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LE SACRE DU PRINTEMPS. Création 1975 Pina Bausch. LE COUP DE TONNERRE. Pina Bausch 1940 - 2009. Le contexte social au début XXème.
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LE SACRE DU PRINTEMPS Création 1975 Pina Bausch
Le contexte social au début XXème • Concept de « l’homme nouveau » : être qui maîtrise la technique en osmose avec le cosmos, qui surmonte les inquiétudes morales qu’il avait auparavant. Cette idée s’effondre à la 1ere guerre mondiale • Face aux transformations radicales qui s’annoncent au début du XXème : rétablir le cadre naturel du monde et de la vie • Nietzche dans la naissance de la tragédie souligne la nécessité de l’extase, du dépassement de soi et du contact avec la Nature en opposition au principe apollinien principe de la raison et de maîtrise de soi • Ces réflexions animent la naissance de l’expressionnisme • Place à une expérience immédiate et globale du monde • Allemagne de l’après-guerre en pleine mutation
Contexte artistique au début du XXeme • grande liberté et effervescence artistiques • formation d’un groupe Dada à Berlin 1920 • aspiration à un renouveau social et culturel qui traverse tous les champs de la pensée et de la création • création du Bauhaus en 1919 : Kandinsky , Klee, Oscar Schlemmer ( créateur du ballet triadique). Cet institut des arts et métiers s’intéressera à l’architecture, la photographie, le design mais aussi le costume et la danse • création de die Brücke en 1905 par des artistes peintres expressionnistes allemands( Kirschner, Nolde ,Munch…)
Logo du Bauhaus fondé en 1919 à Weimar et fermé par les nazis en 1933
Le ballet triadique 1922 « la vie trépidante de l’homme du XX ne peut rester sans incidence sur L’expression chorégraphique » ( O. Schlemmer)
Clé pour la compréhension de l’art moderne • Fin d’un monde structuré par le religieux • Le monde change: le divin s’éloigne • Concept accentué par le bouleversement de Nietzche: « dieu est mort, c’est nous qui l’avons tué » • Les artistes doivent trouver une nouvelle liberté • Un sacré naturel réapparaît dans les œuvres: ex des masques africains de Picasso • Nouvel élan vers le primitif
L’approche de la danse expressionniste allemande Donner naissance à la vie en dansant la vie telle qu’elle est et non telle qu’on la rêve
La filiation de Pina Bausch • Rudolf Laban, important théoricien de la danse, penseur et précurseur de la danse expressionniste • Mary Wigman , le corps et l‘âme de la danse expressionniste • Kurt Jooss: élève de Laban et professeur de Pina Bausch
Rudolph LABAN 1879-1958 • « … les conditions de la vie urbaine moderne ont pour effet que les individus , plongés dans un environnement sur lequel ils ont perdu toute maîtrise, ne peuvent plus se mouvoir que sur le mode d’une agitation épuisante » ( l’éveil des modernités Annie Suquet )
Rudolf Laban, important théoricien de la danse, penseur et précurseur de la danse expressionniste • Tout être humain est un danseur: la danse commence au moment où « le danseur perd la conscience de son apparence extérieure » • Tout mouvement est susceptible d’être un mouvement dansé • L’âme le corps et l’esprit sont les 3 composantes de la nature humaine • Une tension déterminée produit des sentiments déterminés • Met en relation impression et expression • À l’origine des fondamentaux du mouvement: énergie, temps, espace et poids ( kinesphère ou icosaèdre) • Propose dès les années 20 le concept de danse - théâtre afin de rassembler toutes les formes d’art de la représentation • Invente la Labannotation
Mary Wigman (1883-1973), le corps et l‘âme de la danse expressionniste • Élève de Laban à Monte Verita dès 1913 • Pense que pour approcher la vérité de la danse il faut se confronter à des démons intérieurs • Affronte la dimension pulsionnelle et démoniaque de l’^tre humain • Création de la danse de la sorcière en 1914 • Fonde son école à Dresde où elle enseigne sa technique de danse libre • Hanya Holm son élève assurera la diffusion de la danse expressionniste à N.Y
ses critères esthétiques: retour à la nature et « élan primitif » • A suivi l’enseignement de Jacques Dalcroze • Proche de Emile Nolde peintre du groupe die Brücke • Ne recherche plus la beauté extérieure et n’a pas peur d’aller vers le grotesque • N’entend plus être légère et plaisante • Recherche l’épure du geste
Un véritable manifeste à même le corps Un corps parcouru par une tension terrible Un contact étroit et permanent avec le sol Une danse archaïque d’une grande rythmicité Visage caché sous un masque Mains creusées elle griffe l’espace Frappe furieusement le sol par les talons en tournant sur elle-même
Des liens avec les autres artsdie Brücke ( le pont) Emil Nolde Ernst Ludwig Kirschner
Die Brücke • Fondé en 1905 par un groupe d’artistes allemands expressionnistes dont Kirschner et Nolde • veut détruire les vieilles conventions . Selon Kirschner il ne faut pas s'imposer de règles • dessin rapide, des couleurs vives, pures ou peu mélangées • formes tourmentées, les images violentes et une influence du primitivisme. • Le groupe se dissout en 1913
E. L. Kirschner 1880-1938 • Kirschner : fonde « die Brücke » en 1905 ; volonté de libérer les corps, pas seulement de les dévêtir mais en les débarrassant des postures académiques et stériles • Capter l’Homme dans ses mouvements devient le nouveau paradigme pour les artistes. • Kirschner rencontre Wigman en 1925 et établira une grande complicité. • Peint « totentanz der Mary Wigman » en 1926 : moment où Mary Wigman s’effondre dans un geste dramatique devant les figures de fond portant un masque, des figures sorties des tombes.
L’effondrement, l’acceptation de la pesanteur du corps humain et de sa relation au sol, le poids du corps ont contribué à forger une nouvelle expressivité dans la danse moderne. Cette relation du corps au sol, la pesanteur et la chute sont au cœur de la danse moderne
Emil Nolde 1867-1956 • La danse intéresse Emil Nolde toute au long de sa vie • Il va particulièrement être sensible à la danse individuelle telle que la pratique Loïe Fuller. • Il rencontre Mary Wigman en 1911 • l’incite à rejoindre Rudolf Laban sur le Monte Verità • C’est là que va naître la danse expressionniste libre • Peint kerzentanzerinnen en 1912 dans laquelle il cherche à transposer le sentiment d’extase inhérent aux rituels de certaines cultures primitives
Kerzentanzerinnen ou la danse aux bougies inspirée de la danse dufeu de Loïe Fuller (1912)
Kurt Jooss (1901- 1979) • Élève de Laban • Crée le département de la Folkwang schule à Essen 1927 • Sa technique est un alliage de la danse classique avec les principes de Laban et utilisant une part de pantomime • Crée la table verte en 1932: 1er prix à Paris • Immigre en Angleterre en 1934 • Revient en Allemagne en 1949 pour refonder son école: la Folkwang Schule • Pina Bausch sera son élève
La table verte 1932 Un réquisitoire contre la guerre et les manipulations morbides des hommes d’affaire.
Le coup de tonnerre de l’héritière de la danse expressionniste 1975
Oppose danseurs et danseuses sur une scène recouverte de terre
Un âpre combat de vie et de mort jusqu’au sacrifice de l’Elue
Sa danse est faite de flux de liés d’effets d’élan et de fuite fonctionnant en masse d’une nervosité non musculaire mais à fleur de peau
Les corps s’extraient difficilement de la terre noirâtre qui maculent les robes translucides; la gestuelle ramène sans cesse le coude qui vient frapper les entrailles
L’espace de la danse est incolore. L’absence de couleurs des corps des danseurs vêtus de pantalons noirs induit la nécessité du sacrifice de celle qui portera la robe rouge.
Suivant une veine expressionniste ce ballet travaille à une mise en scène des affects, à une émotion viscérale qui circule de manière empathique jusqu’au spectateur.
La mort frôle l’élue qui avec une énergie désespérée se relève à plusieurs reprises et finit par tomber dans la terre.
Dans ce paysage indéfini qui renvoie à une sorte de ritualité primitive se disent une faute et une violence partagées.
Si l’on retrouve le thème cher à Pina Bausch de la relation conflictuelle entre hommes et femmes, le sacrifice de l’élue ne semble libérer de rien: l’élue poussée à l’avant scène meurt d’épuisement.
Affolement, errance, convulsions communes, terreur, chutes au sol répétées , courses en tous sens, souffles, l’élue est une victime écrasée au sol sans que nul ne vienne la soulever.
La chorégraphie organise un savant retard du geste sur la musique Produisant une tension dramatique accentuée par une danse freinée par l’enlisement dans le sol couvert de terre
Bibliographie et sitographie • « le défi du sacre » in l’art chorégraphique n°988 • « la filiation de Pina Bausch » : tice33.ac-bordeaux.fr • « danser sa vie » : dossier pédagogique Centre Pompidou • art et danse de 1900 à nos jours:www.nationetrepublique.fr • « l’éveil des modernités : une histoire cuturelle de la danse 1870-1945 » ( Annie Suquet) • http://traces-du-sacre.centrepompidou.fr • http://www.danseenseine.org/uncategorized/a-chacun-son-sacre