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L’évaluation financière et économique de la foresterie ? Comment la mesurer ? Quelle méthode utiliser ? Dans quelles situations ?. Mélissa Lainesse, Économiste, M.A. François-Robert Nadeau, ing.f., M.Sc. Le 22 septembre 2010. Plan de la formation. Introduction
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L’évaluation financière et économique de la foresterie ?Comment la mesurer ?Quelle méthode utiliser ?Dans quelles situations ? • Mélissa Lainesse, Économiste, M.A. • François-Robert Nadeau, ing.f., M.Sc. • Le 22 septembre 2010
Plan de la formation • Introduction • Analyse financière ou économique ? • Rentabilité ou retombées ? • Quelques mythes sur la rentabilité de la foresterie • Pause • Comparaison des méthodes d’évaluation • Questions
Introduction • Les études de rentabilité économique • Analyse financière ou de retombées • Utilisation inappropriée des méthodes d’évaluation • Les principales méthodes • Analyse de rentabilité financière • Analyse de rentabilité économique • Analyse de retombées économiques
Introduction • Objectifs • Distinguer le financier et l’économique • Différencier la rentabilité et les retombées • Démystifier quelques « préjugés » • Applications des méthodes : trois cas Permettre de bien différencier les méthodes quant à leurs objectifs, leurs résultats et leurs utilisations.
Financière ou Économique ?Rentabilité ou Retombées ? • Utilisation courante des méthodes d’évaluation • Aucune distinction entre elles • Répondent à la même question : la rentabilité • Mauvaise compréhension conduisant à deux erreurs • Financier et économique sont des synonymes • Les analyses de rentabilité et de retombées sont équivalentes (objectifs et résultats)
Financière ou Économique ? • Analyse financière Évaluation méthodique de la situation financière (flux monétaires positifs et négatifs)d’une personne, d’un groupe d’individus déterminé dans la société considérant le coût d’opportunité des capitaux financiers.
Financière ou Économique ? • Analyse économique Évaluation de l’ensemble du système économique (échanges) pour tous les agents de la société en fonction: • de ce qu’elle est réellement disposée à payer (valeur) ; • du coût d’opportunité des capitaux financiers et des facteurs de production (capitaux physiques et main d’œuvre).
Financière ou Économique ? • Trois différences entre l’analyse financière et économique • Point de vue de l’évaluation ou agent considéré • Type de flux considérés (monétaires et non monétaires) • Coût d’opportunité des facteurs de production
Financière ou Économique ?Point de vue de l’évaluation • Exemple de l’achat d’un équipement • Coût de 100 000 $ • Financement : 50 % propriétaire, 50 % institution financière • Revenus nets 200 000 $ au propriétaire • 5 000 $ en intérêt pour l’institution financière
Financière ou Économique ?Type de flux considérés • Analyse financière : flux monétaires réels (encaissement et décaissement) vs • Analyse économique : valeurs monétaires et non monétaires • Par exemple, la valeur associée à un paysage n’est pas considérée dans l’analyse financière alors qu’elle l’est par l’économique (si elle est évaluable)
Financière ou Économique ? Coût d’opportunité des facteurs de production • Analyse financière - coût d’opportunité • capital financier : taux d’intérêt en vigueur qui reflète l’option d’épargne ou le coût d’emprunt • Analyse économique - coût d’opportunité • capital financier : taux de consommation, c’est-à-dire le taux qu’il faut offrir à la société pour qu’elle soit indifférente entre consommer aujourd’hui ou épargner (investir) • facteurs de production : valeur d’utilisation du capital physique et salaire auxquels renoncent les facteurs de production par leur utilisation dans l’investissement
Rentabilité ou Retombées ? • Rentabilité • Mesure la capacité d’un investissement à dégager un revenu: $ reçu par $ investi • Se mesure en niveau (valeur actuelle nette) ou en rendement (valeur actuelle nette/coût actualisé) • Considère le moment où les flux se réalisent • Mécanique: comptabilise l’ensemble des flux liés à l’investissement, les met en relation avec celui-ci et applique le processus d’actualisation
Rentabilité ou Retombées ? • Retombées • Mesure le niveau d’activités ou les effets économiques et financiers d’une action • Mesure les effets de la dépense • Conclusion typique : chaque dollar dépensé en génère deux, trois, sept … • Ne s’interrogent pas sur l’utilité de l’investissement
Rentabilité ou Retombées ? • Retombées : exemple du calcul • Supposons 10 000 $ investis dans une plantation et servant à rémunérer les planteurs, les producteurs et les transporteurs de plants et aux achats et au transport des plants • Supposons que 6 000 $ soient versés en salaires et 4 000 $ en plants et transport
Rentabilité ou Retombées ? • Retombées : exemple du calcul (suite) • les effets directs, les 6 000 $ créent des emplois (planteurs) : effets bénéfiques à l’économie • les effets indirects, les 4 000 $ créent des emplois chez les fournisseurs, car les plants sont fabriqués et transportés par quelqu’un; ces fournisseurs ont acquis leurs matières premières chez d’autres fournisseurs les dépenses sont converties en revenus divers !
Rentabilité ou Retombées ? • Retombées : exemple du calcul (suite) • les effets induits assurent des retombées supérieures au montant dépensé : les dollars versés en salaires sont dans une proportion dépensés en biens de consommation créant des emplois. Ces biens de consommation, il a bien fallu que quelqu’un les produise, et ainsi de suite … • Les revenus fiscaux et parafiscaux s’ajoutent à cela !
Rentabilité ou Retombées ? • Principales différences entre l’analyse de rentabilité et de retombées • Objectif de l’évaluation • Considération pour l’utilité et la productivité de l’activité • Considération du moment où les flux se réalisent
Rentabilité ou Retombées ?Objectif de l’évaluation • Analyse de rentabilité • Mesure la capacité d’un investissement à générer des revenus : 1 $ rapport x $ de revenus • Analyse de retombées • Mesure les impacts d’une variation des dépenses sur l’activité économique : 1 $ dépensé génère Y $ de retombées
Rentabilité ou Retombées ?Considération pour l’utilité de l’activité • Prenons l’exemple de deux projets ayant le même coût en salaire (1 000 $) • Plantation récoltée à terme (4 000 $) • Creuser des trous et les remplir (0 $) • Analyse de rentabilité • Différencie les deux projets, car l’un produit, l’autre pas (A est rentable, pas B) • Analyse de retombées • Les retombées sont identiques (mêmes effets directs, indirects et induits dans A et B du 1 000 $)
Rentabilité ou Retombées ? Considération pour l’utilité de l’activité Ainsi, « pour l’économiste, qui effectue une analyse de rentabilité des arts, les arts ne peuvent être rentables que s’ils sont bons en eux-mêmes. C’est parce qu’ils présentent un intérêt pour quelqu’un quelque part en tant qu’arts qu’ils présentent de l’intérêt pour l’économiste effectuant une analyse de rentabilité. C’est parce que les oranges sont bonnes à manger que leur production est rentable. C’est pour cette seule raison qu’on doit les cultiver, et non pas parce qu’elles sont bonnes pour l’économie, non pas parce qu’elles génèrent des retombées ». Extrait « Le mirage des retombées économiques », Yvan Stringer
Rentabilité ou Retombées ? Considération du moment où les flux se réalisent • Analyse rentabilité • L’actualisation établit le coût du temps : plus les flux sont lointains, plus la société leur accorde une faible valeur • Analyse de retombées • Aucune considération pour le temps
Financière ou Économique ?Rentabilité ou Retombées ? • Les transferts entre agents (individus, groupe, gouvernement) : • Taxes, subventions, prêts, impôt, etc. • Rentabilité financière: considérés s’ils constituent un flux pour l’intéressé • Rentabilité économique : pas considérés, car c’est un déplacement - aucun impact pour la société • Retombées: considérés comme un résultat des salaires créés par la dépense
Mythes sur la rentabilité de la foresterie • La rentabilité de la foresterie est impossible • décalage entre les revenus et les coûts • Solution: utiliser un taux d’actualisation nul • Si les retombées sont élevées la foresterie est rentable • le niveau d’emploi créé justifie l’investissement • Les revenus fiscaux et parafiscaux justifient l’investissement du gouvernement
Mythe 1 : rentabilité et actualisation nulle • La rentabilité de la foresterie est impossible • décalage entre les revenus et les coûts • Solution: utiliser un taux d’actualisation nul « C’est devenu un lieu commun de dire que la pratique de l’actualisation est en contradiction avec la prise en compte du long terme, puisqu’elle conduit mécaniquement à minorer les impacts positifs et négatifs d’un investissement, et ce, d’autant plus que ces effets se trouvent éloignés dans le temps ». Extrait « Révision du taux d’actualisation des investissements publics » Le Plan, Commissariat général du Plan (France)
Mythe 1 : rentabilité et actualisation nulle • Deux réactions • conclure systématiquement que la foresterie n’est pas rentable • ne pas actualiser - taux d’actualisation nul • Réponses inappropriées face au long terme et aux générations futures • l’exercice du calcul de rentabilité demeure essentiel • préférence pour le présent - contradictoire avec le comportement des agents
Mythe 1 : rentabilité et actualisation nulle • Réponse adéquate • la littérature économique préconise un taux d’actualisation variable dans le temps • MRNF: le taux d’actualisation retenu est de 4 % pour les 30 premières années et dégressif vers 1 % par la suite
Mythe 2 : Retombées = Rentabilité • Si les retombées sont élevées la foresterie est rentable • le niveau d’emploi créé justifie l’investissement NON • Les retombées de même qu’une mesure de l’emploi ne considèrent pas l’utilité de l’investissement • ne considèrent pas les opportunités : « ne commettons pas l’erreur d’omettre ce qu’on ne voit pas », Bastiat 1850
Mythe 3 : Revenus fiscaux et parafiscaux justifient les dépenses gouvernementales • Les revenus fiscaux et parafiscaux justifient l’investissement du gouvernement ? • Rentabilité financière : réels flux monétaires • Rentabilité économique: s’intéresse à la valeur pour l’ensemble de la société - indifférente à qui paie et qui reçoit • le gouvernement, gestionnaire de l’État, arbitre entre la rentabilité financière (fonds pour financer d’autres activités) et la rentabilité économique (ce qui est bon pour la société).
Quelques références • Yvan Stringer, « Le mirage des retombées économiques », dans L'analyse coût-avantage. Défis et controverses, Gilles Gauthier et Marie Thibault éd., Paris, Économica, 1993, chapitre 10, p. 342. • Gregersen, H., Contreras, A., « Évaluation économique des impacts des projets forestiers », Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture, Rome, 1994. • Lebègue, D., et al., « Révision du taux d’actualisation des investissements publics », Le Plan, Commissariat général du Plan, 2005, 112 pages. • Bastiat, F., Oeuvres complètes, Sophismes économiques – petits pamphlets II, Tome 5, Édition Guillaumin, 1962-1964 – édition originale 1863.
Comparaison des méthodes - Exemples • Forêt privée • Avec contribution de l’État • Avec investissement privé • Forêt publique • Avec contribution de l’État
Forêt privée avec contribution État • Projet d’installation d’une plantation • Investissement 5 000$ - 20 % par le propriétaire ; 80 % par l’État via les agences. • Les revenus associés à la vente de bois s’élèvent à 10 000 $. • L’agence et le syndicat des producteurs de bois perçoivent une part des revenus de la vente dans le processus, mais ne sont pas considérés dans cet exemple.
Analyse financière • Point de vue : Propriétaire • Coûts : Capitaux propres. 20 % de l’investissement. • Revenus : Revenus nets de la vente de bois. 100 % • Taux d’actualisation : Fixe ; taux d’intérêt en vigueur pour le propriétaire • Questions : • Est-ce que les revenus tirés de la vente de bois (une fois actualisés) excèdent les dépenses engendrées ? Note : la taxe foncière est indépendante de l’investissement. Elle n’est donc pas considérée dans l’analyse.
Analyse financière • Point de vue : État (Gouvernement) via les agences • Coûts : Capitaux investis par l’État. 80 % de l’investissement. • Revenus : Taxes, impôt et autres cotisations fiscales • Taux d’actualisation : Fixe ; taux d’intérêt en vigueur pour l’État • Questions : • Vaut-il la peine de financer les investissements en forêt privée si aucun (peu) revenus ne sont perçus de la vente de bois ?
Analyse économique • Point de vue : Entreprise • Coûts : Capitaux investis par l’entreprise. 100 % de l’investissement. • Revenus : Revenus nets de la vente de bois. 100 % • Taux d’actualisation : Fixe ; taux d’intérêt en vigueur pour l’entreprise • Questions : • Est-ce que les revenus issus dans la plantation excèdent à la fois les sommes investies et ce qui aurait été perçu sans investissements ? • Est-ce que l’entreprise s’est enrichi à faire cette plantation ?
Analyse économique • Point de vue : Société • Coûts : Capitaux investis par la société (État, entreprises). 100 %. • Revenus : Revenus nets de la vente de bois. 100 % + revenus des autres agents (travailleurs, entreprises) + revenus des autres avantages - Valeur de la forêt naturelle. *Les taxes et impôts n’ont pas à être considérés • Taux d’actualisation : Taux dégressif (équité intergénérationnel) • Questions : • Est-ce que les sommes investies en Fpr sont créateurs de richesse pour la société ? Est-ce qu’elles produisent davantage que ce qui aurait été obtenu sans investissements ?
Retombées économiques • Point de vue : Société • Dépenses : Capitaux investis par la société (propriétaire, État) • Retombées : Rémunération des travailleurs et des entreprises (directs), fournisseurs et des fournisseurs de ceux-ci (indirects), re-dépense en bien de consommation (induits), revenus fiscaux et parafiscaux. • Taux d’actualisation : Non • Questions : • Quel est le portrait de l’activité économique qui découle de l’installation et de l’entretien de la plantation ? • Quel est le nombre d’emploi généré par les dépenses en Fpr ? • Quels sont les impacts directs, indirects et induits générés par les dépenses en Fpr ?
Forêt privée avec investisseur privé • La contribution de l’État est remplacée par un investisseur privé (prêteur) • La contribution de l’État est remplacée par un investisseur privé via une entente de partenariat
Analyse financière - Investisseur prêteur • Point de vue : Propriétaire • Coûts : Capitaux propres. 20 % de l’investissement. • Revenus : Revenus nets de la vente de bois. 100 % - Intérêts • Taux d’actualisation : Fixe ; taux d’intérêt en vigueur pour le propriétaire • Questions : • Est-ce que les revenus excèdent les dépenses engendrées ? • Subvention ou prêteur privé ?
Analyse financière - Investisseur prêteur • Point de vue : Investisseur (prêteur) • Coût : Prêt au propriétaire. 80% de l’investissement. • Revenus : Intérêts • Taux d’actualisation : Fixe ; taux d’intérêt en vigueur pour l’investisseur • Questions : • Est-ce que le niveau de risque de l’investissement en forêt privée est plus ou moins élevé par rapport aux autres options ?
Analyse financière - Investisseur partenaire • Point de vue : Propriétaire • Coûts : Capitaux propres. 20 % de l’investissement. • Revenus : Quote-part (%) sur les revenus nets de la vente de bois • Taux d’actualisation : Fixe ; taux d’intérêt en vigueur pour le propriétaire • Questions : • Est-ce que les revenus excèdent les dépenses engendrées ?
Analyse financière - Investisseur partenaire • Point de vue : Investisseur (partenaire) • Coûts : Capitaux propres investis dans l’exécution. 80 % de l’investissement. • Revenus : Quote-part (%) sur les revenus nets de la vente de bois • Taux d’actualisation : Fixe ; taux d’intérêt en vigueur pour l’investisseur • Questions : • Est-ce que la rentabilité de l’investissement en forêt est aussi ou plus intéressante que les autres options d’investissement (forestier ou autres) ?
Forêt publique avec contribution de l’État • Projet d’installation d’une plantation • Investissement 5 000$ - 100 % par l’État. • Les revenus associés à la vente de bois s’élèvent à 10 000 $.
Analyse financière • Point de vue : État (Gouvernement) • Coûts : Capitaux investis par l’État. 100 % de l’investissement. • Revenus : Revenus nets de la vente de bois (redevance) + Taxes, impôt et autres cotisations fiscales • Taux d’actualisation : Fixe ; taux d’intérêt en vigueur pour le gouvernement • Questions : • Est-ce que les revenus générés par la plantation rapportent plus que ce qu’il en a coûté pour les générer (revenus > dépenses) ? • Est-ce que le flux financier généré par la plantation est plus ou moins important que celui généré par des investissements dans d’autres secteurs ?
Analyse économique • Point de vue : Société • Coûts : Capitaux investis par la société (propriétaire, État). 100% • Revenus : 100 % des revenus de la vente de bois (redevance) + Revenus des autres agents (travailleurs, entreprises) + Revenus des autres avantages - Valeur de la forêt naturelle *Les taxes et impôts n’ont pas à être considérés • Taux d’actualisation : Taux dégressif (équité intergénérationnel) • Questions : • Est-ce que les sommes investies sont créateurs de richesse ? • Est-ce que les bénéfices économiques générés par l’investissement forestier <> que ceux générés par un investissement dans un autre secteur ?
Retombées économiques • Point de vue : Société • Dépenses : Capitaux investis par l’État. • Retombées : Rémunération des travailleurs et des entreprises (directs), fournisseurs et des fournisseurs de ceux-ci (indirects), re-dépense en bien de consommation (induits), revenus fiscaux et parafiscaux. • Taux d’actualisation : Non • Questions : • Quel est le portrait de l’activité économique qui découle de l’installation et de l’entretien de la plantation ? • Quel est le nombre d’emploi généré par les dépenses en Fpu ? • Quels sont les impacts directs, indirects et induits générés par les dépenses en Fpu ?