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Partie II La crise durable du projet européen. Séance 7 Populismes et construction européenne. Plan de cours. Introduction : les clowns, le professeur et les élections Comprendre la notion de populisme Une notion floue : de quoi parle t’on? Populisme et ambiguité démocratique
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Partie IILa crise durable du projet européen Séance 7 Populismes et construction européenne
Plan de cours • Introduction : les clowns, le professeur et les élections • Comprendre la notion de populisme • Une notion floue : de quoi parle t’on? • Populisme et ambiguité démocratique • II) Les dynamiques du populisme aujourd’hui • Les changements des systèmes partisans • Globalisation et populisme • Construction européenne et populisme • III) Crise de l’euro et populisme • Une hypothèse stimulante • Mais des résultats contrastés. Rappel Titre présentation - Date
Introduction • Introduction : Populisme en Italie? • Bruno Lemaire (député UMP, ancien secrétaire d’Etat aux affaires euro) nous avait prévenu (Le monde 9 mars) : l’attitude de l’UE nourrit le populisme, dès Mario Monti « Attention c’est prendre un risque politique majeur ». Solution :réussir dans la mondialisation et implémenter les réformes • Analysons la prophétie de Bruno Lemaire. Rappel Titre présentation - Date
Introduction • Les clowns, le professeur et les élections • Contexte : été 2011 : tensions sur les dettes souveraines italiennes et espagnoles, intervention massive de la BCE, tensions se calment et réapparaissent à l’automne 2011. • 4 novembre 2011 : Napolitano : Italie vit sa pire crise depuis WWII. Berlusconi annonce qu’il a refusé une offre du FMI et souhaite la bienvenue aux inspecteurs (déni du FMI, doutes de la Troika sur l’implémentation des plans sensés être avalisés à la fin du mois par le Parlement). « L’Italie va bien, la consommation se porte bien, c’est dur de trouver des places dans les avions et les restaurants sont pleins ». Rappel Titre présentation - Date
Introduction • Les clowns, le professeur et les élections • 7 novembre 2011 : les taux d’intérêt italiens sont à leur plus haut (6,68%), la BCE n’achete pas les bonds pour faire pression sur Berlusconi. Défection de plusieurs députés de l’alliance de Berlusconi, vote au Parlement montre que Berlusconi n’a plus de majorité pour 8 voix (8 traitres). 54% des italiens pour un gouvernement technocratique, soutien des lobbies catholiques et industriels pour Monti. • 8 novembre 2011 : Berlusconi annonce sa démission après que la loi sur la stabilité fiscale soit passée au Parlement. Ca ne calme pas les bourses (bond italien 7,5%), la BCE rachète agressivement. Les autres partis décident de tenir au plus vite le vote sur les lois d’austérité • 12 novembre 2011 : vote sur les lois, démission de Berlusconi, quitte le palace présidentiel sous les huées de la foule romaine, nomination de Monti (plutôt que des élections anticipées), stabilisation des dettes souveraines • Mars 2013 : élections législatives italiennes, premier parti : 5 étoiles de Bepe Grillo, très faible score de Monti (10%), comment l’interpréter? Rappel Titre présentation - Date
Introduction • Retour rapide sur le mouvement des 5 étoiles et B.Grillo • Les 5 étoiles : l'eau publique, les transports « durables », le développement, la connectivité et l'environnement. Pas vraiment fasciste (O.Duhamel), d’autant qu’effondrement électoral de ces mouvements • Mouvement sans « base » traditionnelle, déployé sur Internet, mouvant et n’ayant que le blog et le caractère reconnu de Grillo comme leader en tant qu’attache • Mais aussi ouverture aux « ragazzi de Casa pound », style oratoire proche de Bossi, attitude conservatrice sur les dossiers migratoires (droit du sang). • Focus sur « nouvelles politiques » (internet, écologistes), réduction du temps de travail, charges contre l’Europe (tout en reprenant le sens de certaines de ses directives dans le programme) mais surtout rejet partis politiques et notamment loi sur financement des partis. • Qui est cette base? Les « militants » du parti? • Jeune, plutôt mâle, plutôt éduquée mais sans emploi, plutôt de centre gauche. • Ce n’est pas qu’un groupe internet, l’économie et le chômage sont les problèmes principaux, plutôt en faveur de l’immigration, pessimistes sur le futur de l’Italie, très mécontents du fonctionnement de la démocratie italienne et instits en général, confiance dans le net et les SME. • En conclusion, l’appel au peuple, à la démocratie directe, le rejet et la dénonciation de la politique traditionnelle sont autant de thèmes caractérisant un mouvement populiste, ce qui est étudié maintenant Rappel Titre présentation - Date
I) Comprendre la notion de populisme • A) De quoi parle t’on? • Ouvrages de base Meny et Surel : Par le peuple, Pour le peuple • L’opposition populaire/ populiste : un mauvais et un bon peuple? • Une réunion d’acteurs bien différents : FN, Lega Nord, Forza Italia, parti des automobilistes , Vlaams Blok, FPO…mais aussi des leaders politiques : Chirac, Thatcher, Clinton, Blair, , Grillo qui fait scander « populisti, populisti » • Premier reflexe pour comprendre la notion : ne pas l’assimiler avec l’extreme-droite (Bossi qui traitait ses adversaires de néo-fasciste). Réduction du populisme à l’extreme droite est due à deux convergences: • politique : émergence des nouveaux partis d’extreme droite dans les années 70’ fait peser un risque sur les partis traditionnels • Intellectuelle : travaux de Betz populisme « appel à l’homme ordinaire et à son bon sens supposé supérieur ». Problème : certaines formations d’extreme droite ne sont pas populistes. • Difficulté définition populisme renvoie au caractère flou, ambigu et multiforme du concept mais aussi aux problèmes de qualification des nouveaux mode de « faire de la politique » depuis les 90’. • « Ambigüité de la question populiste pour les démocraties tient dans le terreau commun où elles plongent leurs racines et dans la prétention des populistes d’incarner la démocratie, détournée selon eux de ses objectifs fondamentaux, à savoir l’établissement d’un gouvernement du peuple, par le peuple, pour le peuple » (Meny et Surel : 14). Rappel Titre présentation - Date
I) Comprendre la notion de populisme • B) Populisme et ambiguité démocratique • Question fondamentale : quels modes d’expression pour la source populaire du pouvoir ? • Les plus radicaux dénient au peuple la prétention de gouverner (autocrates, technocratie, religion) • Mais surtout : l’idéologie démocratique est incertaine. L’ambiguité du terme a mené à l’apparition du populisme au XIXème siècle. • 2 composantes dans la démocratie : populisme (par le peuple) et constitutionalisme (pour le peuple). • Populisme : phénomène social lié à l’accès des masses à la politique • Constitutionalisme : l’Etat de droit qui protège sphères spécifiques contre pouvoir arbitraire de l’Etat. • Mix permanent ds démocraties aujourd’hui, propagation système de check and balances (USA) après 45 • Donc populisme, pas une pathologie : son expression se comprend avec le développement de la démocratie libérale élitiste, cad. le gouvernement par des élites en compétition. Reformuler question populisme comme une manifestation de la pathologie qui affecte la démocratie (cad carence présence populaire dans ce qui devrait être son habitat naturel). Pathologie plus accrue en temps de crise? • Csq : espace populaire se rétracte alors qu’il reste le référent de tous les discours (dérégulation, délégation, mécanismes de représentation) Rappel Titre présentation - Date
II) Les dynamiques du populisme • A) Les changements des systèmes partisans • 3 facteurs : érosion des appareils de médiation traditionnels, croissance personnalisation pv, poids des médias • érosion des appareils de médiation traditionnels : • Stabilité partisane due à un phénomène des cartel parties où ils sont en concurrence pour l’accès au pv • Crise de ces partis en lien avec la multiplication gp mobilisation ad hoc et répertoires action qui doivent les intégrer (new politics, des exemples?). Ouverture fenêtre d’opportunité aux partis protestaires. Caractéristique commune de ces partis : contestation de l’oligopole. • Personnalisation du pouvoir : • charisme de Weber. Mouvements populsites tjs marqués par la place du chef • Découplage progressif entre les partis et leur leaders :déparlementarisation, baisse des militants, perte des relais sociaux. Csq : identification gouvernants-gouvernés par le prisme du représentant • Médiatisation : • medias se substituent au parti pol. comme mécanisme de sélection de la classe pol., instrumenhts de mobilisation et définition de l’agenda. • Télépopulisme, Multiplication slogans vide de sens politique, jeu sur la carte de la provocation Rappel Titre présentation - Date
II) Les dynamiques du populisme • B) Globalisation et populisme (I) • Constat :la globalisation remet en cause la place de l’Etat dans l’économie et du cadre national (remise en cause de l’Etat nation et l’Etat providence). C’est une ressource rhétorique pour les partis populistes. • Main invisible de la globalisation et crise économique persistante. • Caractère désintégrateur du chômage devient un des thèmes centraux du populisme : stigmatise les élites (incapables) et l’immigration (coupable). • gouvernance et technisation brouille les circuits de représentation tradi. et exclut un nb de plus en plus important d’acteurs. • Kriesi (2008): perdants et gagnants de la globalisation explique ce bouleversement des clivages tradis. Question est-ce que la vie de l’acteur est favorisée ou menacée par l’altération des frontières? • 3 facteurs : compétition économique, diversité culturelle, identification à la communauté nationale. • Gagnants : entrepreneurs et employés qualifiés dans des secteurs ouverts à la compétition internationale et citoyens cosmopolites. Perdants : entrepreneurs et employés dans des secteurs autrefois protégés, tous les non qualifiés et les attachés à l’identification nationale. • Enjeu se retrouve dans référendums de 2005 Rappel Titre présentation - Date
II) Les dynamiques du populisme • B) Globalisation et populisme (II) • Cependant, facteur économique pas suffisant , les pb de légitimité ne portent plus seulement sur l’action publique mais aussi sur les institutions et le personnel politique et les partis (corruption devient organisée et publique, cumulatif en temps de rigueur). • Or, l’incapacité progressive des gouvernants à satisfaire leurs mandants (du fait de la globalisation) et le non-respect de leurs engagements spécifiques (promesses) et fondamentaux (corruption) expliquent le déclin de la performance démocratique et la montée du populisme (outputs et inputs). • Conclusion double explication sur la force du populisme : structure idéologique des partis protestataires (critique modalités accès à la politique) et la conjoncture politique (faillite au regard des missions confiées). Ex : Italie. Rappel Titre présentation - Date
II) Les dynamiques du populisme • C) Construction européenne et populisme (I) • A priori : UE : altération des frontières et dérégulation : cible populistes? • Définition peuple par les populistes : peuple classe (anti-élite et anti-oisif) et peuple nation • Construction européenne va l’encontre de la définition populiste du peuple : • Conception ethnique du peuple par les partis populistes : à l’encontre du projet européen. • Point de départ : la nation ne peut être qu’une communauté imaginée (peut pas connaitre tout le monde) et finie. • Vision organiciste du contrat social : la définition du peuple est liée à l’exclusion d’éléments extérieurs et étrangers. • En ccl : la valorisation du peuple conduit à une conception fusionnelle de la communauté imaginée de manière réactive car le populisme veut avant tout défendre le peuple. • Caractère élitiste de la construction européenne en fait une cible pour les populismes Rappel Titre présentation - Date
II) Les dynamiques du populisme • C) Construction européenne et populisme (II) • Se retrouve dans la structuration du vote par rapport à l’objet européen,soutien à l’europe(Cautrès et Grunberg 2007) • Il existe un biais élitiste : + de soutien quand position sociale est élevée et éducation est élevée • Ce biais élitiste est présent malgré les variations nationales. • la force et la nature de l’identité nationale ont un impact : positionnement n’est pas qu’utilitariste mais aussi affectif • Cette relation concerne aussi bien la perte de l’identité nationale que celle d’avantages sociaux : double dimension qui fait écho à la définition du peuple par populismes • Ccl : captage de ce schisme par les partis populistes Rappel Titre présentation - Date
III) Crise de l’euro et populisme • A) Une hypothèse stimulante • Insatisfaction et mécontentement populaire ont toujours fait partie des démocraties, ce qui pose problème est leur degré d’intensité et la nature de leur manifestation • Expériences historiques : lien entre crise économique et populisme • Or, la nature de la gestion de la crise peut amener une montée ressentiment populaire en Europe • Du coté des pays créditeurs : • Allemagne : malaise à l’idée d’effectuer des prêts risqués alors que mise en place de réformes structurelles depuis 2005. Campagnes de presses populistes. • Finlande : score important des True Finns (2011 près de 20%) • Du coté des pays débiteurs : • Grèce avec Aube dorée (7%) pour le coup vraiment néo-fasciste et Syriza (17%). • Italie avec Grillo • Ccl : plans de sauvetage : nouvel enjeu électoral distinct selon les pays. • Cependant ces résultats doivent être fortement contrastés. Rappel Titre présentation - Date
III) Crise de l’euro et populisme • B) Mais des résultats contrastés • Tous les résultats électoraux n’ont pas montré des dynamiques populistes : Pays-bas : soutien aux partis pro-européen aux élections législatives 2012, France : stabilisation, Elections irlandaises : vote contre la politique du gouvernement passé mais reste dans un giron traditionnel, idem en Espagne et Portugal. • Explication : l’enjeu européen structure très rarement les élections nationales. • Le vote des certains partis populistes s’explique d’abord par des raisons structurelles (corruption des élites politiques en Grèce et en Italie), l’impact conjoncturel reste faible • N’oublions pas que les « rejets de l’europe » et la montée du populisme sont des phénomènes récurrents (référendums, Haider, Berlusconi…). • De plus : l’ambiguité et le flou des « nouvelles » formations politiques (5 étoiles, True Finns) empèchent de pouvoir distinguer le facteur anti-européen des autres. • Plus généralement, on assiste à un phénomène extrêmement classique (et un indicateur de la bonne santé démocratique) : le changement de personnel politique en cas de résultats décevants. Pas un « incumbant » s’est maintenu au pouvoir en Europe depuis le début de la crise de la zone euro (mais attendons Merkel). Au dépens même de la logique socio-économique (Portugal, Espagne : victoire des conservateurs alors que mécontentement mesures d’austérité). • Le problème : changement de personnel n’aboutit pas forcément à un changement de politiques. Matrice de contestations futures? • Conclusions : Les mouvements populistes font partie de la vie et de la définition démocratique. Se construisant en opposition aux changements socio-éco des 70’, ils ont consolidé leur existence depuis les 90’ dans les espaces pol européens nationaux. En temps de crise, ils proposent des solutions de renouvellement ce qui explique leur progression. Rappel Titre présentation - Date
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