terrestres qui ancrent la Nouvelle Alliance. Ce portail est l’œuvre du décorateur et sculpteur parisien Léon Albert Marie de Leyritz (1888-1976)
Nous avons rouvert le portail, et nous sommes entrées. Le souffle coupé. Un coup de poing au creux de l’estomac. Un signe de croix interrompu. Un éblouissement. Comment vous dire ? Toute la surface du fond de l’église derrière l’autel est une seule, une immense verrière, lumineuse, éclatante, qui retrace la vie de Marie. Cette verrière, d’une superficie de 180 m², est composée de 396 panneaux losangés de 1,16 m sur 0,78 m. Essayez de visualiser, dans votre appartement, une surface de 180 mètres carrés !!! Et vous aurez une toute petite idée de ce que nous avons ressenti. Cette verrière, où dominent les bleus, est l’œuvre de Gabriel Loire (1904-1996), maître-verrier de Chartres. Avec les scènes de la vie de Marie extraites de cette verrière, j’ai déjà fait un diaporama religieux "Notre-Dame-au-Cierge". Vous trouverez là d’autres images.
Anne instruit Marie La vie à Nazareth Marie au puits
Nous reprenons notre souffle, nous commençons à avancer timidement. Les murs sur les deux côtés de l’édifice semblent en béton. Pourtant, tout est lumineux… Mais, plus nous avançons vers le chœur, plus les panneaux de béton laissent voir les verrières qui occupent toute la hauteur du mur, entre chaque panneau. Lorsque nous arrivons au chœur, nous ne voyons pratiquement plus que les vitraux. Nous sommes dans un vaisseau de couleur et de lumière. La voute est soutenue par seize colonnes effilées.
Les piliers des murs latéraux sont placés perpendiculairement aux vitraux, ce qui donne ces jeux de lumière et permet au visiteur de passer de l’ombre à la clarté.
Les colonnes qui soutiennent la voûte en large arc segmentaire, de chaque côté de la nef, ne gênent nullement la vision de l’espace intérieur. Elles délimitent des bas-côtés réduits au rôle simple mais essentiel de circulation, permettant une desserte rapide de tout l’édifice. Un réseau de poutres de béton armé, soigneusement organisées pour assurer des fonctions de contrebutement, dessine sur le plafond un réseau de formes losangiques qui font écho à la structuration de la verrière principale. La bonne compréhension mutuelle, les échanges incessants entre l’archi-tecte, le verrier et le prêtre commanditaire ont abouti à un édifice dans lequel le décor s’intègre harmonieusement et totalement. L’église semble bâtie pour la verrière…
Ce chemin de croix est dû également à Léon Leyritz. En plomb, il présente notamment la particularité de ne figurer le Christ qu’à la première et dernière station. Dans les douze autre stations, il est représenté par la couronne d’épines ou le fer qui servait à le diriger, voire par la croix qu’il porte.
Les bas-reliefs des autels latéraux, sont dus également à Léon Leyritz : pour l’un, Saint Joseph, charpentier, et pour l’autre Sainte Thérèse de Lisieux (canonisée en 1925 et proclamée patronne de la France en 1945). Joseph est représenté blond et barbu, devant son établi ou gisent scie et rabot, alors qu’il tient l’enfant Jésus, tout aussi blond, de son bras gauche. Saint Thérèse est représentée dans sa cellule en habit de carmélite. Sur sa table, sablier et lanterne accompagnent un livre ouvert alors qu’elle vénère une croix glorieuse. Par la fenêtre ouverte, la campagne, et notamment une maisonnette sont visibles, alors que la basilique de Lisieux forme l’arrière-plan droit. Des nuées lui font pendant derrière la croix.
Inséré dans l’œuvre, le clocher est aménagé dans sa partie basse en baptistère. De plan circulaire, il est intégré dans deux hauts murs de moellons de calcaire qui portent un dernier étage composé d’une grille de béton armé de plan circulaire et abritant le beffroi et les cloches. Les modifications apportées par le Concile Vatican II ont été répercutées. L’autel est face aux fidèles, bien sûr. La table de communion a été supprimée. Et la chaire, qui occupe le coin droit du chœur, entre chœur et nef, a été transformée en chapelle eucharistique. Je dois avouer que j’ai dû mal chercher, je n’ai pas vu la petite lumière rouge nous disant la présence du Saint-Sacrement malgré mon idée que c’était cela. Cette chaire est réalisée en béton lisse.
Revenons au baptistère : Inséré, comme dit plus haut, dans la base du clocher, il comprend au centre une vasque en calcaire blanc qui se couvre d’un couvercle conique amovible grâce à un jeu de poulies dissimulées dans le plafond. Le couvercle peut s’insérer dans un cercle de même matière orné de sym-boles en lien avec le baptême.
Quelques-uns des symboles présents sur le cercle abritant le couvercle.
Selon la tradition, la statue « Notre-Dame au cierge« est arrivée miraculeusement sur les flots de la Moselle en crue le 25 octobre 1778, lors du "déluge de Saint Crépin". Elle était conservée dans une famille d’Epinal jusqu'à la création de la nouvelle église. Cette statue de bois clair a perdu sa polychromie mais conserve les traces d’un nettoyage abrasif. Son dos est creusé afin d’éviter au bois de se fendre en travaillant. Les traits rudes de la mère sont quelque peu atténués par le sourire de l’Enfant qui se dresse sur un tronc d’arbre, préfiguration du bois de la Croix. De sa main, la Vierge tenait un attribut disparu depuis longtemps et remplacé par un cierge, ce qui lui valut son nom.
Une dernière prière, un dernier regard circulaire. Nous quittons l’église de Notre-Dame-au-Cierge sur la pointe des pieds, encore émerveillées et du soleil plein le cœur… Sur le parvis, cet émerveillement s’est prolongé par quelques mots échangés avec un couple, qui comme nous était sous le charme.
Photos : Yvonne Texte : Jacky. Documentation prise sur le livret « L’église de Notre-Dame-au-Cierge », édité par la Société d’Emulation du Département des Vosges. Musique : Giovanni Gabrieli : Magnificat Diaporama de Jacky Questel, ambassadrice de la Paix Jacky.questel@gmail.com http://jackydubearn.over-blog.com/ Site : http://www.jackydubearn.fr/