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Activité physique et personne âgée. Dr O.Tissandier Service de Gériatrie Hôpital Rothschild, 75012 Paris. Introduction. La pratique d’une activité physique et/ou sportive (APS) régulière chez le SA se conçoit essentiellement dans un rôle de prévention de la perte d’autonomie
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Activité physique et personne âgée Dr O.Tissandier Service de Gériatrie Hôpital Rothschild, 75012 Paris
Introduction • La pratique d’une activité physique et/ou sportive (APS) régulière chez le SA se conçoit essentiellement dans un rôle de prévention de la perte d’autonomie • La perte d’autonomie est un problème crucial: • Dimension humaine • Coût pour la société • En France, 1 million de personnes dépendantes
Facteurs influençant la réduction de l’activité physique avec l’âge • L’évolution de la consommation maximale d’oxygène (VO2 max) avec l’âge • Les modifications de l’appareil musculaire, de la composition corporelle et des concentrations de GH et de DHEA avec l’âge • Le vieillissement de l’appareil ventilatoire • Autres facteurs
L’évolution de la consommation maximale d ’oxygène (VO2 max) avec l’âge (1) • Mesure de l’aptitude physique aérobie • VO2 max = Qc max x DAV, avec Qc max = Fc max x VES max • 10% par décennie (rôle ++ de la de la Fc max, témoin du vieillissement CV et peu modifiable par l’entraînement). Très dépendant du niveau d’APS: pour les actifs 5% (Heath, J. Appl. Physiol., 1981)
L’évolution de la consommation maximale d ’oxygène (VO2 max) avec l’âge (2) • VO2 max = 35 à 45 ml/Kg/min à 30 ans et 18 à 20 ml/Kg/min à 80 ans • Seuil de dépendance:15 ml/Kg/min • une de la VO2 max de 3-4 ml/Kg/min peut repousser de + de 5 ans la survenue d’un état de dépendance (Shephard, 1991)
Le vieillissement musculaire (1) • La masse musculaire est un déterminant majeur des performances physiques • sarcopénie: perte de 50% de la masse musculaire entre 20 et 80 ans (Tzankoff, J. Appl. Physiol., 1978) avec une nbre et surface FM (surtout de type IIb) remplacées par du tissu graisseux et conjonctif ( Seals, J. Appl. Physiol.,1984) • Cette sarcopénie est très dépendante du niveau d’APS et de l’apport nutritionnel protéique
Le vieillissement musculaire (2) • Elle s’accompagne d’une force musculaire de 10 à 15% par décennie (Bonnefoy, Eur. J.Appl. Physiol., 1988) • 2/3 femmes et 1/4 hommes de + de 70 ans sont incapables de soulever une charge de 4 Kg (Sandstead, Am. J. Clin. Nutr., 1967) • Relation + entre la force musculaire et l’aptitude fonctionnelle à marcher, à se relever d’une chaise (Bassey, Clin. Sci., 1988;1992 ; Foldvari, J. Gerontol. A Biol. Sci. Med. Sci., 2000)
Le vieillissement musculaire (3) • La force de préhension estun marqueur de fragilité chez le sujet âgé (Syddall, Age Ageing, 2003): 717 H et F de 64 à 74 ans, une faible force de préhension est corrélée au niveau d ’altération cognitive, vue et audition, troubles de la marche...
Le vieillissement musculaire (4) • Autres modifications: • Contraction musculaire: temps de latence, retard et pic de force, temps de demi-relaxation et fatigabilité • Commande motrice: nbre de moto neurones innervant le muscle ( unités motrices) dès 60 ans (Booth, Med. Sci. Sport Exerc., 1984) • Capillarisation et activité mitochondriale capacité d’extraction en O2 au niveau du muscle (Coggan, J. Gerontol. Biol.Sci., 1984)
Les modifications de la composition corporelle et des GH et DHEA avec l’âge(1) • GH de 14% par décennie dès l’âge de 20 ans, avec parallèle IGF1 qui est l’effecteur périphérique (Rudman, J. Clin. Invest., 1981, Abbasi, J. Am. Geriatr. Soc., 1993) • DHEA de 2% par an dès l’âge de 20 ans à 60 ans, DHEA = 1/3 de celle de sujets + jeunes (Barett-connor, N. Engl. J. Med., 1986, Orentreich, J. Clin. Endocrinol. Metab., 1992)
Les modifications de la composition corporelle et des GH et DHEA avec l’âge(2) • Variations inter-individuelles importantes • Des GH basses seraient associées à: • masse grasse (Rosen, Acta Endocrinol., 1993), une insulino-résistance et masse maigre (Forbes, Metabolism, 1970; Cohn, Am. J. Physiol., 1980) • force musculaire (Cuneo, J. Appl. Physiol., 1991) et DMO (Holmes, J. Clin. Endocrinol. Metab., 1994) • ces modifications sont très dépendantes du niveau d’APS
Les modifications de la composition corporelle et des GH et DHEA avec l’âge(3) • Des DHEA basses seraient associées à: • Autonomie fonctionnelle et de la masse musculaire (Rudman, J. Am. Geriatr. Soc., 1990) • Insulino-résistance (Coleman, Diabetes, 1982)
Le vieillissement de l’appareil ventilatoire (1) • Atrophie des muscles respiratoires avec de leur force • Compliance de la cage thoracique, élasticité pulmonaire • CV, de 50% des possibilités de ventilation max (140 l/min à 20 ans, 65 l/min à 70 ans)
Le vieillissement de l’appareil ventilatoire (2) • surface alvéolaire, Pa O2, Pa CO2, inégalité des rapports Va/Qc, modérée de la PAP moy, des RVP amputent les réserves fonctionnelles à l’exercice • Très dépendant du niveau d’APS: l’entraînement régulier peut permettre de maintenir de bonnes capacités ventilatoires à l’effort (Johnson, Exerc. Sport Sci. Rev., 1991)
Autres facteurs • Episode pathologique: - Effet direct: (Ex: cardiopathie…) - Effet indirect: (Ex: Infection hypercatabolisme fonte musculaire et désadaptation à l’effort) • Isolement • Facteurs culturels...
APS régulière et maintien de l’autonomie chez le SA • Effets sur la VO2 max (activités d’endurance) • APS et autonomie au domicile • Effets sur la GH et la DHEA • Effets sur l’appareil musculaire • APS et prévention des chutes
Effets sur la VO2 max (1) • VO2 max (Kohrt, J. Appl. Physiol., 1991) par: • Qc max et du VES max (Ehsani, Circulation, 1991) • Pas de variation de Fc max ni Ca O2 • Cv O2: meilleure extraction musculaire avec du nbre de mitochondries et densité capillaire (Coggan, J. Appl. Physiol., 1992) d’où une des capacités oxydatives
Effets sur la VO2 max (2) • Les gains de VO2 max obtenus après un entraînement sont d’autant plus importants que la valeur initiale est basse (Denis, Science et Sport, 1994) • Ils sont significatifs dès le 3ème mois (Sheldahl, J. Am. Geriatr. Soc., 1993)
APS et autonomie au domicile (1) Etude de Lacroix (Am. J. Epidemiol., 1993): • 6981 SA, âge 65 ans autonomes (et ambulatoires): monter et descendre un escalier, marcher au moins 1 Km • Durée 4 ans, évaluation annuelle de l’autonomie par questionnaire
APS et autonomie au domicile (2) • à 4 ans: • 55.1% autonomes • 36.2% ont une perte d’autonomie • 8.7% sont décédés • Groupes homogènes sur âge, pathologies • Le maintien de l’autonomie est associée à la pratique d’une APS (marche, jardinage, « exercice », 3 fois/sem. ( RR de 40%)
APS et autonomie au domicile (3) • Etude de Brach (Arch. Med, 2003): étude prospective, 229 F (moy 74 ans), suivi de 14 ans, participent à un programme promouvant la pratique de la marche. Evaluation sur questionnaire et tests fonctionnels. Résultats: 59% des F du groupe des moins actives ont des difficultés pour les gestes de la vie quotidienne / 38% dans le groupe le + actif relation entre niveau d ’APS et autonomie fonctionnelle à long terme.
Effets sur la GH et la DHEA • Après entraînement en endurance, IGF1 chez les hommes et corrélation + avec VO2 max(Poehlman, J. Clin. Endocrinol. Metab., 1990; Horber, Eur. J. Clin. Invest., 1996) • Association entre valeurs basses de VO2 max et DHEA-S et IGF1 basses chez des femmes de 70 ans actives et en bonnes santé(Bonnefoy, Age Aging, 1998) • DHEA-S chez des SA entraînés en endurance / SA sédentaires (Tissandier, Eur. J. Appl. Physiol., 2001)
Effets sur l’appareil musculaire (1) Entraînement à la force (si intensité suffisante: début 60% RPM, puis 80%): • hypertrophie musculaire et force musculaire(Frontera, J. Appl. Physiol., 1988; Latham, J. Gerontol. A. Biol. Sci. Med. Sci., 2004) • pourrait maintenir, voire DMO au niveau vertébral et fémoral(McCartney, J. Gerontol., 1995; Layne, Med. Sci. Sports Exerc., 1999)
Effets sur l’appareil musculaire (2) • Résultats possibles même chez le vieillard: Etude de Fiatarone (N. Engl. J. Med., 1994) • Randomisée contre placebo, durée 10 semaines • 100 SA, résidents de « nursing Home », 63 F et 37 H, âge: 87.1 0.6 ans (72-98) • 4 groupes: exercice seul, exercice + supplé. nutritionnelle (360Kcal + Vit + minéraux), supplé. seule et témoin
Effets sur l’appareil musculaire (3) • entraînement 3 fois/sem, 45 min, 80% RPM sur les muscles extenseurs de la hanche et du genou • groupes homogènes sur: MMS, dépendance, pathologies, traitement, BMI, vélocité de la démarche, niveau d’activité, nbre de chutes l’année précédente • résultats groupe exercice/témoin: • 113 8 % de la force musculaire • 11.8 3.8 % de la vélocité de la démarche • 28.4 6.6 % de la capacité à monter des escaliers * persistance d’une plasticité musculaire * effets + sur l’autonomie quotidienne
APS et prévention des chutes (1) • Fréquente: 50% des + de 80 ans chutent au moins 1 fois dans l’année (Speechley, Physiother. Can., 1990), Morbidité importante: ex: fracture du col, Coût pour la société: hospitalisation et dépendance • Facteur de risque principal: trouble de l’équilibre (ex: incapacité à se maintenir sur une jambe pendant au moins 5 sec)
APS et prévention des chutes (2) • Axes de prévention: corriger les troubles visuels, certains médicaments, aménager l’environnement, apports suffisants en protéines.., prévention par les APS • La prévention des chutes par un programme d ’APS a bien été démontrée: méta-analyse de Chang, BMJ, 2004 • Quelques exemples:
APS et prévention des chutes (3) • Exemple du programme FICSIT(Frailty and Injuries: Cooperative Studies of Intervention Techniques, Province, JAMA, 1996; Wolf, J. Am. Geriatr. Soc., 1996) • But: tester si programmes d’APS pouvaient l’incidence des chutes • Etude multi-centrique (7 sites), de 100 à 1323 sujets par site, total=2328, à domicile pour 5 sites, de 73 à 88 ans d’âge moyen, durée 10 à 36 sem
APS et prévention des chutes (4) • Chacun des sites a testé contre placebo programmes: Intervention(musculation+ rééducation de l’équilibre+exc. d’assouplissement),Exercice (endurance+ exc. d’assouplissement), Réed. fonctionnelle, Tai-Chi (2 f/sem), Musculation, Rééd. de l’équilibre • Après 1 suivi d’1.5 ans (durée médiane), le nbre moyen de chutes/pers a été dans le groupe Tai-Chi (0.79 versus 1.17 témoins) soit un RR = 0.63 • Méta-analyse, les activités améliorant l’équilibre, le risque de chutes (RR = 0.83)
APS et prévention des chutes (5) • Etude de Barnett (Age Aging, 2003): - étude contrôlée, randomisée, 163 SA de 75 ans à risque de chute - un groupe: exercice en groupe pendant 1 an (34% ont participé à au - 30 séances d ’1 heure sur 37 possibles) - un groupe témoin - à M12, Freq. Chutes de 40% dans le groupe 1, par amélioration de l’équilibre
APS et prévention des chutes (6) • Etude de Feskanich (« Nurses’ Health Study », JAMA, 2002): - 61200 f, ménopausées, âgées de 40 à 77 ans, suivi de 12 ans. - but: évaluer l ’influence de la marche sur le risque de fracture de la hanche - résultats: *1 heure de marche par semaine le risque de 6% * les F qui marchent au - 4 h /sem ont une de 41% du risque versus celles qui marchent - d ’1 h
APS et maintien de l’autonomiechez le SA: aspects pratiques • Activités dans la vie quotidienne • Préparer la reprise • Quelles activités ?
Activités dans la vie quotidienne • Favoriser autant que possible les activités dans la vie quotidienne: • monter les escaliers, • faire ses courses à pied • jardiner...
Préparer la reprise • Evaluation médicale préalable • Reprise progressive, adaptée au sujet et programmée, respecter les classes d’âge • Limiter les efforts explosifs, la pratique en conditions extrêmes ( T°, durée…) • Varier les activités: activités d’endurance, de force, travail de l’équilibre
Quelles activités ? • Marche: activité de base, aspect sportif( capacités à l’effort),aspect vie quotidienne( autonomie) • Activités aquatiques: dos crawlé, nage à l’indienne, gym aquatique(dév musculaire, effets sur l’appareil respiratoire et CV, coordination) • Parcours santé dans les institutions • Tai-Chi • Gym utilitaire, gym volontaire, muscul. adaptée • En fonction du sujet: golf, tir à l’arc, activités dansées, …
Conclusion • La pratique régulière d’une APS permet de ralentir le déclin des capacités physiques chez le SA, entraînant une perte d’autonomie • Les activités d’endurance agissent favorablement sur la fonction cardio-circulatoire, tandis que les activités contre résistance sont bénéfiques au niveau musculaire, osseux, et sur la réduction du risque de chutes (action conjointe des activités agissant sur l’équilibre) • Le rôle de la nutrition (notamment sur le muscle) est capital