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La vie a-t-elle un sens?. Réunion préparée avec Michel Escudier et Michel Rumeau. 1. Étymologie / Définitions des mots ‘’vie’’ et ‘’sens’’ 2. Notions /concepts / prise de vue : Qu’est-ce que la vie ? 3. Questions / Discussion : Deux questions préalables. 4. En guise de conclusion .
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La vie a-t-elle un sens? Réunion préparée avec Michel Escudier et Michel Rumeau 1.Étymologie / Définitions des mots ‘’vie’’ et ‘’sens’’ 2. Notions /concepts / prise de vue : Qu’est-ce que la vie ?3. Questions / Discussion : Deux questions préalables.4. En guise de conclusion Médiathèque A.Malraux (Béziers) 20 janvier 2012
Vie; Sens : Etymologie et définitions • Etymologie : Vievient du latin vita. Sens, du latin sensu « action de percevoir par les sens », « sentiment, manière de concevoir, faculté de penser » • Définitions / Larousse sur internet (extraits) : Vie : • Caractère propre aux êtres possédant des structures complexes (macromolécules, cellules,organes, tissus), capables de résister aux diverses causes de changement, aptes à renouveler,par assimilation, leurs éléments constitutifs (atomes, petites molécules), à croître et à se reproduire. • État d'activité caractéristique de tous les organismes animaux et végétaux, unicellulaires ou pluricellulaires, de leur naissance à leur mort. Sens : • Chacune des fonctions psychophysiologiques par lesquelles un organisme reçoit des informations sur certains éléments du milieu extérieur, de nature physique (vue, audition, sensibilité à la pesanteur, toucher) ou chimique (goût, odorat). • Aptitude à connaître, à apprécier quelque chose de façon immédiate et intuitive : Avoir le sens des nuances. • Ce que quelque chose signifie, ensemble d'idées que représente un signe, un symbole : Le sens d'une allégorie. • Ce que représente un mot, objet ou état auquel il réfère : Chercher le sens d'un mot dans le dictionnaire. • Raison d'être, valeur, finalité de quelque chose, ce qui le justifie et l'explique : Donner un sens à son existence.
Notions / Concepts / Prise de vue Qu’est-ce que la vie ? • L’interrogation sur la vie est probablement aussi ancienne que l’humanité. Les philosophes grecs, notamment Héraclite et Aristote ont été les premiers à tenter de dégager les caractéristiques fondamentales des êtres vivants: « Nous entendons par vie le fait de se nourrir, de croître, et de dépérir par soi-même » écrivait Aristote. • Dans l’article qu’il avait rédigé pour l’Encyclopédie Universalis, Georges Canguilhem (Philosophe et médecin français 1904- 1995 ) concluait : « Paradoxalement, ce qui caractérise le vivant est le phénomène d'usure progressive et de cessation définitive de ces fonctions, plus que leur existence même. C'est leur mort qui qualifie les individus vivants au sein du monde.. ».« Mourir est le privilège, ou la rançon, en tout cas le destin des machines naturelles les mieux régulées,… » ajoutait-il. • Dans la même veine, deux siècles auparavant Bichat (médecin et anatomiste français ne disait-il pas « La vie est l’ensemble des fonctions qui résistent à la mort » . Par cette définition Bichat n’entendait-il pas insister sur le fait que la mort est la règle et la vie l’exception, par définition menacée ? Que vivre, c’est résister ? • Ce qui rejoignait la conception de Spinoza un siècle auparavant selon laquelle la vie est une occurrence du conatus (effort, tendance, poussée, pulsion) pour un être donné de persévérer dans son être. Vivre, c’est faire l’effort de vivre : le dur désir de durer est le vrai goût en nous de la vie, et le principe de toute vertu, expliquait-t-il dans l’Ethique. • Resterait, donc à comprendre la raison et le sens du désir réactionnel d'immortalité, du rêve de survie - « thème de fabulation utile », disait Bergson - propre à l'homme de certaines cultures. • Mais comment pourrait-on comprendre ce qu’est la vie (comment elle s’édifie tout en s’usant malgré sa résistance / son conatus) sans faire appel à la pensée complexe qu’Edgar Morin (sociologue et philosophe français né en 1921) définit comme « co-constructiviste » en précisant : « c’est-à-dire que je parle de la collaboration du monde extérieur et de notre esprit pour construire la réalité ». La valeur de la vie, la vie comme valeur ne s'enracineraient-elles pas dans la connaissance de la précarité de l’être-temps ? Simple valeur de la vie pour un être pensant ou vérité de la vie ?
Questions : • ‘’Ma vie’’ est-elle seulement ‘’La vie ’’ ? • Le sens n’indique-t-il pas toujours un ailleurs ? • La vie a-t-elle un sens ?
‘’Ma vie’’ est-elle seulement ‘’La vie ’’ ? Animation Michel Rumeau Qu’est-ce que la vie ? Sa persévérance créatrice sous-tend elle la mort ? Qui pourrait bien vouloir s’approprier la vie? Avec quelles conséquences ?
1. ‘’Ma vie’’ est-elle seulement ‘’La vie ’’ ? • La vie ? La vie au sens large n’est-elle pas une occurrence du conatus, une certaine manière pour tout être, quel qu’il soit, de persévérer dans son être : • En se reproduisant et en se développant : la vie apparut sur terre il y a environ 3,8 milliards d’années, a complètement transformé la surface de la planète et son atmosphère (biosphère). • En se reconstituant : par des échanges d’énergie avec son milieu (nutrition, respiration, photosynthèse…) • En s’adaptant : apparition de nouvelles espèces plus à même de tirer parti de l’environnement dans lequel elles vivaient tandis que d’autres, incapables de s’adapter, finissaient par disparaitre. Etre donc, toujours changeant jusqu’à sa mort. . . pour que vive la vie toujours nouvelle et créative ? Le conatus des êtres vivants mortels ne serait-il que la conséquence du conatus ‘’éternel’’ et créatif de la vie ? • Ma vie ? • Le pronom possessif ‘’ma’’ n’est-il pas sous-tendu par l’ ego , le moi, le plus souvent considéré comme objet de la conscience ? • Comme dirait ACS, moins le ‘’je’’ de « je me connais » que le ‘’me’’ . Moins le ‘’je’’ sujet que ‘’le moi’’ objet. • Moins ce qu’est la vie en moi que ce que je crois qu’elle est ou que je voudrais qu’elle soit en me l’appropriant ? • Mais que serait ma vie sans cette appropriation ? Comment sans elle, ma liberté et ma responsabilité pourraient-elles s’exprimer ? Ma vie n’est-elle pas moins ce qu’est la vie en moi et qui n’existe qu’au présent, que la conscience que j’en ai au travers de son passé qui n’existe plus et de son avenir qui n’existe pas encore ? Mais sans cette appropriation, comment pourrais-je orienter ma vie ? ‘’Ma vie’’ n’est-elle pas qu’un chaînon de ‘’La vie’’ que l’ego tend à s’approprier et à gérer ?
Le sens n’indique-t-il pas toujours un ailleurs ? Animation Michel Escudier N’y aurait-il de sens que pour un être capable de désirer et de vouloir ? Vouloir, n’est-ce pas viser autre chose que soi ou ce qui est ?
2. Le sens n’indique-t-il pas toujours un ailleurs ? • N’y aurait-il de sens que pour un être capable de désirer et de vouloir ? • Ne parle-t-on pas de sens principalement en 2 sens : • comme direction (le sens d’un cours d’eau), ce qu’on suit ou poursuit • comme signification (le sens d’un mot), ce qu’on comprend ? • Vouloir dire ou vouloir faire, n’y aurait-il de sens que pour une volonté consciente ou inconsciente ? • Que pour un sujet capable de désirer ou de vouloir ? • Et cela d’autant plus qu’il serait doué de sensibilité (3em acception du mot sens) et en capacité de se projeter ? Par le sujet et seulement pour lui, comment le sens pourrait-il être objectif ? • Le sens ne suppose-il pas une extériorité ? • Prendre la route en direction de Béziers n’est-il pas possible qu’à condition de n’être pas à Béziers ? • « La signification d’un mot ne renvoie-t-elle pas à autre chose qu’au mot lui-même (une idée : son signifié ; ou un objet : son référent) ». Dit ACS. • Le sens d’un acte n’indique-t-il pas autre chose que l’acte lui-même : son but ou le désir qu’il vise ? • « Sous toutes les acceptions du mot sens, nous retrouvons la même notion fondamentale d’un être orienté ou polarisé vers ce qu’il n’est pas » disait Merleau-Ponty. S’il n’existe pas de sens qui soit purement intrinsèque, vouloir, n’est-ce pas toujours viser autre chose que soi ou ce qui est ? Le sens ne serait-il jamais ni présent ni donné et toujours strictement personnel ? Non pas où je suis, mais où je vais parce que je le veux ? « Non, ce que nous sommes ou faisons, mais ce que nous voulons faire, ou qui nous fait » dit ACS
La vie a-t-elle un sens ? Le sens de la vie se confond-il avec celui de ma vie ? Ma vie m’appartient-elle ?
3. La vie a-t-elle un sens ? • Sens de la vie ? • La persévérance de l’être, son conatus dirait Spinoza, ne serait-il pas moins le sens de la vie que la vie-même ? • Quel sens autre que ce qu’est la vie-même, la vie pourrait-elle bien avoir ? • N’est-ce pas là ce qui vouerait la vie à la mort ou à une autre vie ? • Or n’est-ce pas précisément ce qu’est la vie au sens large, où vie et mort des êtres se succèdent pour que vive la vie toujours nouvelle et créative ? Le conatus éternel et créatif de la vie, ne vouerait-il pas la vie des êtres à la temporalité ? • Sens de ma vie ? • Quel sens pourrait bien avoir mon présent, autrement dit ma vie, s’il ne se trouvait dans son avenir ou dans son passé ? • Mais comment ma vie elle-même aurait-elle un sens, si elle ne peut avoir que celui qu’elle n’a plus ou pas encore ? • Ma vie n’aurait-elle aucun sens dans l’absolu, aucun qui la précède ou qui la justifie absolument, si ce n’est d’être vouée au conatus de l’être-temps ? • N’est-ce pas d’ailleurs ce que disait Montaigne à propos de la vie : « Elle doit être elle-même sa visée ». • N’y aurait-il de sens au sens de ma vie qu’à partir du moment où je me l’approprie en me projetant librement vers l’avenir tout en restant marqué par mon passé ? Hormis d’être vouée à l’être-temps, ma vie, n’aurait-elle que le sens que je veux lui donner ? La vie ne vaudrait la peine d’être vécue qu’autant que nous l’aimons ? Ce ne serait donc plus le sens de la vie qu’il nous faudrait aimer ou rechercher hors de nous, si c’est l’amour en nous qui fait sens ?
En guise de conclusion « Le sens du monde doit se trouver hors du monde » dit Wittgenstein Mais hors du monde, quoi, si ce n’est Dieu ou l’amour ?
Vous pourrez retrouver le présent diaporama sur : • http://www.mediatheque-beziers-agglo.org • et sur • http://www.cafe-philo.eu • Site du café-philo agathois où sont reportés tous les thèmes abordés. • Prochains Cafés-Philo a la Maison des Savoirsd’Agdede 18h30 à 20h: • « Esprit-matière » mardi 14 février • « Ordre-désordre » : mardi 13 mars • « Utopie » mardi 10 avril • « Volonté » mercredi 9 mai • « Rire » mardi 19 juin • Prochaines réunions animées par JP Colin à la MAM de Béziers de 19h à 20h • « Qu’est-ce donc que le temps ? » Conférence, mercredi 18 avril • « Le temps existe-t-il ? » Café-Philo, mercredi 25 avril